Cette édition augmentée fait la part belle aux tendances les plus actuelles de la scène photographique mondiale, aussi bien techniques, avec la place du numérique à l'ère de la mondialisation et de la pandémie de coronavirus, que sociétales, avec la part belles faite aux femmes photoraphes et aux artistes issus de minorités.
5 grandes parties couvrant l'histoire de la photographie de 1826 à nos jours. 90 époques et mouvements clés de l'histoire de la photographie présentés en détail avec une chronologie complète permettant de situer chaque oeuvre et chaque artiste dans leur contexte. 130 photographies incontournables décryptées grâce à un système de zoom dans l'image, une biographie de l'artiste et une étude approfondie de l'oeuvre.
L'artiste mexicaine Frida Kahlo fascinait ses contemporains par ses tenues et inspire encore aujourd'hui de nombreux couturiers et créateurs de mode. Qu'elle porte les exubérants costumes traditionnels indigènes, qu'elle se travestisse en homme ou qu'elle arbore fièrement son corset orthopédique en guise de bustier, peu de peintres ont, comme elle, mis en scène leur garde-robe.
Mais, pour cette artiste engagée, les vêtements sont plus qu'un simple atour : ils sont une seconde peau qui mue au fil de sa vie et nous révèlent ses choix identitaires et idéologiques. Dans cet essai graphique original, Rachel Viné-Krupa, auteure d'une thèse et de plusieurs ouvrages sur cette artiste, et Maud Guély, illustratrice et graphiste, vous invitent à parcourir la vie de Frida Kahlo à travers sa garde-robe si particulière.
Portraitiste malien du XXe siècle, Seydou Keïta est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands photographes contemporains.
En 1935, de retour d'un séjour au Sénégal, son oncle lui offre son premier appareil photo, un Kodak Brownie : Keïta, alors âgé de quatorze ans, commence à photographier ses proches avant d'acquérir un appareil à chambre 13 x 18. Il ouvre son studio en 1948 et se spécialise dans l'art du portrait en noire et blanc. Rapidement, sa maîtrise de la technique et son sens esthétique l'imposent comme portraitiste, et le Tout-Bamako se presse chez lui : on vient se faire photographier seul, en couple, en famille ou en groupe. Installant ses modèles devant des tissus à motifs, l'artiste travaille la mise en scène de ses prises de vue : ajustant les poses, prêtant pour l'occasion bijoux ou accessoires, il cherche à donner la plus belle image de ses clients.
Jusqu'à l'indépendance du Mali, en 1960, Seydou Keïta a réalisé plusieurs milliers de portraits de ses concitoyens : aussi ses photos constituent-elles en cela un témoignage unique sur la société malienne des années 1950.
Publié pour la première fois en 1994 et régulièrement réédité et enrichi depuis, Des histoires vraies revient cette année pour la septième fois augmenté de six récits inédits. Sophie Calle continue à nous raconter ses histoires, dans un langage précis et sobre, avec le souci du motjuste. Tantôt légères et drôles, tantôt sérieuses, dramatiques ou cruelles, ces histoires vraies, toutes accompagnées d'une image, livrent dans un work in progress les fragments d'une vie.
Son unique priorité s'appelait la peinture : elle était son souffle, son sang. Quand Nicolas de Staël (1914-1955) se donna la mort, à quarante et un ans, il laissait plus de mille tableaux, autant de dessins, et l'énigme d'une vie menée au galop.
Insolent et généreux, rusé et pur, Staël savait masquer sous des cascades de rire les failles d'une enfance brisée par la révolution russe de 1917 et les rigueurs d'un exil polonais. Aristocrate apatride et orphelin, il fut recueilli en Belgique, voyagea au Maroc, tout entier habité par la fureur de peindre.
Derrière le grand artiste salué par son ami Georges Braque et par Marc Chagall ("il était innocent, il avait une force cosmique"), il faut découvrir les vertiges de ce météore mélancolique, son corps à corps avec la couleur, son combat singulier avec la matière, son refus hautain de toutes les écoles, qu'elles se réclament de l'abstraction ou de la figuration.
La renaissance arriva des Etats-Unis, quand il eut trente neuf ans. Trop tôt ou trop tard. Il s'était déjà réfugié en Provence, aveuglé de lumière, écrasé de gloire, fraternisant avec René Char et brûlant sa vie, obsédé par les hautes figures de Paolo Uccello et de Hercules Seghers. Sa morale tenait en quelques mots : "il faut travailler beaucoup, une tonne de passion et cent grammes de patience." Voici la chevauchée de ce prince foudroyé.
