Ce livre intitulé Aller et retour dans la chambre blanche, réunit un ensemble d'une cinquantaine de photographies dont certaines inédites, commentées de la main de l'artiste et issues du livre La disparition des Lucioles paru en 1982, ainsi que d'autres, iconiques ou moins connues, mais qui relèvent toutes d'une même logique du déplacement.
Cette relation au déplacement à l'oeuvre dans les photographies présentées intervient ainsi dans le déplacement physique de Denis Roche, entre l'ici (le lieu où il appuie sur le déclencheur) et l'ailleurs (l'endroit où il n'est pas ou plus), comme dans la manipulation de son appareil photographique qu'il n'hésite pas à retourner ou à détourner de ses usages, de ses cadrages habituels ou de sa qualité signifiante. Cet appareil, récurrent dans bon nombre de ses photographies, peut alors s'envisager comme une extension et une incarnation de l'artiste, ou bien encore comme un questionnement de l'acte photographique. Au-delà de ce seul déplacement physique, ce déplacement apparaît également dans sa dimension temporelle, entre rapprochement ou espacement des prises de vue, dans la distance entre le temps vécu et le temps représenté, comme dans le transfert du regard du photographe à un instant donné à celui d'un regardeur à un tout autre moment.