filter
Categories
Publisher
- Gallimard (8)
- Le Seuil (8)
- Flammarion (5)
- Folio (5)
- Éditions de Minuit (5)
- Autrement (4)
- Fayard (4)
- La découverte (3)
- Pocket (3)
- Points (3)
- Agone (2)
- Albin Michel (2)
- Amsterdam (2)
- Complexe (2)
- L'HARMATTAN (2)
- La Fabrique (2)
- Pluriel (2)
- Éditions Allia (2)
- Armand Colin (1)
- Aubier (1)
- BNF Éditions (1)
- Belin (1)
- CNRS (1)
- CREAPHIS (1)
- Caracteres (1)
- Champ Vallon (1)
- Chêne (1)
- Complicites (1)
- D'En Bas (1)
- Denoël (1)
- EHESS (1)
- Grasset (1)
- Images En Manoeuvres (1)
- Inventaire Invention (1)
- Ivrea (1)
- Le Bord de l'eau (1)
- Le Pommier (1)
- Loubatieres (1)
- Macula (1)
- Magicite (1)
- Manuella Éditions (1)
- Mkf (1)
- P.O.L. (1)
- Payot (1)
- Perrin (1)
- Presence Africaine (1)
- Presses de Sciences Po (1)
- Pu De Lyon (1)
- Pu De Saint Etienne (1)
- Tausend Augen (1)
- Textuel (1)
- Éditions Globe (1)
- Éditions Liana Levi (1)
- Éditions de l'Atelier (1)
- Éditions de la Martinière (1)
Price
Essais / Réflexions / Ecrits sur l'histoire
-
Nexus : Une brève histoire des réseaux d'information, de l'âge de pierre à l'IA
Yuval Noah Harari
- Albin Michel
- 25 September 2024
- 9782226494887
Les histoires nous ont réunis. Les livres ont diffusé nos idées et nos mythologies. Internet nous a promis le savoir infini. Les algorithmes ont découvert nos secrets - et nous ont divisés. Quel monde nous promet l'IA ?
Depuis cent mille ans, nous, les Sapiens, avons acquis un gigantesque pouvoir. Mais malgré nos découvertes, inventions et conquêtes, nous sommes aujourd'hui confrontés à une crise existentielle inédite. Le monde est au bord de l'effondrement écologique. Les tensions politiques se multiplient. La désinformation abonde. Et nous entrons de plain-pied dans l'ère de l'IA, un réseau d'information qui sera bientôt capable de nous dominer.
Avec ce nouvel ouvrage, Yuval Noah Harari, l'auteur du best-seller mondial Sapiens, revisite l'histoire de l'humanité pour comprendre comment les réseaux d'information ont fait et défait notre monde. Il aborde les choix cruciaux auxquels nous sommes - et serons - confrontés, au moment où l'IA révolutionne la médecine, la guerre, les démocraties, et menace notre existence même.
Nexus est un livre capital pour comprendre comment, en faisant des choix éclairés, il nous est encore possible d'empêcher le pire. -
Publié en 1961, à une époque où la violence coloniale se déchaîne avec la guerre d'Algérie, saisi à de nombreuses reprises lors de sa parution aux Éditions François Maspero, le livre Les Damnés de la terre, préfacé par Jean-Paul Sartre, a connu un destin exceptionnel. Il a servi - et sert encore aujourd'hui - d'inspiration et de référence à des générations de militants anticolonialistes. Son analyse du traumatisme du colonisé dans le cadre du système colonial et son projet utopique d'un tiers monde révolutionnaire porteur d'un " homme neuf " restent un grand classique du tiers-mondisme, l'oeuvre capitale et le testament politique de Frantz Fanon.
Dans cette édition, la préface d'Alice Cherki, psychiatre et psychanalyste, auteur du Portrait de Frantz Fanon (Le Seuil, 2000), et la postface de Mohammed Harbi, combattant de la première heure pour la libération de son pays et historien de l'Algérie contemporaine, auteur de Une vie debout. Mémoires politiques 1945-1962 (La Découverte, 2001), restituent l'importance de la pensée de Frantz Fanon. -
Capital et idéologie
Thomas Piketty
- Le Seuil
- Les Livres Du Nouveau Monde
- 12 September 2019
- 9782021338041
Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c'est l'ensemble de l'édifice politique et social qui menace de s'effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C'est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l'on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d'une ampleur et d'une profondeur inédites, ce livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l'histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu'aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates. À l'encontre du récit hyperinégalitaire qui s'est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c'est le combat pour l'égalité et l'éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.