Journaliste au Monde, Laurent Greilsamer a consacré sa première biographie à Hubert Beuve-Méry, parue en 1990 chez Fayard. Il a notamment publié aux mêmes éditions, en collaboration avec Daniel Schneidermann, Un certain Monsieur Paul : l'affaire Touvier (1989) et Les Juges parlent (1992).
Frida Kahlo (1907-1954) vécut une brève existence déchirée entre de terribles souffrances physiques (à dix-huit ans, un accident de bus la cloue au lit pour deux ans) et une immense force de création (elle commence à peindre, un miroir installé au-dessus d'elle, pendant qu'elle est immobilisée). Par-delà sa beauté célèbre, ses amours, celles de son mari, Diego Rivera, ses voyages, les mille et une anecdotes ponctuant une existence tumultueuse et riche, reste son art, dont André Breton disait que c'est "un ruban autour d'une bombe".
IT
De 1899 jusqu'à sa mort, Karl Kraus (1874-1936) fut le fondateur, et parfois l'unique rédacteur, de Die Fackel (Le flambeau), revue lue par les plus grands (Musil, Wittgenstein ou encore Adorno). Les milieux intellectuels et les journalistes redoutent cette plume acerbe, admirée par Thomas Bernhard et à laquelle Walter Benjamin rend hommage dans cet essai lumineux. Kraus fut un fin limier du langage et a su faire apparaître « le journalisme comme l'expression parfaite du changement de fonction du langage dans le capitalisme avancé ». Mais Benjamin ne fait pas que commenter des idées, il dresse le portrait sans concession d'un dramaturge qui fut aussi son propre personnage : « «Shakespeare a tout prévu» ; en effet ! Il a surtout prévu Kraus lui-même. »
L'un des grands avantages de la pensée de Guy Debord est sa concision. Il a ramassé le fond de ses idées en douze mots : Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation. Un mantra qui, surtout si on le trouve juste, se conserve facilement. Cette phrase (la deuxième de La société du spectacle) est bien plus facile à comprendre de nos jours qu'en 1967. La politique-spectacle, l'omniprésence des écrans et des caméras de surveillance, l'addiction aux téléphones portables et la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux, tout cela va dans le même sens : le règne des apparences, du look, du spectacle.
D'autres aspects de Debord, comme sa défense d'une langue française classique et sa détestation de la nourriture frelatée, le rendent tout aussi actuel. Outre une démonstration de la pertinence de la pensée de Guy Debord pour analyser le monde contemporain, cet essai biographique remet les idées du cinéaste et théoricien dans leur contexte, en soulignant les points communs avec diverses figures - attendues (Marx, Breton, Cravan) et non attendues (Hemingway, Léon Bloy, Sylvia Plath).
Le XVIe siècle est anachronique. Si l'on entreprenait l'histoire de ses avatars à travers les âges, compte tenu de ses productions artistiques à effet retard, on constaterait qu'il se superpose curieusement au nôtre?; et même, qu'il nous le révèle pour en avoir été le chantier. Ainsi, l'oeuvre de Hans Holbein, virtuelle, en puissance, aura attendu notre postmodernité pour libérer son énergie symbolique. On pourrait dire d'une certaine manière que Holbein a été influencé par Andy Warhol, comme s'il avait pressenti une lecture postmoderne de ses oeuvres. Ce livre est un essai d'histoire de l'art inversée, qui substitue au déterminisme réducteur l'aimantation libératrice d'un regard futur? : le nôtre.
"Historiquement, deux visions s'affrontent autour des pratiques photographiques du public : la première présente positivement la photographie comme un droit légitime. L'autre la dépeint comme une entrave à la relation directe avec l'oeuvre et la dévalorise en la présentant comme une pratique narcissique ou récréative.
La complexité des tensions autour de ces questions au musée nécessite de les repenser au regard de l'évolution de la pratique photographique depuis le XIXe siècle. Sébastien Appiotti revient sur les conflits professionnels et de société autour de la photographie amateure au musée, mais aussi sur ces dispositifs qui cherchent à orienter le regard et les pratiques du public au sein des expositions, en particulier en lien avec les réseaux sociaux."
The photographer behind Life magazine's first ever all-color photographic essay, Ernst Haas made-and captured-history as an early adopter of Kodachrome film.
