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Ivan illich amplifie et radicalise sa critique de la société industrielle.
Il ne vise plus une institution particulière (école, santé, transports), mais l'organisation globale. il dénonce la servitude née du mode industriel de production, le gigantisme des outils, le culte de la croissance indéfinie et de la réussite matérielle.
L'homme va-t-il réclamer son droit, reprendre la parole et le pouvoir de décider, rouvrir un espace social de rencontres et d'échanges, se souvenir qu'il a un passé, des voisins, des égaux ?
Ce n'est que par la redécouverte de la convivialité que les sociétés s'humaniseront.
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Nous n'avons jamais été modernes ; essai d'anthropologie symétrique
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poches Decouverte
- 23 March 2006
- 9782707148490
Pollution des rivières, embryons congelés, virus du sida, trou d'ozone, robots à capteurs... : ces objets étranges qui envahissent notre monde relèvent-ils de la nature ou de la culture ? Comment les comprendre ? Jusqu'ici, les choses étaient simples : aux scientifiques la gestion de la nature, aux politiques celle de la société. Mais ce traditionnel partage des tâches devient de plus en plus impuissant à rendre compte de la prolifération des hybrides . D'où le sentiment d'effroi qu'ils procurent, et que ne parviennent pas à apaiser les philosophes contemporains, qu'ils soient antimodernes, postmodernes ou éthiciens. Et si nous avions fait fausse route ? En fait, notre société moderne n'a jamais fonctionné conformément au grand partage qui fonde son système de représentation du monde : celui qui oppose radicalement la nature d'un côté, la culture de l'autre. Dans la pratique, en effet, les modernes n'ont cessé de créer des objets hybrides, qui relèvent de l'une comme de l'autre, et qu'ils se refusent à penser. Nous n'avons donc jamais été vraiment modernes, et c'est ce paradigme fondateur qu'il nous faut remettre en cause aujourd'hui pour comprendre notre monde.
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Grâce à ses expériences de terrain en tant qu'ethnologue des communautés d'éleveurs de rennes de Laponie, et avec l'aide de bon nombre de philosophes et d'anthropologues (Martin Heidegger, Gregory Bateson, Gilles Deleuze, Jakob von Uexküll, James Gibson, Charles Darwin, etc.), Tim Ingold déploie dans cette anthologie les lignes d'une pensée originale délimitant les territoires de l'évolution biologique et culturelle, les environnements humains et non humains, les royaumes de la pensée et de l'action, ainsi que les discours rivaux de l'art et de la science.
De la poétique de l'habiter à l'écologie du sensible, Tim Ingold plaide pour une réconciliation entre les projets de la science naturelle et ceux de l'éthique environnementale, pour un retour aux sources de l'anthropologie.
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Une écologie des relations
Philippe Descola
- Cnrs
- Les Grandes Voix De La Recherche
- 19 September 2019
- 9782271127570
Considéré comme un des grands anthropologues français du XXe siècle, Philippe Descola réalise son premier terrain en Amazonie. En ethnographe, il vit des années durant au sein de la tribu des Jivaros Achuar, et observe les relations que ces Amérindiens entretiennent avec les êtres de la nature. En ethnologue, il montre que l'opposition traditionnellement établie en Occident entre nature et culture ne se vérifie pas chez les Achuar, qui attribuent des caractéristiques humaines à la nature. En anthropologue enfin, il définit quatre modes de rapport au monde que sont le totémisme, l'animisme, le naturalisme et l'analogisme permettant de rendre compte des relations de l'homme à son environnement.
En un texte clair et didactique, Philippe Descola nous restitue les grandes étapes de son parcours et nous introduit de manière vivante à la pratique de l'anthropologie et à une écologie des relations . -
Françoise Héritier est partie d'un constat : le petit nombre des types terminologiques existant en matière de parenté dans les sociétés les plus diverses. Elle a cherché à mettre en évidence les lois qui les fondent à travers les notions d'identité et de différence sexuelle.
De l'identité et de la différence en matière de sexe dérivent des combinaisons logiques qui rendent compte non seulement des terminologies, mais également des structures d'alliance.