En s'appuyant sur les leçons de l'histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d'imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l'égalité, de la propriété sociale, de l'éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.
-
Notre siècle a totalement transformé le statut de l'homme ; celui-ci est désormais un membre d'un ensemble qui le dépasse, et dont il ne peut s'échapper. il vit dans un monde où la technique prend de plus en plus d'importance, et où le politique s'impose sans possibilité d'écart ou de fuite. Ce monde est également celui des pires violences, de la barbarie généralisée. Hannah Arendt commence ici sa réflexion sur l'originalité radicale de notre époque. Elle pose les bases d'une réflexion qui permettra, peut-être, de se donner les moyens d'éviter les dérapages vers la violence aveugle, en comprenant en profondeur la dimension de "l'homme moderne". Un nouvel humanisme ?
-
Réflexions d'un historien sur les fausses nouvelles de la guerre
Marc Bloch
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 7 March 2025
- 9791030431674
Rédigé en 1921, au lendemain du premier conflit mondial, cet essai expose la manière dont naissent et se propagent les rumeurs et les fausses nouvelles de la guerre et, bien sûr, la façon dont elles sont sciemment fabriquées et exploitées. Il aborde ainsi ce qu'il appelle "la psychologie du témoignage", dans lequel se mêlent nécessairement le vrai et le faux. Marquée par l'exigence de pluridisciplinarité de l'auteur dans d'autres domaines, cette leçon de méthodologie historique apparaît indispensable à l'heure où la désinformation constitue l'une des principales armes de la guerre moderne. Les erreurs s'avèrent riches d'enseignement. Car l'imposture et les légendes ont parfois été les terreaux de hauts faits historiques.
-
Le philosophe allemand Victor Klemperer s'attacha dès 1933 à l'étude de la langue et des mots employés par les nazis. En puisant à une multitude de sources (discours radiodiffusés d'Adolf Hitler ou de Joseph Paul Goebbels, faire-part de naissance et de décès, journaux, livres et brochures, conversations, etc.), il a pu examiner la destruction de l'esprit et de la culture allemands par la novlangue nazie. En tenant ainsi son journal, il accomplissait aussi un acte de résistance et de survie.
En 1947, il tirera de son travail ce livre : LTI, Lingua Tertii Imperii, la langue du IIIe Reich, devenu la référence de toute réflexion sur le langage totalitaire. Sa lecture, à près de soixante-dix ans de distance, montre combien le monde contemporain a du mal à se guérir de cette langue contaminée, et qu'aucune langue n'est à l'abri de nouvelles manipulations.
-
La Rose blanche. Six Allemands contre le nazisme
Inge Scholl, Jacques Delpeyrou
- Éditions de Minuit
- Minuit Double
- 10 April 2008
- 9782707320513
Le printemps 1943 : la bataille de Stalingrad venait de se terminer par la défaite des forces allemandes. Apparurent alors à Munich des affiches où on lisait :
Ont été condamnés à mort pour haute trahison :
Christoph Probst, 24 ans, Hans Scholl, 25 ans, Sophie Scholl, 22 ans.
La sentence a été exécutée.*
Les trois étudiants décapités à la hache étaient, avec trois de leurs compagnons qui seront exécutés plus tard, les animateurs d'un mouvement de résistance, " La Rose blanche ", dont les Munichois avaient pu lire les tracts depuis quelques mois.
