filter
Categories
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Changement social / Histoire sociale (11)
- Féminisme (8)
- Migrations / Immigration / Intégration (7)
- Sexualité (6)
- Diversités / Discriminations (4)
- Classes sociales / Inégalités (4)
- Thèmes et questions de société autre (3)
- Famille (2)
- Santé / Addictions (2)
- Faits religieux (2)
- Villes / Banlieues (2)
- Pauvreté / Exclusion (1)
- Genres (1)
- Violences / Criminalité (1)
- LGBT+ (1)
- Ecologie (1)
Accessibilité
Price
Seuil
-
Où sont les représentations lesbiennes dans la société, dans nos imaginaires ? Par qui sont-elles produites ou invisibilisées ? Comment se construire face à des stéréotypes trop souvent discriminants ? Voici venue l’heure d’exister, d’exposer et d’être exposées. De repenser la façon de faire photo, de faire portrait, de faire face, pour poser enfin la question : Y a-t-il un regard lesbien ?
-
Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital
Michel Desmurget
- Seuil
- 22 September 2023
- 9782021492941
La lecture pour le plaisir est un antidote majeur à l'émergence du « crétin digital ». Des centaines d'études montrent le bénéfice massif de cette pratique sur le langage, la culture générale, la créativité, l'attention, les capacités de rédaction, les facultés d'expression orale, la compréhension d'autrui et de soi-même, ou encore l'empathie, avec, in fine, un impact considérable sur la réussite scolaire et professionnelle. Aucun autre loisir n'offre un éventail de bienfaits aussi large. À travers la lecture, l'enfant nourrit les trois piliers fondamentaux de son humanité : aptitudes intellectuelles, compétences émotionnelles et habiletés sociales. La lecture est tout bonnement irremplaçable.
Michel Desmurget montre que nos enfants lisent de moins en moins, rejette l'idée qu'un écolier sait lire quand il sait déchiffrer et rappelle que lire c'est comprendre. Enfin, tout en reconnaissant l'importance de l'école, il souligne le rôle essentiel du milieu familial pour susciter puis entretenir le goût de la lecture chez l'enfant.
Ce premier ouvrage de synthèse grand public livre des informations capitales, pour les parents notamment, sans jamais les culpabiliser.
Passionnant et puissamment salutaire !Michel Desmurget est docteur en neurosciences et directeur de recherche à l'Inserm. Il est l'auteur de plusieurs livres, dont le best-seller La Fabrique du crétin digital (Seuil, 2019 ; Points, 2020). -
L'antisémitisme expliqué aux jeunes
Michel Wieviorka
- Seuil
- Expliqué à ...
- 30 August 2024
- 9782021569018
Pourquoi les Juifs sont-ils l’objet d’une haine particulière ? Quand l’antisémitisme est-il apparu ? Est-ce une forme du racisme ? Pourquoi Hitler détestait-il les Juifs ? Comment l’antisémitisme a-t-il pu renaître après le génocide des Juifs ? Nier le génocide, est-ce être antisémite ? Les Juifs ont-ils le monopole historique de la souffrance ? Existe-t-il un « business de la Shoah » ? Pourquoi une partie de la jeunesse est-elle séduite par des discours antisémites ? A-t-on le droit de critiquer Israël ? L’antisionisme ou le soutien à la Palestine, est-ce de l’antisémitisme ?
Ce petit livre n’hésite pas à poser les questions les plus dérangeantes. Cette nouvelle édition mise à jour démonte avec clarté et tranquillité les idées fausses, les pièges et les théories du complot qui prennent de l'ampleur depuis l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 contre Israël -
La culture de l'inceste
Iris Brey, Juliet Drouar, Collectif
- Seuil
- Essais (H.C.)
