« Les commencements de la Révolution sont ceux d'une extraordinaire accélération de l'histoire. Les événements s'y bousculent dans un luxe d'acteurs, d'envolées, de confusion et de coups de théâtre. Ce qui s'est passé à ce moment-là n'est intelligible que si l'on restitue les faits dans une séquence fondatrice.
« Trois événements, liés entre eux et par lesquels tout advient, n'avaient jamais été racontés en tant que tels. Le mercredi 17 juin, les députés du tiers état s'érigent en "Assemblée nationale". Le samedi 20, ils jurent de ne jamais se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France. Le mardi 23 juin, ils envoient promener le roi, sa Cour et ses soldats. "Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes." Et le roi cède.
« La Révolution s'est jouée et accomplie en sept jours et cinq décrets. Son destin, ses héritages y sont comme scellés. Jusqu'à la guerre civile. Jusqu'à la Terreur. »
Le dernier opus d'Emmanuel de Waresquiel, enrichi d'abondantes sources inédites, change radicalement notre lecture de la Révolution. L'auteur raconte « ses » sept jours tambour battant en un récit alerte qui se lit comme un roman à suspense.
Elles sont pilote d'hélicoptère, parachutiste, démineuse, commandant de base ou officier spécialiste des renseignements...Mais qui sont-elles vraiment ? Comment sont-elles arrivées là ? Comment se sont-elles imposées dans un monde d'hommes ? Dorothée Olliéric, grand reporter, est allée à la rencontre de ces femmes qui se livrent ici sur leur vocation et la raison de leur engagement.
Leur parcours est souvent bluffant, elles n'ont peur de rien et risquent leur vie pour la France. Encore trop peu nombreuses aux premières loges, elles ont toutefois gagné leur place. Célia raconte la traque d'une planque de djihadistes au Mali et la perte d'un de ses coéquipiers Élodie, ses difficultés à revenir à la « vraie » vie au retour d'Afghanistan;Léa nous bouleverse en nous confiant la perte de son compagnon lors d'une attaque terroriste au Burkina Faso;Juliette, pilote de chasse en Opex au Niger, nous fascine par sa détermination.
Leur parole franche, libre, témoigne de leur expérience exaltante sur le terrain, sans oublier leur vie de femmes, la difficulté de laisser un compagnon ou des enfants, mais aussi du syndrome post-traumatique lorsqu'un drame surgit. Ces discrètes héroïnes mènent, tête haute, aux côtés de leurs frères d'armes, des combats pour leur pays et nous font vibrer dans ce livre plein de courage et de passion.
Les vikings fascinent et laissent dans la mémoire collective des images fortes et contradictoires : pirates redoutables semant la terreur, navigateurs intrépides explorant des terres lointaines ou guerriers et commerçants en quête de richesses. Mais que sait-on réellement du mouvement viking et de ses dynamiques ? Quel monde naît de la rencontre des vikings avec les autres sociétés ?
Parfois présentés comme les précurseurs d'une globalisation, les vikings et leur histoire s'interprètent en termes de routes, de réseaux et de diaspora, et non plus seulement sous l'angle des invasions. Le temps des vikings fut une période de circulation des hommes, de migrations qui contribuèrent à façonner certaines régions de l'Europe, voire au-delà, des terres de l'Atlantique nord (Islande, Groenland) jusqu'en Russie ou aux mondes byzantin et islamique. Les objets, les idées, les in fluences artistiques et religieuses, les objets culturels au sens large circulent, s'échangent, s'adaptent. Les transferts culturels qui y sont associés et leurs manifestations forment le fil conducteur de ce livre.
La guerre et la violence restent au coeur des représentations associées aux vikings. Cependant, la confrontation n'était pas une fin en soi et elle laissait ouverte les voies à des compromis politiques et culturels. Les vikings rencontrèrent en effet des sociétés différentes, s'établirent au contact d'autres populations ou sur des terres vides d'habitants. Suivre ces expériences revient à s'interroger sur des situations « d'entre-deux », de cohabitation ou de rejet qui colorent le phénomène viking de manière singulière. La lecture de cet ouvrage novateur aidera ainsi à penser l'unité et la diversité des vikings.
