Avec l'enthousiasme, l'audace et l'érudition qui ont fait le succès d'On n'y voit rien, Daniel Arasse invite son lecteur à une traversée de l'histoire de la peinture sur six siècles, depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure.
Évoquant de grandes problématiques - la perspective, l'Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l'anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d'exposition - mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec perspicacité et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet. Son analyse se nourrit constamment d'exemples concrets - La Madone Sixtine de Raphaël, La Joconde, la Chambre des époux, de Mantegna, Le Verrou de Fragonard... - avant de conclure sur quelques aspects de l'art contemporain.
Le lecteur retrouvera le goût de mieux voir de grands épisodes de la peinture, grâce à une approche sensible et ouverte. Toujours il sera surpris, réveillé, entraîné dans un véritable enchantement d'intelligence et d'humour.
Ce livre est la transcription de vingt-cinq émissions proposées par l'auteur sur France Culture pendant l'été 2003.
Cette édition réunit pour la première fois tous les textes que le poète Jacques Dupin a consacrés à Giacometti : le tout premier, écrit pour les Cahiers d'art en 1954, les Textes pour une approche, huit ans plus tard, celui que le poète donne pour le catalogue de la grande exposition de 1978 à la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence, l'introduction à la publication des Écrits de Giacometti, le récit de son expérience de modèle de Giacometti dans le livre publié par André Dimanche, et ce texte ultime que Jacques Dupin confie au magazine Télérama pour le numéro de 2007. Un poème enfin clôt ce recueil, extrait de « La mèche » qu'à la veille de sa mort Jacques Dupin donne à la revue Europe qui consacrait un numéro spécial au poète. Il s'y souvient de l'atelier d'Alberto, de son rire, des « figures amincies » qu'il façonnait à longueur de nuit et de leurs promenades communes, associant dans une ultime connivence sa boiterie récente à celle que conservait Giacometti, « moi boitant bas / lui clopinant ». De 1953 à 2012, c'est ainsi plus d'un demi-siècle d'attention que Dupin aura accordée à une oeuvre si forte, connue de près, intimement éprouvée dans son élaboration même, avec son exigence et ses doutes, et cependant toujours perçue dans la distance et le vide qui l'entourent.
Dominique Viart, professeur de littérature française à l'université de Paris Nanterre, a rassemblé et préfacé ces textes. Il écrit : « Si les textes de Dupin s'avèrent si justes, ce n'est pas seulement qu'ils sont nés de la grande affinité personnelle entre le poète et l'artiste, c'est aussi et surtout que leurs démarches respectives se comprennent l'une à la lumière de l'autre. Il y va, écrira Dupin, d'un "partage énigmatique" ».
«C'est un homme qui a préféré devenir fou, dans le sens où socialement on l'entend, que de forfaire à une certaine idée supérieure de l'honneur humain.
C'est ainsi que la société a fait étrangler dans ses asiles tous ceux dont elle a voulu se débarrasser ou se défendre, comme ayant refusé de se rendre avec elle complices de certaines hautes saletés.
Car un aliéné est aussi un homme que la société n'a pas voulu entendre et qu'elle a voulu empêcher d'émettre d'insupportables vérités.» Van Gogh ne s'est pas suicidé. La société s'en est chargée. Avec toute la véhémence dont il est capable, Antonin Artaud impute à cette dernière le mal dont a souffert le peintre et accuse les psychiatres, en l'occurrence le Dr Gachet, d'avoir poussé Van Gogh au suicide. Il replace la prétendue folie de Van Gogh dans son contexte, en tant que produit d'une construction sociale. La «lucidité supérieure» propre à l'artiste, et commune à l'auteur et à son sujet, lui permet de faire la part belle à la fougue du génie, force contestataire en soi et facteur de marginalisation.