- 9 September 2022
- 9782021502060
« Culture de l'inceste » ? C'est trop fort, trop violent ? Cette formule, adaptée de l'expression « culture du viol », elle-même définie dans les années 1970 par les féministes américaines, n'est pourtant pas une provocation. C'est une invitation à penser l'inceste en termes culturels et non individuels, à l'envisager non pas comme une exception pathologique, mais comme une pratique inscrite dans la norme qui la rend possible en la tolérant, voire en l'encourageant.L'ampleur de la dévastation (une personne sur dix concernée en France) appelait ce livre urgent, vibrant, à vif parfois, qui rassemble des voix diverses, aussi bien militantes qu'universitaires. Un livre qui sort des témoignages et des débats psychanalytiques pour se concentrer sur une seule et unique question : pourquoi ? Quels sont les ressorts sociaux et anthropologiques de l'inceste ? Comment interroger nos représentations (dans la culture populaire, dans la pornographie) ? Comment faire le lien avec les dominations à l'oeuvre (des adultes sur les enfants, des hommes sur les femmes) ? Avec la direction-coordination d'Iris Brey et de Juliet Drouar, les auteurices ont voulu proposer des pistes, créer des ouvertures, formuler des hypothèses : cet ouvrage offre l'amorce d'une réponse politisée et collective.Iris Brey est docteure en theorie du cinema, specialiste de la question du genre et de ses representations. Elle est l'autrice de Sex and the series et Le Regard feminin (prix Causette de l'essai féministe, L'Olivier, 2018 et 2020). Elle est aussi réalisatrice et critique. Juliet Drouar est chercheur sur les questions de domination de genre et d'âge. Il a publié Sortir de l'hétérosexualité (Binge audio, 2021). Il est également artiste et thérapeute.
Wendy Delorme est docteure en Sciences de l'information et de la communication, et écrivaine. Dorothée Dussy est anthropologue, directrice de recherche au CNRS. Sokhna Fall est anthropologue et thérapeute spécialisée dans la prise en charge des psychotraumatismes. Ovidie est autrice et réalisatrice, docteure en Lettres et Études filmiques, spécialisée dans les questions de corps, féminisme(s), sexualité(s), et intimité politique. Tal Piterbraut-Merx étaitspécialiste de théorie politique et de genre et menait un doctorat en philosophie à l'ENS Lyon. -
Sous nos regards : Récits de la violence pornographique
Collectif, Christelle Taraud, Lorraine de Foucher
- Seuil
- 11 April 2025
- 9782021577297
Ce sont des femmes que tout le monde regarde mais que personne ne veut voir et encore moins entendre. Elles sont parties civiles dans deux procès majeurs qui doivent se tenir en France, ceux des affaires « French Bukkake » et « Jacquie et Michel ». Pour la première fois, les organisateurs, producteurs et acteurs de la violence pornographique seront jugés pour un système d’exploitation et de domination des femmes, de violences sexistes, racistes et classistes : traite d’êtres humains en bande organisée, proxénétisme, viols en réunion, violence, chantage, menaces.
Des dizaines de femmes ont porté plainte. Quinze autrices sont allées à leur rencontre pour raconter leurs histoires. Chacune à leur façon, elles disent à la fois leur résistance farouche et la violence qui continue longtemps après les tournages.
Préfaces de Christelle Taraud et Lorraine de Foucher.
Récits de Marine Bachelot Nguyen, Béatrice Bienville, Adélaïde Bon, Nadège Cathelineau, Agathe Charnet, Pauline Delabroy-Allard, Ixchel Delaporte, Hélène Devynck, Diaty Diallo, Karima El Kharraze, dalie Farah, Carole Fives, Alice Géraud, Myriam Leroy et Agnès Vannouvong.
Les droits d'autrices et les bénéfices générés par la vente de ce livre sont reversés à la Fondation des Femmes, afin de soutenir les associations qui aident les victimes des violences pornocriminelles. -
Les mots de Judith Godrèche ont éclaté comme une bombe dans un milieu jusque-là figé dans le déni. Ils disent l'incrédulité face au silence et l'espoir que les victimes de violences sexuelles soient enfin écoutées. Mais nous savons que l'indignation est éphémère. Face au risque d'un retour à l'inertie et dans un contexte politique alarmant, les féministes doivent tenir et renforcer la dynamique par laquelle elles ont entrepris de refuser l'assignation des
femmes à leurs corps-objets. Car c'est aujourd'hui une aspiration de fond à renverser l'ordre patriarcal du monde que nous portons. -
Comment se sent-on lorsque les chansons qu’on aime, les films qui nous font rêver, les artistes qu’on admire sont jugés et moqués ? Qu’éprouve-t-on lorsqu’on réalise que ce mépris est la face visible d’un continuum de domination bien plus grand ?
