Cette peintre étatsunienne méconnue en France a développé une oeuvre picturale très originale focalisée sur le monde végétal et les fleurs en particulier. Un nouvel engouement pour son travail se fait jour, pour preuve le succès incroyable de l'exposition temporaire que le Centre Pompidou lui a consacré en 2021. Dans la lignée de son remarqué "Apprendre à voir" (5 800 ventes - lauréat de la première édition du Prix de l'essai EcoloObs décerné ce 9 mai), l'historienne de l'art et naturaliste Estelle Zhong Mengual explique comment et pourquoi ces oeuvres nous donnent à voir les fleurs comme on ne les avait jamais vues et renouvellent profondément notre rapport à elles et, plus largement, au monde vivant.
Georgia O'Keeffe est l'une des plus grandes figures de l'art nord-américain du XXe siècle, amazone de l'art contemporain, artiste ho rs normes. Pour Estelle Zhong Mengual, Georgia O'Keeffe, qui peint les fleurs comme si elle zoomait avec un appareil photo, nous invite à changer de focale, et à faire l'expérience de la beauté du monde du point de vue d'une abeille ou d'un colibri.
Avec l'enthousiasme, l'audace et l'érudition qui ont fait le succès d'On n'y voit rien, Daniel Arasse invite son lecteur à une traversée de l'histoire de la peinture sur six siècles, depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure.
Évoquant de grandes problématiques - la perspective, l'Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l'anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d'exposition - mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec perspicacité et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet. Son analyse se nourrit constamment d'exemples concrets - La Madone Sixtine de Raphaël, La Joconde, la Chambre des époux, de Mantegna, Le Verrou de Fragonard... - avant de conclure sur quelques aspects de l'art contemporain.
Le lecteur retrouvera le goût de mieux voir de grands épisodes de la peinture, grâce à une approche sensible et ouverte. Toujours il sera surpris, réveillé, entraîné dans un véritable enchantement d'intelligence et d'humour.
Ce livre est la transcription de vingt-cinq émissions proposées par l'auteur sur France Culture pendant l'été 2003.
Comment un caractère typographique est-il dessiné ? Qu'est-ce qui différencie les familles de caractères ? À quoi servent les pictogrammes ? Ce Cahier d'exploration graphique est un livre-jeu permettant la découverte des fondamentaux du design graphique. En cinq séquences - typographie, affiche, signes, identité visuelle et mise en pages - Sophie Cure et Aurélien Farina nvitent le lecteur à prendre conscience de la multitude de signes qui, jour après jour, façonnent notre quotidien et le chargent de sens. Commencer à s'intéresser au design graphique, c'est commencer à observer et comprendre le monde qui nous entoure et les objets qui le façonnent : que ce soit un panneau stop, un emballage de corn-flakes, une pochette de disque psychédélique, le titrage aguicheur d'une couverture de magazine, la typographie plus discrète d'une page de roman, une enseigne de pharmacie qui clignote ou encore le générique d'un film de science-fiction
La Fondation Cartier pour l'art contemporain publie le catalogue de l'exposition consacrée à l'artiste français Fabrice Hyber. Intitulée La Vallée et présentée à partir de décembre 2022, elle réunira plus de cinquante toiles de grand format, dont près d'une dizaine sont réalisées spécialement pour l'exposition.
Artiste, semeur, chercheur, entrepreneur, poète, Fabrice Hyber donne à voir dans ses toiles le déploiement d'une pensée libre et vivante.
«C'est un homme qui a préféré devenir fou, dans le sens où socialement on l'entend, que de forfaire à une certaine idée supérieure de l'honneur humain.
C'est ainsi que la société a fait étrangler dans ses asiles tous ceux dont elle a voulu se débarrasser ou se défendre, comme ayant refusé de se rendre avec elle complices de certaines hautes saletés.
Car un aliéné est aussi un homme que la société n'a pas voulu entendre et qu'elle a voulu empêcher d'émettre d'insupportables vérités.» Van Gogh ne s'est pas suicidé. La société s'en est chargée. Avec toute la véhémence dont il est capable, Antonin Artaud impute à cette dernière le mal dont a souffert le peintre et accuse les psychiatres, en l'occurrence le Dr Gachet, d'avoir poussé Van Gogh au suicide. Il replace la prétendue folie de Van Gogh dans son contexte, en tant que produit d'une construction sociale. La «lucidité supérieure» propre à l'artiste, et commune à l'auteur et à son sujet, lui permet de faire la part belle à la fougue du génie, force contestataire en soi et facteur de marginalisation.