«Il y a dans tout dément un génie incompris dont l'idée qui luisait dans sa tête fit peur, et qui n'a pu trouver que dans le délire une issue aux étranglements que lui avait préparés la vie.» Cet état de supplicié, Artaud lui-même l'a vécu. Nul mieux que lui ne saurait le transmettre. Qu'il soit poète ou peintre, l'artiste se voit enfermé dans un asile, comme Artaud le fut, ou incapable de s'intégrer dans une société qui confond génie et tare psychologique. Et quand Artaud aborde la peinture proprement dite, c'est comme si lui-même s'emparait du pinceau ou, au demeurant, du couteau. C'est tranchant, expressif, cinglant. Il sait trouver le mot frappant, convaincre, emporter avec lui le lecteur. Les «épiphanies atmosphériques» des toiles de Van Gogh deviennent une réalité tangible, ses «chants d'orgue» une musique audible. Dans une évocation vertigineuse d'une toile à valeur testamentaire, Le Champ de blé aux corbeaux, Artaud ravive la symbolique attachée à ce noir charognard de mauvais augure.
Jamais il ne s'agit de descriptions («décrire un tableau de van Gogh, à quoi bon !») mais d'impressions fugaces qu'Artaud sait partager à coups d'expressions fulgurantes. La forme même de ce texte enlevé, empruntant les sentiers de la prose poétique, reflète le souci d'Artaud de faire état de ses propres expériences face à l'oeuvre. Son rythme entre parfaitement en résonance avec les empâtements nerveux et tourmentés du peintre.
Un cardinal qui n'aimait pas le Jugement Dernier de Michel-Ange fut bien puni par le peintre, qui fit son portrait en Lucifer.
L'anecdote est savoureuse et instructive, mais elle ne montre pas seulement l'indépendance d'esprit du plus grand artiste de la Renaissance. Pour Daniel Arasse, elle est révélatrice d'une évolution culturelle majeure : la disparition de la figure du Diable dans la peinture. Grâce à un examen précis et inventif des textes religieux et des images de la fin du Moyen Age et de la Renaissance, il décrit ici l'émergence de l'image du Diable, son utilisation et son essor, dans le cadre de pratiques dévotionnelles où les images se doivent d'être efficaces.
Puis il montre comment la culture humaniste a rendu caduque cette figure médiévale, et l'a reléguée au rang de superstition. Désormais, le Diable n'est plus l'Autre de l'homme, le Diable est en l'homme.
«Francis Bacon incarne, plus que tout autre artiste, "la" peinture. Il est l'homme le plus extraordinaire qu'il m'ait été donné de connaître. Dans les années 1980, je l'ai rencontré à plusieurs reprises. À Londres, tout d'abord, dans son atelier de South Kensington, puis en diverses occasions, lors de ses passages à Paris. Nous conversions aussi parfois au téléphone, tôt le matin. Il parlait en toute liberté, sans tabou, de tout et de choses sans importance. Bacon adorait parler, parler l'excitait.
Je l'observais, l'enregistrais, prenais des notes, rien ne le gênait.
Rendez-vous dans son atelier, dans les restaurants, les bars londoniens ou parisiens, de jour comme de nuit, à discuter, boire, manger, jouer : ce livre retrace ces moments rares partagés avec Bacon, joyeux nihiliste, et éclaire l'homme exquis qu'il fut, loin de sa réputation de "monstre"».
Franck Maubert.
En 2019, il s'est produit un véritable événement culturel : plus d'une centaine de dessins de Franz Kafka, jusqu'alors précieusement gardés sous clef dans une banque zurichoise, furent mis au jour. Pour la première fois, la présente édition les rend accessibles au grand public, aux côtés des quelques dessins déjà connus.
Entre 1901 et 1907, Kafka dessine intensément. Il saisit sur le vif toutes sortes de personnages : des êtres fragiles, instables, aussi énigmatiques que fascinants. Comme dans ses oeuvres écrites, irréductibles à aucun genre, on navigue sans entrave entre le réalisme et le fantastique, en passant par le grotesque, l'étrange, voire le bouffon et le carnavalesque.
Les textes d'Andreas Kilcher, Judith Butler et de Pavel Schmidt, tout en rendant hommage à cet autre grand talent d'un des écrivains les plus singuliers et les plus marquants du xxe siècle, offrent au lecteur la clef de son univers foisonnant, où le rire nargue la tragédie, et l'onirique le dispute au désespoir.