« Quand on a de tels alliés, on n'a pas besoin d'ennemis ! » constate Gérard Araud dans cette relecture inédite de l'entre-deux-guerres. Un regard passionnant sur cette période cruciale où la France,lucide et terriblement seule, se battait pour sauver la paix.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la France sort victorieuse mais épuisée, durablement blessée dans sa chair et sur son territoire. L'Allemagne n'accepte pas sa défaite et se sent humiliée par le traité de Versailles. L'Angleterre, qui a limité les pertes grâce à sa géographie, trouve que la France se plaint trop. Quant aux États-Unis, ils n'ont qu'une obsession : récupérer l'argent prêté. Et en ne ratifiant pas le traité, les Américains rendent caduque la sécurité de notre frontière. Le rêve de Clemenceau d'une entente à trois s'évanouit, trahi par ses alliés.
C'est en diplomate que Gérard Araud retrace cette histoire, agrémentée de savoureux portraits : Poincaré, Briand, Berthelot, Lloyd George dont Clemenceau dit qu'il est « capable de mentir huit fois dans la même journée ! », Saint-John Perse, Keynes, Barthou ou Daladier. Il raconte les avancées, les reculades, les espoirs et les trahisons de chaque acteur jusqu'au précipice de la Seconde Guerre mondiale.
Au moment où la guerre est de retour en Europe et où pèse l'ombre du passé, voici une formidable et nécessaire leçon d'Histoire.
Louis Darquier de Pellepoix (1897-1980) est moins connu pour son action que pour ce qu'il symbolise : la haine du juif, le collaborationnisme, le négationnisme. Commissaire général aux Questions juives de 1942 à 1944, il est l'incarnation de l'antisémite et du collaborateur sans scrupules.
Partisan des ligues d'extrême droite en 1934, conseiller municipal de Paris proche de l'Action française, Darquier de Pellepoix se lance dans la carrière antisémite après la victoire du Front populaire en 1936. Agitateur opportuniste et violent, il crée le Rassemblement antijuif de France. Ministre de Vichy pendant l'Occupation, il pousse aux rafles et s'épanouit dans la propagande.
Démis de ses fonctions peu avant la Libération, dans une atmosphère de scandale et de corruption, puis exilé en Espagne, ce champion de l'antisémitisme français se fait oublier jusqu'en 1978, quand, dans un entretien accordé à L'Express, il déclare : « Je vais vous dire, moi, ce qui s'est passé à Auschwitz. On a gazé. Oui, c'est vrai. Mais on a gazé les poux... »
À travers le parcours de cet activiste d'extrême droite, ce sont tous les mécanismes de l'antisémitisme, du fascisme français et du négationnisme que Laurent Joly met en lumière.
On les appelle spin doctors, genies du faire croire, persuadeurs clandestins ou ingenieurs des ames. Publicitaires, communicants, cinéastes ou propagandistes politiques, ces hommes ont en commun d'etre passes maitres dans l'art de la manipulation de masse.
Ils bouleversent les regles du jeu politique, font et defont des elections, fabriquent le consentement, défendent les intérêts d'industries polluantes, influencent a leur insu le comportement de millions d'individus. Souvent meconnus, agissant pour la plupart dans l'ombre, ils concoivent et deploient leurs techniques de persuasion en tirant profit des progres constants des sciences et des techniques.
Spécialiste de l'histoire de la propagande contemporaine, David Colon propose une approche inédite de l'art de la persuasion : il réunit, pour la première fois dans un même livre, les portraits de vingt des plus grands maîtres de la manipulation des XXe et XXIe siècles. De Goebbels a Walt Disney, de Lin Biao a Mark Zuckerberg, Richard Thaler ou Steve Bannon, l'auteur nous raconte l'invention de la propagande de guerre, du lobbying, du nudge ou de la publicité microciblee.
Le 25 mai 2020 à Minneapolis, l'homicide d'un homme noir par un policier blanc suscite des manifestations géantes dans l'ensemble des États-Unis. En quelques jours, « Black Lives Matter » devient un slogan universel, tout en inscrivant son action dans la longue histoire des luttes politiques des Noirs américains.
L'histoire des Africains-Américains, nous rappelle Pap Ndiaye, est marquée au fer rouge par l'esclavage, la ségrégation et les
violences raciales. Sans oublier les résistances, les victoires remportées dans la douleur et les cultures artistiques d'une richesse inouïe, notamment les spirituals, le gospel et le jazz.
