Qu'est-ce que l'instinct territorial chez les oiseaux ? Vinciane Despret mène l'enquête et, sous sa plume, oiseaux et ornithologues deviennent intensément vivants et extrêmement attachants.
Edition enrichie. Et préface inédite attendue de Richard Powers.
Le mystère d'être un corps, un corps qui interprète et vit sa vie, est partagé par tout le vivant : c'est la condition vitale universelle, et c'est probablement elle qui mérite d'appeler le sentiment d'appartenance le plus puissant. Ainsi, les animaux sont pour nous à la fois des parents et des étrangers d'une immense altérité. Baptiste Morizot approfondit ici une série d'enquêtes philosophiques fondées sur la pratique du pistage. Il s'agit de pister à la fois les vivants sur le terrain et les idées que nous nous faisons d'eux dans la forêt des livres et des savoirs... Ce livre approche les animaux, humains compris, comme autant de «manières d'être vivant».
Foutez-vous la paix !
Cessez d'obéir ¤ Vous êtes intelligent.
Cessez d'être calme ¤ Soyez en paix.
Cessez de vouloir être parfait ¤ Acceptez les intempéries.
Cessez de rationaliser ¤ Laissez faire.
Cessez de vous comparer ¤ Soyez vous-même.
Cessez d'avoir honte de vous ¤ Soyez vulnérable.
Cessez de vous torturer ¤ Devenez votre meilleur ami.
Cessez de vouloir aimer ¤ Soyez bienveillant.
L'illustratrice Pome Bernos n'a jamais vu de cachalot de ses propres yeux, mais elle est fascinée par les aventures océanographiques de François Sarano. Ce livre est le récit de leur rencontre et de leurs échanges, raconté avec toute la fraîcheur inimitable et le style faussement naïf de l'illustratrice.
Depuis les forêts du Yellowstone aux crêtes du Kirghizstan, des steppes du Haut-Var à la terrasse de son appartement, Baptiste Morizot nous invite à partir sur les traces d'êtres hors du commun, souvent mythifiés : les grands prédateurs - ours, loups, panthères des neiges... À travers différents récits de pistage, l'auteur nous propose ainsi de porter notre attention sur le vivant simultanément autour de nous et en nous, et apprendre à cohabiter avec lui.
Charlotte s'est perdue dans la forêt..., Seul ou en équipe, aidez Charlotte à retrouver le chemin de sa maison. Observez chaque carte devant vous, avancez avec stratégie et, Petit Poucet méthodique, n'oubliez aucune étape sur votre route ! Un jeu de mémoire et d'observation plein de tendresse et de poésie.
26 tuiles 4 chevalets "Aide-mémoire" 4 pions "Charlotte"
La terre de son enfance pour l'un, un paysage pour l'autre, un arbre ou les murs d'une maison chargée de souvenirs. Nous portons tous en nous des lieux auxquels nous sommes singulièrement reliés - des lieux qu'on aime. Pour parler de cette géographie intime, nous avons souvent recours au registre de l'identité, des racines, de l'appartenance. À quoi s'oppose l'idée qu'on pourrait être " de nulle part ". Nous rejouons ainsi une alternative bien connue : d'un côté, l'idéal d'une osmose entre les humains et leur lieu de vie ; de l'autre, l'idéal de femmes et d'hommes sans attaches, ayant le monde à disposition. Or, s'il est absolument nécessaire de proscrire un vocabulaire dont se nourrissent les mouvements d'ultradroite, il est tout aussi urgent de reconnaître l'importance, pour chacun, de son lieu de vie. Car mépriser cette relation, c'est nourrir la frustration qui fait le lit des positions politiques extrêmes. Et abstraire la citoyenneté de tout contexte, c'est risquer de toujours plus négliger notre environnement.
Ce livre très personnel, dans lequel Joëlle Zask se penche sur sa propre expérience et enquête sur celle des autres, nous invite en somme à emprunter un double chemin politique et esthétique pour penser une nouvelle manière d'arpenter le monde.