À l'occasion de la grande rétrospective consacrée à Josef et Anni Albers, Paris Musées a proposé à Katsumi Komagata, célèbre auteur de livres animés pour la jeunesse, de travailler sur les théories de la couleur développées par Anni et Josef Albers, et d'en proposer sa propre lecture à destination des enfants. Pourquoi la couleur trompe-t-elle? Pourquoi une couleur a-t-elle plusieurs visages? Comment créer l'illusion de l'espace?
Voilà quelques questions auxquelles Josef Albers a répondu dans son célèbre traité Interaction des couleurs et que Katsumi Komagata traduit visuellement, si simplement, si évidemment. Il faut dire que la couleur ne cesse de questionner l'auteur japonais à travers les 46 livres qu'il a publiés jusqu'à aujourd'hui. Une rencontre donc entre trois artistes au-delà des frontières et au-delà du temps.
Frida Kahlo: tableaux des tourments de son esprit L'artiste mexicaine Frida Kahlo (1907-1954) est l'une des plus grandes figures artistiques du XXe siècle, et l'une des rares artistes latino-américaines de renommée internationale. En 1983, son oeuvre a été déclarée propriété de l'État mexicain.
Kahlo était l'une des filles d'un photographe allemand immigré et d'une Mexicaine d'origine amérindienne. Plus que chez la plupart des autres artistes, la vie et l'oeuvre de Kahlo sont inextricablement liées l'une à l'autre. Deux événements majeurs de sa vie ont eu une importance capitale. À dix-huit ans, d'abord, elle est victime d'un accident d'autobus: ses multiples fractures du bassin et de la colonne vertébrale, entre autres, la clouent au lit pendant des mois. C'est pendant sa convalescence, alitée, qu'elle commence à peindre. Puis, à 21 ans, elle épouse le peintre mural mexicain mondialement connu, Diego Rivera. Elle sera douloureusement marquée par les séquelles de cet accident toute sa vie, et souffrira surtout de ne pas pouvoir avoir d'enfant.
Les stupéfiants tableaux de Kahlo, de petits autoportraits pour la plupart, expriment les tourments qui oppressent son esprit: l'insupportable douleur physique, la profonde tristesse que lui causaient les infidélités répétées de son mari, le chagrin de ne pas avoir d'enfant, son mal du pays quand elle vivait à l'étranger et son besoin de se sentir enracinée quelque part ainsi qu'une solitude profonde. Mais ils révèlent aussi son amour passionnel pour son mari, sa grande sensualité et son inébranlable instinct de survie.
Le graphisme est devenu au fil du vingtième siècle un vecteur fondamental de la communication, reconnu aujourd'hui comme un domaine de création majeur dans de nombreux pays industrialisés. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, d'importants ouvrages ont été publiés présentant l'histoire du graphisme dans chacune de ces nations. Le rôle du graphisme et ses enjeux dans le contexte général de la communication devenue aujourd'hui pléthorique) a également fait l'objet de réflexions approfondies et de débats critiques dans ces pays où la culture graphique est solidement installée.
En France, l'histoire du graphisme est toute aussi riche. Mais bien que son exceptionnelle "art de l'affiche" ait bénéficié, dès l'origine, d'une large reconnaissance, il n'en va pas de même du graphisme, pratique plus vaste, qui reste relativement méconnue, même dans ce pays. Également, Il n'existe pas d'équivalent des recherches théoriques développées en Europe du Nord et aux Etats-Unis, qui ont favorisé l'émergence d'une critique du graphisme, essentiel à son développement et son épanouissement.
Aucun ouvrage n'est paru jusqu'alors retraçant le parcours du graphisme français, précisant sa nature, examinant ses liens avec les grands courants esthétiques français et internationaux, l'histoire de graphisme d'autres nations, les innovations technologiques, la question des supports de diffusion, de leur expansion et de leur rôle dans l'espace public ou privé, ou encore le contexte social sur lequel a émergé certaines pratiques.
Au-delà de son caractère historique, cet ouvrage développe une réflexion fondamentale sur les liens du graphisme avec les arts plastiques, le design et l'urbanisme, sur son devenir dans les systèmes de communication et en tant que pratique artistique et sociale.
De l'affiche reine de la rue à l'omniprésence de l'écran de télévision, la question des supports de diffusion, de leur expansion et de leur rôle dans l'espace public ou privé est également posée sous la forme d'une analyse critique de la communication visuelle.