De la révolte de Nat Turner en 1831 à l'abolition de l'esclavage en 1865, des lois qui imposent la ségrégation et la privation du droit de vote dans le Sud des États-Unis au fameux I Have a Dream de Martin Luther King, du mouvement Black Power à l'élection de Barack Obama, l'auteur analyse les combats, les conquêtes et les espoirs vécus par les Noirs américains depuis deux siècles.
Le Saint Suaire de Turin est ce linceul conservé dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste qui présente la double empreinte ventrale et dorsale d'un crucifié mort, flagellé et torturé, avec tous les signes de la Passion (traces du coup de lance et de la couronne d'épines...). A-t-il vraiment été le témoin de l'ensevelissement de Jésus le Nazaréen à Jérusalem le 3 avril de l'an 33 ?Il existe un décalage abyssal entre ce que répètent des personnes mal informées, qui s'obstinent à soutenir des thèses dépassées, comme la malencontreuse analyse au carbone 14 de 1988, faussée par plusieurs pollutions et assignant de façon erronée à cette célèbre toile de lin une datation médiévale, et les dernières expérimentations scientifiques, toutes convergentes, allant en sens contraire.Dans cette synthèse complète, loin de tout esprit polémique, Jean-Christian Petitfils montre, de façon claire et convaincante, qu'il n'y a plus aucun doute aujourd'hui : le Saint Suaire de Turin est bien authentique. Non seulement les renseignements qu'il fournit sur la Passion du Christ sont exceptionnels, mais les caractéristiques uniques et déroutantes de l'image, que l'on n'a jamais pu reproduire à l'identique malgré toutes les techniques modernes - inversion des couleurs, tridimensionnalité, projection orthogonale sans effet latéral, absence de la moindre trace de décomposition du corps ni d'arrachement des caillots de sang -, semblent nous introduire à un autre mystère...
Pourquoi les espèces humaines ont-elles évolué ? Pourquoi Homo erectus est-il sorti d'Afrique ? Qui a inventé le feu ? Quand et comment Sapiens a-t-il conquis la Terre ? Pourquoi Néandertal a-t-il disparu ? Comment étaient organisées les sociétés préhistoriques ? Continuons-nous à évoluer ? Aurait-on pu rester à la préhistoire ?
Il y a 5 000 ans, nous vivions encore dans la préhistoire. Ainsi, nous autres Homo sapiens avons émergé en Afrique il y a quelque 300 000 ans et avons passé plus de 98 % de notre existence vivant de chasse, de pêche et de cueillette.
En 100 questions très claires et en s'appuyant sur les recherches les plus récentes, Jean-Paul Demoule raconte l'épopée des nombreuses espèces humaines successives, dont on ne cesse de trouver de nouvelles, leurs migrations et leurs mélanges. Il décrit leurs inventions - les outils, le feu, l'art, l'alcool, les armes, la roue, etc. -, leur alimentation, leurs vêtements, leur sexualité, leurs croyances, leurs maladies, leurs organisations sociales, leurs chefs. Enfin, il explique comment les humains, en inventant l'agriculture au Néolithique, firent exploser leur nombre, débouchèrent sur les premières villes et l'écriture, inaugurant un nouveau mode de vie dont l'Anthropocène n'est que l'une des nombreuses répercussions.
« Le but du Parti communiste chinois n'a jamais été de rejoindre la sphère démocratique, mais bien de lui résister, puis de la vaincre. »
Depuis la mort de Mao, en 1976, la Chine a connu une ascension économique fulgurante. Contrairement à ce que les observateurs occidentaux ont pu croire, ce « miracle » ne s'est pas accompagné d'une démocratisation politique. De manière implacable, le Parti n'a cessé de s'enrichir et d'enraciner sa dictature, assurant le contrôle de ses populations et mettant au point l'un des systèmes de surveillance de masse les plus sophistiqués au monde. En se fondant sur des centaines de documents d'archives inédits procès-verbaux secrets des réunions du Parti, archives locales ou rapports bancaires confidentiels , Frank Diktter analyse les politiques d'importations de technologies, la répression brutale des élans de liberté marqués par les événements de la place Tian'anmen en 1989, le profit que la Chine tire de la crise financière mondiale de 2008 ou encore ses stratégies bellicistes sur la scène internationale.
Nous emmenant au coeur des villages les plus reculés comme dans les spectaculaires métropoles industrielles et commerciales, Frank Diktter raconte une histoire faite d'intrigues politiques et de purges anti-corruption pour dévoiler les ambitions économiques, diplomatiques et militaires du géant asiatique.