Inge Scholl, soeur des deux premiers, raconte ici leur histoire : l'enfance en Bavière dans une famille catholique, l'entrée dans la Jeunesse hitlérienne, puis, peu à peu, la découverte de la réalité nazie et, enfin, cette décision déchirante : la résistance contre leur propre pays en guerre. " La vraie grandeur, écrit Inge Scholl, est sans doute dans cet obscur combat où, privés de l'enthousiasme des foules, quelques individus, mettant leur vie en jeu, défendent, absolument seuls, une cause autour d'eux méprisée. " Ces six universitaires ont plus que personne contribué à sauver l'honneur de l'Allemagne. Pascal disait : " Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger. " Nous devons croire celle-ci, entre toutes, aujourd'hui. -
Spécialiste de l'histoire du génocide et de la construction de la mémoire, Annette Wieviorka développe dans ce livre les relations entre le témoignage et l'histoire, distinguant trois phases dans l'histoire du témoignage. Durant les premières années d'après-guerre, les témoins veulent rappeler ce qui s'est passé, mais ne sont guère entendus. À partir du procès Eichmann, les témoignages sont au contraire sollicités, dans une perspective judiciaire. Enfin, à l'ère du témoin, le témoignage relève d'un véritable impératif social et non plus d'une nécessité intérieure.
Analysant avec beaucoup de finesse ces variations dans le statut du témoignage sur le destin des juifs d'Europe, l'auteur met en lumière un débat dont la portée est plus générale, car il concerne la possibilité même d'écrire l'histoire. Annette Wieviorka plaide néanmoins pour une écriture de l'histoire lucide, afin que coexistent témoignages et oeuvres historiques.
Annette Wieviorka est directrice de recherche au CNRS. Elle est notamment l'auteur de Maurice et Jeannette. Biographie du couple Thorez (Fayard, 2010), de À l'intérieur du camp de Drancy, avec Michel Laffitte, (Perrin, 2012) et, dans la collection « Pluriel » de Déportation et génocide, entre la mémoire et l'oubli et de Auschwitz, la mémoire d'un lieu. -
La Palestine expliquée à tout le monde
Elias Sanbar
- Le Seuil
- Expliqué À ...
- 3 October 2013
- 9782021120684
C'est un destin exceptionnel que celui de la Palestine : elle est à la fois le centre du monde et le pays impossible, perdu, recouvert par un autre, qui perd son nom, est occupé, dont l'existence même reste incertaine. Centre du monde, la Palestine l'est à double titre : berceau des trois monothéismes universels, elle est sous les feux de son actualité violente, depuis plus de soixante ans, depuis que la création de l'État d'Israël en 1948 l'a vue comme " une terre sans peuple pour un peuple sans terre ". L'histoire de la Palestine contemporaine se souvient de celle des " gens de Terre sainte " mais commence avec " son problème ". Et chacun peut sentir plus ou moins confusément que l'équilibre du monde se joue là, sur ces quelques milliers de kilomètres carrés à l'Orient de la Méditerranée.
À ceux qui disent ne rien y comprendre, à ceux qui trouvent trop compliqué le " conflit israélo-palestinien ", Elias Sanbar voudrait répondre en restituant la continuité d'une histoire - depuis le mandat britannique à partir de 1917 jusqu'à aujourd'hui - que tant de commentaires ont souvent faussée ou étouffée.
La Palestine, c'est l'histoire d'un pays absent que les Palestiniens ont emporté dans leur exil. C'est aussi le long combat qu'il leur a fallu mener pour retrouver un nom, une visibilité, une existence enfin. La Palestine d'Elias Sanbar est polychrome, terre de pluralité, des origines et des croyances. À ses yeux, la vouloir monochrome - c'est-à-dire exclusivement juive ou exclusivement musulmane - serait l'anéantir définitivement.
-
Histoire de l'autre : Israël - Palestine
Collectif
- Éditions Liana Levi
- Piccolo
- 11 January 2024
- 9791034909230
Deux peuples, deux récits.
En temps de guerre, chacun raconte l'histoire d'un seul point de vue - le sien -, le seul considéré comme « juste ». C'est pourquoi six professeurs d'histoire palestiniens et six professeurs d'histoire israéliens ont décidé de réunir dans un livre l'histoire racontée côté Palestiniens et côté Israéliens autour de trois dates clés - la déclaration Balfour de 1917, la guerre de 1948 et la première Intifada de 1987. Utilisé depuis 2002 dans de nombreux lycées d'Israël et de Palestine, puis de France, cet ouvrage constituait un défi quand il a été publié, il y a vingt ans. Un défi indispensable aujourd'hui, après le 7 octobre 2023. -
L'an V de la révolution algérienne
Frantz Fanon
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 3 March 2011
- 9782707167637
Publié pour la première fois en 1959 et sans cesse réédité depuis, ce " classique de la décolonisation " reste d'une profonde actualité pour comprendre les ressorts du mouvement d'émancipation qui conduisit à la guerre d'indépendance algérienne.
