Depuis 1955, le concours annuel World Press Photo est le rendez-vous mondial du journalisme visuel. Ce livre présente les gagnants du World Press Photo 2020, à travers les images les plus marquantes et les reportages les plus convaincants qui ont été retenus parmi les 73 966 photos prises par 4282 photographes de 125 pays. Sélectionnés par un jury indépendant de professionnels, les gagnants des prix sont mis à l'honneur dans ce document empreint d'émotions et représentatif du meilleur journalisme visuel de l'année 2019.
Dans le contexte des tensions et des soulèvements des dernières semaines qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, ce livre rassemble avec une intense vitalité les travaux d'une vingtaine de femmes photographes iraniennes, dont l'expression est régulièrement muselée et les productions sous surveillance. L'intime, les rapports de l'individu à la famille, au couple ou à la société au sens large, la place de la femme dans celle-ci ainsi que les liens complexes de ces femmes artistes à l'histoire de leur pays, à leur mémoire souvent confisquée, aux guerres successives qui ont vu disparaître tant de proches, sont les thèmes qui sous-tendent et hantent leurs images. Un livre impérieux en forme de porte-voix.
À la veille du couronnement de Charles III le 6 mai 2023, c'est à un autre couronnement que nous invite Henri Cartier-Bresson. Le 12 mai 1937 le jeune reporter est à Londres pour couvrir le couronnement du Roi George VI.
Il y fait alors le choix radical de ne pas photographier la famille royale mais le peuple massé pour assister à l'événement. Tournant le dos au roi et inversant le regard, il réalise d'étonnants portraits de ces "regardeurs".
Exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson du 3 mai au 4 septembre 2023.
Tour à tour décrite comme artiste conceptuelle, photographe, vidéaste et même détective, Sophie Calle a développé une pratique immédiatement reconnaissable, alliant le texte à la photographie pour nourrir une narration qui lui est propre. Elle fait désormais partie des plus grandes artistes du XXIe siècle.
Surtout connue pour ses travaux en architecture, en urbanisme et en design de mobilier, Charlotte Perriand a pourtant développé, au cours de son oeuvre, une « parenthèse photographique » durant l'entre-deux-guerres. Pratiquée à titre personnel et dans le cadre de ses recherches, la photographie de Charlotte Perriand s'avère prolixe : clichés documentaires, photos brutes, photomontages militants ancrés dans les luttes politiques et sociales de son époque.
Aborder son oeuvre du point de vue de la photographie revisite l'histoire du médium en soi : Charlotte Perriand est de ces « non-photographes » qui annoncent l'avènement de l'image comme langage hégémonique et transversal de communication. Pionnière de la modernité, la photographie est pour Charlotte Perriand une machine à créer, à communiquer, économique, rapide, capable de traduire le regard de « l'homme nouveau », d'appréhender le monde et de l'exprimer ; pour elle, c'est une machine à révéler, à noter et à émouvoir.
À l'occasion du centenaire de sa naissance, cet ouvrage propose de redécouvrir, à travers une sélection d'images plus confidentielles, un photographe d'exception.
Trouver un ordre dans le désordre, marcher pour regarder et garder l'oeil ouvert à toutes les surprises : Marc Riboud arpente pendant soixante ans la planète. De la vieille Europe des années 1950, avec ses banlieues ouvrières et ses bals populaires, aux paysages de la lointaine Asie, en passant par les plaines gelées de l'Alaska ou les déserts de la Chine, le photographe saisit " l'image juste ". Originaire de Lyon, Riboud entame à trente ans son grand voyage à travers le monde. Grande-Bretagne, Turquie, Algérie, Afghanistan, Inde, Chine, Japon, Mexique, Vietnam, Niger, Alaska... comprendre le monde requiert une observation attentive et pour se forger une opinion, le photographe se rend là où les sociétés bougent : grève des dockers en 1954 en Grande- Bretagne, Algérie lors de son Indépendance en 1962, Nord Vietnam en 1975, foules de la révolution islamique en Iran en 1979, sans oublier les métamorphoses de la Chine, du Ghana, du Japon... " La photographie ne peut pas changer le monde, mais le montrer quand il change ", soulignait-il. Ses images sont autant de rencontres avec d'autres peuples, que des invitations à découvrir la beauté de l'ailleurs. Au fil des routes poussiéreuses ou enneigées s'esquissent une science des cadrages, une recherche de l'harmonie. " Je tire mon chapeau au Marc géomètre et sensible ", salue son ami Henri Cartier-Bresson.