Vénérée pour la virtuosité de son jeu, son incroyable vaillance et ses audaces, ou dénigrée pour sa personnalité incandescente, son anticonformisme et ses outrances médiatiques, jamais star n'a autant déchaîné les passions que Sarah Bernhardt (1844-1923), dont le seul nom reste une légende.
Celle qui fut la muse des plus grands écrivains et des plus célèbres portraitistes de son temps, avant d'inspirer romanciers, dramaturges et cinéastes, ne fut pas seulement une actrice
géniale. La mythique « Voix d'or », comme la surnommait Victor Hugo, cumulait tous les talents, également auteure, peintre et sculptrice de renom. Révulsée par la misère, l'injustice et l'intolérance, elle se fit aussi connaître pour ses engagements courageux : elle ne cessa de lutter contre la peine de mort, s'engagea aux côtés de Zola pendant l'affaire Dreyfus et combattit avec Louise Michel pour les droits, civils et politiques, des femmes.
On croyait tout connaître de « la Divine », mais l'ouverture de sources longtemps inaccessibles, archives et correspondances inédites, a permis de découvrir des aspects insoupçonnés de
cette personnalité brûlante.
C'est la vie de cette Sarah Bernhardt, étonnamment moderne, que ressuscite Hélène Tierchant avec une vraie tendresse et une plume vivante et délicate.
« Je m'armai pour la lutte, aimant mieux mourir en plein combat que m'éteindre
dans les regrets d'une vie manquée. »
Sarah Bernhardt
Aux yeux de l'Occident, le Japon a toujours été un mystère, nourri de clichés et de fantasmes : Cipango aux murs couverts d'or rêvée par Christophe Colomb, la terre de mission de François Xavier, l'empire soudain clos sur lui-même, l'adversaire acharné de la guerre d'Asie- Pacifique, la victime des premières bombes atomiques, l'inventeur du zen et de l'ikebana, le colossal concurrent technologique et commercial...
L'histoire du Japon est d'abord celle d'un peuple épris de nouveauté, d'origine hétérogène, qui a su évoluer au contact d'autres mondes et se muer en État-nation impérial, puis industriel : la Chine lui apporte code, croyance, écriture, de quoi tisser une culture de son cru ; l'Occident échoue à le convertir au christianisme au XVIe siècle, mais, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l'oblige à suivre son modèle technique sous peine de colonisation brutale.
Le Japon, pourtant la référence économique suprême dans les années 1980, subit une récession sensible depuis le début des années 1990 et se retrouve aujourd'hui pris en tenaille entre la Chine et les États- Unis. Il n'en reste pas moins encore la troisième puissance économique mondiale, affiche sa présence sur tous les foyers de la mondialisation, diffuse tous azimuts les produits de son soft power et ne cesse d'innover et souvent de surprendre.
À l'aube de l'ère Reiwa, Gérard Siary retrace le mouvement d'ouverture et de fermeture à l'ailleurs et à l'étranger, qui a toujours rythmé l'évolution de l'archipel et modelé son identité culturelle. Il aborde des thèmes souvent peu évoqués : image du Japon en France et à l'étranger, mythes et mythologie, racisme et minorités, diaspora, etc. C'est cette histoire renouvelée d'un peuple à nul autre pareil, qui a dû et su faire son miel de la prétendue « modernité », sans y perdre son âme ou son identité, qu'il nous raconte avec passion.
La sharia bientôt à Bamako ou à Ouagadougou ? Pas si incroyable. En vingt ans, l'Afrique est devenue le terreau fertile de l'idéologie islamiste. Cet essai inédit explique les facteurs de l'expansion réussie des groupes djihadistes et ses conséquences dramatiques pour les populations.
Après avoir prospéré au Moyen-Orient et dix ans après Serval - l'intervention militaire française au Mali -, les groupes djihadistes ont désormais étendu dangereusement leur influence sur le continent africain. L'implosion de la Libye, le renversement du régime de Ben Ali en Tunisie, la chute de Blaise Compaoré au Burkina Faso et le retrait français après l'arrivée des milices russes Wagner leur ont offert des opportunités inespérées. Ces groupes occupent désormais des zones entières au Mali, au Tchad, au Burkina Faso, au Niger, jusqu'au golfe de Guinée.Fort de son expérience sur le terrain, Luis Martinez nous explique comment l'une des régions les plus peuplées et les plus jeunes de la planète est devenue la proie de l'islam radical. Profitant des nombreuses failles intérieures économiques, démographiques et politiques, les djihadistes offrent des solutions aux communautés locales, pauvres à l'extrême, en capitalisant sur un profond ressentiment post-colonial et l'abandon de la part d'élites corrompues et indifférentes à leur sort. Il y a urgence à restaurer des États capables de sécurité et de stabilité. Cet immense défi nous concerne tous.
