Premier Parallèle
-
L'envers des fripes : Les vêtements dans les plis de la mondialisation
Emmanuelle Durand
- Premier Parallèle
- Carnets Parallèles
- 7 March 2024
- 9782850612121
De la surconsommation à Vinted : une enquête de terrain sur le circuit mondialisé des fripes.
" Je voudrais vous inviter à mettre le nez dans vos vieilles fringues, vos habits défraichis, vos sapes passées de mode : vos vêtements usagés en somme. Tour à tour déchet (stigmatisé, voire rejeté) et marchandise (valorisée et convoitée) - le vêtement usagé oscille entre nuances péjoratives et références prestigieuses, entre inutile et réutilisable, entre menace éventuelle et ressource potentielle, entre problème à résoudre et opportunité à saisir.
Prendre au sérieux la matérialité du vêtement usagé, l'envisager sous toutes ses coutures et en tirer tous les fils suppose d'aller à la rencontre de celles et ceux qui le collectent, le trient, le lavent, le plient, l'emballent, le (trans)portent, le déballent, le vendent ou bien le portent, mais aussi de se mettre à l'écoute des histoires qui se déploient dans ses (re)plis.
Les tribulations de quelques vêtements usagés qui nous conduisent de Beyrouth à Bruxelles, en passant par Tripoli. -
" Mes critiques disent : "Les gens ont besoin de certitudes et vous instillez le doute.' Ils ont raison. "
" S'il existe un bon âge pour jauger sa vie et en faire le récit, c'est maintenant. " Zygmunt Bauman a bientôt soixante-dix ans lorsqu'il commence à écrire à ses filles pour leur raconter " le monde qui a existé avant qu'elles ne viennent au monde ". Né, juif, en Pologne en 1925, le grand sociologue, qui qualifiait nos sociétés modernes de liquides, aura traversé un siècle marqué par l'antisémitisme, la guerre, le communisme et l'exil. Sa vie porte leur empreinte indélébile.
Il revient dans ces pages, avec une rare liberté de ton et sans aucune auto-complaisance, sur les épisodes majeurs de sa trajectoire personnelle : ses années d'enfance en Pologne ; la Seconde Guerre mondiale et l'après-guerre ; sa vie dans la Pologne communiste et le départ forcé de son pays natal en 1968 - qu'il quitte tout d'abord pour Israël avant, très vite, de s'installer en Grande-Bretagne, où il vivra et enseignera jusqu'à la fin de sa vie.
En partie constitués de lettres initialement destinées à sa famille, qu'Izabela Wagner a soigneusement éditées, complétées et agencées, ces fragments de vie forment un récit autobiographique captivant, inséparable des réflexions de ce grand penseur sur certains des enjeux majeurs de l'époque : l'identité, l'antisémitisme et le totalitarisme. En cela, ils constituent un remarquable témoignage intellectuel et politique sur l'histoire du continent européen au XXe siècle.
" Rarement un sociologue aura su si finement observer "ce qui se passe' réellement dans une société. "
Robert Maggiori,
Libération" Zygmunt Bauman est l'analyste mondial sans doute le plus réputé de nos sociétés contemporaines. "
Patrice Bollon,
Philosophie Magazine" Sociologue, philosophe, penseur agile et inclassable. "
Roger-Pol Droit,
Le Monde" Avec la "modernité liquide', le sociologue polonais Zygmunt Bauman a formulé l'un des concepts les plus forts de l'après post-modernité. "
Ingrid Luquet-Gad,
Les Inrockuptibles -
Affaires de règles : coupe menstruelle, choses publiques et techniques du corps
Franck Cochoy, Claire Dutrait
- Premier Parallèle
- Carnets Parallèles
- 2 March 2023
- 9782850611773
Avoir ses règles, quoi de plus naturel ? Et pourtant, en gérer le flux, s'accommoder des objets que propose le marché, faire avec les ratés, se trouver encore une fois tachée, en parler ou pas... Toutes ces actions relèvent de savoir-faire spécifiques. Si l'on se penche sur la question, on découvre en effet tout un monde matériel fait de brevets, de prescriptions, d'appropriations, de gestes, et d'adéquation entre l'image de soi et l'aménagement des espaces de vie.