Ce livre est né de l'expérience accumulée au coeur du combat, au sein du FLN. Car Frantz Fanon, né antillais et mort algérien (1925-1961), avait choisi de vivre et de lutter parmi des colonisés comme lui, en Algérie, pays du colonialisme par excellence. Texte militant, cet ouvrage fut aussi la première analyse systématique de la transformation qui s'opérait alors au sein du peuple algérien engagé dans la révolution.
Ce texte, parmi les tout premiers publiés aux Éditions François Maspero, décrit de l'intérieur les profondes mutations d'une société algérienne en lutte pour sa liberté. Ces transformations, la maturation politique et sociale, ignorées par les colons alors qu'elles étaient justement les fruits de la colonisation et de l'humiliation, présidèrent pourtant largement au processus qui mena à la guerre d'Algérie, " la plus hallucinante qu'un peuple ait menée pour briser l'oppression coloniale ". -
Comment les grands orateurs de l'Antiquité parvenaient-ils à prononcer les longs discours que nous leur connaissons sans perdre le fil? En recourant aux «lieux» et aux «images», répondrait un Cicéron. La mémoire serait une sorte de musée dont les oeuvres seraient présentées dans des salles que l'orateur traverserait en imagination pendant son discours.L'histoire des systèmes et techniques de mémorisation est un sujet à la fois marginal et central pour comprendre la formation de notre culture. Elle se situe au croisement de l'histoire des religions et de la morale, de la philosophie et de l'art.Dans cet ouvrage majeur, Frances A. Yates permet de comprendre ce qui se passe entre le moment où Giordano Bruno fait de l'imagination le principe supérieur selon lequel organiser la psyché et celui où Pascal et tant d'autres en feront la «folle du logis», la «maîtresse d'erreur et de fausseté». L'historienne britannique jette ainsi les bases de ce que pourrait être une histoire de l'imagination dans le monde occidental:une faculté de l'esprit aussi bien liée à la magie et l'hermétisme qu'à la naissance de la méthode scientifique.
-
L'action commence de nos jours à Chelmno-sur-Ner, Pologne. À 80 kilomètres au nord-ouest de Lodz, au coeur d'une région autrefois à fort peuplement juif, Chelmno fut en Pologne le site de la première extermination de Juifs par le gaz. Elle débuta le 7 décembre 1941. 400 000 Juifs furent assassinés à Chelmno en deux périodes distinctes : décembre 1941 - printemps 1943 ; juin 1944 - janvier 1945. Le mode d'administration de mort demeura jusqu'à la fin identique : les camions à gaz. «Nous avons lu, après la guerre, des quantités de témoignages sur les ghettos, sur les camps d'extermination ; nous étions bouleversés. Mais en voyant aujourd'hui l'extraordinaire film de Claude Lanzmann, nous nous apercevons que nous n'avons rien su. Malgré toutes nos connaissances, l'affreuse expérience restait à distance de nous. Pour la première fois, nous la vivons dans notre tête, dans notre coeur, notre chair. Elle devient la nôtre.» Simone de Beauvoir.
-
La vie d'outre-tombe du roi Salomon
Marc Bloch
- Pu De Lyon
- Lignes De Partage / Essentiels
- 29 August 2024
- 9782729714413
En 1925, Marc Bloch, historien du Moyen Âge, fait paraître un article qui illustre parfaitement sa méthode de recherche, sa conception du mythe et, de manière plus étonnante, sa position de savant. Quatre-vingt ans après son exécution par la Gestapo, il est temps de souligner ce que l'anthropologie historique doit à ce chercheur trop tôt disparu en remettant ce texte en lumière.
Dans cet article, Marc Bloch pose une question en apparence simple : pourquoi Salomon, roi à la sagesse proverbiale, se voit refuser l'accès au paradis dans de nombreuses légendes médiévales ? Pour y répondre, il rapproche deux récits évoquant le châtiment de Salomon, rédigés respectivement au XIIIe et au XVe siècles.