La France a pleinement participé à la guerre froide. Mais à la différence d'autres pays, l'« atlantisme » y a presque toujours été minoritaire et, dans le domaine politique comme sur le plan militaire, elle a imprimé à cet affrontement sa marque particulière, sans tomber dans l'hystérie antisoviétique ni dans le rejet de la Russie en tant que telle.
Présente dans toutes les grandes crises, elle a, avec davantage de détermination que ses alliés, cherché à maintenir dans ce conflit nouveau (conflit de puissance et conflit idéologique à la fois) le système international classique dans le cadre d'une « double sécurité » (aussi bien face à l'URSS que face à une éventuelle résurgence du problème allemand), ou même elle s'est employée à promouvoir un nouveau système européen permettant de relativiser les différences entre les deux parties du continent. Malgré le confort que la situation aurait pu lui procurer, elle a tenté, avec des variantes et des responsables aussi différents que de Gaulle, Bidault, Robert Schuman, Mendès France, Mitterrand, d'imaginer une sortie qui ne serait pas le résultat d'une victoire pure et simple. Sortie qui passerait par le retour au primat de l'intérêt national à l'Est ou bien par la convergence des modèles de société.
Au total, si la France n'a pas « gagné » cette guerre de cinquante ans, elle ne l'a pas « perdue ». Étant donné la lourdeur des problèmes de la décolonisation et la profondeur de ses divisions internes sur la politique à suivre envers l'URSS mais aussi envers les États-Unis et l'Allemagne, c'est déjà beaucoup. Appuyée sur le dépouillement méthodique des archives du Quai d'Orsay et des autres grandes chancelleries, la plupart inédites, des témoignages et des Mémoires de multiples protagonistes, cette somme historique sans précédent renouvelle fondamentalement notre vision du second XXe siècle.
La France a pleinement participé à la guerre froide. Mais à la différence d'autres pays, l'« atlantisme » y a presque toujours été minoritaire et, dans le domaine politique comme sur le plan militaire, elle a imprimé à cet affrontement sa marque particulière, sans tomber dans l'hystérie antisoviétique ni dans le rejet de la Russie en tant que telle.
Présente dans toutes les grandes crises, elle a, avec davantage de détermination que ses alliés, cherché à maintenir dans ce conflit nouveau (conflit de puissance et conflit idéologique à la fois) le système international classique dans le cadre d'une « double sécurité » (aussi bien face à l'URSS que face à une éventuelle résurgence du problème allemand), ou même elle s'est employée à promouvoir un nouveau système européen permettant de relativiser les différences entre les deux parties du continent. Malgré le confort que la situation aurait pu lui procurer, elle a tenté, avec des variantes et des responsables aussi différents que de Gaulle, Bidault, Robert Schuman, Mendès France, Mitterrand, d'imaginer une sortie qui ne serait pas le résultat d'une victoire pure et simple. Sortie qui passerait par le retour au primat de l'intérêt national à l'Est ou bien par la convergence des modèles de société.
Au total, si la France n'a pas « gagné » cette guerre de cinquante ans, elle ne l'a pas « perdue ». Étant donné la lourdeur des problèmes de la décolonisation et la profondeur de ses divisions internes sur la politique à suivre envers l'URSS mais aussi envers les États-Unis et l'Allemagne, c'est déjà beaucoup. Appuyée sur le dépouillement méthodique des archives du Quai d'Orsay et des autres grandes chancelleries, la plupart inédites, des témoignages et des Mémoires de multiples protagonistes, cette somme historique sans précédent renouvelle fondamentalement notre vision du second XXe siècle.
