filter
Categories
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences politiques & Politique (180)
- Sciences politiques généralités (51)
- Vie politique française (45)
- Vie politique dans le monde (25)
- Philosophie politique (24)
- Politique internationale (6)
- Etat et administration publique (5)
- Politique et pouvoir (3)
- Doctrines et formes de gouvernement (2)
Éditeurs
- Fabrique (13)
- La Decouverte (9)
- Amsterdam (8)
- Seuil (8)
- Nouvelles Lignes (7)
- Galilee (6)
- Fayard (5)
- L'Echappee (5)
- Les Presses Du Reel (5)
- Poli-Politique De L'Image (5)
- Divergences (4)
- GALLIMARD (4)
- Sens Et Tonka (4)
- Actes Sud (3)
- Flammarion (3)
- L'Harmattan (3)
- L'Herne (3)
- Presses De Sciences Po (3)
- 6 Mois (2)
- Allia (2)
- Armand Colin (2)
- Bord De L'Eau (2)
- Eclat (2)
- Inculte (2)
- Kime (2)
- L'Echoppe (2)
- Lux Canada (2)
- Puf (2)
- Rot-Bo-Krik (2)
- 10/18 (1)
- 369 Editions (1)
- Acratie (1)
- Al Dante (1)
- Anamosa (1)
- Aoc (1)
- Asinamali (1)
- Belopolie (1)
- Buchet Chastel (1)
- Carnets Nord (1)
- Cdpeditions (1)
- Cent Pages (1)
- Cerf (1)
- Chat Ivre (1)
- Climats (1)
- Croquant (1)
- D'Ores Et Deja (1)
- Denoel (1)
- Editions B42 (1)
- Editions De La Sorbonne (1)
- Editions Du Commun (1)
- Editions Du Sandre (1)
- Eterotopia (1)
- Fage (1)
- Fahrenheit (1)
- Fario (1)
- Grasset (1)
- Karthala (1)
- Klincksieck (1)
- L'Échappée (1)
- La Lenteur (1)
- La Martiniere (1)
- Le Centurion (1)
- Le Livre de Poche (1)
- Le Passager Clandestin (1)
- Leo Scheer (1)
- Les Arts Decoratifs (1)
- Les Fondeurs De Briques (1)
- Les Petits Matins (1)
- Libertalia (1)
- Lundimatin (1)
- Maison Des Sciences De L'Homme (1)
- Nautilus (1)
- Nouveau Monde (1)
- Point Du Jour (1)
- Points (1)
- Pontcerq (1)
- Prairies Ordinaires (1)
- Que Sais-Je ? (1)
- Revue Des Deux Mondes (1)
- Rue Des Cascades (1)
- Shed Publishing (1)
- Stock (1)
- Syllepse (1)
- Textuel (1)
- Tituli (1)
- Verdier (1)
- Verticales (1)
- Vrin (1)
- Éditions Allia (1)
- Éditions Zones (1)
Prix
-
Technopolice : La surveillance policière à l'ère de l'intelligence artificielle
Felix Tréguer
- Divergences
- 11 October 2024
- 9791097088729
Drones, logiciels prédictifs, vidéosurveillance algorithmique, reconnaissance faciale : le recours aux dernières technologies de contrôle se banalise au sein de la police. Loin de juguler la criminalité, toutes ces innovations contribuent en réalité à amplifier la violence d'État. Elles referment nos imaginaires politiques et placent la ville sous contrôle sécuritaire.
C'est ce que montre ce livre à partir d'expériences et de savoirs forgés au cours des luttes récentes contre la surveillance policière. De l'industrie de la sécurité aux arcanes du ministère de l'Intérieur, de la CNIL au véhicule de l'officier en patrouille, il retrace les liens qu'entretient l'hégémonie techno-solutionniste avec la dérive autoritaire en cours. -
Chaque secteur spécialisé de la connaissance fait à sa manière le constat d'un désastre. Les psychologues attestent d'inquiétants phénomènes de dissolution de la personnalité, d'une généralisation de la dépression qui se double, par points, de passages à l'acte fou. Les sociologues nous disent la crise de tous les rapports sociaux, l'implosion-recomposition des familles et de tous les liens traditionnels, la diffusion d'une vague de cynisme de masse ; à tel point que l'on trouve dorénavant des sociologues pour mettre en doute l'existence même d'une quelconque "société". Il y a une branche de la science économique - l'"économie non-autistique" - qui s'attache à montrer la nullité de tous les axiomes de la prétendue "science économique". Et il est inutile de renvoyer aux données recueillies par l'écologie pour dresser le constat de la catastrophe naturelle. Appréhendé ainsi, par spécialité, le désastre se mue en autant de "problème" susceptibles d'une "solution" ou, à défaut, d'une "gestion". Et le monde peut continuer sa tranquille course au gouffre.