L'art peut-il permettre de mieux voir la vie qui fourmille dans nos quotidiens ? Pour créer un pont entre art et écologie, Charlotte Cosson est partie à la recherche d'oeuvres tournées vers la terre et le monde sauvage : des poules oeuvres d'art, des champignons qui forment des temples, des peintures qui sauvent des forêts, un collectif qui danse pour les plantes... Férale présente un art qui compose avec la faune et la flore et déracine les mécanismes de "maîtres et dominateurs" pour les remplacer par des gestes d'humilité vis-à-vis de celles et ceux sans qui respirer serait impossible. Pensé depuis un lieu dédié à la permaculture, cet essai répond à des problématiques concrètes avec des oeuvres issues de cette nouvelle sensibilité d'amour pour les vivants. De saison en saison, l'autrice y invite à s'approprier de nouvelles manières d'arpenter la vie - de celles qui, justement, la rendent plus savoureuse.
" Avant de devenir un breuvage, le thé fut d'abord une médecine.
Ce n'est qu'au VIIIe siècle qu'il fit son entrée, en Chine dans le royaume de la poésie, comme une des distractions élégantes du temps. Au XVe siècle, le Japon l'ennoblit et en fit une religion esthétique, le " théisme ".
Okakura Kakuzo.
Lettré de la fin du XIXe siècle attaché aux traditions qui firent la grandeur de la civilisation nippone et adepte du " théisme ", Okakura Kakuzo est l'un des plus célèbres chantres du thé.
Son Livre du thé, baigné de poésie, est un classique fourmillant d'anecdotes, d'idées, de légendes sur la vie héroïque, religieuse, intime, du vieux Japon.
Méditer, ce n'est pas se couper du monde, mais au contraire se rapprocher de lui pour le comprendre, l'aimer et le changer.
C'est aussi un moyen, accessible à tous, de cultiver la sérénité et le goût du bonheur. Cet ouvrage est conçu comme un manuel d'initiation à la pleine conscience, la plus fascinante des méthodes de méditation, étudiée et validée par la recherche scientifique. Au travers de 25 leçons, vous aborderez l'essentiel. Depuis les bases : comment utiliser la respiration, le corps, la conscience de l'instant présent ; jusqu'aux méditations approfondies : faire face à la souffrance, stabiliser ses émotions, construire la paix de l'esprit et du coeur...
Ce manuel pratique et poétique comporte : des textes pour comprendre, des peintures pour ressentir, un CD pour pratiquer.
Tout à la fois récit, essai, mais aussi témoignage d'une époque et d'un engagement, Des paillettes sur le compost est une exploration sensible et politique du quotidien. Dans un style enlevé - parfois cru, souvent cri -, Myriam Bahaffou montre que c'est dans les replis de situations ordinaires (un rendez-vous chez l'esthéticienne, un déjeuner en terrasse) que se déploie la puissance des écoféminismes.
Elle dynamite les codes et jongle avec les concepts, comme elle navigue dans la vie entre recherche et militantisme. Elle explore, dissèque, raconte des histoires. Loin d'être une philosophie désincarnée, un label marketing ou un argument électoral, l'écoféminisme se révèle en prise directe avec la réalité et la chair. Les mots de Donna Haraway, Audre Lorde, Jacques Derrida et bell hooks se mêlent aux cris des guerrières du Rojava et aux incantations des fées et sorcières... dans ce livre qui, dans la pure tradition écoféministe, laisse joyeusement s'entrelacer les voix et les formes narratives
Incendies en Amazonie, en Sibérie, en Californie, en Grèce, au Portugal... Les feux de forêt, ce phénomène que l'on connaît depuis toujours, prennent désormais une ampleur telle qu'ils en viennent à changer de nature : nous avons désormais affaire, un peu partout dans le monde, à des « mégafeux ». À l'échelle de l'espèce humaine, ils sont cataclysmiques. Leur violence est telle qu'il est légitime de redouter que, parmi tous les scénarios des catastrophes naturelles liées au changement climatique que nous avons imaginés, celui de la destruction par les flammes s'avère le plus imminent.