Comme le montre Florence Hulak dans sa préface, cette étude lui permet de déployer une méthode particulièrement audacieuse.
D'abord, la science historique doit être une connaissance directe fondée sur l'observation et non une connaissance indirecte fondée sur des témoignages. Ainsi, les légendes médiévales sont intéressantes non pas en tant que récits crédibles, mais en tant que vestiges de la pensée médiévale. Ensuite, la connaissance du présent est un outil indispensable à l'exploration du passé.
Ainsi, l'étude des fausses nouvelles diffusées dans les tranchées de la Grande guerre permet à Marc Bloch de mieux comprendre la diffusion des légendes au Moyen Âge. Enfin, la comparaison est au coeur de sa méthode historique : le rapprochement réalisé ici entre deux textes éloignés de plusieurs siècles l'illustre parfaitement. Ces différents outils restent aujourd'hui au coeur de l'anthropologie historique, comme le démontre Julien Théry dans sa postface.
Ce texte permet enfin de préciser comment Marc Bloch définit et utilise le concept de mythe. Surtout, à travers la figure de Salomon, c'est la manière dont Bloch envisage sa position de scientifique qui apparaît ici : le roi Salomon, fort d'un sentiment de sagesse infinie, a endossé la posture de juge, posture que se doit de refuser l'historien. -
Guerriers et paysans (VIIe -XIIe siècle) ; premier essor de l'économie européenne
Georges Duby
- Folio
- Folio Histoire
- 21 January 2021
- 9782072917653
« Guerriers et paysans est l'histoire d'un démarrage, celui de l'économie européenne entre les invasions barbares et l'essor des villes. La grande nouveauté n'est pas l'application à une époque reculée d'un concept de l'économie moderne... Elle est dans la découverte de phases insoupçonnées et de mécanismes paradoxaux de ce démarrage. » Jacques Le Goff Il ressort de cette vaste enquête sur le premier essor de l'économie occidentale entre le VIIe et la fin du XIIe siècle que l'élan de croissance a été animé, essentiellement dans une première phase, par les activités militaires dont l'aristocratie tirait alors tous les profits, et qu'il le fut, dans une seconde phase, par le labeur des paysans que stimulait le pouvoir seigneurial.
-
Le détail du monde ; l'art perdu de la description de la nature
Romain Bertrand
- Le Seuil
- L'univers Historique
- 7 March 2019
- 9782021421415
Les mots nous manquent pour dire le plus banal des paysages. Vite à court de phrases, nous sommes incapables de faire le portrait d'une orée. Un pré, déjà, nous met à la peine, que grêlent l'aigremoine, le cirse et l'ancolie. Il n'en a pourtant pas toujours été ainsi. Au temps de Goethe et de Humboldt, le rêve d'une « histoire naturelle » attentive à tous les êtres, sans restriction ni distinction aucune, s'autorisait des forces combinées de la science et de la littérature pour élever la « peinture de paysage » au rang d'un savoir crucial. La galaxie et le lichen, l'enfant et le papillon voisinaient alors en paix dans un même récit. Ce n'est pas que l'homme comptait peu : c'est que tout comptait infiniment. Des croquis d'Alfred Wallace aux « proêmes » de Francis Ponge, des bestiaires de William Swainson aux sonnets de Rainer Maria Rilke, ce livre donne à entendre le chant, aussi tenace que ténu, d'un très ancien savoir sur le monde - un savoir qui répertorie les êtres par concordances de teintes et de textures, compose avec leurs lueurs des dictionnaires éphémères, s'abîme et s'apaise dans le spectacle de leurs métamorphoses.