Le Comité Invisible croit au contraire que tous les remous qui agitent la surface du présent émanent d'un craquement tectonique dans les couches les plus profondes de la civilisation. Ce n'est pas une société qui est en crise, c'est une figure du monde qui passe. Les accents de fascisme désespéré qui empuantissent l'époque, l'incendie national de novembre 2005, la rare détermination du mouvement contre le CPE, tout cela est témoin d'une extrême tension dans la situation. Tension dont la formule est la suivante : nous percevons intuitivement l'étendue de la catastrophe, mais nous manquons de tout moyen pour lui faire face. L'Insurrection qui vient tâche d'arracher à chaque spécialité le contenu de vérité qu'elle retient, en procédant par cercles. Il y a sept cercles, bien entendu, qui vont s'élargissant. Le soi, les rapports sociaux, le travail, l'économie, l'urbain, l'environnement, et la civilisation, enfin. Arracher de tels contenus de vérité, cela veut dire le plus souvent : renverser les évidences de l'époque. Au terme de ces sept cercles, il apparaît que, dans chacun de ces domaines, la police est la seule issue au sein de l'ordre existant. Et l'enjeu des prochaines présidentielles se ramène à la question de savoir qui aura le privilège d'exercer la terreur ; tant politique et police sont désormais synonymes.
La seconde partie de L'Insurrection qui vient nous sort de trente ans où l'on n'aura cessé de rabâcher que "l'on ne peut pas savoir de quoi la révolution sera faite, on ne peut rien prévoir". De la même façon que Blanqui a pu livrer les plans de ce qu'est une barricade efficace avant la Commune, nous pouvons déterminer quelles voies sont praticables hors de l'enfer existant, et lesquelles ne le sont pas. Une certaine attention aux aspects techniques du cheminement insurrectionnel n'est donc pas absente de cette partie. Tout ce que l'on peut en dire ici, c'est qu'elle tourne autour de l'appropriation locale du pouvoir par le peuple, du blocage physique de l'économie et de l'anéantissement des forces de police.
-
Pierre Clastres : Les sociétés contre l'État
Claire Pagès
- Amsterdam
- L'emancipation En Question
- 5 November 2024
- 9782354803063
« L'histoire des peuples qui ont une histoire est, dit-on, l'histoire de la lutte des classes. L'histoire des peuples sans histoire, c'est, dira-t-on avec autant de vérité au moins, l'histoire de leur lutte contre l'État. » (Pierre Clastres)
Penser les sociétés dites « primitives » non pas comme des sociétés sans État mais comme des sociétés contre l'État, telle est la révolution copernicienne opérée par Clastres dans le champ de l'anthropologie politique.
Au côté de James C. Scott et de David Graeber, Clastres est une des figures éminentes de ce qu'il est convenu d'appeler « l'anthropologie anarchiste ». Pour cette dernière, il s'agit avant tout de s'intéresser aux sociétés qui ont constitué des mécanismes de résistance à la verticalisation du pouvoir et qui se sont employées à limiter le risque de voir apparaître des institutions autoritaires et des rapports de domination.