À partir du cas des Samo de Haute-Volta, l'auteur démontre l'existence de stratégies matrimoniales particulières des consanguins selon qu'ils sont de même sexe ou de sexe différent, et interroge la transposition de ce modèle à d'autres sociétés, dont la nôtre.
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Anthropologie structurale zéro
Claude Lévi-Strauss
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 19 September 2019
- 9782021396072
Marqué par l'expérience de l'exil, ce volume témoigne d'un moment à la fois biographique et historique au cours duquel, comme nombre d'artistes et savants juifs européens, Claude Lévi-Strauss est réfugié à New York. Écrits entre 1941 et 1947, alors qu'il n'a pas encore délaissé ses réflexions politiques, les dix-sept chapitres de ce livre restituent une préhistoire de l'anthropologie structurale.
Ces années américaines sont aussi celles de la prise de conscience de catastrophes historiques irrémédiables : l'extermination des Indiens d'Amérique, le génocide des Juifs d'Europe. À partir des années 1950, l'anthropologie de Lévi-Strauss semble sourdement travaillée par le souvenir et la possibilité de la Shoah, qui n'est jamais nommée.
L'idée de « signifiantzéro» est au fondement même du structuralisme. Parler d'Anthropologie structurale zéro, c'est donc revenir à la source d'une pensée qui a bouleversé notre conception de l'humain. Mais cette préhistoire des Anthropologies structurales un et deux souligne aussi le sentiment de tabula rasa qui animait leur auteur au sortir de la guerre et le projet - partagé avec d'autres - d'un recommencement civilisationnel sur des bases nouvelles.
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Ce volume rassemble des textes publiés entre 1969 et 1977. Au-delà de sa diversité, le gai savoir de Pierre Clastres y déploie une même recherche de l'être social primitif, pensé non plus sous le signe d'une absence, mais comme formation sociale achevée, s'instituant dans sa logique singulière.
Cette anthropologie politique se fonde sur la discontinuité radicale des sociétés sans État et des sociétés à État. Trois questions la constituent : qu'en est-il, dans la société primitive, de l'économie ? Qu'en est-il de la guerre ? Qu'en est-il de la religion ? - questions subordonnées à une interrogation fondamentale sur la politique sauvage, donc sur l'origine de l'État. Question transformée en ce qu'elle s'énonce désormais : à quelles conditions une société cesse-t-elle d'être primitive ?
Parti de l'ethnologie, Pierre Clastres, dans sa confrontation avec La Boétie, Hobbes, Rousseau, fait oeuvre de philosophie politique. L'approche ethnologique entraîne une conversion du regard. Pour qui pense le « malencontre », fait de nouveau question quelque chose qui ne va absolument pas de soi : l'État.
On trouvera ici : le dernier cercle. - Une ethnologie sauvage. - Le clou de la croisière. - De l'ethnocide. - Mythes et rites des Indiens d'Amérique du Sud. - La question du pouvoir dans les sociétés primitives. - Liberté, malencontre, innommable. - L'économie primitive. - Le retour des Lumières. - Les marxistes et leur anthropologie. - Archéologie de la violence : la guerre dans les sociétés primitives. - Malheur du guerrier sauvage.
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La variété des conceptions de l'au-delà révèle combien la question du trépas constitue l'un des fondements des sociétés humaines. Comment celles-ci se représentent-elles l'acte même de mourir ?