-
Lipstick traces ; une histoire secrète du vingtième siècle
Greil Marcus
- Gallimard
- Folio Actuel
- 13 September 2000
- 9782070410774
« Il y a une figure qui apparaît et réapparaît tout au long de ce livre. Ses instincts sont fondamentalement cruels ; sa manière est intransigeante. Il propage l'hystérie, mais il est immunisé contre elle. Il est au-delà de la tentation, parce que, malgré sa rhétorique utopiste, la satisfaction est le cadet de ses soucis. Il est d'une séduction indicible, semant derrière lui des camarades amers comme Hansel ses miettes de pain, seul chemin pour rentrer chez soi à travers un fourré d'excuses qu'il ne fera jamais. C'est un moraliste et un rationaliste, mais il se présente lui-même comme un sociopathe ; il abandonne derrière lui des documents non pas édifiants mais paradoxaux. Quelle que soit la violence de la marque qu'il laissera sur l'histoire, il est condamné à l'obscurité, qu'il cultive comme un signe de profondeur. Johnny Rotten/John Lydon en est une version ; Guy Debord une autre. Saint-Just était un ancêtre, mais dans mon histoire, Richard Huelsenbeck en est le prototype. » Greil Marcus.
-
Tout commence à la tombée de la nuit quand, dans les années 1830, un certain nombre de prolétaires décident de briser le cercle qui place le sommeil réparateur entre les jours du salaire : cercle d´une existence indéfiniment vouée à entretenir les forces de la servitude avec celles de la domination, à reproduire le partage qui destine les uns aux privilèges de la pensée, les autres aux servitudes du travail.
Le rêve éveillé de l´émancipation ouvrière est d´abord la rupture de cet ordre du temps qui structure l´ordre social, l´affirmation d´un droit dénié à la qualité d´être pensant. Suivant l´histoire d´une génération, ce livre met en scène la singulière révolution intellectuelle cachée dans le simple nom de « mouvement ouvrier ». Il retrace ses chemins individuels et collectifs, ses rencontres avec les rêves de la communauté et les utopies du travail nouveau, sa persistance dans la défection même de l´utopie.
-
Le vol de l'histoire ; comment l'Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde
Jack Goody
- Folio
- Folio Histoire
- 15 October 2015
- 9782070453962
Une fois encore, comme hier à propos de la famille en Europe ou de la place de l'écriture dans notre civilisation, Jack Goody vient perturber la ronde des historiens emportés par leurs certitudes. À la question soulevée par l'anthropologue britannique, on devine déjà ce qu'argueront les esprits chagrinés par cette interpellation d'exigence : comparaison n'est pas raison. Or, c'est bien de cela qu'il s'agit. La question? C'est le «vol de l'histoire», c'est-à-dire la mainmise de l'Occident sur l'histoire du reste du monde. À partir d'événements qui se sont produits à son échelle provinciale, l'Europe a conceptualisé et fabriqué une représentation du passé toute à sa gloire et qu'elle a ensuite imposée au cours des autres civilisations. Le continent européen revendique l'invention de la démocratie, du féodalisme, du capitalisme de marché, de la liberté, de l'individualisme, voire de l'amour, courtois notamment, qui serait le fruit de sa modernisation urbaine. Plusieurs années passées en Afrique, particulièrement au Ghana, conduisent Jack Goody à mettre aujourd'hui en doute nombre d'«inventions» auxquelles les Européens prétendent, sous les plumes de Fernand Braudel, Joseph Needham ou Norbert Elias notamment, alors que ces mêmes éléments se retrouvent dans bien d'autres sociétés, du moins à l'état embryonnaire. Économiquement et intellectuellement parlant, seul un écart relativement récent et temporaire sépare l'Occident de l'Orient ou de l'Afrique. Des différences existent. Mais c'est d'une comparaison plus rapprochée que nous avons besoin, et non d'une opposition tranchée entre le monde et l'Occident, au seul profit de ce dernier.
-
Ces Confrontations avec l'histoire sont une suite de questions adres-sées à l'histoire, celle des historiens comme celle qui a incarné la marche du monde moderne : l'Histoire. Plus d'une fois, elle a été interpellée, critiquée, récusée par des auteurs qui ne sont pas des historiens de métier et que François Hartog nomme des outsiders. En Occident, le premier d'entre eux, Aristote, a donné l'avantage à la poésie. Ces grands outsiders ont, ici, pour nom Char, Camus, Sartre, Lévi-Strauss, Barthes, Foucault, Michon.Confrontations aussi avec des concepts majeurs que l'histoire n'a cessé au cours des siècles de convoquer et de remodeler (l'altérité, l'accélération, l'héritage et la dette, le simultané du non-simultané).Confrontationsenfin avec le présentisme : la place prise par la mémoire, les transformations du musée, la montée du patrimoine, l'actualité des ruines, en questionnant l'histoire, l'obligent à se repenser. Quel peut être le rôle de celle qui s'est voulue la régis-seuse du temps, quand Chronos semble plus que jamais échapper à toute prise ?