Dans nos sociétés à État, à l'heure où les formes du contrôle étatique et de la dépossession politique se renouvellent et s'intensifient, la pensée de Clastres constitue une ressource inestimable pour qui s'interroge sur notre consentement à la domination et sur les moyens de nous rendre ingouvernables. -
Contre la littérature politique
Pierre Alferi, Leslie Kaplan, Nathalie Quintanae, Tanguy Viel, Antoine Volodine, Louisa Yousfi
- Fabrique
- 19 January 2024
- 9782358722728
À l'aube des années 10 de ce siècle, alors que la sous-direction antiterroriste frappait à la porte, aux fenêtres et sur les ami-es de notre maison d'édition, nous avons publié « Toi aussi, tu as des armes », sous-titré poésie & politique. Ce livre, où il était question de poésie, réunissait des écrivain-es qui avaient en commun de ne pas trop aimer qu'on les traite de poètes. Il venait témoigner d'une conversation presque clandestine à propos des manières de faire de la poésie une politique et de rendre à la politique sa poésie. Il y a plus de dix ans ce geste constituait une petite bizarrerie. Aujourd'hui, le mot « politique » est partout en littérature, peut-être au point d'en disséminer le sens et d'en atténuer la portée. C'est ce qui nous a à nouveau poussés à réunir quelques ami-es (et ami-es d'ami-es) parmi ceux et celles qui ont maintenu un effort pour renouveler la tension entre littérature et politique moins comme un thème ou une position mais davantage comme une manière de faire et de défaire.
-
Images d'Algérie, une affinité élective
Pierre Bourdieu
- Actes Sud
- Archives Privees
- 2 October 2024
- 9782330197278
Coédité par Actes Sud, Camera Austria et la Fondation Bourdieu, cet ouvrage a été conçu pour servir de catalogue à l'exposition "Pierre Bourdieu : Images d'Algérie. Une affinité élective", qui a eu lieu à l'Institut du monde arabe du 23 janvier au 2 mars 2003. Il réunit quelque cent cinquante des deux mille photographies prises par Pierre Bourdieu en Algérie, entre 1958 et 1961, dans le contexte d'un travail de terrain qui l'a profondément et durablement marqué sur les plans scientifique, politique et affectif.
Franz Schultheis, professeur à l'université Zeppelin de Friedrichshafen, en Allemagne, et président de la Fondation Bourdieu, et Christine Frisinghelli, de Camera Austria, à Graz, en Autriche, qui avaient longuement discuté avec l'auteur du sens et des multiples usages possibles de cette importante documentation photographique, ont mis en évidence, grâce à un savant montage images- textes, l'apport de Pierre Bourdieu à la connaissance de la société algérienne coloniale, mais aussi à la compréhension des origines et des objectifs de la lutte de libération nationale. -
« Dans la mesure où le désir est impliqué dans les normes sociales, il est lié à la question du pouvoir et à celle de savoir qui peut être reconnu comme humain. » « Faire » son genre implique parfois de défaire les normes dominantes de l'existence sociale. La politique de la subversion qu'esquisse Judith Butler ouvre moins la perspective d'une abolition du genre que celle d'un monde dans lequel le genre serait « défait », dans lequel les normes du genre joueraient tout autrement.
Ce livre s'inscrit dans une démarche indissociablement théorique et pratique : il s'agit, en s'appuyant sur les théories féministe et queer, de faire la genèse de la production du genre et de travailler à défaire l'emprise des formes de normalisation qui rendent certaines vies invivables, ou difficilement vivables, en les excluant du domaine du possible et du pensable. Par cette critique des normes qui gouvernent le genre avec plus ou moins de succès, il s'agit de dégager les conditions de la perpétuation ou de la production de formes de vie plus vivables, plus désirables et moins soumises à la violence.
Judith Butler s'attache notamment à mettre en évidence les contradictions auxquelles sont confrontés ceux et celles qui s'efforcent de penser et transformer le genre. Sans prétendre toujours dépasser ces contradictions, elle suggère la possibilité de les traiter politiquement : « La critique des normes de genre doit se situer dans le contexte des vies telles qu'elles sont vécues et doit être guidée par la question de savoir ce qui permet de maximiser les chances d'une vie vivable et de minimiser la possibilité d'une vie insupportable ou même d'une mort sociale ou littérale. » -
"Vous-mêmes n'êtes-vous pas, sinon anarchistes, du moins fortement nuancés d'anarchisme ? Qui de vous, dans son âme et conscience, se dira le supérieur de son voisin, et ne reconnaîtra pas en lui son frère et son égal?" En 1894, Elisée Reclus prononce devant les Francs-maçons une conférence sur l'anarchie.