La vie d'un des plus grands peintres racontée par un des plus grands cinéastes.
Il est vrai que l'un était le père de l'autre, et que jean renoir est né au " château des brouillards ", sur la butte montartre, à deux pas du moulin de la galette immortalisé par un tableau de pierre-auguste. cette biographie fait revivre avec amour un homme, une oeuvre, un monde. c'est pourquoi elle a connu un succès mondial.
Cet ouvrage monumental réunit les trois livres de La Divine Comédie de Dante écrits au début du XIVe siècle : L'Enfer, Le Purgatoire, Le Paradis.
Pour la première fois, les quatre-vingt-douze dessins de Botticelli, conçus chacun en regard d'un chant, sont présentés dans leurs couleurs d'origine.
Commandés par Lorenzo di Medici au XVe siècle pour une édition manuscrite de La Divine Comédie de Dante, les dessins de Botticelli, réalisés à la pointe de métal sur parchemin, repris à l'encre et partiellement mis en couleurs, permettent de partager la fascination de l'artiste florentin pour ce chef-d'oeuvre de poésie et d'humanisme.
Chaque dessin est accompagné d'un commentaire éclairé de Peter Dreyer, spécialiste allemand de la Renaissance italienne. La traduction de Jacqueline Risset en français moderne est reconnue comme la meilleure et la plus proche du texte de Dante.
Inconnus du public, les dessins de Botticelli sont aujourd'hui conservées, d'une part, à la Bibliothèque apostolique vaticane, l'une des plus anciennes et des plus inaccessibles du monde, et, d'autre part, au prestigieux cabinet des Dessins et Estampes de Berlin qui a pu réunir, après la chute du Mur, en 1993, le fragment acquis en 1882.
L'art de Gustave Klimt est tout à fait "fin de siècle". Il exprime "l'apocalypse joyeuse" de la grande bourgeoisie viennoise, entièrement vouée au culte du plaisir et du goût esthétique.
L'extase que Klimt et ses contemporains trouvaient - ou espéraient trouver - dans la beauté était constamment assombrie par la mort, hantise dont on trouve souvent la trace dans l'oeuvre de Klimt. Mais c'est essentiellement sa qualité de grand peintre érotique et d'artiste graphique incomparable de son époque qui ont fondé la renommée de Klimt. Ses dessins surtout, dont le monde entier admire l'immense qualité artistique, sont dominés par la représentation érotique des femmes.
Ce livre nous dévoile un Dali quotidien. Pour Dali, son propre génie ne fait pas de doute. Il ne le répète pas pour s'en convaincre, mais pour convaincre ses contemporains.
Dans le Journal d'un génie Dali se contemple, mais va en même temps plus loin et, au-delà de son image, retrouve les ambitions métaphysiques de la peinture.
Au-delà de cette publicité dont il s'inonde, Dali nous révèle aussi son caractère : celui d'un peintre qui pousse la conscience de son art jusqu'à la minutie exaspérante qui le conduit au bord de la folie.
Introduction et notes de Michel Déon.
Ouvrage de référence sur l'Art Brut dans l'écrire, revu et complété, portant sur les documents rassemblés par Jean Dubuffet et Michel Thévoz à la Collection de l'Art Brut à Lausanne. NDerrière les murs de l'asile, ou dans la solitude de leur retraite, certains proscrits de notre société s'expriment par l'écrit, secrètement et assidûment. Exclus de l'échange social, tenus pour irresponsables, ils tiennent le langage de ceux qui n'ont plus rien à perdre, et qui n'ont plus à respecter les règles de communication : langage de la rupture et de l'intensité, qui transgresse insolemment la frontière entre l'écrire et le dessiner, et qui nous révèle l'envers de notre culture.
Une histoire globale des avant-gardes picturales se doit d'expliquer pourquoi celles-ci apparurent en certains endroits et pas en d'autres, comment elles circulaient entre les pays et les capitales, ce qui les portait et si elles rompaient réellement avec leur temps, sachant que la plupart finirent par connaître une véritable canonisation.