Or, qu'ils soient intentionnels, accidentels ou liés au réchauffement climatique, l'homme en porte la responsabilité.
Ce phénomène nouveau est symptomatique, telle est la thèse de Joëlle Zask, de l'ambiguïté fondamentale de notre rapport à la nature à l'heure de la crise écologique. Une nature à la fois idéalisée, bonne en soi, à laquelle il ne faudrait pas toucher pour la laisser la plus vierge et pure possible ; et, de l'autre côté, une volonté de domination bien connue, menant à la destruction.
Voilà qui ne laisse pas de place à l'idée d' « entretien », à une relation régulée, pragmatique, de l'ordre du partenariat.
En cela, le phénomène des grands feux, phénomène extrêmement inquiétant, éclaire mieux que toute autre catastrophe écologique l'impasse dans laquelle nous semblons nous trouver ; seule catastrophe née de la main de l'homme, arme de pure destruction accessible à tout un chacun, il met par ailleurs au jour la jouissance de la destruction qui semble gagner chaque jour du terrain.
Plus nous avançons dans un siècle incertain, plus nous prenons la mesure de la fragilité des systèmes techniques qui structurent nos modes de vie. La low tech, qu'on oppose généralement à la hightech, interroge nos besoins dans un monde contraint. S'il n'est pas dépourvu d'ambiguïtés, ce mouvement dynamique pourrait bien participer à reconstituer des cultures techniques et conviviales, d'autres manières de vivre et de s'organiser. Qu'il soit rattrapé par des logiques marchandes et autoritaires, ou qu'il constitue un levier d'émancipation, la question que pose en creux le mouvement low tech est celle des chemins techniques à prendre pour refonder nos sociétés sur des bases viables, justes et désirables.
Le numérique a un double : l'infrastructure électrique. Le rapport immédiat aux objets connectés (smartphone, ordinateur) invisibilise le continuum infernal d'infrastructures qui se cachent derrière : data centers, câbles sous-marins, réseaux de transmission et de distribution d'électricité. Alors que le numérique accompagne une électrification massive des usages, le système électrique dépend lui-même de plus en plus du numérique pour fonctionner. Pour comprendre ce grand système électrique et imaginer comment le transformer, il nous faut aller au bout des flux, là où se révèle la matérialité des machines et des câbles. L'enjeu est immense : réinventer des liens techniques compatibles avec le vivant , repenser les structures et la gouvernementalité des réseaux pour bâtir d'autres communs techniques.
Vous lisez peut-être ce texte parce que le Bleu de la couverture a " accroché " votre regard. En effet, cette couleur profonde excite particulièrement la rétine. Le Bleu a une autre vertu, il vous relaxe et vous invite donc à prendre un peu de temps pour poursuivre cette lecture.
Le Vert du titre vous conditionne à agir et à aller de l'avant. Pensez aux feux de signalisation ! Il suggère à votre inconscient que ce livre est aussi instructif qu'accessible.
Vous découvrirez, à travers les résultats d'études scientifiques et d'expériences surprenantes, à quel point les couleurs vous influencent, quel que soit le domaine : psychologie, apprentissage, décoration d'intérieur, mode, productivité, créativité, marketing, désir sexuel...
Après avoir lu ce livre au style direct, léger et souvent drôle, vous ne choisirez plus vos couleurs par hasard.
En matière de football, chez les Achuar, en Amazonie, il ne s'agit pas du tout que l'un des camps triomphe sur l'autre. Comme dans de nombreuses sociétés non modernes, ce qui compte, c'est le jeu en soi, capturer la balle et marquer un but tout en s'arrangeant pour qu'il n'y ait pas d'inégalités au terme du jeu.
Philippe Descola, grande figure de l'anthropologie contemporaine, place face à notre rapport au sport et au jeu celui des sociétés amérindiennes. L'Occident a imposé au reste du monde le modèle du sport de compétition, qui porte en lui inégalités, individualisme et sentiment national, tout en créant un sens du commun.
Dans la lignée de sa réflexion sur le dualisme nature-culture, l'auteur s'empare de la question de l'hybridation de l'homme et de la machine.
