Surtout connue pour ses travaux en architecture, en urbanisme et en design de mobilier, Charlotte Perriand a pourtant développé, au cours de son oeuvre, une « parenthèse photographique » durant l'entre-deux-guerres. Pratiquée à titre personnel et dans le cadre de ses recherches, la photographie de Charlotte Perriand s'avère prolixe : clichés documentaires, photos brutes, photomontages militants ancrés dans les luttes politiques et sociales de son époque.
Aborder son oeuvre du point de vue de la photographie revisite l'histoire du médium en soi : Charlotte Perriand est de ces « non-photographes » qui annoncent l'avènement de l'image comme langage hégémonique et transversal de communication. Pionnière de la modernité, la photographie est pour Charlotte Perriand une machine à créer, à communiquer, économique, rapide, capable de traduire le regard de « l'homme nouveau », d'appréhender le monde et de l'exprimer ; pour elle, c'est une machine à révéler, à noter et à émouvoir.
L'un de plus grands photographes de mode du 20e siècle ; fort de son expérience dadaïste, Erwin Blumenfeld a mené une approche singulière et audacieuse, radicale et pionnière de la photographie de mode. Le style moderniste d'Erwin Blumenfeld, à la jonction de la mode et de l'art, a radicalement transformé la photographie de mode depuis presque cent ans. Pourtant, éprouvé par la sombre histoire européenne du début du XXe siècle, Erwin Blumenfeld n'investit véritablement la photographie qu'à partir de l'âge de quarante ans. Des portraits réalisés dans son arrière-boutique aux couvertures des plus grands magazines de mode en passant par ses photomontages dada, son parcours atypique, fait d'incessantes expérimentations techniques, produit des images avant-gardistes et remarquablement actuelles.
« Il n'est pas plus exotique que l'Angleterre. », Henri Cartier- Bresson.
En 1962, Henri-Cartier Bresson accepte une commande photographique de la télévision britannique ITV/ABC afin de réaliser un documentaire sur le nord de l'Angleterre. Exhumé par la cinémathèque française quelque soixante ans plus tard, celui-ci n'avait été diffusé qu'une seule fois à l'époque. On y découvre des photographies inédites, brossant un portrait amusé de ces Anglais au travail et de leurs loisirs. En 1989, Martin Parr, photographe déjà reconnu bien que controversé pour ses photographies en couleur de la middle class britannique, notamment sur les plages du nord de l'Angleterre, présente sa candidature à l'agence coopérative Magnum, à laquelle Henri Cartier-Bresson s'oppose fermement. À plus de vingt ans d'écart, les visions de ces Anglais, capturées par les deux photographes, résonnent pourtant de façon troublante.
François Hébel revient dans un texte inédit sur cette « réconciliation » avec Henri Cartier-Bresson permise par l'image, ainsi que sur cette région géographique tant arpentée. Une nouveauté qui trouve pleinement sa place dans la collection Delpire Classiques.
Ce livre rassemble 76 images inédites de la collection de diapositives de Saul Leiter. En avance sur son temps, l'artiste investit la diapositive comme medium dès les années 1955. Le choix s'est porté ici sur les images de "street photography" parmi les 50 000 retrouvées.
Membre de l'agence Magnum, le photographe Harry Gruyaert est un des chefs de file de la photographie en couleur. Il a contribué à imposer les valeurs chromatiques, leur spécificité et leur maîtrise, comme substances de l'écriture et de l'acte photographique contemporains ; explorant toutes les potentialités de la "matière couleur", il offre des photographies couleurs remarquables, encore rehaussées par sa maîtrise du cadrage et de la composition, qui rendent magnétiques les lieux qu'il photographie.
Nouvelle édition entièrement remaniée jusqu'à ses derniers travaux photographiques.
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
Depuis les années 1970, Samuel Fosso s'est affirmé comme un maître de l'autoportrait. Grave lorsqu'il incarne des héroïnes et héros panafricains dans sa série « African Spirits » ; flamboyant lorsqu'il détourne les codes de la mode occidentale pour rendre hommage à Tati ; sensible lorsqu'il se met à nu pour « Mémoire d'un ami » ; satirique lorsqu'il se transforme en Mao Zedong dans « Emperor of Africa »... Samuel Fosso se raconte à travers une myriade de personnages. Son oeuvre versatile bouscule les assignations identitaires dans une quête d'auto-représentation sans cesse renouvelée.