C'est un voyage guidé dans l'univers de la pensée gaullienne que propose François Kersaudy, qui s'emploie à replacer les propos du Général dans leur contexte et à révéler les enjeux qui les sous-tendent. Qu'il s'agisse de l'Europe, de l'armée, de l'OTAN, de la force de frappe, de l'ONU, de l'Afrique, de l'Asie, de l'économie, des médias, des écrivains ou de la mort, ces réflexions montrent une fois encore leur extraordinaire dimension prophétique. Mais les commentaires abondamment sourcés de l'historien mettent également en évidence les desseins secrets, les contradictions, les faux-semblants et les nondits qui ont émaillé la carrière de ce personnage d'exception : « Il ne faut jamais mentir, disait-il, mais il n'est pas interdit de se montrer astucieux... »
Sous la plume brillante de François Kersaudy surgit un de Gaulle surprenant et inédit.
« Vous croyez que je ne le sais pas, que la décolonisation est désastreuse pour l'Afrique ? C'est encore une chance si, ensuite, ils ne quittent pas leurs pays pour venir s'installer en France... »
« Rémy ! Mettez-vous bien dans la tête qu'un militaire de carrière n'est jamais intelligent ! »
« Il n'est pas exclu que la Chine redevienne au siècle prochain la plus grande puissance de l'univers. »
« CECA, CED, Euratom, Marché commun, tous ces organismes internationaux sont bons pour attraper la vérole. »
Zurich, été 1896. À l'École polytechnique fédérale, Mileva Maric´ commence des études de mathématiques et de physique. Cette jeune Serbe est la seule femme de la classe. Un étudiant venu d'Allemagne la remarque. Il s'appelle Albert Einstein.
C'est le début d'une histoire d'amour et de science. Elle va durer dix-sept ans. Trois enfants vont naître de cette union : Lieserl, curieusement disparue en Serbie, Hans-Albert et Eduard, qui sera traité toute sa vie dans un asile pour schizophrénie en Suisse. Parallèlement, les époux travaillent ensemble à ce qui deviendra la théorie de la relativité. Mais en 1905, sur la publication, seul le nom d'Albert figure. En 1913, ils se séparent. Albert est devenu célèbre. Milena retourne à l'anonymat.
Dans cette double biographie, Laurent Lemire nous projette au moment où naît la théorie de la relativité et pose un regard tout à fait nouveau sur la relation entre Einstein et son épouse, relation d'amour fusionnelle et de travail commun intense. Il redonne à Mileva la place qui lui revient dans cette aventure qui a révolutionné la physique, bien que l'époque et sa condition de femme l'ont contrainte à une existence dans l'ombre.
Le Rhinocéros d'or peint le tableau d'une Afrique méconnue, celle des « siècles d'or » du Moyen Âge (VIIIe-XVe siècle).Le témoignage d'un négociant, d'un aventurier, d'un géographe arabe, une carte, une fresque, une inscription gravée, les ruines d'une ville de sel ou de terre, un site récemment fouillé, sont autant de traces qui permettent à François-Xavier Fauvelle de reconstituer ces pans d'histoire. Il nous mène de l'Afrique du Nord aux royaumes du Ghâna et du Zâfûn, de l'empire du Mâli à l'Égypte, du Kânem près du lac Tchad aux royaumes chrétiens de Nubie et d'Éthiopie, des principautés de la côte d'Afrique de l'Est aux énigmatiques ruines de Grand Zimbabwe. On découvre les cours de souverains opulents ; les villes bruissantes d'activité où les commerçants du monde islamique rencontraient les négociants africains ; les marchés où s'échangeaient ambre de cachalot, esclaves et or contre perles indopacifi ques et vaisselle de Chine. Les sociétés africaines étaient alors parties prenantes d'un vaste monde interconnecté. Devenu un classique, Le Rhinocéros d'or a été traduit en une dizaine de langues. Paru dans sa première version en 2013 (Alma), le livre a reçu le Grand Prix du livre d'histoire (Rendez-vous du livre d'histoire de Blois), l'édition anglaise (Princeton University Press, 2018) celui du « Medieval book of the year » (Medievalists.net).Cette nouvelle édition est augmentée de plusieurs chapitres et enrichie des fruits d'une dizaine d'années de recherches.
La rue est à ce point familière qu'on n'y prête plus guère attention. Mais à quoi ressemblait-elle hier ? Avant l'automobile ? Avant l'électricité ? Avant les gratte-ciel ? Et aujourd'hui, comment le street-art s'inscrit-il dans le paysage urbain ?