Catalogue de l'exposition "Ouvrir l'album du monde" au musée de quai Branly (4 avril-2 juillet 2023).
Véritable plongée dans la photographie à l'aube de sa diffusion hors des frontières de l'Europe dès le XIXe siècle, cet ouvrage offre la première histoire des débuts de la photographie mondiale, décentrée et polyphonique. Pour cela, il prend comme socle la collection de photographies du musée du quai Branly, collection de référence pour la représentation du monde extra-européen dans les premières années du médium. S'appuyant sur l'expertise d'une cinquantaine d'auteurs, il approfondit cette étude des trajectoires et géographies de la photographie dans le monde afin de mieux comprendre son développement, sa diffusion et ses appropriations à l'échelle locale au XIXe siècle.
Une fabuleuse somme collective, un livre manifeste, un ouvrage de référence : telle est l'ambition de cet ouvrage co-construit par 160 autrices du monde entier qui présentent 300 femmes photographes, de l'invention du médium aux années 2000. Ainsi les portraits de chaque photographe ont été rédigés par des femmes de toute nationalité pour se prémunir de l'écueil d'un regard "occidentalo-centré". Les séquences de portraits alternent avec des portfolios qui font dialoguer les oeuvres entre elles.
L'un de plus grands photographes de mode du 20e siècle ; fort de son expérience dadaïste, Erwin Blumenfeld a mené une approche singulière et audacieuse, radicale et pionnière de la photographie de mode. Le style moderniste d'Erwin Blumenfeld, à la jonction de la mode et de l'art, a radicalement transformé la photographie de mode depuis presque cent ans. Pourtant, éprouvé par la sombre histoire européenne du début du XXe siècle, Erwin Blumenfeld n'investit véritablement la photographie qu'à partir de l'âge de quarante ans. Des portraits réalisés dans son arrière-boutique aux couvertures des plus grands magazines de mode en passant par ses photomontages dada, son parcours atypique, fait d'incessantes expérimentations techniques, produit des images avant-gardistes et remarquablement actuelles.
Membre de l'agence Magnum, le photographe Harry Gruyaert est un des chefs de file de la photographie en couleur. Il a contribué à imposer les valeurs chromatiques, leur spécificité et leur maîtrise, comme substances de l'écriture et de l'acte photographique contemporains ; explorant toutes les potentialités de la "matière couleur", il offre des photographies couleurs remarquables, encore rehaussées par sa maîtrise du cadrage et de la composition, qui rendent magnétiques les lieux qu'il photographie.
Nouvelle édition entièrement remaniée jusqu'à ses derniers travaux photographiques.
De l'Asie à l'Amérique, de l'Europe au continent Africain, Raymond Depardon a passé sa vie à sillonner le monde. L' « Entre-temps » est pour lui cet espace dans lequel le temps se dissout, un endroit où il retrouve ses habitudes. C'est donc entre deux moments forts, entre deux voyages, qu'il va s'attarder à photographier les petites choses, à l'opposé de ce qu'il voit à l'étranger : des rues parisiennes connues, des cafés, des scènes de vie en famille, des détails de la ville, une forme de solitude urbaine qui le caractérise bien.
Chaque image devient alors un récit unique. Au contraire de certaines séries dans lesquelles les photographies s'enchainent pour créer une narration, les images d'Entre-temps fonctionnent en miroir : l'une répond à l'autre sur la double page du livre, par opposition ou par complémentarité. L'histoire est fragmentée, plus libre, prompt à être réinventée. L'espace-temps est perdu de manière volontaire et devient presque inutile.