-
Comme si la nuit avait dévoré le monde : Petite histoire de la photographie des rêves
Philippe Baudouin, Jean-Baptiste Carobolante
- Magicite
- 5 November 2024
- 9782959019814
Quoi de plus intime que nos rêves ? Et s'il était possible d'en conserver une trace grâce à la photographie ? Tel fut, au tournant du XIXe siècle, le défi que tentèrent de relever le médecin Hippolyte Baraduc et le commandant Louis Darget. En s'affranchissant des conventions scientifiques, les deux chercheurs explorèrent ainsi la frontière entre visible et invisible, cherchant inlassablement à travers d'innombrables dispositifs à percer les mystères du psychisme humain.
-
Régimes d'historicité ; présentisme et expériences du temps
François Hartog
- Points
- Points Histoire
- 2 April 2015
- 9782757851586
Loin d'être uniforme et univoque, le présent présentiste se vit très différemment selon la place qu'on occupe dans la société. Avec d'un côté, un temps des flux, de l'accélération et une mobilité valorisée et valorisante, de l'autre, du côté de ce que le sociologue Robert Castel a nommé le « précariat », un présent en pleine décélération, sans passé - sinon sur un mode compliqué (plus encore pour les immigrés, les exilés, les déplacés), et sans vraiment de futur non plus (le temps du projet ne leur est pas ouvert).
Le présentisme peut ainsi être un horizon ouvert ou fermé : ouvert sur toujours plus d'accélération et de mobilité, refermé sur une survie au jour le jour et présent stagnant. À quoi il faut encore ajouter une autre dimension de notre présent : celle du futur perçu, non plus comme promesse, mais comme menace. Celle d'un temps des catastrophes dont nous sommes nous-mêmes les instigateurs.
F. H.
-
L'histoire est une littérature contemporaine ; manifeste pour les sciences sociales
Ivan Jablonka
- Points
- Points Histoire
- 7 September 2017
- 9782757868911
Concilier sciences sociales et création littéraire, c'est tenter d'écrire de manière plus libre, plus originale, plus juste, plus réflexive, non pour affaiblir la scientificité de la recherche, mais au contraire pour la renforcer.
Réciproquement, la littérature est compatible avec la démarche des sciences sociales. Les écrits du réel - enquête, reportage, récit de vie, témoignage - concourent à l'intelligibilité du monde par la qualité de leur raisonnement.
Des sciences sociales qui émeuves et captivent ? Une littérature qui produit de la connaissance ? Il y a là des perspectives nouvelles pour le siècle qui s'ouvre.
-
Qu'est-ce que la cité ? Comment a-t-elle commencé ? Quelles ont été les phases de son développement ? Est-elle destinée à disparaître, ou notre planète se transformera-t-elle en une immense ruche urbaine, ce qui serait, pour les villes individualisées, une autre façon de disparaître ? Les besoins qui conduisirent les hommes vers ce mode d'existence recevront-ils un jour les satisfactions qu'ont pu promettre autrefois Jérusalem, Athènes ou Florence ? Est-il encore possible de construire une cité permettant à l'homme de poursuivre un développement harmonieux ? Avant de penser un nouveau mode d'existence urbaine, il faut comprendre la nature historique de la cité et l'évolution de son rôle primitif. Nous serons mieux à même alors d'envisager les décisions qui nous incombent. Il nous appartient de diriger nos efforts vers l'accomplissement de la plus profonde valeur humaine ; ou sinon de subir l'automatisme des forces que nous avons déclenchées. Par l'analyse de la formation des regroupements urbains, ce classique fait apparaître les limites démographiques, technologiques et économiques au-delà desquelles la cité ne rend plus possible la survie d'une unité communautaire. Critique d'une organisation économique qui sacrifie le progrès de l'humanité au perfectionnement des machines, l'auteur revient au souci du bien public, à la recherche d'un équilibre écologique et à la coopération sociale comme base de notre milieu de vie.