«Il y a dans tout dément un génie incompris dont l'idée qui luisait dans sa tête fit peur, et qui n'a pu trouver que dans le délire une issue aux étranglements que lui avait préparés la vie.» Cet état de supplicié, Artaud lui-même l'a vécu. Nul mieux que lui ne saurait le transmettre. Qu'il soit poète ou peintre, l'artiste se voit enfermé dans un asile, comme Artaud le fut, ou incapable de s'intégrer dans une société qui confond génie et tare psychologique. Et quand Artaud aborde la peinture proprement dite, c'est comme si lui-même s'emparait du pinceau ou, au demeurant, du couteau. C'est tranchant, expressif, cinglant. Il sait trouver le mot frappant, convaincre, emporter avec lui le lecteur. Les «épiphanies atmosphériques» des toiles de Van Gogh deviennent une réalité tangible, ses «chants d'orgue» une musique audible. Dans une évocation vertigineuse d'une toile à valeur testamentaire, Le Champ de blé aux corbeaux, Artaud ravive la symbolique attachée à ce noir charognard de mauvais augure.
Jamais il ne s'agit de descriptions («décrire un tableau de van Gogh, à quoi bon !») mais d'impressions fugaces qu'Artaud sait partager à coups d'expressions fulgurantes. La forme même de ce texte enlevé, empruntant les sentiers de la prose poétique, reflète le souci d'Artaud de faire état de ses propres expériences face à l'oeuvre. Son rythme entre parfaitement en résonance avec les empâtements nerveux et tourmentés du peintre.
Un cardinal qui n'aimait pas le Jugement Dernier de Michel-Ange fut bien puni par le peintre, qui fit son portrait en Lucifer.
L'anecdote est savoureuse et instructive, mais elle ne montre pas seulement l'indépendance d'esprit du plus grand artiste de la Renaissance. Pour Daniel Arasse, elle est révélatrice d'une évolution culturelle majeure : la disparition de la figure du Diable dans la peinture. Grâce à un examen précis et inventif des textes religieux et des images de la fin du Moyen Age et de la Renaissance, il décrit ici l'émergence de l'image du Diable, son utilisation et son essor, dans le cadre de pratiques dévotionnelles où les images se doivent d'être efficaces.
Puis il montre comment la culture humaniste a rendu caduque cette figure médiévale, et l'a reléguée au rang de superstition. Désormais, le Diable n'est plus l'Autre de l'homme, le Diable est en l'homme.
«Francis Bacon incarne, plus que tout autre artiste, "la" peinture. Il est l'homme le plus extraordinaire qu'il m'ait été donné de connaître. Dans les années 1980, je l'ai rencontré à plusieurs reprises. À Londres, tout d'abord, dans son atelier de South Kensington, puis en diverses occasions, lors de ses passages à Paris. Nous conversions aussi parfois au téléphone, tôt le matin. Il parlait en toute liberté, sans tabou, de tout et de choses sans importance. Bacon adorait parler, parler l'excitait.
Je l'observais, l'enregistrais, prenais des notes, rien ne le gênait.
Rendez-vous dans son atelier, dans les restaurants, les bars londoniens ou parisiens, de jour comme de nuit, à discuter, boire, manger, jouer : ce livre retrace ces moments rares partagés avec Bacon, joyeux nihiliste, et éclaire l'homme exquis qu'il fut, loin de sa réputation de "monstre"».
Franck Maubert.
Cette édition réunit pour la première fois tous les textes que le poète Jacques Dupin a consacrés à Giacometti : le tout premier, écrit pour les Cahiers d'art en 1954, les Textes pour une approche, huit ans plus tard, celui que le poète donne pour le catalogue de la grande exposition de 1978 à la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence, l'introduction à la publication des Écrits de Giacometti, le récit de son expérience de modèle de Giacometti dans le livre publié par André Dimanche, et ce texte ultime que Jacques Dupin confie au magazine Télérama pour le numéro de 2007. Un poème enfin clôt ce recueil, extrait de « La mèche » qu'à la veille de sa mort Jacques Dupin donne à la revue Europe qui consacrait un numéro spécial au poète. Il s'y souvient de l'atelier d'Alberto, de son rire, des « figures amincies » qu'il façonnait à longueur de nuit et de leurs promenades communes, associant dans une ultime connivence sa boiterie récente à celle que conservait Giacometti, « moi boitant bas / lui clopinant ». De 1953 à 2012, c'est ainsi plus d'un demi-siècle d'attention que Dupin aura accordée à une oeuvre si forte, connue de près, intimement éprouvée dans son élaboration même, avec son exigence et ses doutes, et cependant toujours perçue dans la distance et le vide qui l'entourent.