Dès l'Antiquité, les rues découpent l'espace en lignes droites, trottoirs et portiques apparaissent, l'eau circule sous les voies. Puis commence le long Moyen Âge de la rue. C'est l'époque du clair-obscur, de la boue et du feu, des charrettes, des cris : la rue devient un théâtre. C'est aussi le lieu des processions royales, des exécutions, des châtiments publics et des carnavals. Côté sombre, c'est la prostitution, la mendicité, les crimes. Ensuite, surgit le temps des transformations : les percées, les alignements et les destructions, l'éclairage, la numérotation des maisons, l'invention de la poubelle. Dans la rue depuis toujours prompte à se soulever, on passe de la révolte à la manif', quand s'élèvent les barricades, tandis que se succèdent les événements, des plus tragiques telles « les matines sanglantes » de la Saint-Barthélemy, aux plus glorieux comme les bals de la Libération de Paris.La révolution automobile et l'urbanisme sur dalle, la rue piétonne, la rue des exclus, la rue franchisée sont autant de bouleversements dont nous sommes les témoins. Catherine Saliou, Claude Gauvard, Joël Cornette, Emmanuel Fureix et Danielle Tartakowsky nous offrent une histoire inédite de la rue politique, culturelle, artistique et sociale. Éclairé par une centaine de photographies, de cartes et de plans, ce livre invite chacun et chacune à s'approprier ce lieu de mémoire et de vie.
La pandémie a bouleversé les grands équilibres et scellé la rupture entre Chine et États-Unis, accentuant le basculement du monde vers l'Est. Dans ce brillant essai, Thomas Gomart nous éclaire sur les nouveaux défis géopolitiques.
Dans l'échiquier mondial totalement polarisé, deux lignes de fractures convergent : la dégradation environnementale et la propagation technologique où se jouent désormais les rivalités stratégiques et économiques. L'auteur décrit le retour de la compétition agressive des puissances et met en perspective les mécanismes profonds, cachés, qui transforment notre planète et réfléchit au rôle que la France pourrait jouer dans ces nouvelles « guerres invisibles ».
D'Ivan le Terrible à Nicolas II (1547-1917), la Russie
est dirigée par un tsar. Autocrate, il tient son pouvoir de
Dieu et de lui-même et ne saurait le partager. Il règne et
il gouverne. Les changements de titulature, de capitale
et même l'accession de femmes au trône, avec les impératrices
du XVIIIe siècle, ne changent rien à la substance
du pouvoir, ni au lieu du couronnement qui demeure
toujours Moscou.
À travers les biographies contrastées des souverains et
souveraines qui se sont succédé, Pierre Gonneau explique
ce qui fait l'essence du personnage et sa fonction, du
premier tsar, Ivan le Terrible, jusqu'à l'abdication du dernier,
Nicolas II, en passant par les fi gures monumentales, comme
Pierre le Grand, Catherine II, ou Alexandre II, mais aussi par
les tsarévitchs assassinés et les imposteurs qui prétendent
les réincarner : les faux Dimitri ou le cosaque Emelian
Pougatchev... Il les fait revivre dans leur réalité humaine,
dans leurs succès et leurs échecs, mais aussi dans la
manière dont ils ont habité ce rôle unique.
C'est une façon nouvelle, ô combien enrichissante, de
raconter l'histoire de la Russie d'Ancien Régime.
Ils s'appellent Bertrand, Justin, Berty, Maurice, Pierre, Jean, Henri, René-Georges, Godefroy, François. Aviateurs, marins, soldats, combattants de la France Libre, résistants, tous refusent la défaite et l'occupation de leur pays, certains dès juin 1940. Aux heures les plus sombres de l'Histoire, animés par les mêmes valeurs de liberté et d'indépendance, ils vont faire le choix du sacrifice plutôt que du déshonneur.
Bertrand de Saussine, ne voulant pas rendre à l'ennemi le sous-marin qu'il commande, l'envoie lui-même au fond de l'eau. François Delimal, étudiant arrêté par la Gestapo, avale une capsule
de cyanure pour ne pas parler sous la torture. Pierre Wallerand, piégé sur une plage du Nord avec ses hommes la nuit de Noël 1943, se jette à la mer dans l'espoir de les sauver. Ces figures au destin et au courage exemplaires ont toutes renoncé à leur avenir au nom de leurs convictions. Mourir pour l'honneur, quelle plus noble attitude ?
Certains, faits Compagnons de la Libération par le général de Gaulle, de leur vivant ou à titre posthume, sont passés à la postérité. D'autres sont tombés dans l'oubli. Il est temps de raconter leur parcours. Grâce à des archives privées et des documents inédits, Stéphane Simonnet retrace avec émotion le sort tragique et héroïque de onze combattants, hommes et femme, morts pour
la France et leurs idéaux.