Revenant sur son histoire, Rose Lamy raconte le coût d’une existence déterminée par la classe sociale. La mort prématurée, les emplois aliénants, les déserts sociaux et médicaux… Elle montre tout ce que la figure du beauf et ses avatars permettent d’invisibiliser.
Avec Ascendant beauf, Rose Lamy tisse un récit de la domination culturelle, mais côté dominée. Films, émissions de télévision, livres, souvenirs, elle interroge les formes et les fonctions de ce mépris, porté aussi parfois par le camp politique historique des classes populaires : la gauche. Un essai puissant pour se libérer de cette domination et cesser de (se) trahir.
ROSE LAMY est la créatrice du compte Instagram « Préparez-vous pour la bagarre », suivi par plus de 250 000 personnes. Ses deux premiers essais, Défaire le discours sexiste dans les médias (Lattès, 2021), et En bons pères de famille (Lattès, 2023), ont rencontré un large succès auprès du public. -
Que sont devenues les banlieues françaises ? Quinze ans après La Loi du ghetto, Luc Bronner raconte la place prise par la drogue et les narcotrafiquants qui a transformé des quartiers entiers, emportés par la promesse de l’argent facile et meurtris par la violence. En donnant la parole à des éducateurs, policiers, maires ou militants associatifs, l’auteur fait le bilan d’un gâchis terrible et d’une défaite culturelle des modérés et des partisans du compromis. Depuis les émeutes de l’automne 2005 jusqu'à celles de l’été 2023 après la mort de Nahel à Nanterre, la France n’a en fait jamais réussi à déboucler la spirale sans fin des violences, voire l’a alimentée à coups de lois toujours plus répressives et de prisons remplies, sans que jamais, en réalité, cela ne soit efficace.
Les banlieues sont ainsi un laboratoire de l’idéologie sécuritaire, mais aussi un de ces miroirs dans lesquels la société française peut constater combien elle semble avoir changé de visage et de nature, prête à basculer dans le camp des démocraties illibérales, ces sociétés d’ordre, où les citoyens choisissent démocratiquement de réduire les libertés et les droits des plus fragiles.
Luc Bronner est grand reporter au Monde, après en avoir été le directeur de la rédaction. Il y a couvert les banlieues de 2005 à 2011. Il est l’auteur de La Loi du ghetto. Enquête sur les banlieues françaises (Calmann-Lévy, 2010). Au Seuil, il a publié Chaudun, la montagne blessée (2020). -
Criminels, policiers, braqueurs, légistes, escrocs, kidnappeurs, espions, terroristes, trafiquants, faussaires et serial killers ont été mes « clients » attitrés durant mes vingt-cinq années Libé à Paris, de 1990 à 2015. Mais, rare femme journaliste pour un quotidien alors catalogué à l’extrême gauche, ce n’est pas une sinécure de s’immiscer dans la « maison poulaga ». Surtout quand je m’incruste en parallèle dans le milieu des voleurs pour recueillir leurs points de vue. Passionnée par les énigmes, j’ai enquêté à ma façon pour dévoiler le dessous des choses.
J’ai choisi ici soixante-neuf articles et ajouté des nouvelles fraîches sur le devenir de protagonistes. La plupart portent sur des affaires célèbres et d’autres, plus méconnues, sur des destins hors du commun. Fait-diversière revendiquée, j’ai essayé de traiter de la même manière les petits comme les grands, à chaud en pleine actualité, en feuilletons à rebondissements, en chroniques judiciaires ou séries d’été décalées. Comme ces plongées chez les espions, au cœur de la grande truanderie ou à l’Institut médico-légal. Ce sont parfois de véritables phénomènes de société, telles les épidémies d’actions racistes de néonazis et d’attentats de voleurs de cités devenus jihadistes, les enlèvements contre rançon, ou encore l’émergence de tueurs en série lorsque l’ADN n’existait pas. Je me suis également intéressée aux femmes meurtrières, jeune rebelle amoureuse, mère infanticide, filles appâts, infirmière « veuve noire » ou sœur vengeresse.
Habituée à fouiller les poubelles de notre société, à investiguer en dehors des clous et à démasquer les doubles jeux, j’ai aussi écrit sur d’horribles pervers mais toujours cherché l’humain derrière le crime. Ce recueil constitue une traversée du monde criminel tel que je l’ai vu et vécu, pas tout noir ni tout rose.