Les avant-gardes lièrent leur sort au développement des journaux et des revues, c'est-à-dire à celui des techniques d'impression et de reproduction en série. Elles profitèrent également d'un vaste mouvement de circulation des idées, des hommes et des objets avec le développement des réseaux ferrés et des transports maritimes.
Dans le même temps se forgeaient les identités nationales, férues de tradition et de préservation des cultures. L'approche géopolitique met au jour ce processus par lequel les plasticiens novateurs recoururent à la référence étrangère pour s'opposer aux institutions nationales, travaillèrent à internationaliser leurs réputations pour mieux s'imposer contre le refus de l'innovation porté par le nationalisme, ou, au contraire, se laisser récupérer par des partis nationalistes et révolutionnaires.
Mais à côté des stratégies, réseaux et marchés, place est faite à l'analyse du contexte culturel et moral, économique et politique, matériel et social, affectif et spirituel des artistes des avant-gardes à partir de 1848. Jusqu'à la rupture de 1920, quand ces avant-gardes deviennent politiques, plaçant l'avenir de l'art dans celui de la Révolution.
Mise en valeur du talent des oeuvres de Gauguin, qui maîtrisait des techniques diverses (peinture, dessin, gravure, sculpture, céramique) et qui en explora les limites
Nés avec le cinéma à la fin du XIXe siècle, les flip books ont pour particularité de se feuilleter du pouce, le défilement des pages faisant surgir une séquence animée. Il en existe de toutes sortes : petits, grands, tête-bêche ; conçus à partir de dessins ou de photographies ; touchant au cinéma, au sport, à la bande dessinée, au livre d'artiste ; vendus comme livres jouet ou offerts en cadeau publicitaire... Le flip book est partout ! Il ne lui manquait qu'un ouvrage de référence qui raconte tant son aventure éditoriale que l'émerveillement du public pour l'image animée. Pascal Fouché, grand collectionneur de flip books et historien, propose de retracer l'histoire de ces objets, souvent éphémères et peu considérés. À tort, car ils sont une réserve inépuisable d'inventivité et un terrain d'expression artistique sans limites.
Avec des entretiens avec les artistes Scott Blake, Böller und Brot, Paul Cox, Alain Fleischer, George Griffin, Ruth Hayes, William Kentridge et Mohiken.
Comme il arrive qu'un lecteur à demi distrait crayonne aux marges d'un ouvrage et produise, au gré de l'absence de la pointe, de petits êtres ou de vagues ramures, en regard des masses lisibles, ainsi ferai-je, selon le caprice de l'esprit, aux environs de ces quelques études d'edgar degas.
Ceci ne sera donc qu'une manière de monologue, où reviendront comme ils voudront mes souvenirs et les diverses idées que je me suis faites d'un personnage singulier... cependant qu'au regard naïf les oeuvres semblent naître de l'heureuse rencontre d'un sujet et d'un talent, un artiste de cette espèce profonde, plus profond peut-être qu'il n'est sage de l'être, diffère la jouissance, crée la difficulté, craint les plus courts chemins.
Informations précises sur la vie, le milieu artistique, le contexte esthétique et historique, l'influence d'un engagement politique et les oeuvres majeures du peintre, qui s'illustra aussi dans la sculpture, la céramique et l'illustration de livres.
La couleur est une composante essentielle de toute création visuelle. Au service de la lisibilité et de la visibilité, elle est également riche en significations symboliques et en implications émotionnelles. Ce n'est pas pour rien si le choix d'une couleur cristallise tant de débats et parfois de tensions au sein du processus créatif.
Ce guide répartit les couleurs en quatre catégories : chaudes, froides, neutres et spéciales. Chacune des teintes majeures de la catégorie est présentée à travers son histoire, ses significations, ses différentes nuances.
Une galerie de créations usant avec brio de cette couleur, dans des domaines aussi divers que la mode, le graphisme, la peinture, le packaging, le design produit..., sert de source d'inspiration au lecteur. Enfin, des palettes harmonieuses présentent les interactions possibles avec d'autres couleurs.