A l'égal d'un Baptiste Morizot alliant, sur le terrain, la philosophie et les sciences naturelles pour en dégager de nouvelles manières d'être vivant, Estelle Zhong-Mengual oeuvre à hybrider l'histoire de l'art et les savoirs naturalistes les plus contemporains. Apprendre à voir est un livre érudit mais toujours accessible, passionnant, intimiste lorsque l'autrice partage ses émotions devant une fleur ou une mésange, un guide qui brouille les frontières entre musées et forêts, un vadémécum à avoir toujours avec soi pour renouveler notre lien à l'art et à la nature, raviver notre émerveillement et intensifier notre présence au monde.
Oppression des femmes et destruction de la nature seraient deux facettes indissociables d'un modèle de civilisation qu'il faudrait dépasser : telle est la perspective centrale de l'écoféminisme. Mais derrière ce terme se déploie une grande variété de pensées et de pratiques militantes.
Rompant avec une approche chic et apolitique aujourd'hui en vogue, ce livre restitue la richesse et la diversité des théories développées par cette mouvance née il y a plus de 40 ans : critique radicale du capitalisme et de la technoscience, redécouverte des sagesses et savoir-faire traditionnels, réappropriation par les femmes de leur corps, apprentissage d'un rapport intime au cosmos...
Dans ce road trip philosophique alternant reportage et analyse, l'auteure nous emmène sur les pas des écoféministes, depuis les Cévennes où certaines tentent l'aventure de la vie en autonomie, jusqu'au nord de l'Inde, chez la star du mouvement Vandana Shiva. Elle révèle aussi les ambiguïtés de ce courant, où se croisent Occidentaux en quête d'alternatives sociales et de transformations personnelles, ONG poursuivant leurs propres stratégies commerciales et politiques, et luttes concrètes de femmes et de communautés indigènes dans les pays du Sud.
Ce livre est l'aboutissement de 10 années de photographie consacrées à rechercher les plus belles écorces d'arbres à travers le Monde...
L'auteur présente les écorces les plus spectaculaires, les plus graphiques, les plus étonnantes qu'il ait vues sur les cinq continents : Europe, Afrique, Asie, Océanie, Amériques. Chaque photo d'écorce est une oeuvre d'art en soi.
En vis-à-vis, une photo de l'arbre dans son environnement, ainsi qu'un texte court et captivant, font de ce livre un ouvrage non seulement superbe, mais également passionnant pour tous les amoureux de nature.
En 1974, apparait pour la première fois le mot « écoféminisme » sous la plume de Françoise d'Eaubonne dans son ouvrage Le féminisme ou la mort. Avec ce mot, elle exprime un appel à un « nouvel humanisme » pour sortir du « système mâle », responsable de la domination des femmes et de la destruction de la nature. Françoise d'Eaubonne propose une lecture écologique du féminisme tout autant destinée aux mouvements féministes en France qu'à ceux de l'écologie politique des années 70. Ce texte offre les clés de lecture pour comprendre et identifier les racines communes de la surexploitation des femmes et de la destruction de la nature. Il est aussi une invitation à détruire la structure du pouvoir patriarcal pour voir s'élever « la gestion égalitaire d'un monde à renaître ». Il permet de situer la pensée de Françoise d'Eaubonne dans le contexte féministe et écologiste de l'époque et son actualité. « Le temps de l'écoféminisme », dernier chapitre du Féminisme ou la mort, est également commenté en présentant les fondements de l'écoféminisme de cet autrice.
Francis Hallé raconte dans ce beau texte sa passion pour les arbres. La science des arbres, il la possède ; la beauté des arbres, il la contemple ; l'ingéniosité des arbres et leur faculté de se sortir de toute situation difficile, il s'en émerveille ; leur manière d'occuper l'espace, il ne cesse de l'observer. Il sait pourtant que les arbres sont loin d'avoir révélé tous leurs mystères.