Entre 1978 et 1981, Sophie Calle explore clandestinement l'hôtel du Palais d'Orsay, alors désaffecté. Elle choisit la chambre 501 comme point d'ancrage et, sans méthode préétablie, photographie les lieux abandonnés depuis cinq ans. Au fil de ses incursions, elle collecte des objets : numéros de chambres, fiches des clients, messages adressés à un certain "Oddo"...
40 ans plus tard, la chambre 501 a disparu : un ascenseur a pris sa place. Sur l'invitation de Donatien Grau, conservateur au Musée d'Orsay, Sophie Calle retourne explorer les lieux pendant le temps suspendu du confinement. Elle traque ici les fantômes du Palais d'Orsay avec l'archéologue Jean-Paul Demoule, qui livre ici deux interprétations de cette archive, l'une scientifique et l'autre, imaginaire.
Chez Raymond Depardon, photographies et films sont au service d'une écriture unique et d'une interrogation sur l'éthique, le rôle et l'essence du reportage.
Une parenthèse enchantée Raymond Cauchetier (1920-1921) fait d'abord carrière dans l'armée française après avoir été résistant dès 1943. Missionné en Indochine pour créer les services de presse de l'armée de l'air, il est ensuite chargé sans expérience aucune et sans protection de photographier le conflit opposant la France et le Viêt Minh. Après la signature des accords de Genève, séduit par la richesse culturelle du Vietnam, il reste sur place pour accroître son expérience de photographe. Après avoir été engagé comme photographe de plateau sur le premier film de Marcel Camus, tourné en Asie, il est appelé en 1960 sur le tournage d'À bout de souffle de Godard et il révolutionne, grâce à son expérience de photo-reporter (et aux possibilités offertes par une pellicule utilisée pour les romans-photos), la technique et l'atmosphère des photos de plateau.
Toute une époque À bout de souffle, Baisers volés, Lola, Une femme est une femme, Jules et Jim autant de films essentiels dont les tournages sont dévoilés dans ce bel ouvrage. Photos d'acteurs saisis dans toute leur jeunesse et leur beauté, de cinéastes au travail, concentrés sur la nécessité de faire évoluer le cinéma mais aussi clichés d'un Paris des années 60, parcouru de badauds curieux d'un cinéma qui se tourne en plein air Ce livre est un cadeau pour tous les amateurs de cinéma et de photographie, un hommage au talent et à la grâce d'une poignée de créateurs en pleine révolution artistique.
Vivian Maier (1926-2009) est connue comme photographe. Il aura fallu le hasard de la découverte de son corpus photographique en 2007 dans une brocante aux Etats-Unis pour que le public puisse la connaître.
Vivian Maier naît à New-York en 1926. Son père est d'origine austro-hongroise et sa mère est française, ce qui la conduit à séjourner à plusieurs reprises en France dans sa jeunesse. Elle commence à exercer le métier de gouvernante d'enfants dès 1951, d'abord à New-York puis, jusque dans les années 1990 à Chicago où elle s'éteint au printemps 2009.
Cette passion qui l'habite et qui deviendra une activité presque quotidienne, l'élève aujourd'hui au rang des plus grands photographes emblématiques de la Street Photography, et la fait figurer dans l'histoire de la photographie aux côtés de Diane Arbus, Robert Frank, Helen Levitt ou Garry Winogrand.
Son oeuvre est constituée de plus de 120 000 images photographiques, de films super 8 et 16 mm, d'enregistrements divers, de photographies éparses, et d'une multitude de pellicules non développées, comme autant de trouvailles fascinantes.
Les scènes de rue et les quartiers ouvriers, là où elle rencontre la vie, constituent une des grandes thématiques de son oeuvre. Au travers de nombreux portraits d'inconnus à qui elle délivre une fraction de seconde d'éternité en croisant leurs regards, Vivian Maier fixe un geste, une expression, une situation, la grâce de petites choses accessibles.
Il y a aussi l'univers des enfants qui a été le sien durant si longtemps, et qui est aussi le monde de la liberté où le temps n'existe plus. Elle s'attache aux formes, aux rythmes, aux matières et aux objets trouvés au détour de ses longues promenades.
D'abord en noir et blanc jusqu'aux années 1960, Vivian Maier utilise la couleur, où elle joue des spécificités de cette nouvelle technique pour varier sa pratique photographique.
Dans cet ouvrage, des rapprochements nouveaux de ses photographies forment un ensemble dense et brillant de son travail. Grâce à des archives inédites de la photographe, de nouvelles analyses scientifiques sont présentées, mettant en regard plusieurs aspects de sa création.