Dominique Viart, professeur de littérature française à l'université de Paris Nanterre, a rassemblé et préfacé ces textes. Il écrit : « Si les textes de Dupin s'avèrent si justes, ce n'est pas seulement qu'ils sont nés de la grande affinité personnelle entre le poète et l'artiste, c'est aussi et surtout que leurs démarches respectives se comprennent l'une à la lumière de l'autre. Il y va, écrira Dupin, d'un "partage énigmatique" ».
"L'art seul rend la vie possible - c'est de cette façon radicale que j'aimerais le formuler". Joseph Beuys.
Wonderama est un mot-valise imaginé par Hugues Reip à partir de Wonderland (pays des merveilles) et de diorama. Il donne le titre à ce livre d'artiste résolument singulier où la série des Noirs Desseins de Hugues Reip est accompagnée d'un texte-glossaire de Vinciane Despret et d'une chanson originale interprétée par Rodolphe Burger. Réunis pour la première fois, ses dessins, réalisés entre 2009 et 2022 à l'encre de Chine et à l'aquarelle et très régulièrement augmentés de collages, fonctionnent comme des « distributeurs automatiques de visions ». Hugues Reip dit de ses dessins qu'ils ébauchent un récit entre nature et univers virtuel, espace et temporalité, comme une tentative d'élargissement des frontières de la perception. Wonderama est un monde onirique portatif où tout est possible, comme l'éprouvent Vinciane Despret avec son glossaire rédigé pour naviguer parmi la cinquantaine de dessins ou la chanson Cornell's dream interprétée par Rodolphe Burger. Le morceau enregistré par Rodolphe Burger figurera sous forme de QR code ou autre procédé numérique dans l'ouvrage. D'une liberté folle, ce livre nous engage aux voyages, ceux qui prolongent la nuit et font résonner les mondes.
Bloom est un livre circulaire dont les pages s'ouvrent comme des pétales et font apparaître un délicat bouquet de fleurs. Couleurs vives et pastel, superpositions : il suffit de déployer l'ouvrage de Julie Safirstein pour entrer dans un jardin poétique et chromatique. Ce livre pop-up tout en plis fait appel au jeu et à l'imagination.
En 2019, il s'est produit un véritable événement culturel : plus d'une centaine de dessins de Franz Kafka, jusqu'alors précieusement gardés sous clef dans une banque zurichoise, furent mis au jour. Pour la première fois, la présente édition les rend accessibles au grand public, aux côtés des quelques dessins déjà connus.
Entre 1901 et 1907, Kafka dessine intensément. Il saisit sur le vif toutes sortes de personnages : des êtres fragiles, instables, aussi énigmatiques que fascinants. Comme dans ses oeuvres écrites, irréductibles à aucun genre, on navigue sans entrave entre le réalisme et le fantastique, en passant par le grotesque, l'étrange, voire le bouffon et le carnavalesque.
Les textes d'Andreas Kilcher, Judith Butler et de Pavel Schmidt, tout en rendant hommage à cet autre grand talent d'un des écrivains les plus singuliers et les plus marquants du xxe siècle, offrent au lecteur la clef de son univers foisonnant, où le rire nargue la tragédie, et l'onirique le dispute au désespoir.
Le graphisme est devenu au fil du vingtième siècle un vecteur fondamental de la communication, reconnu aujourd'hui comme un domaine de création majeur dans de nombreux pays industrialisés. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, d'importants ouvrages ont été publiés présentant l'histoire du graphisme dans chacune de ces nations. Le rôle du graphisme et ses enjeux dans le contexte général de la communication devenue aujourd'hui pléthorique) a également fait l'objet de réflexions approfondies et de débats critiques dans ces pays où la culture graphique est solidement installée.
En France, l'histoire du graphisme est toute aussi riche. Mais bien que son exceptionnelle "art de l'affiche" ait bénéficié, dès l'origine, d'une large reconnaissance, il n'en va pas de même du graphisme, pratique plus vaste, qui reste relativement méconnue, même dans ce pays. Également, Il n'existe pas d'équivalent des recherches théoriques développées en Europe du Nord et aux Etats-Unis, qui ont favorisé l'émergence d'une critique du graphisme, essentiel à son développement et son épanouissement.