S'appuyant sur le postulat de Jürgen Habermas selon lequel la modernité est un « projet inachevé », Robin Kinross situe les débuts d'une véritable pratique moderne de la typographie aux alentours de 1700, avec la publication, en Angleterre, du premier traité de typographie, les Mechanick exercises (1683-1684) de Joseph Moxon, et la création du romain du roi en France. Il livre ici une histoire de la typographie moderne envisagée dans un sens large, bien au-delà du modernisme formel, en privilégiant les démarches et les praticiens qui, en Europe ou aux États-Unis, ont su articuler savoir et pratique - à l'instar des réformateurs anglais ou des membres de la nouvelle typographie.
En prenant en compte les avancées techniques et le contexte dans lequel les typographes opèrent, Robin Kinross met ainsi l'accent sur les aspects sociaux, politiques, techniques et matériels qui informent leur pratique. L'originalité de cet essai se situe à plusieurs niveaux : récit vivant et critique des développements de la typographie au cours des siècles, il est enrichi par des exemples représentatifs, rarement montrés auparavant, et propose une ouverture pour d'autres investigations.
Épuisé depuis plus d'un an, cet ouvrage est une proposition extrêmement bien documentée sur l'histoire de la typographie depuis le XVIIIe siècle. Lors de sa première publication en français en 2012, il venait combler un manque dans la théorie et l'histoire de la typographie par l'ouverture et la précision du point de vue critique de l'auteur. Riche d'une quarantaine d'illustrations (couleurs et noir et blanc), cet essai contient de nombreux documents historiques de référence (notamment français).
Le 21 octobre 2016 s'ouvrait à la Fondation Louis Vuitton de Paris « Icônes de l'art moderne. la collection Chtchoukine », une exposition destinée à marquer les esprits des visiteurs français et de ceux venus du monde entier pour admirer cet ensemble d'oeuvres unique. À la veille de cette manifestation, le nom de Sergueï Chtchoukine n'évoquait pas grand chose au grand public. Cet incroyable personnage, marchant de tissus et collectionneur éclairé, avait réuni entre la fin du xixe siècle et 1917 un ensemble exceptionnel d'oeuvres des plus grands artistes de l'époque.
Confisquée par les révolutionnairs, et conservée depuis l'après-guerre au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, et au Musée Pouchkine à Moscou, la collection a été enfin réunie et présentée au grand public lors de cette exposition unique. Il a fallu toutes les énergies d'Anne Baldassari et de la Fondation Louis Vuitton pour convaincre l'État Russe à prêter ces chefs-d'oeuvre qui font désormais partie du patrimoine de l'humanité.
Une manifestation qui a attiré plus d'un million de visiteurs et dont le catalogue a été un énorme succès à la Fondation comme en librairie. Cet ouvrage imposant, malgré les nombreuses réimpressions, est aujourd'hui épuisé.
Pour prolonger ce grand événement, la Fondation Louis Vuitton et les Éditions Gallimard s'associent de nouveau et publient une nouvelle édition de ce catalogue devenu désormais un livre de référence. De plus, un cahier richement illustré d'images en couleurs de l'accrochage de l'exposition, souvenir impérissable de cette manifestation majeure, vient enrichir le contenu et met physiquement en scène la passion pour l'art de Sergueï Chtchoukine.
L'ouvrage de Georges Roque, l'un des plus grands spécialistes mondiaux de la couleur en art, est consacré au pigment rouge tiré de la cochenille, insecte hémiptère que les peintres ont utilisé à partir de la seconde moitié du XVIe siècle.
Il entreprend de remonter à la création de cette couleur qui, comme d'autres dès le Moyen Âge, était obtenue par la préparation, le broyage d'insectes, de plantes, de minéraux ou de mollusques.
La méthode proposée rompt avec la façon commune d'approcher les couleurs, généralement analysées avant tout sous l'angle esthétique. Il s'agit, à partir du cas particulier de la cochenille, d'aborder la couleur comme la partie d'un tout complexe dans lequel la valeur esthétique est certes présente, mais corrélée à la valeur économique et à la valeur sociopolitique. Originale et plurielle, la démarche de Georges Roque convoque aussi bien l'histoire économique et l'industrie textile que les disciplines scientifiques de pointe. De Séville à Venise et à Amsterdam, il invite ainsi à porter un regard neuf sur les chefs-d'oeuvre de Velázquez, Titien, Véronèse, Rembrandt, Renoir ou Van Gogh.