Vivian Maier « empoignait la vie qui était partout où elle portait son regard. Elle la saisissait par petites séquences, elle l'observait, elle la suivait. Véritable artiste dont la sensibilité et l'humanité apparaissent sans nul artifice.
L'écriture photographique de Klavdij Sluban, empreinte de références littéraires, installe une distance vis-à-vis de son sujet et de l'actualité immédiate. L'évènement est un prétexte : il traduit un moment qui reflète tant la réalité rencontrée que le sentiment de l'auteur. Toujours orienté vers l'Est, le photographe franco-slovène emplit de son regard des endroits désertés, voire inhabitables. Il exprime son point de vue avec une éthique artistique sans compassion ni complaisance. Ses images sont fortes car elles sont habitées.
Courir après la pluie rassemble les photographies de Magali Koenig réalisées entre 1988 et 2017 au cours de treize voyages en Russie. Séduite par la découverte de Moscou et l'esprit du peuple russe, la photographe suisse part sur les traces d'Anton Tchekhov ou à la recherche d'un décor d'Andreï Tarkovski. Elle s'imprègne de la beauté des lieux, bercée par la lenteur des anciens pétroliers qui naviguent sur la Lena. Elle embarque à Oust-Kout et descend le fleuve jusqu'à Yakoutsk. De ses voyages, elle rapporte des images qui évoquent la beauté d'un presque rien, l'attente avant la fête, le souvenir d'une rencontre.
En écho, l'écrivain Blaise Hofmann illustre en vingt-cinq poèmes un périple en Russie effectué en 2002. Ses mots dialoguent avec les photographies de Magali Koenig ; ils restituent le peu que l'on se sent être l'autre bout du monde, les surprises au contact d'une autre culture, à quel point le partage de pirojkis et d'une vodka unit.
Deux façons de sentir le temps s'"tirer dans l'immensité russe.
Photographe née en 1896, immigrée juive hongroise dans le Paris des années 1920, Ergy Landau ouvre son studio et trouve sa place dans un milieu masculin et très compétitif en travaillant pour la publicité et la presse. Excellente technicienne, d'abord séduite par les expérimentations formelles de la Nouvelle Vision, elle affirme bientôt un style plus personnel. Mais contrairement à ses compatriotes (Moholy-Nagy, Kertész, Brassaï...), son nom reste peu présent dans l'histoire de la photographie. Ce livre entend rétablir Ergy Landau à sa juste place à travers une approche à la fois biographique et thématique de son oeuvre. Surtout il retrace le chemin de vie singulier d'une des premières femmes photographes du XXe siècle que sa disparition sans héritier, en 1967, avait effacé du paysage.
Ikonar (le « faiseur d'icônes ») est le surnom donné à Josef Koudelka par un groupe de Roms qu'il a longuement fréquenté.
Et en effet, les tirages qu'il leur avait offerts étaient utilisés comme des images quasi religieuses dans leur lieu de prière. Mais Koudelka n'est pas seulement un « créateur de photographies » mondialement reconnu, il est aussi un prolifique « collectionneur d'images », un artiste du livre, un concepteur d'expositions, un archiviste passionné, un documentaliste de sa propre existence... En plus de cinq somptueux portfolios regroupant les oeuvres majeures de Koudelka, Ikonar - Constellations de l'archive rend accessible un grand nombre de documents inédits datant des années 1960 à 2012. Il s'agit en particulier de planches contacts, choisies parmi les plus de 30 000 réalisées par le photographe, et qui, mises en regard de l'oeuvre proprement dite, offrent un aperçu absolument inédit des processus de création de Josef Koudelka.
Un ouvrage unique, publié à l'occasion de l'exposition éponyme au musée Photo Élysée, à Lausanne, du 4 novembre 2022 au 31 janvier 2023.
Je tourne autour du sujet comme l'arbitre dans un match de boxe. Nous sommes passifs devant un monde qui bouge et notre unique moment de création est le 1/25 de seconde où l'on appuie sur le bouton, l'instant de bascule où le couperet tombe.
Henri Cartier-Bresson.
À la fin des années 1970, Henri Cartier-Bresson et son éditeur Robert Delpire décident de réaliser un livre qui reprendrait l'ensemble de sa carrière sous le titre Henri Cartier-Bresson Photographe.
Depuis sa première publication il y a plus de quarante ans, cet ouvrage a été traduit en sept langues, réédité onze fois et est considéré comme la référence incontournable du maître.