Aucun ouvrage n'est paru jusqu'alors retraçant le parcours du graphisme français, précisant sa nature, examinant ses liens avec les grands courants esthétiques français et internationaux, l'histoire de graphisme d'autres nations, les innovations technologiques, la question des supports de diffusion, de leur expansion et de leur rôle dans l'espace public ou privé, ou encore le contexte social sur lequel a émergé certaines pratiques.
Au-delà de son caractère historique, cet ouvrage développe une réflexion fondamentale sur les liens du graphisme avec les arts plastiques, le design et l'urbanisme, sur son devenir dans les systèmes de communication et en tant que pratique artistique et sociale.
De l'affiche reine de la rue à l'omniprésence de l'écran de télévision, la question des supports de diffusion, de leur expansion et de leur rôle dans l'espace public ou privé est également posée sous la forme d'une analyse critique de la communication visuelle.
La vie d'un des plus grands peintres racontée par un des plus grands cinéastes. Il est vrai que l'un était le père de l'autre, et que Jean Renoir est né au «château des Brouillards», sur la butte Montmartre, à deux pas du Moulin de la Galette immortalisé par un tableau de Pierre-Auguste. Cette biographie fait revivre avec amour un homme, une oeuvre, un monde. C'est pourquoi elle a connu un succès mondial.
Frida Kahlo: tableaux des tourments de son esprit L'artiste mexicaine Frida Kahlo (1907-1954) est l'une des plus grandes figures artistiques du XXe siècle, et l'une des rares artistes latino-américaines de renommée internationale. En 1983, son oeuvre a été déclarée propriété de l'État mexicain.
Kahlo était l'une des filles d'un photographe allemand immigré et d'une Mexicaine d'origine amérindienne. Plus que chez la plupart des autres artistes, la vie et l'oeuvre de Kahlo sont inextricablement liées l'une à l'autre. Deux événements majeurs de sa vie ont eu une importance capitale. À dix-huit ans, d'abord, elle est victime d'un accident d'autobus: ses multiples fractures du bassin et de la colonne vertébrale, entre autres, la clouent au lit pendant des mois. C'est pendant sa convalescence, alitée, qu'elle commence à peindre. Puis, à 21 ans, elle épouse le peintre mural mexicain mondialement connu, Diego Rivera. Elle sera douloureusement marquée par les séquelles de cet accident toute sa vie, et souffrira surtout de ne pas pouvoir avoir d'enfant.
Les stupéfiants tableaux de Kahlo, de petits autoportraits pour la plupart, expriment les tourments qui oppressent son esprit: l'insupportable douleur physique, la profonde tristesse que lui causaient les infidélités répétées de son mari, le chagrin de ne pas avoir d'enfant, son mal du pays quand elle vivait à l'étranger et son besoin de se sentir enracinée quelque part ainsi qu'une solitude profonde. Mais ils révèlent aussi son amour passionnel pour son mari, sa grande sensualité et son inébranlable instinct de survie.
L'art de Gustave Klimt est tout à fait "fin de siècle". Il exprime "l'apocalypse joyeuse" de la grande bourgeoisie viennoise, entièrement vouée au culte du plaisir et du goût esthétique.
L'extase que Klimt et ses contemporains trouvaient - ou espéraient trouver - dans la beauté était constamment assombrie par la mort, hantise dont on trouve souvent la trace dans l'oeuvre de Klimt. Mais c'est essentiellement sa qualité de grand peintre érotique et d'artiste graphique incomparable de son époque qui ont fondé la renommée de Klimt. Ses dessins surtout, dont le monde entier admire l'immense qualité artistique, sont dominés par la représentation érotique des femmes.
Une histoire globale des avant-gardes picturales se doit d'expliquer pourquoi celles-ci apparurent en certains endroits et pas en d'autres, comment elles circulaient entre les pays et les capitales, ce qui les portait et si elles rompaient réellement avec leur temps, sachant que la plupart finirent par connaître une véritable canonisation.
Les avant-gardes lièrent leur sort au développement des journaux et des revues, c'est-à-dire à celui des techniques d'impression et de reproduction en série. Elles profitèrent également d'un vaste mouvement de circulation des idées, des hommes et des objets avec le développement des réseaux ferrés et des transports maritimes.