The Austrian-born artist had already established himself as a black and white photographer when he moved to America in 1951. But as a member of the renowned Magnum agency, he transformed the genre with his color-saturated images, the perfect medium for capturing America's geographic and cultural landscapes. From desert storms, Route 66 gas stations, and Las Vegas neon to rolling prairie, dilapidated farms, small-town parades, and city sidewalks, Haas' perfectly composed images, contain a distinct pictorial language, suffused with poetry, pattern, and light. At the same time his pictures communicate a journalist's point of view, whether the subject is rural poverty, suburban comfort, or the myth of the American West.
This remarkable book offers a vision of America that feels both poignantly distant and reassuringly familiar.
Dubuffet est resté longtemps paralysé par l'idée que l'art devait imiter l'art. Ce sont les auteurs d'Art Brut, découverts dans les années 40, qui l'ont engagé à n'accepter désormais de leçon de personne, et surtout pas d'oeuvres d'Art Brut. Non que Dubuffet se soit muré dans l'autisme. Disons que son inspiration, il l'a trouvée dans l'intimité des matières, de la terre, du gaz carbonique ou même de la radioactivité, plutôt que dans les tableaux de Van Gogh ou de Picasso. Pour cette raison, nous ne pouvions analyser cette oeuvre selon les procédures habituelles de l'histoire de l'art, c'est-à-dire par référence à la tradition et au contexte artistiques. Il fallait opérer transversalement à la discipline proprement esthétique.
Fort de l'expérience d'une vie passée à créer sans relâche, David Hockney, en collaboration avec le critique d'art Martin Gayford, nous raconte comment et pourquoi nous produisons des images depuis des siècles. Il rassemble une grande variété d'images, faisant tomber les barrières entre regard savant et culture populaire. Sa grande qualité est de savoir tisser des liens inattendus mais toujours pertinents, de mêler les périodes et les supports pour nous raconter l'histoire des images avec une facilité surprenante et nous aider à réenvisager des peintures qui nous semblaient familières. Cette nouvelle édition enrichie d'un chapitre supplémentaire se présente dans un format réduit et maniable, plus propice à la lecture.
Pieter de Hooch (1629-1684(?)), un parmi tant d'autres peintres du siècle d'or néerlandais, qui ont surgi, avec leur manière d'apparence tranquille, d'un peuple se libérant des Espagnols, menant guerre sur guerre?: événement calme au milieu des turbulences. Les arts ont une existence fragile. Il dépend des caprices d'une époque qu'elle transforme les oeuvres dont elle hérite en objets de culture, en reportages sur les moeurs du passé, en manifestes d'une morale, en occasion de plus-value spéculative ou touristique. Lancés dans un monde qui n'a que faire d'eux, les tableaux deviennent des images. Ceux de Pieter de Hooch n'y ont pas échappé. De son temps, Pieter de Hooch répugnait au régime visuel dominant, aux emblèmes moralisants et surtout à l'art officiel de la province de Hollande, copie de l'antiquité romaine, lequel d'ailleurs l'a ignoré, lui et ses immenses collègues. Aussi devons-nous être sensibles au présent de l'art qui n'est ni tout à fait - les tableaux tout juste vernis, l'encre à peine sèche - le présent historique saisi rétrospectivement, ni vraiment l'éternité idéale prisée par une certaine philosophie, mais un autre présent, celui du peindre, pas du peint, la part d'infinitif de toute peinture, d'infinitif présent, qu'on tente de sentir avec les moyens du bord, ceux de notre temps. Comment aimer Pieter de Hooch sans être aux aguets de ses motifs toujours persévérants?: peindre des regards absents perdus dans le vague, des habitudes et des gens dans des intérieurs domestiques que leurs yeux dépaysent, produire un tiers-espace entre celui de la toile et celui du spectateur, figurer une durée momentanée dans des gestes indécis et pourtant familiers, inventer les arrière-cours de Delft comme fait pictural, etc. Tout cela sous le signe d'un dieu égaré dans le règne calviniste, Hermès, ange inspirant la recherche de ces fameux passages par des cadres, portes, porches, fenêtres et trouées, de plus en plus étroits dans le lointain.
«Il y a tout un monde nouveau qui nous intéresse au plus haut point, car enfin le Métier d'Architecture c'est travailler pour l'homme.» (Charlotte Perriand, lettre à Pierre Jeanneret, 1936).