Réalisatrice de nombreux documentaires, PATRICIA TOURANCHEAU est également, au Seuil, auteure de plusieurs livres retentissants : Le 36 (2017), Grégory (2018, rééd. augmentée chez Points, 2024), Le Magot (2019), Le Grêlé (2022), Kim et les papys braqueurs (2024). -
Femmes de révolution : Portraits d'activistes qui ont changé le monde
Constance Bantman
- Seuil
- Traverse
- 7 February 2025
- 9782021519600
Lénine, Martin Luther King, Che Guevara : tout le monde en a entendu parler. Mais Théroigne de Méricourt, Alexandra Kollontaï, Claudette Colvin, Djamila Bouhired, Phoolan Devi ? Pourtant, les femmes ont toujours lutté pour transformer le monde. Elles ont cherché à promouvoir l'égalité politique et sociale, le féminisme, les droits des minorités ethniques et sexuelles. Elles ont oeuvré pour la décolonisation, la justice, l'internationalisme.
À travers une pluralité de récits, ce livre montre la richesse et l'efficacité de leurs engagements. En explorant l'histoire des femmes de révolution, il raconte une histoire des révolutions au féminin, qui englobe toutes les mobilisations - radicales, périlleuses, transgressives, illégales.Ancienne élève de l'ENS de Lyon et agrégée d'anglais, Constance Bantman est enseignante-chercheuse en lettres et civilisations françaises à l'université du Surrey (Royaume-Uni). Spécialiste de l'histoire du mouvement anarchiste, elle a notamment consacré plusieurs travaux à Louise Michel. -
Comment tout peut s'effondrer ; petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes
Pablo Servigne, Raphaël Stevens
- Seuil
- Anthropocène
- 4 June 2015
- 9782021223330
Et si notre civilisation s'effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant. Loin des prédictions Maya et autres eschatologies millénaristes, un nombre croissant d'auteurs, de scientifiques et d'institutions annoncent la fin de la civilisation industrielle telle qu'elle s'est constituée depuis plus de deux siècles. Que faut-il penser de ces sombres prédictions ? Pourquoi est-il devenu si difficile d'éviter un tel scénario ?
Dans ce livre, Pablo Servigne et Raphaël Stevens décortiquent les ressorts d'un possible effondrement et proposent un tour d'horizon interdisciplinaire de ce sujet - fort inconfortable - qu'ils nomment la "collapsologie". En mettant des mots sur des intuitions partagées par beaucoup d'entre nous, ce livre redonne de l'intelligibilité aux phénomènes de "crises" que nous vivons, et surtout, redonne du sens à notre époque. Car aujourd'hui, l'utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L'effondrement est l'horizon de notre génération, c'est le début de son avenir. Qu'y aura-t-il après ? Tout cela reste à penser, à imaginer, et à vivre...
Pablo Servigne est ingénieur agronome et docteur en biologie. Spécialiste des questions d'effondrement, de transition, d'agroécologie et des mécanismes de l'entraide, il est l'auteur de Nourrir l'Europe en temps de crise (Nature & Progrès, 2014).
Raphaël Stevens est éco-conseiller. Expert en résilience des systèmes socioécologiques, il est cofondateur du bureau de consultance Greenloop.
Postface d'Yves Cochet, ancien ministre de l'Environnement et président de l'Institut Momentum.
-
Qui a le droit de se réclamer du féminisme ? Qui est légitime à faire partie du mouvement ? Depuis près de cinquante ans, des militantes de la cause des femmes excluent les trans’ et vont jusqu’à nier leur existence. Le cas des trans’ n’est pas isolé : il prend place dans la longue liste de celles qui, au nom de l’universalisme ou de la nature, se sont trouvées marginalisées. Lesbiennes, femmes noires, femmes portant le foulard, travailleuses du sexe… beaucoup ont, un jour ou l’autre, été amené·es à poser la question : ne suis-je pas un·e féministe ?
-
Recours à la chirurgie esthétique, apparition de coaches en séduction, développement du marché du sex-toy et du roman érotique... De plus en plus, le sexe est une ressource en vue de gains.