-
écrits sur l'aliénation et la liberté
Frantz Fanon
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 31 May 2018
- 9782348036262
L'oeuvre de Frantz Fanon, psychiatre et militant de l'indépendance algérienne, a marqué des générations d'anticolonialistes, d'activistes des droits civiques et de spécialistes des études postcoloniales. Depuis la publication de ses livres, on savait que nombre de ses écrits psychiatriques restaient inédits, dont ceux consacrés à l'" aliénation colonialiste vue au travers des maladies mentales " (selon les mots de son éditeur François Maspero).
Le lecteur trouvera donc dans le présent volume les articles scientifiques de Fanon, sa thèse de psychiatrie ainsi que des textes publiés dans le journal intérieur de l'hôpital de Blida-Joinville où il a exercé de 1953 à 1956. On y trouvera également deux pièces de théâtre écrites durant ses études de médecine, des correspondances et certains textes publiés dans El Moudjahid après 1958. Cet ensemble remarquable est complété par la correspondance entre François Maspero et l'écrivain Giovanni Pirelli à propos de leur projet de publication des oeuvres complètes de Fanon, ainsi que par l'analyse raisonnée de la bibliothèque de ce dernier. -
Écrire le monde noir : Premiers textes, 1928-1939
Paulette Nardal
- Rot-Bo-Krik
- 19 April 2024
- 9782958062095
Écrivaine et journaliste martiniquaise, Paulette Nardal (1896-1985) oeuvre à faire de Paris une capitale intellectuelle des mondes noirs dans l'entre-deux-guerres. Avec ses soeurs, elle fait de leur "salon" de Clamart un lieu de rencontre culturel et artistique international où se discute et se débat la condition noire.
Ce milieu bouillonnant d'idées, d'images et de mots, elle l'accueille aussi dans La Revue du Monde Noir, publication bilingue qu'elle fonde en 1931. Si Paulette Nardal est une fédératrice, elle est aussi une autrice majeure : Écrire le monde noir rassemble pour la toute première fois les articles, récits et nouvelles de sa période parisienne. -
Du libéralisme aux algorithmes, en passant par le burnout, les transclasses et la trottinette, François Bégaudeau livre, à travers les maîtres mots de l'époque, une analyse implacable de l'idéologie bourgeoise. « Plus c'est plus gros, plus ça passe, dit-on, et cela ne vaut pas pour mes bonimenteurs. Comme l'ordre syllabique l'indique, le bonimenteur n'est qu'à moitié menteur. Un boniment, pour prendre, doit être un peu vrai. Il est un peu vrai que cet écran plat est plat, et plus léger - le portant je le vérifie -, et plus confortable pour les yeux - rivé à lui je suis confort. La langue du capitalisme intégré est toujours un peu vraie. Il est un peu vrai que nous autres sujets des régimes capitalistes paradigmatiques sommes libres de nos mouvements. Il est un peu vrai qu'un télétravailleur peut disposer de ses horaires. Il n'est pas archi-faux que nos élections sont démocratiques. Les marchands ne mentent pas complètement en disant qu'ils créent de la valeur ou créent de la richesse. Ils devraient juste préciser que cette richesse leur revient. La langue du capitalisme ne doit pas être démasquée, elle doit être passée au crible implacable de la précision. »
-
Ce livre rassemble des interventions répondant à la contrainte d'un présent : une série d'irruptions de la logique de l'égalité et du pouvoir de « ceux qui ne sont rien » - des indignés et Nuit debout aux Gilets jaunes et leurs ronds points ; l'émergence des populismes et le devenir autoritaire de la version « consensuelle » et « policière » de la démocratie ; le renouveau du racisme d'État et des passions inégalitaires - islamophobie, politiques anti-migrants et anti-roms, néorépublicanisme réactionnaire. Ce recueil est le témoin de la capacité d'un philosophe, dont toute la carrière s'est vue consacrée à défendre le sens égalitaire de la démocratie contre son dévoiement oligarchique, à prendre position sur trente années et intervenir dans la conjoncture politique et sociale.
Depuis trente ans la contre-révolution intellectuelle a cherché à transformer toutes les luttes sociales et les mouvements d'émancipation du passé en prodromes du totalitarisme, toutes les affirmations collectives opposées au règne des oligarchies économiques et étatiques en symptômes d'égoïsme et d'arriération.