L'ouvrage Entre-temps célèbre cette force qu'a l'artiste de projeter des détails de sa propre vie pour les faire résonner dans la nôtre.
henri cartier-bresson : il a donné ses lettres de noblesse au reportage photographique.
jamais avant lui un sujet, qu'il relève de l'histoire ou de la vie quotidienne, n'avait été traité avec tant d'intelligence dans l'analyse, d'acuité dans la vision, d'équilibre dans la composition. cette constante harmonie entre la forme et le fond mais aussi la remarquable économie des moyens employés placent d'évidence henri cartier-bresson parmi les grands classiques de la photographie.
Connu dans les pays occidentaux sous le nom de Moï Ver, en Orient sous celui de Moshe Worobiejczyk et plus tard dans son pays natal sous celui de Moshe Raviv (1904-1995), ce photographe, graphiste puis peintre mystique d'avant-garde n'avait jamais été présenté dans toute sa complexité et sa richesse.
Né en 1904 près de Vilnius, il grandit dans le quartier juif de la ville ; étudiant au Bauhaus de Dessau, puis à l'atelier de Fernand Léger à Paris, il étudie également à l'Ecole de photographie et de cinéma de la Ville de Paris. En 1929, après deux ans au Bauhaus, il s'installe à Paris, attiré par l'énergie et les possibilités artistiques de la ville.
La photographie devient son moyen d'expression favori : il photographie intensivement Paris, mais aussi Vilnius lorsqu'il rend visite à sa famille. En 1931, à partir de ces images nouvellement prises, il publie un livre de photos qui remporte immédiatement un grand succès :
L'édition luxueuse sans titre « Paris », reconnue jusqu'à aujourd'hui comme l'un des livres photographiques les plus expérimentaux de l'époque. Pendant son séjour à Paris, il achève également un livre factice, intitulé « Ci-Contre », qui devait être publié par le critique allemand Franz Roh. Le projet a été interrompu en raison de l'arrivée au pouvoir des nazis. Le livre sera finalement publié en 2004. Ces deux ouvrages sont considérés comme des chefs-d'oeuvre de l'histoire de la photographie moderne.
Outre ces deux publications, Moï Ver a documenté la vie quotidienne des shtetels de Pologne orientale, des Juifs séfarades en Palestine et a enregistré la naissance du nouvel État juif.
En 1934, il émigre vers le Mandat britannique pour la Palestine où il travaille près de Ben Gourion, produisant des affiches politiques et culturelles, des livres de propagande et des illustrations photographiques. Dans toutes ces productions, on peut voir le langage visuel du Bauhaus appliqué à l'idéologie du nouvel État d'Israël.
Décidant à l'âge de 50 ans de revenir à la peinture, il se retire dans le village orthodoxe de Safed, centre de groupes hassidiques, où il fonde une colonie d'artistes.
En collaboration avec les archives Moshe Raviv de Tel Aviv, l'exposition sera sa première rétrospective en Europe.
Le catalogue proposera 7 essais thématiques mettant en lumière la richesse de l'oeuvre de Moï Ver et sa biographie. 25 notices viendront compléter le corpus de textes, ainsi qu'une chronologie et une bibliographie
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
« Il n'est pas plus exotique que l'Angleterre. », Henri Cartier- Bresson.
En 1962, Henri-Cartier Bresson accepte une commande photographique de la télévision britannique ITV/ABC afin de réaliser un documentaire sur le nord de l'Angleterre. Exhumé par la cinémathèque française quelque soixante ans plus tard, celui-ci n'avait été diffusé qu'une seule fois à l'époque. On y découvre des photographies inédites, brossant un portrait amusé de ces Anglais au travail et de leurs loisirs. En 1989, Martin Parr, photographe déjà reconnu bien que controversé pour ses photographies en couleur de la middle class britannique, notamment sur les plages du nord de l'Angleterre, présente sa candidature à l'agence coopérative Magnum, à laquelle Henri Cartier-Bresson s'oppose fermement. À plus de vingt ans d'écart, les visions de ces Anglais, capturées par les deux photographes, résonnent pourtant de façon troublante.