Dans le même temps se forgeaient les identités nationales, férues de tradition et de préservation des cultures. L'approche géopolitique met au jour ce processus par lequel les plasticiens novateurs recoururent à la référence étrangère pour s'opposer aux institutions nationales, travaillèrent à internationaliser leurs réputations pour mieux s'imposer contre le refus de l'innovation porté par le nationalisme, ou, au contraire, se laisser récupérer par des partis nationalistes et révolutionnaires.
Mais à côté des stratégies, réseaux et marchés, place est faite à l'analyse du contexte culturel et moral, économique et politique, matériel et social, affectif et spirituel des artistes des avant-gardes à partir de 1848. Jusqu'à la rupture de 1920, quand ces avant-gardes deviennent politiques, plaçant l'avenir de l'art dans celui de la Révolution.
Sovietart propose une relecture du réalisme socialiste à travers la collection de peintures de Marianne et Pierre Nahon, qui dirigèrent pendant plus de trente ans la Galerie Beaubourg.
Pierre Nahon, disparu en septembre 2020, a rédigé la première partie, retraçant le contexte politique et artistique à l'origine de cette collection. C'est en 1992, sur le stand de la Fiac, que fut exposé l'ensemble des tableaux. La trentaine de toiles réunies à la charnière des années 80 et 90 demandaient une analyse approfondie, c'est ainsi que Pierre Nahon a fait appel à Pierre Znamensky afin qu'il raconte en détail ce voyage au pays du réalisme soviétique.
L'URSS a vu se développer plusieurs courants artistiques ayant l'ambition de porter la propagande du régime. Le plus connu d'entre eux est sans conteste le mal nommé réalisme socialiste. Car il n'y a rien de moins réel que le réalisme socialiste. Il s'est employé à dépeindre un monde qui n'existait pas et servit à masquer la réalité soviétique.
Après la mort de Staline, cependant, le réalisme socialiste se transforme et se rapproche de la vérité vécue par les citoyens soviétiques. Certes, il poursuit son oeuvre d'exaltation et de glorification, mais il nuance son enthousiasme militant des origines en exposant l'effort, la souffrance, la sueur, le sacrifice.
Au travers de la collection de Marianne et Pierre Nahon, une réalité soviétique brute et abrupte apparaît à l'observateur. Un réalisme socialiste véritablement réel en quelque sorte, sans fard ni filtre.
Mise en valeur du talent des oeuvres de Gauguin, qui maîtrisait des techniques diverses (peinture, dessin, gravure, sculpture, céramique) et qui en explora les limites
«Comme il arrive qu'un lecteur à demi distrait crayonne aux marges d'un ouvrage et produise, au gré de l'absence de la pointe, de petits êtres ou de vagues ramures, en regard des masses lisibles, ainsi ferai-je, selon le caprice de l'esprit, aux environs de ces quelques études d'Edgar Degas.Ceci ne sera donc qu'une manière de monologue, où reviendront comme ils voudront mes souvenirs et les diverses idées que je me suis faites d'un personnage singulier... Cependant qu'au regard naïf, les oeuvres semblent naître de l'heureuse rencontre d'un sujet et d'un talent, un artiste de cette espèce profonde, plus profond peut-être qu'il n'est sage de l'être, diffère la jouissance, crée la difficulté, craint les plus courts chemins.»Paul Valéry.
À l'occasion de la grande rétrospective consacrée à Josef et Anni Albers, Paris Musées a proposé à Katsumi Komagata, célèbre auteur de livres animés pour la jeunesse, de travailler sur les théories de la couleur développées par Anni et Josef Albers, et d'en proposer sa propre lecture à destination des enfants. Pourquoi la couleur trompe-t-elle? Pourquoi une couleur a-t-elle plusieurs visages? Comment créer l'illusion de l'espace?
Voilà quelques questions auxquelles Josef Albers a répondu dans son célèbre traité Interaction des couleurs et que Katsumi Komagata traduit visuellement, si simplement, si évidemment. Il faut dire que la couleur ne cesse de questionner l'auteur japonais à travers les 46 livres qu'il a publiés jusqu'à aujourd'hui. Une rencontre donc entre trois artistes au-delà des frontières et au-delà du temps.
Informations précises sur la vie, le milieu artistique, le contexte esthétique et historique, l'influence d'un engagement politique et les oeuvres majeures du peintre, qui s'illustra aussi dans la sculpture, la céramique et l'illustration de livres.