Les interventions ici réunies veulent à l'inverse rendre sensibles les ruptures que les inventions égalitaires opèrent dans le tissu de la domination. Elles n'apportent pas le point de vue du savant ou du moraliste, mais seulement une contribution individuelle au travail par lequel individus et collectifs sans légitimité s'appliquent à redessiner la carte du possible.
-
Pour la révolution africaine : écrits politiques
Frantz Fanon
- La Decouverte
- Poche Essais
- 15 June 2006
- 9782707149039
Les textes politiques de Frantz Fanon réunis dans ce volume couvrent la période la plus active de sa vie, de la publication de Peau noire, Masques blancs en 1952 -; il avait alors vingt-huit ans -; à celle des Damnés de la terre en 1961, qui devait coïncider, à quelques jours près, avec la date de sa mort. Retraçant le fil d'une réflexion en constante évolution sur le phénomène colonial, vécu de l'intérieur, ces textes dénoncent à la fois le colonialisme et les pièges de la décolonisation -; la grande erreur blanche et le grand mirage noir .
Explorant tour à tour la situation du colonisé, dont il peut rendre compte scientifiquement par son expérience médicale quotidienne, l'attitude des intellectuels de gauche face à la guerre d'Algérie, les perspectives de conjonction de la lutte de tous les colonisés et les conditions d'une alliance de l'ensemble du continent africain, Frantz Fanon gardait la certitude de la prochaine libération totale de l'Afrique. Son analyse et la clarté de sa vision nous donnent aujourd'hui les clés nécessaires pour comprendre la réalité africaine actuelle. -
Ni Dieu ni maître ; anthologie de l'anarchisme
Daniel Guérin
- La Decouverte
- Poche Essais
- 5 January 2012
- 9782707166906
Devenu un classique depuis sa première édition dans la Petite collection Maspero en 1970, ce livre propose un choix raisonné de textes politiques et théoriques des grands noms de l'anarchisme. En les replaçant en perspective, Daniel Guérin a retracé l'aventure d'un mouvement politique et intellectuel dont la force de contestation n'a jamais faibli depuis sa naissance au XIXe siècle. Il offre un panorama complet, sur deux siècles, de la pensée anarchiste, en restitue la richesse, fait revivre les controverses qui l'animent. Daniel Guérin entend ainsi combattre le discrédit dont fut victime l'anarchisme, souvent réduit par ses détracteurs à une idéologie individualiste réfractaire à toute forme d'organisation .
Cette anthologie présente d'abord le travail théorique des anarchistes du XIXe siècle à travers des textes de Stirner, Proudhon, Bakounine, Guillaume et Kropotkine. Sont ensuite dressés les portraits des grandes figures du mouvement à la fin du XIXe et au XXe siècle : Malatesta, Henry, Pelloutier, Voline, Makhno, Durruti. Enfin, l'auteur met en lumière le rôle intellectuel et politique des anarchistes pendant la révolution russe et la guerre d'Espagne. -
Hilaria : récits intimes pour un féminisme révolutionnaire
Irene
- Divergences
- 29 April 2022
- 9791097088491
Le féminisme n'a jamais cessé d'insister sur l'importance du récit intime. Croisant histoires familiales, théories politiques et faits historiques, Irene tire ici de la vie d'Hilaria, son aïeule, des armes pour outiller les mouvements féministes contemporains. Hilaria est une femme du prolétariat basque, veuve, qui élève seule ses enfants. Le tragique et le chaos de leur existence dans les années 1930 n'auront jamais raison de leur joie de vivre et de leur soif de construire un monde désirable. Ils sont une inspiration pour notre temps, où les fascismes sont à nouveau aux portes du pouvoir en Europe. Puisque la démocratisation d'un féminisme réformiste et libéral ne nous sera d'aucun secours, c'est au féminisme d'Hilaria qu'il importe de revenir, un féminisme populaire qui se dit tout à la fois anarchiste, antifasciste, anticapitaliste et anticarcéral.
