Cette biographie passionnante nous plonge au coeur de l'effervescence révolutionnaire mondiale des luttes anticoloniales. Dans ces mémoires, Elaine Mokhtefi fait de l'internationalisation des luttes son grand combat.
Militante dès son plus jeune âge au sein du Mouvement des jeunes pour la paix et la justice dans le monde, Elaine Mokhtefi quitte New-York pour l'Europe en 1951.
Elle restitue une fresque du Paris d'après-guerre, encore traumatisée par l'occupation. Elle s'immisce alors dans le milieu étudiant, de la Sorbonne aux Beaux-Arts, avant d'épouser la cause de l'indépendance algérienne.
À partir de 1959, elle décide de se dédier pleinement à cette tâche au sein l'Office algérien de New York - un petit groupe de travail qui s'évertue avec succès à faire une place au FLN au sein des Nations Unies Débarquée à Alger en octobre 1962, Elaine Mokhtefi la qualifie de « capitale du Tiers-Monde ». Elle est notamment en charge du premier Festival panafricain en 1969 ainsi que de l'accueil de nombre mouvements de libération : Angola, Mozambique, Afrique du Sud...
La section internationale du Black Panther y trouve également refuge avec l'arrivée clandestine d'Eldrige Cleaver. Elaine Mokhtefi nous raconte au plus près leur relation militante, son travail d'interprète, de compagnonne de route.
Alors que l'europe se débattait dans un moyen age de conflits et de blocages, le monde arabe était le théâtre d'une admirable civilisation fondée sur les échanges économiques, intellectuels et spirituels.
Dans toutes les disciplines - mathématiques, astronomie, médecine, architecture, musique et poésie -, les arabes multiplièrent les plus prodigieuses réalisations.
Venant d'italie, de sicile, d'espagne et autres territoires soumis à la domination ou à l'influence arabe, passant par l'entremise de grands princes, comme frédéric ii de hohenstaufen ou par le canal de nombreux voyageurs (négociants, pèlerins, croisés, étudiants), les réalisations de cette prestigieuse civilisation ont peu à peu gagné l'europe oú elles jouèrent un rôle déterminant dans l'éclosion de la civilisation occidentale.
Sigrid hunke brosse un tableau saisissant de cette rencontre entre l'orient et l'occident. l'influence décisive de la civilisation arabe sur celle de l'europe - influence trop souvent passée sous silence, sinon ouvertement contestée - est enfin mise en pleine lumière.
Comment traiter d'un pays qui n'aurait jamais existe ou d'un Etat qui n'existe pas encore ? Telle pourrait être l'équation en apparence impossible posée par ce Dictionnaire amoureux de la Palestine. Sans faire l'impasse sur les grandes interrogations liées à un conflit emblématique, véritable " caisse de résonance " des passions et des délires du monde. l'auteur entend ramener le pays et son peuple à leur réalité, leur banalité quotidienne, à l'ambition profonde d'être enfin un pays comme les autres. Fort de son vécu, mais sans renoncer à l'analyse, il fait le choix ici d'aborder une autre Palestine, plus réelle, une Palestine intime, subjective, née de la profonde relation entre une terre natale et un enfant réfugié en 1948 qui. malgré ou grâce à l'exil, découvrira le monde et se transformera sans jamais se renier.
"Journaliste à Alger Républicain, militant politique et associatif, co-fondateur de la Ligue Algérienne des Droits de l Homme, Miloud Zaater a été la cible des islamistes durant la décennie noire ; il s est à cette époque réfugié en France. Ce récit est le témoignage d un retour en Algérie, en 2014 et 2015. Il nous livre un regard juste et acéré sur l Algérie contemporaine, sur tous les paradoxes de la société, les dérives du pouvoir. Doublé d une analyse politique et géopolitique qui dépasse les frontières du Maghreb, ce témoignage fait écho avec l actualité brûlante du terrorisme."
Parfois on fait des choses sans comprendre ce qui nous pousse à les faire. Enfance de l'art... On avance, on cherche, on se perd. J'avais laissé derrière moi mes études et Paris. Je ne connaissais rien à rien, ni l'hébreu ni ce pays. Je n'étais qu'un petit jeune, un citadin, qui aimait les livres, l'art et qui s'est retrouvé à cueillir des oranges et à bosser dans des hôtels pour survivre. J'avais 21 ans. Il y eut des rencontres, la lumière. À chaque occasion, au kibboutz où j'ai vécu puis à Tel-Aviv, je faisais des images. Partout où je traînais, je photographiais, dans les bus, les gares routières, les villes, sur les routes : des visages, la campagne, les plages, des filles. Je marchais dans la poussière de l'été, j'apprenais que la terre pouvait tourner autrement.
Je me souviens de la rue Ruppin à Tel-Aviv. Je m'en souviens grâce aux images.
Elles ont dormi plus de trente ans dans l'appartement parisien de mes parents.
Elles attendaient que je les retrouve. Les planchescontacts sont comme ces petits morceaux de papier japonais dans la tasse de Proust. Elles ne demandent qu'à éclore. Réminiscences, souvenirs mais documents avant tout. Nous sommes entre 1981 et 1985. Après, il n'y aura plus que la couleur pour moi. De Jaffa à Jérusalem, d'Athènes à Marseille, de Palerme à Salonique, autres longues errances... Le noir et blanc d'alors ressemblait trop selon moi à ce qu'il fallait oublier, la nostalgie pseudo-humaniste des années 1950-60, la suprématie d'une certaine vision photographique. Ces images réalisées bras tendu - je ne regardais pas toujours dans le viseur - sont ma conquête personnelle d'une géographie, d'un peuple composite, de tout ce qu'il m'a fallu découvrir.
Photographier pour croire au concret, au réel, à l'ici et au maintenant. Ces images racontent un moment de ma vie, rien d'autre.
Didier Ben Loulou