Mais il y a davantage : au-delà de la marchandisation des corps, la liberté sexuelle augmente la valeur économique des individus. Nombreux sont ceux qui se servent du sexe pour se valoriser, c'est-à-dire augmenter leur valeur sur le marché du travail. Les états psychologiques, dispositions émotionnelles et autres expériences sexuelles contribuent à l'employabilité des personnes, ainsi qu'à leurs succès professionnels. Non seulement notre sexualité concourt à la reproduction du capitalisme, mais le néolibéralisme a étendu son pouvoir à notre sphère la plus intime.
Un essai-phare entre sociologie, science politique et philosophie, pour une approche critique de la sexualité - et du capitalisme.
Dana Kaplan est docteure de l'Université hébraïque de Jérusalem. Sociologue de la culture, elle travaille sur les sexualités hétéro et LGBTQ en lien avec la classe sociale et les processus de subjectivation.Sociologue, directrice d'études à l'EHESS, Eva Illouz travaille sur la marchandisation des émotions et l'impact du capitalisme sur nos affects. Récompensée en 2018 par le prix EMET pour l'ensemble de son oeuvre, elle est l'autrice d'une quinzaine de livres traduits dans le monde entier, tels que Pourquoi l'amour fait mal (Seuil, 2012) et La Fin de l'amour (Seuil, 2020).
Traduit de l'anglais par Charlotte Matoussowsky -
L'opposé de la blancheur : Réflexions sur le problème blanc
Léonora Miano
- Seuil
- 6 October 2023
- 9782021540727
La domination d’un Occident raciste, à l’intérieur de ses frontières et au-delà, n’a pu que renforcer les préjugés à l’encontre des personnes définies comme Noires. Parce qu’il en est ainsi, il est illusoire de se dire Blanc par simple convention, sans le moindre rapport avec l’histoire qui créa cette catégorie. La blanchité s’est élaborée dans le cadre de la plantation pour sévir ensuite dans l’espace colonial sur tous les continents et se consolider au sein des sociétés multiethniques de l’Euramérique contemporaine. Elle est une manière d’approcher l’autre qui se caractérise par le crime.
Léonora Miano se livre à une analyse aussi fine qu’implacable de ce « problème blanc », depuis les traites négrières et la colonisation jusqu’au présent. Car, sans prise de conscience de ce qu’est la blanchité, il est impossible de transformer ce qui s’est transmis de génération en génération, à la fois comme un patrimoine et un secret de famille, certes gênants mais qu’il nous faut regarder en face. Il se passera du temps pour vider la race de toute signification et guérir le monde. Cela ne signifie pas qu’il faille baisser les bras. C’est en ayant conscience de l’ampleur de la tâche que l’on pourra s’y atteler.
Romancière, dramaturge et essayiste, Léonora Miano est l’autrice d’une vingtaine d’ouvrages. Elle a reçu le prix Goncourt des lycéens en 2006 pour Contours du jour qui vient (Plon), le prix Seligmann contre le racisme en 2012 pour Écrits pour la parole (L’Arche), le prix Femina et le Grand prix du roman métis en 2013 pour La Saison de l’ombre (Grasset). -
« Je vois dans la misandrie une porte de sortie. Une manière d'exister en dehors du passage clouté, une manière de dire non à chaque respiration. Détester les hommes, en tant que groupe social et souvent en tant qu'individus aussi, m'apporte beaucoup de joie - et pas seulement parce que je suis une vieille sorcière folle à chats.
Si on devenait toutes misandres, on pourrait former une grande et belle sarabande. On se rendrait compte (et ce serait peut-être un peu douloureux au début) qu'on n'a vraiment pas besoin des hommes. On pourrait, je crois, libérer un pouvoir insoupçonné : celui, en planant très loin au-dessus du regard des hommes et des exigences masculines, de nous révéler à nous-mêmes. » -
Nos absentes : à l'origine des féminicides
Laurène Daycard
- Seuil
- Documents (H. C.)
- 13 January 2023
- 9782021493825
Ces quinze dernières années, plus de 2 000 femmes ont été tuées par leur (ex-)conjoint en France.
En 2020, 35 % des victimes de féminicide conjugal avaient subi des violences antérieures. Une défunte sur cinq avait porté plainte.
Entre 2015 et 2016, 82 % des plaintes et mains courantes déposées par des victimes de féminicide ont été classées sans suite. (Source : ministère de la Justice.)