-
Il n'y aura pas de salut social universel. Il n'y aura qu'une série de prises de parti, sensibles et situées, partielles et partiales, dans un contexte de guerre civile mondiale. L'Appel, publié clandestinement il y a vingt ans et diffusé de la main à la main à des milliers d'exemplaires depuis lors, vise cela : la constitution en force d'une sensibilité non réconciliée. Appel, donc, à la désertion, à la sécession, à s'extraire de la temporalité de l'urgence, celle de la catastrophe comme celle de l'activisme, à s'organiser par-delà cette civilisation. Matrice secrète de l'Insurrection qui vient, l'Appel était devenu curieusement introuvable. Nous le remettons à disposition du plus vaste public accompagné d'un bouquet de textes contemporains de son écriture, et qui en éclairent la genèse. Plus actuel que jamais, ce texte qui a marqué toute une génération est enfin accessible à celle qui surgit à présent.
-
Réflexions sur les liens entre théâtre et engagement politique. L'auteur montre la complexité pour le théâtre de s'émanciper de la domination lorsque c'est cette dernière qui lui enjoint de s'engager, en prenant part à la réconciliation sociale, en portant les valeurs occidentales, en attestant de la liberté d'expression et en montrant que la République connaît encore quelques lieux de critique.
-
Au risque d'une crise de confiance sans précédent des citoyens dans l'État dont ils interrogent désormais la légitimité « publique », c'est-à-dire la capacité, voire la volonté, de se faire le relai des intérêts collectifs, et de protéger les citoyens. L'état général d'impréparation dans lequel s'est trouvé l'État au commencement de la pandémie aura servi ici de révélateur ; jetant une lumière crue sur l'action des gouvernements précédents qui avaient suivi une politique de réduction des coûts et d'efficacité gestionnaire au risque de priver les services hospitaliers des masques et des lits d'hôpital nécessaires. Dès lors que le gouvernement ne paraît plus agir en « pouvoir public », plus rien ne semble justifier l'exception étatique qui confère à cette organisation politique un statut dérogatoire et des pouvoirs exorbitants. C'est du reste cette tension qu'a révélé le mouvement des Gilets jaunes, marqué tout à la fois par des attentes fortes à l'égard de l'État des services publics (en termes de qualité et d'égalité d'accès aux hôpitaux, aux transports publics, etc.), et une défiance inédite à l'égard de gouvernants tenus pour responsables de l'échec de l'État à tenir ses promesses « publiques ». Cette crise de confiance ne pouvait pas tomber plus mal alors que nous avons collectivement besoin d'un État et d'une Union européenne capables de conduire, au nom de tous, la conversion écologique de nos sociétés et de nos économies, et alors que nous devons faire face aux conséquences sanitaires, mais aussi économiques et sociales profondes de la pandémie Covid. Manière de dire, en somme, que la réflexion sur le « public » et les liens qu'il entretient avec l'État forme aujourd'hui un préalable à toutes nos discussions sur le changement d'orientations des politiques publiques. Les nouvelles théories démocratiques l'oublient parfois, toutes occupées qu'elles sont à faire apparaître de nouveaux horizons mobilisateurs - qu'il s'agisse de la transition écologique ou des nouvelles formes de démocratie participative. Mais, sans réfléchir à ce que l'État est devenu au fil des trois dernières décennies, ni aux chaînes de dépendance dans lesquelles il inscrit aujourd'hui son action, elles s'exposent au décalage en faisant comme si l'État était ce simple « levier » disponible et mobilisable pourvu qu'on veuille bien lui donner le sens politique voulu. Or il y a précisément lieu d'en douter. C'est pourquoi il faut reprendre le fil du « public » et remettre sur le métier une notion qu'on avait paresseusement abandonnée comme une vieille relique. Il faut faire l'inventaire des glissements de terrain qui se sont produits depuis trente ans et ont fragilisé les soubassements publics de l'État, décrire leurs effets politiques et démocratiques, et explorer les voies possibles d'un nouvel esprit public du gouvernement.