Son propos est aussi celui d'un spécialiste de l'écologie, notamment tropicale, sa passion l'ayant mené dans de nombreux pays à travers le monde, jusqu'aux Tropiques. Il est aussi un ardent défenseur des forêts primaires, jamais exploitées par l'homme, qui ne représentent plus que 5 % des forêts de la planète. Il est grand temps de lire Francis Hallé.
L'auteur : Francis Hallé est botaniste, biologiste et dendrologue (spéciliste des arbres). Il a étudié particulièrement les forêts tropicales. Il a publié de nombreux livres, notamment Plaidoyer pour la forêt tropicale, Actes Sud, 2014 et Plaidoyer pour l'arbre, Actes Sud, 2005. Il est l'initiateur de l'exploration Le radeau des cimes qui étudie la canopée des forêts du monde.
Est-ce bien dans les usages d'uriner devant les animaux ? Les singes savent-ils vraiment singer ? Les animaux se voient-ils comme nous les voyons ? À quoi s'intéressent les rats dans les expériences ? Pourquoi dit-on que les vaches ne font rien ?, etc. Ce livre pose vingt-six questions qui mettent en cause nos idées reçues sur ce que font, veulent et même " pensent " les animaux. Elles permettent de raconter les aventures amusantes ou stupéfiantes qui sont arrivées aux animaux et aux chercheurs qui travaillent avec eux, mais aussi aux éleveurs, aux soigneurs de zoo et aux dresseurs.
À la lecture de ces récits désopilants, on pourrait se demander si les animaux n'ont pas un sens de l'humour bien à eux : ils semblent parfois trouver un malin plaisir à créer des situations qui aboutissent à ce que les plus savants des spécialistes soient désarçonnés, obligés de faire de nouvelles hypothèses risquées et, toujours, de constater que les animaux ne sont pas si bêtes que ça... On se délectera de ces incroyables histoires qui nous obligent à faire, chemin faisant, de l'éthologie et de la philosophie. Après avoir lu ce livre qui se présente sous la forme d'un abécédaire, on ne regarde plus son chien de la même manière !
Connaissez-vous Simone Louise de Pinet de Borde des Forest ? Cette pionnière a passé son permis de conduire en 1929, à l'âge de 19 ans, avant de devenir une des premières pilotes automobiles.
C'est son prénom qui a inspiré l'expression « En voiture, Simone ! », que des générations de conducteurs et conductrices ont lancé au moment de démarrer leur moteur.
Pour rendre hommage à cette étonnante Simone et à toutes ces femmes et ces hommes qui se sont lancés sur des chemins nouveaux et des routes inédites, ce jeu vous présente 7 familles de voyageuses et voyageurs.
En voiture, mais aussi à bicyclette, à motocyclette, en aéroplane, en téléski, à cheval et à ski : les membres des 7 familles de ce jeu ont décidé de voir du pays !
Qui réussira à reconstituer le plus de familles ?
Réalisé à partir de photographies anonymes, ce jeu vous fera voyager dans d'émouvants souvenirs de vacances et de découvertes en famille.
Une colère rouge recouvre le ciel. Les vagues s'agitent, l'eau monte, les forêts tombent et les corps s'enfoncent dans ce sanguinaire gouffre marin. Les cieux tonnent encore devant ce spectacle : le monde est en pleine tempête.
Derrière sa prétention d'universalité, la pensée environnementale s'est construite sur l'occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Face à la tempête, l'environnementalisme propose une arche de Noé qui cache dans son antre les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne à quai les demandes de justice.
Penser l'écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d'une région où impérialismes, esclavagismes et destructions de paysages nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l'impensé de la double fracture moderne qui sépare les questions coloniales des destructions environnementales. Or, panser cette fracture demeure la clé d'un « habiter ensemble » qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. Telle est l'ambition d'une « écologie décoloniale » qui relie les enjeux écologiques à la quête d'un monde au sortir de l'esclavage et de la colonisation.
Face à la tempête, ce livre est une invitation à construire un navire-mondeoù les rencontres des autres humains et non-humains sur le pont de la justice dessinent l'horizon d'un monde commun.