Il s'agit du troisième volume de la série à succès consacrée à l'histoire culturelle des animaux, dans lequel, à travers 80 illustrations et un plan la fois chronologique et thématique, Michel Pastoureau retrace l'histoire symbolique, littéraire, lexicale et artistique d'un animal, en l'occurrence ici celle du corbeau, qui tout à la fois intrigue, fascine ou terrifie. Oiseau noir, célébré par toutes les mythologies, le corbeau européen ne cesse de se dévaloriser au fil des siècles. Si l'Antiquité gréco-romaine loue sa sagesse, son intelligence, sa mémoire, le christianisme médiéval à sa suite le rejette violemment : c'est un oiseau impie qui occupe une place de choix dans le bestiaire du Diable, symbolisant l'incarnation du démon et de toutes les forces du mal. À l'époque moderne, la symbolique du corbeau continue de se dévaloriser, comme l'attestent les fables, les proverbes, les faits de langue et de lexique. Il reste un animal au cri lugubre, un oiseau noir de mauvais augure et devient même, dans un sens figuré, un dénonciateur, un auteur de lettres anonymes. On en a peur car il a partie liée avec l'hiver, la désolation et la mort. De nos jours, cependant, le corbeau semble prendre sa revanche : les enquêtes les plus récentes sur l'intelligence animale montrent que non seulement il est le plus sagace de tous les oiseaux mais qu'il est probablement aussi le plus intelligent de tous.
Les fantasmes qui nous hantent n'attendent pas pour conduire nos actions que nous y consentions.
Ils n'attendent pas après le langage (qui n'envahit la tête que vingt-sept mois après notre conception, que dix-huit mois après notre naissance, qui nous quitte chaque nuit, avant de nous abandonner complètement dans la mort).
Les fantasmes déterminent les jours, les rencontres, les heures, les gestes. Ils les contraignent. Ils présagent en silence. Ils s'imposent à nos mains, à nos voix tout à coup. Les nuits s'imposent à nos jours.
P. Quignard
La guerre d'espagne (1936-1939) est le premier conflit de l'ère des médias : journaux, reportages photographiques et radiophoniques, actualités cinématographiques permettent à l'opinion publique de suivre les événements au jour le jour.
Les mouvements de solidarité avec la république se développent dans toute l'europe et en amérique. 35 000 volontaires, venus de plus de 50 pays, s'engagent aux côtés des républicains, essentiellement au sein des brigades internationales. leur épopée est devenue mythique. les reporters photographes ont largement contribué à populariser cet engagement. les plus connus (capa, chim) ont vu leur travail publié sous leur nom par les magazines (vu, regards) ou les quotidiens (ce soir, l'humanité).
Les photographes espagnols (centelles, mayo), dont les clichés alimentèrent les centres de propagande, sont souvent restés anonymes. la guerre perdue, les photographies d'agences sont restées disponibles. des centres de recherche ont conservé des archives personnelles. les clichés espagnols ont été soit saisis par les franquistes, qui ont déposé ce qu'ils n'ont pas détruit à salamanque dans ce qu'ils appelaient " les archives des rouges ", soit préservés avec ce que les photographes ont pu sauver (centelles en france, mayo à moscou).
Le destin de ces photographies de très grande qualité constitue une histoire en soi. si quelques ouvrages illustrés ont été consacrés à la guerre d'espagne, aucun ne porte sur les brigades internationales. or les auteurs de ce livre ont eu accès à des centaines de documents : photographies, journaux, affiches, cartes postales, insignes, tracts, relatifs aux brigades et à d'autres unités de volontaires internationaux (poum, anarchistes).
Rémi skoutelsky et michel lefebvre proposent une histoire iconographique : la mémoire retrouvée des brigades internationales.