-
La décolonisation n'est pas une métaphore
Eve Tuck, K wayne Yang
- Rot-Bo-Krik
- 21 October 2022
- 9782958062026
Dans cet essai, Eve Tuck et K. Wayne Yang rappellent une chose simple : la décolonisation, c'est la restitution aux autochtones de leurs vies et de leurs terres. Elle n'est pas la métaphore d'autre chose, quand bien même cette autre chose tendrait à améliorer nos sociétés. Les luttes pour la justice sociale, l'élaboration de méthodologies critiques ou le décentrement des perspectives coloniales, si importants soient-ils, ont des objectifs qui ne convergent pas nécessairement avec le processus de décolonisation. La métaphorisation de la décolonisation donne accès à toute une gamme d'esquives, ou manoeuvres de disculpation, qui permet souvent de se réconcilier avec la situation coloniale.
-
Suites décoloniales : s'enfuir de la plantation
Olivier Marboeuf
- Editions Du Commun
- Sciences Sociales
- 9 September 2022
- 9791095630500
Cet ouvrage se compose de « leçons » pour tenter d'anticiper les contre-feux institutionnels et se confronter aux effets qui accompagnent l'offre amoureuse d'une décolonisation de façade. Essayer de comprendre pourquoi ces stratégies trouvent des prises particulières dans le contexte français et montrer comment elles composent le chemin le plus sûr pour la poursuite - et même la nouvelle peau - de l'économie néolibérale.
Olivier Marboeuf est auteur, poète, performeur. Il a été directeur artistique du centre d'art l'Espace Khiasma. À travers ses multiples expériences et sa connaissance des milieux artistiques et culturels, il analyse les chantiers actuels de décolonisation de ces espaces. -
L'Europe ne sait plus où elle va. Les Européens ne se reconnaissent plus dans l'Union, au point que la plupart d'entre eux se replient sur leurs nations respectives. S'ils veulent un avenir, ils doivent se proclamer citoyens d'une République européenne. Qu'ils fassent comme les Français en 1789 : une révolution, non au sens d'un renversement du pouvoir établi au profit d'un autre, ni de la victoire d'une classe sociale sur une autre, mais un acte «politique», né de la décision des uns et des autres d'exercer leur liberté en commun, ce dont le capitalisme les prive.Avec la primauté du politique sur l'économique, sera aboli «l'assujettissement de la vie sociale à l'accroissement sans fin du capital», tandis que la République pourra satisfaire les besoins et désirs essentiels de chacun.
-
L'essor des technologies va-t-il rendre le travail humain obsolète ? Technophiles comme technophobes, institutions économiques et intellectuels critiques s'accordent à le dire. Mais ce spectre de l'automatisation, qui suscite à la fois la crainte du chômage et l'espoir d'une vie libérée, explique-t-il vraiment la crise de l'emploi ?
Pour Aaron Benanav celle-ci s'explique en fait par le ralentissement général de l'économie. Contre l'utopisme de l'automatisation et du revenu de base universel, sa contre-proposition consiste à bâtir une société d'abondance, qui repose sur l'idée de partager le travail disponible sans en faire le centre de notre existence. -
Le capitalisme cannibale : la mise en pièces du corps
Fabrice Colomb
- L'Echappee
- 20 October 2023
- 9782373091465
Plasma, cornées, tumeurs de foies, ovules, lait maternel, cellules souches, sperme... sont devenus en toute légalité des marchandises. Ces échantillons biologiques s'échangent sur des marchés, à l'échelle mondiale ; les uns pour lutter contre le vieillissement ou des maladies chroniques, les autres pour combattre l'infertilité ou augmenter la masse musculaire.
Ce livre retrace le passage d'un « corps-cosmos » à un « corps stock » qui aboutit à la création d'un grand bazar de pièces détachées disponibles pour la bioéconomie. À grands coups de biotechnologies, les éléments du corps sont transformés en ressource génératrice de croissance. Pour le montrer, l'auteur s'appuie notamment sur les enquêtes qu'il a menées sur les biobanques et sur la transformation du plasma en médicaments.