À travers ce corpus qui rassemble 155 images prises entre 1926 et 1978, celui que l'on a souvent appelé « l'oeil du siècle » nous présente sa vision intime d'un monde dont il a parcouru tous les paysages, rencontré tous les acteurs - artistes, écrivains, anonymes -, et dont il a immortalisé les événements historiques majeurs.
Cartier-Bresson considérait son appareil photo comme le prolongement de son oeil - ce qui souligne son talent inégalé à composer spontanément une image capable d'évoquer le mystère, l'humour et l'universalité des personnes et des moments capturés par son objectif.
Certaines de ses photographies, telle « Près de la gare Saint-Lazare », sont devenues des icônes, étudiées dans les lycées, et sont considérées comme des chefs-d'oeuvre de l'art du 20e siècle.
Avec une préface de l'écrivain et poète Yves Bonnefoy.
Tout son être le porte comme d'instinct aussi loin de soi et des rêveries que possible, au contact d'autrui, auprès des lieux et des choses les plus divers en quête de la surprise qui décentre, de l'émerveillement qui délivre.
Yves Bonnefoy
La photographie vaut bien une appendicite. C'est en récompense de sa vaillance lors de la bénigne opération que le jeune Erwin Blumenfeld se vit offrir son premier appareil photo. Écrite à la fin de sa vie, son autobiographie retrace son parcours photographique depuis ses débuts en amateur jusqu'à ce qu'il devienne l'un des plus grands photographes de mode des années 1950. Présentée dans une nouvelle traduction qui redonne au texte toute sa saveur, cette épopée moderne qui traverse la première moitié du XXe siècle révèle que Blumenfeld n'était pas seulement un très grand photographe : il avait aussi un réel talent d'écrivain. ""Jadis et Daguerre" raconte, d'une plume à la fois drôle et féroce, l'incroyable traversée du siècle par un artiste juif allemand : ses rencontres hautes en couleur avec les artistes dada, mais aussi son enfance et les tragédies de sa vie - deux guerres et l'exil aux États-Unis.» Claire Guillot, Le Monde
Qu'est-ce que je ressens, moi, décolonisé, quand je contemple une photo de cette époque, de ce passé qui, sur injonction, a été décrété contemporain-pour-toujours ? Qui suis-je dans ce miroir qui devrait me refléter, et qui cependant m'efface pour toujours au présent ?
Il me faut scruter les détails, objets, silhouettes, bosquets, magasins, automobiles, qui peuplent l'arrière-plan ; les ombres aussi. Je tente d'aileurs de faire irruption dans celui-ci. Je m'imagine réincarné en 1961 : debout dans un angle mort, penché à une fenêtre, traînant dans une rue d'Alger, jetant un regard anxieux sur une « roumia », crapahutant sur la colline pelée... J'invente ma propre possibilité de vivant à cette époque.
Raymond Depardon photographie ce qu'il voit à la jonction de ce qu'il ne voit pas. Je regarde ce que je ne vois pas, en croyant savoir ce que cela signifie. Son oeil dans ma main. Son corps est ma mémoire.
Ce qui m'intéresse chez le photographe, c'est son corps, son errance, son voyage : je me glisse en lui, j'épouse ses mouvements, son regard, sa culture, ses préjugés peut-être, mais aussi sa singularité. Errance de déclic en déclic.
Je deviens une monstrueuse et fascinante coïncidence. Une possibilité, même brève et limitée, d'omniscience.
Ne devrais-je pas, alors, éprouver un sentiment proche de la frayeur ?
En parcourant ces photos, arraché à mon millénaire, transporté vers un autre, je pourrais tressaillir violemment. Je pourrais hurler à la possession - hurler d'effroi et de gratitude.
En 18 chapitres, largement illustrés de photographies, l'auteur mène l'enquête pour percer le(s) secret(s) de la plus mystérieuse des femmes photographe, dont l'oeuvre fut découverte par hasard lors de l'achat d'un lot de photographies anonymes au cours d'une vente aux enchères.
Après le succès du film Finding Vivian Maier, réalisé par John Maloof qui a découvert cette photographe, Ann Marks a ressenti le besoin irrépressible de répondre à toutes les questions qu'il posait.
Formée à la généalogie, elle s'est lancée sur les traces de son héroïne, patiemment, en décortiquant avis de décès, livret militaire, certificats médicaux et en obtenant l'accès à l'ensemble de ses archives. Ann Marks est aujourd'hui la seule personne à avoir analysé 140 000 images de la photographe, mais aussi ses enregistrements sonores et vidéo, ses lettres et journaux intimes. Elle a également interviewé 60 personnes qui connaissaient Vivian Maier et sa famille et en a découvert une trentaine d'autres.