16 mai 1770. Marie-Antoinette épouse à Versailles celui qui deviendra Louis XVI. D'abord émerveillée par les fastes de la cour, la jeune dauphine se lasse rapidement des devoirs de sa charge. Pour fuir les contraintes imposées par l'étiquette, elle se retire dès qu'elle le peut en compagnie de quelques privilégiés, le cercle des favoris de la reine.
Alors que nul n'ignore ses déboires conjugaux, la reine est vue à Paris au bal de l'Opéra avec le comte d'Artois, à Versailles avec le beau Lauzun, volage et inconstant, avec le médisant baron de Besenval, le capricieux comte de Vaudreuil, le docile comte Esterhazy, ou encore le ténébreux comte de Fersen.
Loin de garder la réserve habituelle des reines de France, Marie-Antoinette entend vivre comme bon lui semble, malgré les fréquentes remontrances de l'impératrice Marie-Thérèse. Elle goûte par-dessus tout la joie de retrouver ses amis en des lieux fermés au reste de la cour, voués à l'intimité et au délassement : « Ici je ne suis pas la reine, je suis moi. »
À la cour comme à la ville, les rapports de Marie-Antoinette aux hommes font beaucoup jaser - ce qui n'empêche pas nombre de courtisans de briguer la place de favori dans son coeur. De Versailles à Trianon, les intrigues se nouent et se défont entre les candidats et leurs soutiens, au gré des caprices de la reine.
16 mai 1770. Marie-Antoinette épouse à Versailles celui qui deviendra Louis XVI. D'abord émerveillée par les fastes de la cour, la jeune dauphine se lasse rapidement des devoirs de sa charge. Pour fuir les contraintes imposées par l'étiquette, elle se retire dès qu'elle le peut en compagnie de quelques privilégiés, le cercle des favoris de la reine.
Alors que nul n'ignore ses déboires conjugaux, la reine est vue à Paris au bal de l'Opéra avec le comte d'Artois, à Versailles avec le beau Lauzun, volage et inconstant, avec le médisant baron de Besenval, le capricieux comte de Vaudreuil, le docile comte Esterhazy, ou encore le ténébreux comte de Fersen.
Loin de garder la réserve habituelle des reines de France, Marie-Antoinette entend vivre comme bon lui semble, malgré les fréquentes remontrances de l'impératrice Marie-Thérèse. Elle goûte par-dessus tout la joie de retrouver ses amis en des lieux fermés au reste de la cour, voués à l'intimité et au délassement : « Ici je ne suis pas la reine, je suis moi. »
À la cour comme à la ville, les rapports de Marie-Antoinette aux hommes font beaucoup jaser - ce qui n'empêche pas nombre de courtisans de briguer la place de favori dans son coeur. De Versailles à Trianon, les intrigues se nouent et se défont entre les candidats et leurs soutiens, au gré des caprices de la reine.
Créatrice d'Hercule Poirot et de Miss Marple, Agatha Christie est l'auteure de langue anglaise la plus vendue après Shakespeare. Pianiste, soprano, infirmière, globe-trotteuse, championne de surf, épouse modèle passionnément amoureuse de ses deux maris et mère d'une fille, la « duchesse de la Mort » a eu mille vies.
4 décembre 1926. La voiture d'Agatha Christie, 36 ans et déjà star du roman policier, est retrouvée près de l'étang de Silent Pool. La police s'interroge : qu'est-il arrivé à sa célèbre propriétaire ? S'agit-il d'une fugue, d'un accident, d'une mise en scène géniale comme elle sait si bien en imaginer ? Béatrix de l'Aulnoit fait toute la lumière sur cette énigme qui fit la une de la presse durant onze jours et passionne toujours ses millions de lecteurs.
Libre, indépendante, aventurière, Agatha Christie adorait autant vivre en Angleterre qu'au Moyen-Orient. Elle a publié soixante-six romans, quatorze recueils de nouvelles et a également connu la gloire comme auteure de théâtre. Toujours à l'affiche, sa pièce La Souricière bat tous les records de longévité. Et pourtant, elle ne s'est jamais considérée comme un « écrivain ».
De Londres à Bagdad, c'est la vie trépidante et romanesque de cette Anglaise à l'humour indémodable que cette biographie nous fait découvrir.