Grâce à ses expériences de terrain en tant qu'ethnologue des communautés d'éleveurs de rennes de Laponie, et avec l'aide de bon nombre de philosophes et d'anthropologues (Martin Heidegger, Gregory Bateson, Gilles Deleuze, Jakob von Uexküll, James Gibson, Charles Darwin, etc.), Tim Ingold déploie dans cette anthologie les lignes d'une pensée originale délimitant les territoires de l'évolution biologique et culturelle, les environnements humains et non humains, les royaumes de la pensée et de l'action, ainsi que les discours rivaux de l'art et de la science.
De la poétique de l'habiter à l'écologie du sensible, Tim Ingold plaide pour une réconciliation entre les projets de la science naturelle et ceux de l'éthique environnementale, pour un retour aux sources de l'anthropologie.
Considéré comme un des grands anthropologues français du XXe siècle, Philippe Descola réalise son premier terrain en Amazonie. En ethnographe, il vit des années durant au sein de la tribu des Jivaros Achuar, et observe les relations que ces Amérindiens entretiennent avec les êtres de la nature. En ethnologue, il montre que l'opposition traditionnellement établie en Occident entre nature et culture ne se vérifie pas chez les Achuar, qui attribuent des caractéristiques humaines à la nature. En anthropologue enfin, il définit quatre modes de rapport au monde que sont le totémisme, l'animisme, le naturalisme et l'analogisme permettant de rendre compte des relations de l'homme à son environnement.
En un texte clair et didactique, Philippe Descola nous restitue les grandes étapes de son parcours et nous introduit de manière vivante à la pratique de l'anthropologie et à une « écologie des relations ».
Françoise Héritier est partie d'un constat : le petit nombre des types terminologiques existant en matière de parenté dans les sociétés les plus diverses. Elle a cherché à mettre en évidence les lois qui les fondent à travers les notions d'identité et de différence sexuelle.
De l'identité et de la différence en matière de sexe dérivent des combinaisons logiques qui rendent compte non seulement des terminologies, mais également des structures d'alliance.
À partir du cas des Samo de Haute-Volta, l'auteur démontre l'existence de stratégies matrimoniales particulières des consanguins selon qu'ils sont de même sexe ou de sexe différent, et interroge la transposition de ce modèle à d'autres sociétés, dont la nôtre.
La variété des conceptions de l'au-delà révèle combien la question du trépas constitue l'un des fondements des sociétés humaines. Comment celles-ci se représentent-elles l'acte même de mourir ? À quelles nécessités sociales ou religieuses répondent l'inhumation, la crémation ou la momification des dépouilles ? Quelles que soient les formes qu'elles revêtent, les funérailles témoignent toujours de la volonté de préparer la vie du défunt dans un autre monde. C'est ce que nous confirme cet ouvrage à travers l'étude de sociétés aussi diverses que celles de la Grèce et de la Rome antiques, du Moyen Âge chrétien, de la Chine ou de l'Inde. Il montre l'extraordinaire créativité des hommes dans leur face-à-face avec la mort, qu'ils soient juifs, musulmans, bouddhistes, amérindiens ou mélanésiens. Mais au-delà des imaginaires et des rites qui distinguent toutes ces cultures, un socle invariant les réunit : dans toutes les religions, monothéistes ou polythéistes, tribales ou universelles, la mort ne s'oppose pas à la vie, mais à la naissance. La vie continue, croit-on, après la mort.
Cet ouvrage traite de la difficulté à nous séparer des objets et de leur histoire. De la poubelle à l'usine, des marchés de vide-greniers aux puces , du théâtre d'objets au mémorial, du patrimoine au musée et à l'objet comme reste, Octave Debary cherche à interroger le pouvoir de faire autre chose des objets. Il questionne des manières de rendre compte de l'histoire. S'agit-il de dettes ? De devoirs de mémoire ? Ou d'arts du souvenir qui placent au coeur de leur pratique un art de l'oubli ?