Résultat : cette biographie se dévore comme un polar. On y découvre notamment comment, contrairement aux idées reçues, Vivan Maier a tenté de s'établir comme photographe professionnelle. Ann Marks répond à la question qui hante tous les fans de la photographe : « Qui était-elle vraiment et pourquoi n'a-t-elle pas partagé ses photographies ? »
Il y a plus de 25 ans, Takeshi Shikama, qui est né et vit à Tokyo, décide de s'installer à la campagne, dans la province de Yamanashi. Pour construire une maison sur le terrain qu'il possède, il faut abattre un certain nombre de conifères centenaires. Takeshi participe au déblayement du terrain et racontera plus tard son expérience, lorsque la sève des arbres coupés lui coulait sur les bras, imprégnant sa peau et son esprit.
Abordant l'obscurité comme point de départ il laisse l'oeil cheminer vers la lumière, symbole d'espoir. S'attelant à photographier les forêts du Japon, il laisse son instinct le guider, et se met à l'écoute de la nature. « Ce n'est pas moi qui choisis les arbres à photographier, c'est eux qui me choisissent », dira-t-il.
« Ils m'appellent et me demandent de réaliser leurs portraits. » Il nommera sa première série: Respiration silencieuse des forêts, dont il réalise un ouvrage en 2008.
C'est en venant aux Rencontres d'Arles en 2008, et avec l'aide de Yukiko, sa femme, assistante et interprète, que Takeshi Shikama confronte son travail au monde professionnel de la photographie. Il se révèle être aussi un artisan du tirage. Les participants sont subjugués. Le collectionneur Bill Hunt en pleure d'émotion. La route sera encore longue avant sa première exposition en galerie, mais le photographe a enfin la confirmation, de par ses pairs, qu'il est sur la bonne voie.
Grâce aux expositions organisées sur plusieurs continents, l'artiste aura l'occasion de voyager. Il appliquera ce même regard contemplatif pour créer de nouvelles séries autour des espaces sauvages (Yosemite, Galicia, Isle of Skye) ou ceux domptés par l'homme (Urban Forests, Valley of Beauty, Garden of Memory).
La période que nous vivons, entre le réchauffement climatique et la pandémie, nous fait prendre conscience de l'importance qu'a la nature dans nos vies. Ce livre souhaite réconforter et renforcer le sentiment d'émerveillement et d'attachement que nous éprouvons pour notre planète. À défaut de changer les mentalités, cet ouvrage restera un témoin durable et universel des trésors que recèle notre Terre mère, pour les générations futures.
Toujours en activité à 96 ans, Sabine Weiss a contribué de manière majeure au courant de la photographie humaniste française, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis ou encore Brassaï. Le goût de la rencontre, le souci de la technique et une curiosité vive et constante pour l'observation des gens - anonymes ou personnalités publiques - apparaissent comme les fils conducteurs d'une oeuvre très diverse.
Chew Stoke est l'une des séries couleurs les plus marquantes de Martin Parr, typique de sa production vernaculaire anglo-saxonne. Il aura fallu 30 ans pour que cette série méconnue fasse l'objet d'une publication.
Au début des années 1960, Bruno Barbey, cherchant à dépeindre les Italiens, photographie toutes les couches de la société dans la rue comme dans les intérieurs. Le jeune photographe présente cet ensemble d'images à Robert Delpire qui propose aussitôt de les publier dans la série « Encyclopédie essentielle », une collection de livres juxtaposant textes et images, qui comprenait déjà Les Américains de Robert Frank (1958) et Les Allemands de René Burri (1962). Les circonstances d'alors empêchent la réalisation du livre, mais le portfolio de photographies italiennes convainc les membres de l'agence Magnum Photos du potentiel du jeune Barbey, rapidement accepté dans la coopérative. Après des décennies de travail et de nombreux volumes sur d'autres pays, Barbey a finalement publié une première version de ce travail en 2002, avec une introduction de Tahar Ben Jelloun, depuis longtemps épuisée.
La présente édition est un retour à l'idée originale de Robert Delpire, dans un format réduit coïncidant avec l'édition des Américains et celle à venir des Allemands (2023).
Photojournaliste par excellence, fondateur de Magnum en 1947, Capa est présent sur tous les fronts : Espagne, Chine, Israël et l'Indochine où il fut tué.