Quel est ce «monde nouveau» imaginé par l'architecte et designer Charlotte Perriand (1903-1999)?
Comment repense-t-elle notre rapport à la nature et à la place accordée à l'art dans la vie quotidienne?
Les réponses apportées par cette pionnière de la modernité nous paraissent aujourd'hui d'une étonnante actualité.
Publié à l'occasion de l'importante rétrospective que la Fondation Louis Vuitton consacre à Charlotte Perriand et à ses liens avec les artistes et les architectes de son temps, cet ouvrage offre une nouvelle lecture d'une oeuvre marquée par l'engagement et la liberté. Sous la direction de Sébastien Cherruet et Jacques Barsac, ce catalogue, réunissant des contributions d'auteurs français et étrangers dans une approche à la fois chronologique et thématique, invite à un voyage en création au fil du XXe siècle.
La première partie de cette étude, intitulée «?Le suicide antérieur?», a un caractère documentaire et méthodologique. Elle commence par une biographie, dans laquelle nous avons inséré de nombreux témoignages directs de personnes qui ont connu Louis Soutter. Étant donné l'importance que peuvent prendre certaines déterminations psychologiques ou sociologiques en l'occurrence, nous nous sommes efforcés de rassembler le maximum de renseignements et de pratiquer le principe de non-omission, quitte à ce que certains traits paraissent insignifiants de prime abord. Nos sources biographiques sont, pour la quasi-totalité, des témoignages oraux dont nous citons les auteurs, sauf dans les cas qui exigent une certaine discrétion. Dans le deuxième chapitre de cette première partie, nous tentons une première interprétation psychologique et sociologique de ces documents, en marquant bien que, dans un cas aussi complexe, il ne saurait s'agir que de conjectures. Enfin, à travers la lecture critique des ouvrages et des textes déjà parus sur Louis Soutter, nous esquissons une vue d'ensemble de l'oeuvre et nous posons le problème de ses liaisons avec la tradition et le contexte artistiques, en ajoutant quelques considérations méthodologiques. La seconde partie, intitulée «?L'écriture du désir?», est consacrée à l'étude de l'élaboration graphique et des agents plastiques. Nous essayons de mettre en évidence l'origine psychomotrice de la ligne, les rapports de l'espace imaginaire avec celui du corps propre, la structure anagrammatique des figures, et l'analogie entre la scénographie des dessins et celle du rêve. Dans la troisième partie, «?La figure et le texte?», nous commençons par un recensement iconographique des principaux thèmes. Puis nous nous attachons à faire ressortir leur convertibilité métaphorique, ainsi que l'action sous-jacente de certains schèmes «?préfiguratifs?» qui assurent cette convertibilité. Enfin, après une analyse des rapports complexes entre les figures et les inscriptions, nous tentons de montrer que la production de Soutter dans son ensemble peut être assimilée à une écriture plastique indéfiniment expansive : son origine se perd dans les ténèbres psychophysiologiques, et elle poursuit son mouvement au-delà du dessin proprement dit dans la lecture qu'elle engage. Aussi excède-t-elle et met-elle en question les termes sur lesquels s'articule ordinairement l'analyse esthétique : l'oeuvre, l'artiste le réel.
Fassbinder, clap de fin est consacré aux dernières années du célèbre réalisateur allemand, notamment à son ultime film, Querelle, adapté du roman de Jean Genet. Analysant tour à tour la vie et l'oeuvre de Fassbinder, Guillaume de Sardes montre combien l'une et l'autre sont liées, toutes deux marquées par le rejet des normes bourgeoises et une fascination pour les marges et leurs occupants. Cinéaste radical, Fassbinder a fait de son existence la matière même de son oeuvre laissant derrière lui des films froids, présentant une société minée par le désir.
De juin à novembre 2020, la Fondation Cartier pour l'art contemporain présentera une exposition dédiée à la toute dernière série de peintures de Damien Hirst, «Cherry Blossoms». Commencée en 2018, la série «Cherry Blossoms» s'inscrit dans la lignée de nombreuses autres séries de l'artiste composées de points colorés, comme «Spot Paintings» (1986-2011), «Visual Candy» (1993-1995), «Colour Spaces Paintings» (2016) et «Veil Paintings» (2017). À la fois détournement et hommage à l'art pictural des XIXe et XXe siècles, elle marque également le retour de l'artiste à l'atelier et explore, toujours dans une démarche conceptuelle, la question de la beauté en peinture, de la couleur et de l'excès.