Laurène Daycard a été l’une des toutes premières journalistes à écrire sur les féminicides conjugaux pour les faire sortir des rubriques « faits-divers » et les réinscrire dans le récit social et politique des violences sexistes. Dans cette enquête à la première personne, l'autrice nous emmène à la rencontre de survivantes et de familles endeuillées, mais aussi auprès des auteurs de ces actes. En observant et en échangeant avec ces derniers, Laurène Daycard tente d’aller à l’origine des féminicides et propose une réflexion personnelle sur la notion de réparation.
Laurène Daycard est membre du collectif de journalistes indépendantes Les Journalopes. Elle collabore notamment avec Mediapart, L’Obs et Libération. -
D'où vient la domination masculine et comment s'est-elle imposée dans les sociétés humaines ? Quelle est sa matrice, c'est-à-dire la structure qui la façonne ? Et pourquoi est-elle encore si prégnante de nos jours ?
Partant de son expérience intime, la journaliste féministe Claire Alet mène l'enquête sur l'origine des violences de genre, des discriminations sexistes et des inégalités entre les femmes et les hommes. Elle revisite des interprétations de chercheurs, qui ont longtemps été exclusivement des hommes, en remontant jusqu'à la préhistoire et à la révolution néolithique. Conjuguant approches historique, anthropologique, sociologique et philosophique, elle déconstruit le mythe selon lequel la « domination masculine a toujours existé ».
Plus qu'un essai, ce récit tisse des liens entre nos connaissances scientifiques et nos existences personnelles et montre à quel point nos vies s'inscrivent dans une histoire systémique.
Dévoiler cette mécanique implacable, c'est déciller nos regards, c'est ouvrir à une conscience émancipatrice.Claire Alet est journaliste et autrice. Elle a écrit les documentaires Quand les multinationales attaquent les États et Le Business du bonheur diffusés sur Arte et cofondé l'association de femmes journalistes Prenons la une. Elle a publié en 2022 le best-seller Capital et idéologie en BD (avec Benjamin Adam, Seuil et La Revue Dessinée). -
La question animale est souvent marginalisée dans les discussions sur l’égalité dans les sociétés occidentales. L’antispécisme bouleverse, il est vrai, notre conception du politique. Dénoncé comme un anti-humanisme ou comme une diversion par rapport à la lutte contre le sexisme, le racisme et les inégalités sociales, il est temps de le considérer comme un pas de côté nécessaire pour faire un pas en avant dans l'application du principe d'égalité.
-
Nourri d’une longue expérience de combats aux Nations unies, Jean Ziegler dresse la liste des catastrophes qui ravagent aujourd’hui la planète et fixe les stratégies qu’il convient de mettre en œuvre si nous voulons vraiment en finir avec elles.
La famine et la malnutrition gagnent du terrain alors que, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le problème de l’alimentation ne se pose plus en termes d’insuffisance de la production mais d’impossibilité, pour des milliards d’êtres humains, d’accéder aux bien vitaux par manque de moyens financiers. C’est ainsi que toutes les cinq secondes un enfant de moins de dix ans meurt de faim sur une planète qui regorge de richesses.
L’ONU, de son coté, est à l’agonie, incapable de faire respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme qu’elle a pourtant solennellement adopté en 1948, impuissante à mettre un terme à l’agression de la Russie contre l’Ukraine et aux massacres infligés par Israël à la population civile de Gaza. L’Union européenne bafoue le droit d’asile. Entre riches et pauvres, les inégalités croissent, meurtrières, sources de colère et de désespoir. Une colère qui se déverse dans les urnes.
Chacun de nous doit dire non à l’ordre cannibale du monde. Tous ensemble, nous pouvons y mettre un terme.
Jean Ziegler a été le premier Rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, avant d’être nommé vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’organisation internationale. Il est l’auteur de nombreux essais, dont certains sont devenus des best-sellers internationaux, notamment Le Capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin) au Seuil, en 2018. -
L'attachement social : Formes et fondements de la solidarité humaine
Serge Paugam
- Seuil
- La Couleur des idées
- 10 February 2023
- 9782021335200
Hier comme aujourd'hui, l'individu ne peut vivre sans liens. Il passe sa vie à s'attacher ou à se rattacher après une rupture à sa famille tout d'abord, aux proches qu'il s'est choisis par nécessité, par amour ou amitié, à sa communauté ethnique ou religieuse, à ses collègues de travail ou à ses pairs, aux personnes qui partagent les mêmes origines géographiques, sociales ou culturelles, et bien entendu aussi aux institutions de son pays. Autrement dit, l'être humain est anthropologiquement solidaire. Ses attaches lui assurent à la fois la protection face aux aléas du quotidien, et la reconnaissance de son identité et de son existence sociale.