François Hébel revient dans un texte inédit sur cette « réconciliation » avec Henri Cartier-Bresson permise par l'image, ainsi que sur cette région géographique tant arpentée. Une nouveauté qui trouve pleinement sa place dans la collection Delpire Classiques.
Inclassable, Frank Horvat est passé du reportage à l'image composée, du paysage à la mode, du nu au portrait. Cette nouvelle édition revisite son oeuvre éclectique à travers une sélection entièrement revue.
Qu'est-ce qu'une contre-culture a? l'heure de l'image sur Internet ? Depuis une génération, quantité de photographes prennent le contre-pied des standards technologiques. Ces alternatives sont si nombreuses et passionnantes que l'idée d'un livre pour les rassembler s'est imposée. Éthique et écologie irriguent une création photographique en complète réinvention et rematérialisation.
Depuis les années 1970, Samuel Fosso s'est affirmé comme un maître de l'autoportrait. Grave lorsqu'il incarne des héroïnes et héros panafricains dans sa série « African Spirits » ; flamboyant lorsqu'il détourne les codes de la mode occidentale pour rendre hommage à Tati ; sensible lorsqu'il se met à nu pour « Mémoire d'un ami » ; satirique lorsqu'il se transforme en Mao Zedong dans « Emperor of Africa »... Samuel Fosso se raconte à travers une myriade de personnages. Son oeuvre versatile bouscule les assignations identitaires dans une quête d'auto-représentation sans cesse renouvelée.
Alors qu'il faudrait toute une vie pour maîtriser chacune de ces techniques, Klein a produit une oeuvre transversale dans laquelle chaque médium fait écho à un autre. Considéré comme l'un des grands créateurs d'images du xxe siècle, il a développé une oeuvre protéiforme, qui a profondément influencé de nombreux artistes, tant photographes que cinéastes.
William Klein - Yes, publié à l'occasion de sa grande exposition rétrospective à l'International Center of Photography (ICP), à New York, retrace la carrière de l'artiste dans un livre référence : près de 400 pages et environ 250 images permettent de découvrir ou de redécouvrir le travail photographique et cinématographique, mais également l'oeuvre picturale, à la base de sa pratique. À ce titre, la publication s'ouvre sur ses premières peintures, avant de dérouler, de manière chronologique, ses différentes séries : des plus célèbres comme les photos de rue de New York ou Tokyo, en passant, entre autres, par Paris, Rome, ou Moscou, jusqu'à ses oeuvres plus récentes et ses films. Ultime ouvrage monographique, William Klein - Yes est complété d'un long essai de David Campany, directeur de l'ICP et commissaire d'exposition de renommée internationale. Campany évoque le parcours de Klein, comment il est devenu l'artiste qu'il est aujourd'hui. Cette introduction est richement illustrée de documents qui viennent éclairer la relecture de l'oeuvre. À l'instar de toutes ses publications, cet ouvrage, à la mise en pages très graphique, a été conçu en étroite collaboration avec Klein.
Le projet photographique AAM AASTHA (des croyances communes) s'inscrit dans le prolongement des séries réalisées par Charles Fréger sur les mascarades dans le monde : Wilder Mann (depuis 2010), Yokainoshima (2013-2015), Bretonnes (2015), Cimarron (2014-2018).
Intéressé par le Ramayana - épopée fondatrice de l'hindouisme -, le photographe s'est rendu en Inde pour découvrir un panthéon en pe rpétuelle expansion, réunissant quelque 300 millions de figures, incarnées à l'occasion de perfomances rituelles et sacrées dans les temples, les théâtres et les rues.
Chez Raymond Depardon, photographies et films sont au service d'une écriture unique et d'une interrogation sur l'éthique, le rôle et l'essence du reportage.