Elles permettent de comprendre pourquoi cette marchandisation passe inaperçue grâce, notamment, au coup de bluff d'une bioéthique orchestrée par l'État. La bioéthique crée l'illusion qu'institutions et experts constituent un rempart au développement effréné de la technoscience et du capitalisme. Alors qu'elle accompagne ce processus de mise en pièces du corps par un capitalisme proprement cannibale. -
Imperium ; structures et affects des corps politiques
Frédéric Lordon
- Fabrique
- 22 September 2015
- 9782358720700
Aujourd'hui, la gauche sociale et politique est en panne de réflexion sur l'État. Pourtant, la critique de l'État y est toujours fréquente, des professions de foi internationalistes jusqu'à l'anarchisme ou communisme libertaire. Pour Frédéric Lordon, ces positionnements constituent le plus souvent une posture et ont tendance à fuir le vrai problème posé par l'État : toutes les communautés humaines semblent se référer à une entité verticale, que ce soit sous la forme d'une autorité charismatique, d'un ensemble de règles communément partagées ou sous la forme rationnelle et bureaucratique de l'État propre aux sociétés contemporaines.
Que faire de ce principe vertical qui traverse les sociétés ? Certains (les républicains, les étatistes) célèbrent ce principe et promeuvent un « vrai » État-nation, une république « sociale ». D'autres voudraient en finir avec ce principe, en imaginant une société humaine transparente à elle-même, intégralement cosmopolite et strictement fondée sur le principe d'association et de réciprocité.
Frédéric Lordon s'oppose à ces deux propositions et fait à nouveau travailler les concepts qu'il a forgés dans Capitalisme, désir et servitude. À travers une lecture contemporaine de Spinoza, l'auteur propose de repenser l'État non comme un corps étranger face à la « bonne » société civile, mais comme une nécessité intrinsèque du social. Chez Spinoza, ce principe de verticalité a pour nom imperium : l'imperium est l'expression d'une puissance, celle de la multitude, incommensurablement supérieure à celles de chacune de ses parties constituantes prises séparément. Sous cet angle, il ne faut plus penser l'État sur le modèle des États « bourgeois » modernes, ni celui des royautés, des grands Empires féodaux ou esclavagistes.
L'État au sens large est le nom qu'on peut alors donner à tout groupement politique persévérant, quelle qu'en soit la forme. Contre les libéraux - et aussi les libertaires - qui pensent que le lien social est réductible à des contrats, ou à des pactes, passés dans la transparence de la conscience, il faut dire que les hommes tiennent en groupements nombreux non sous l'effet de promesses explicites et d'engagements transparents mais, comme le dit Spinoza, par l'effet d'un affect commun.
En ce sens, si l'on veut penser l'État comme une forme politique potentiellement dominatrice, il faut reprendre le fil de Capitalisme, désir et servitude :
La servitude n'est que rarement l'imposition d'une contrainte étrangère aux désirs de la multitude. Elle est la forme politique prise par la multitude pour réaliser ses priorités, sa puissance. C'est la puissance de la collectivité qui est par là même capturée par les « entrepreneurs de pouvoir », et cette capture est facilitée par tous les États en tant que principe vertical et contraignant.
Penser l'État, c'est donc répondre à une question plus que jamais d'actualité : comment résister à la dépossession de notre puissance par l'État ? Comment accroître notre puissance collective ? Mais pour y répondre, il faut au moins abandonner le registre de la posture, les impasses de la dénégation, et être un peu au clair sur la réalité des forces passionnelles qui sont l'étoffe de la politique : ne pas se raconter des histoires.
-
La guerre qui ne peut pas avoir lieu : essai de métaphysique nucléaire
Jean-pierre Dupuy
- Points
- Points Essais
- 28 October 2022
- 9782757896914
La guerre qui ne peut pas avoir lieu.
Avec la guerre qui se dessine entre la Russie et les puissances de l'OTAN, nous sommes plus près d'une guerre nucléaire que nous ne l'avons jamais été pendant la guerre froide, pourtant la plupart des gens sont aveugles à ce danger. Comme si l'arme nucléaire n'avait qu'une seule fonction : dissuader l'autre de s'en servir et ainsi maintenir l'équilibre mondial. Mais quelle est la nature de cet équilibre ? Pour les partisans de la dissuasion, aucune puissance ne serait assez folle pour tenter une attaque, risquant du même coup son anéantissement. Ainsi, la possibilité d'une apocalypse serait la condition de la paix durable. Revenant sur cette thèse, Jean-Pierre Dupuy s'interroge sur cette paradoxale menace protectrice et sur l'efficacité réelle de la dissuasion, entre défiance stérile, erreur de calcul et automatisation des dispositifs.