Dans le sillage de Durkheim, Serge Paugam définit l'attachement social comme le processus d'entrecroisement de ces différents types de liens. En redonnant à cette notion une assise à la fois théorique et empirique, cet ouvrage fondamental, nourri de dix ans de recherche internationale, éclaire les multiples manières qu'ont les individus et les groupes de faire société. Il montre que ces liens libèrent le plus souvent, mais peuvent aussi fragiliser ou oppresser, se rompre ou se compenser. Leurs forces et leurs faiblesses sont inégales selon les classes sociales et elles varient selon les normes que chaque société se donne.
Au terme d'une enquête comparative inédite à l'échelle mondiale (dans trente-quatre pays), Serge Paugam renouvelle ainsi la réflexion sur le développement social, les inégalités, les luttes et les formes de résistance à l'oppression. Et il interroge finalement l'ambition universaliste lorsque les frontières de la solidarité humaine s'élargissent à l'échelle de la planète. Serge Paugam est sociologue, directeur du Centre Maurice Halbwachs (CNRS/EHESS/ENS/INRAE). Il a fondé et dirige la revue Sociologie et la collection « Le Lien social » aux PUF. Il est connu pour ses ouvrages sur la pauvreté, les inégalités et les ruptures sociales, parmi lesquels La Disqualification sociale (PUF, 1991), Les Formes élémentaires de la pauvreté (PUF, 2005) et Ce que les riches pensent des pauvres (Seuil, 2017). -
Au non des femmes : libérer nos classiques du regard masculin
Jennifer Tamas
- Seuil
- La Couleur des idées
- 6 January 2023
- 9782021514308
Rien ne semble plus incongru que de prendre appui sur la société d’Ancien Régime pour penser le refus féminin. Assignées au devoir de « réserve » par les traités de civilité et au silence ou à la « feinte résistance » par les codes de séduction, les héroïnes de la littérature classique n’auraient rien à nous transmettre, surtout pas le pouvoir de dire « non ». On aurait pu croire l’affaire pliée sans la sagacité de Jennifer Tamas. Car, à leur manière, les femmes du Grand Siècle ont résisté, elles ont désobéi, et de ces combats à bas bruit il demeure des traces. Sous les images de princesses endormies célébrées par l’industrie du divertissement se cachent de puissants refus, occultés par des siècles d’interprétations patriarcales. Jennifer Tamas les exhume avec courage et subtilité, elle traque l’expression du féminin sous le regard masculin et tend savamment l’oreille vers le bruissement des voix récalcitrantes. Conviant les figures dissidentes des siècles anciens, du Petit Chaperon rouge à Bérénice, elle vivifie le discours féministe et trouve chez Marilyn Monroe le secret d’Hélène de Troie. Elle révèle ainsi, non sans un brin d’irrévérence, un magnifique matrimoine, trop longtemps séquestré dans les forteresses universitaires.
Jennifer Tamas est agrégée de lettres modernes et enseigne la littérature française de l’Ancien Régime aux États-Unis à Rutgers University (New Jersey). Elle a notamment publié Le Silence trahi. Racine ou la déclaration tragique (Droz, 2018). -
La société qui vient
Didier Fassin, Collectif
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 14 January 2022
- 9782021481631
Au fil des ans, les crises semblent se multiplier : crise financière, crise sanitaire, crise environnementale, crise des exilés, crise du patriarcat, crise de la démocratie, et selon certains même, crise du capitalisme et du néolibéralisme – la liste pourrait encore s’allonger. La crise deviendrait-elle la nouvelle normalité du monde contemporain, au risque de ne susciter de réponses que dans l’urgence ? Le choix fait dans ce livre est de parler plutôt de moment critique appelant une réflexion collective attentive aux grandes questions du temps présent comme prélude à d’autres formes de vie.