Vivian Maier (1926-2009) est connue comme photographe. Il aura fallu le hasard de la découverte de son corpus photographique en 2007 dans une brocante aux Etats-Unis pour que le public puisse la connaître.
Vivian Maier naît à New-York en 1926. Son père est d'origine austro-hongroise et sa mère est française, ce qui la conduit à séjourner à plusieurs reprises en France dans sa jeunesse. Elle commence à exercer le métier de gouvernante d'enfants dès 1951, d'abord à New-York puis, jusque dans les années 1990 à Chicago où elle s'éteint au printemps 2009.
Cette passion qui l'habite et qui deviendra une activité presque quotidienne, l'élève aujourd'hui au rang des plus grands photographes emblématiques de la Street Photography, et la fait figurer dans l'histoire de la photographie aux côtés de Diane Arbus, Robert Frank, Helen Levitt ou Garry Winogrand.
Son oeuvre est constituée de plus de 120 000 images photographiques, de films super 8 et 16 mm, d'enregistrements divers, de photographies éparses, et d'une multitude de pellicules non développées, comme autant de trouvailles fascinantes.
Les scènes de rue et les quartiers ouvriers, là où elle rencontre la vie, constituent une des grandes thématiques de son oeuvre. Au travers de nombreux portraits d'inconnus à qui elle délivre une fraction de seconde d'éternité en croisant leurs regards, Vivian Maier fixe un geste, une expression, une situation, la grâce de petites choses accessibles.
Il y a aussi l'univers des enfants qui a été le sien durant si longtemps, et qui est aussi le monde de la liberté où le temps n'existe plus. Elle s'attache aux formes, aux rythmes, aux matières et aux objets trouvés au détour de ses longues promenades.
D'abord en noir et blanc jusqu'aux années 1960, Vivian Maier utilise la couleur, où elle joue des spécificités de cette nouvelle technique pour varier sa pratique photographique.
Dans cet ouvrage, des rapprochements nouveaux de ses photographies forment un ensemble dense et brillant de son travail. Grâce à des archives inédites de la photographe, de nouvelles analyses scientifiques sont présentées, mettant en regard plusieurs aspects de sa création.
Vivian Maier « empoignait la vie qui était partout où elle portait son regard. Elle la saisissait par petites séquences, elle l'observait, elle la suivait. Véritable artiste dont la sensibilité et l'humanité apparaissent sans nul artifice.
Des années 1960 jusqu'au début des années 2000, Alain Dister a documenté la contre-culture américaine, en tant que rock critic, écrivain et photographe.Des coulisses de concerts aux communautés, des vastes paysages aux interstices urbains, il s'est intéressé à tout ce qui échappait à la lumière des projecteurs officiels.Son regard, graphique et singulier, a été celui d'un homme curieux de son époque, en quête de partage, celui d'un « passeur culturel », entre pays et entre générations. Libre et lucide. Toujours en éveil sur les émergences. Attentif à l'horizon sur lequel apparaissent ses rencontres. Toujours fraternel, un oeil sur les marges.Cette plongée dans les archives d'Alain Dister, en grande partie inédite, déploie le cheminement stylistique de son oeuvre documentaire pour offrir un portrait saisissant de la société américaine et de sa jeunesse sur près d'un demi-siècle.
C'est un travail au long cours que présente ce livre : depuis 20 ans le photographe Guillaume Herbaut se rend régulièrement en Ukraine. Cet ouvrage ne porte donc pas seulement sur la récente invasion russe mais bien sur l'évolution extraordinaire de ce pays à laquelle il a assisté. Pour la troisième fois de sa carrière, Guillaume Herbaut vient de recevoir le prestigieux prix World Press Photo pour ce magnifique travail d'auteur. Loin des codes des classiques reporters de guerre, il éclaire les racines du conflit, fruit de la violence hégémonique de Vladimir Poutine. L'historienne et traductrice Galia Ackerman signe un introduction charpentée permettant une mise en perspective historique des photos de Guillaume Herbaut.