La variété des conceptions de l'au-delà révèle combien la question du trépas constitue l'un des fondements des sociétés humaines. Comment celles-ci se représentent-elles l'acte même de mourir ? À quelles nécessités sociales ou religieuses répondent l'inhumation, la crémation ou la momification des dépouilles ? Quelles que soient les formes qu'elles revêtent, les funérailles témoignent toujours de la volonté de préparer la vie du défunt dans un autre monde. C'est ce que nous confirme cet ouvrage à travers l'étude de sociétés aussi diverses que celles de la Grèce et de la Rome antiques, du Moyen Âge chrétien, de la Chine ou de l'Inde. Il montre l'extraordinaire créativité des hommes dans leur face-à-face avec la mort, qu'ils soient juifs, musulmans, bouddhistes, amérindiens ou mélanésiens. Mais au-delà des imaginaires et des rites qui distinguent toutes ces cultures, un socle invariant les réunit : dans toutes les religions, monothéistes ou polythéistes, tribales ou universelles, la mort ne s'oppose pas à la vie, mais à la naissance. La vie continue, croit-on, après la mort. -
L'autre-mental ; figures de l'anthropologue en écrivain de science-fiction
Pierre Déléage
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 4 June 2020
- 9782348058912
Les anthropologues et les écrivains de science-?ction ne poursuivent-ils pas au fond une même quête, celle de l'altérité radicale ? Certes, tandis que les seconds recourent à la ?ction pour ?gurer le monde vertigineux des aliens peuplant leur esprit, les premiers se recommandent de la science pour décrire des sociétés autres qui, aussi étranges et stupé?antes que nous soient donné à voir leurs moeurs et leurs mentalités, n'en sont pas moins réelles. Cette frontière des genres, il arrive pourtant que certains anthropologues la franchissent : escamotant les modes de pensée des cultures qu'ils se proposent d'étudier, ils y projettent alors leur propre imaginaire métaphysique.
1900-1925 : Lucien Lévy-Bruhl invente une pensée prélogique qu'il attribue aux sociétés dites primitives. 1925-1950 : Benjamin Lee Whorf invente une pensée de l'événement qu'il considère comme immanente à la langue des Hopi. 1950-1975 : Carlos Castaneda invente une pensée psychédélique qu'il prête à un Yaqui imaginaire. 1975-2000 : Eduardo Viveiros de Castro invente une pensée multinaturaliste qu'il prétend dérivée des traditions amérindiennes.
En exposant le brouillage des niveaux de réalité dans lequel excelle un écrivain comme Philip K. Dick pour faire résonner son oeuvre avec les fabulations théoriques de cette école de pensée informelle, Pierre Déléage entreprend une archéologie de la subjectivité spéculative et s'essaie à nouer autrement les relations, toujours con?ictuelles mais toujours productives, entre science et ?ction. -
De la poubelle au musée, une anthropologie des restes
Octave Debary, Philippe Descola
- Creaphis
- 7 March 2019
- 9782354281380
Cet ouvrage traite de la difficulté à nous séparer des objets et de leur histoire. De la poubelle à l'usine, des marchés de vide-greniers aux puces , du théâtre d'objets au mémorial, du patrimoine au musée et à l'objet comme reste, Octave Debary cherche à interroger le pouvoir de faire autre chose des objets. Il questionne des manières de rendre compte de l'histoire. S'agit-il de dettes ? De devoirs de mémoire ? Ou d'arts du souvenir qui placent au coeur de leur pratique un art de l'oubli ?
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Pour une anthropologie de la consommation ; le monde des biens
Mary Douglas, Baron Isherwood
- Institut Francais De La Mode
- 25 September 2008
- 9782914863179
Paru en 1979 sous le titre The World of Goods, pour la première fois disponible en français, cet ouvrage d'une des plus grandes anthropologues du XXe siècle, disparue en 2007, et co-écrit avec un économiste, fonde le champ de l'anthropologie de la consommation par le regard original qu'il pose sur nos conduites de consommation et les échanges marchands. En s'interrogeant sur les motifs qui nous poussent à désirer des objets, à les acquérir, à dépenser ou épargner, et plus largement sur notre rapport à la consommation, il propose une approche résolument inédite de la façon dont les individus et les communautés forgent et projettent des significations, de la valeur, voire une éthique, sur les " biens " de consommation. En ce sens, l'achat apparaît comme une modalité permettant aux individus de déployer des rituels de consommation qui donnent sens tant à ce qu'ils sont qu'à ce qu'ils font. Avec pour fonction essentielle d'établir des systèmes complexes de relations sociales, les biens de consommation répondent à des logiques et des catégories qui dessinent des flux alors représentatifs de la société dans laquelle ils prennent formes. Loin d'être juste une façon de se comporter qui se grefferait à un modèle social existant, l'acte de consommer appelle un modèle de vie enserré dans un ensemble de pratiques fortement socialisées.