Chaque section ouvre des perspectives sur les principaux enjeux auxquels la société française doit faire face, les lignes politiques qui la traversent, les mondes sociaux qui s’y côtoient, les inégalités qui la divisent, les reconnaissances qui en enrichissent la compréhension et les explorations en quête d’alternatives. De la mondialisation au populisme, des migrations aux pandémies, des discriminations aux communs, de la laïcité à la désobéissance, des plateformes numériques à l’économie solidaire, c’est un regard lucide qui est porté sur les transformations définissant notre monde.
Ni état des lieux ni exercice de futurologie, ce livre est une interrogation critique sur notre temps pour anticiper la société qui vient.
Didier Fassin est professeur à l’Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Il a récemment publié au Seuil Punir. Une passion contemporaine, La Vie. Mode d’emploi critique et Les Mondes de la santé publique. Pour le présent projet, il a réuni soixante-sept autrices et auteurs de renom en science politique, économie, droit, histoire, sociologie, anthropologie, géographie, démographie, philosophie et littérature. -
Des mille et une facons d'être juif ou musulman ; dialogue
Rachid Benzine, Delphine Horvilleur
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 19 October 2017
- 9782021349313
Une rabbin et un intellectuel musulman s'entretiennent ici autour de l'essentiel : comment être juif ou musulman ? Quel rapport – semblable, différent, complémentaire... – à l'histoire, à la loi, aux rites et aux coutumes, à la laïcité, à la filiation, à la vérité ? Où en sont les femmes dans le judaïsme et l'islam d'aujourd'hui, quelle est leur place publique et privée ? Quelle relation entretiennent musulmans et juifs avec Dieu ?
La révélation dont les textes gardent la trace n'a de sens que dans des interprétations renouvelées au fil des générations : telle est la conviction qui rapproche, au-delà des différences, Delphine Horvilleur et Rachid Benzine, dans un dialogue à la fois vif et profond. La rabbin affirme que lire la Torah, c'est toujours se battre avec un texte complexe ; pour l'islamologue, se réclamer du Coran, c'est d'abord écouter une parole pour être " bien guidé ". La responsabilité religieuse consiste aujourd'hui à sortir de l'idéologie identitaire, du sacré intemporel qui fige la tradition dans le passé, à poursuivre avec les autres – tous les autres – un dialogue à la fois amical et franc, qui refuse les remparts du fondamentalisme religieux et laisse l'avenir ouvert.
Un livre d'une grande liberté de ton, particulièrement bienvenu en ces temps où il faut lutter contre les murs, symboliques ou concrets, que certains érigent comme s'ils étaient devenus l'unique salut possible.
Delphine Horvilleur est rabbin. Elle a publié En tenue d'Eve et Comment les rabbins font des enfants (Grasset, 2013 et 2015).
Rachid Benzine est islamologue. Il a publié Les Nouveaux Penseurs de l'islam (Albin Michel, 2004), Le Coran expliqué aux jeunes (Seuil, 2013) et Nour, pourquoi n'ai-je rien vu venir ? (Seuil, 2016, adaptée au théâtre sous le titre Lettres à Nour).
-
L'intérêt au désintéressement : cours au Collège de France (1987-1989)
Pierre Bourdieu
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 14 January 2022
- 9782021432725
En 1988 et 1989, Pierre Bourdieu consacre son cours à un aspect aussi central que difficile de l'État : le service du bien public. Les fonctionnaires prétendent sacrifier leurs intérêts
personnels, mais des actions gratuites, totalement désintéressées, sont-elles vraiment concevables ? Y a-t-il
une part de vérité à décrire le droit comme un ensemble de règles universelles au-dessus des intérêts particuliers, ou n'est-ce là qu'idéologie ? Les bureaucrates sont-ils la classe qui pense, célébrée par Hegel (mais aussi Durkheim), ou les usurpateurs dénoncés par Marx ? Pierre Bourdieu dépasse ces alternatives en s'intéressant à la formation, dans nos sociétés, de champs tels que le champ juridique ou le champ bureaucratique : les agents sociaux y sont conduits à servir, en même temps que des intérêts qui leur sont propres, des intérêts qui les dépassent. Si des actions désintéressées, orientées vers l'universel, sont possibles, c'est parce qu'il existe, dans ces univers sociaux, un intérêt au désintéressement.
Au-delà de cette démonstration, ces cours sont l'occasion de découvrir des analyses inédites de Bourdieu
sur la genèse du champ juridique, la naissance des sciences sociales, l'usage de la notion de profession en sociologie...