Affaires de femmes, de business - depuis un siècle, les produits menstruels génèrent des revenus colossaux -, d'écologie et de controverse - depuis le scandale du choc toxique, dans les années 1970, jusqu'aux inquiétudes concernant la présence de produits chimiques dangereux en passant par l'impact environnemental des protections périodiques -, les règles, ces " affaires menstruelles ", sont indissociablement technologiques et psychologiques, sociales et physiques, intimes et politiques.
En partant de la coupe menstruelle, en vogue aujourd'hui mais qui existe depuis la fin du xixe siècle, les auteurs retracent l'évolution de la question menstruelle et mettent au jour ces enjeux contemporains. -
Un guide concret pour comprendre comment marche ce qui nous entoure et apprendre à faire soi-même
Pourquoi une table à trois pieds est-elle plus stable qu'une table à quatre pieds ? Comment est faite la matière ? Comment le pli structure-t-il la matière ? Qu'est-ce que le principe de démultiplication de la force ? Pourquoi les matériaux sont-ils conditionnés ainsi ? Comment comprendre les standards de fabrication et de distribution ?
David Enon mène ici une réflexion sur nos difficultés à comprendre notre environnement matériel et propose ici de renouer une relation pragmatique et empirique aux objets qui nous entourent. Illustré de schémas, ce petit livre se situe au croisement du design et de la pédagogie scientifique. -
L'étrange et folle aventure du grille-pain, de la machine à coudre et des gens qui s'en servent
Gil Bartholeyns, Manuel Charpy
- Premier Parallèle
- Carnets Parallèles
- 23 September 2021
- 9782850611094
Que savons-nous du rôle particulier que tiennent les objets dans notre manière de vivre ?
Grille-pain, machine à coudre ou à laver... Chaque foyer occidental possède une centaine d'appareils ; des objets techniques qu'on utilise sans savoir comment ils fonctionnent. Ce livre propose de les ouvrir et d'explorer la façon dont ils ont bouleversé la vie quotidienne depuis le XIXe siècle, en ville comme à la campagne, en Europe et à travers le monde.
À rebours du grand récit des innovations, il s'agit ici de sonder les imaginaires et de pister les gestes de tous les jours. En Afrique centrale, porter une montre cassée était une façon de refuser le temps du colon ; l'électroménager, supposé libérer du temps aux femmes, revient souvent à les occuper davantage ; partout, contre la panne, les gens se mobilisent et réinventent des façons d'être ensemble... Autant de pactes curieux qui nous unissent aux techniques. Cette histoire illustrée est en somme une invitation à retrouver l'étrangeté du monde matériel qui nous entoure.
Le livre est illustré de 40 photos et images d'archives. -
Les épopées minuscules : 100 histoires vraies et autres contes de la vie ordinaire
Sandrine Tolotti
- Premier Parallèle
- 9 November 2023
- 9782850612060
De la lecture pour "ceux qui sont fatigués par l'actualité et ses évidences, ses unes, ses émissions spéciales, ses breaking news, ses urgences et ses boursouflures." France InterIl était une fois...Une jeune Chinoise qui trouve dans la lecture une manière de s'émanciper de sa condition sociale ; un banc public qui raconterait ses aventures ; un centenaire perché dans la montagne, dans une maison aux soixante-dix portes ; un " club des hommes ennuyeux " où l'on se réunit pour évoquer la beauté des ronds-points, ces " oasis dans une mer d'asphalte " ; une histoire des poches et de ce qui s'y cache, une autre des jardins et de l'espérance qu'on y cultive... et tant d'autres histoires et portraits arrachés à l'ordinaire de nos vies. En quatre saisons de récits singuliers piochés aux quatre coins du monde, Sandrine Tolotti fait la part belle à ce qui tisse la vie comme elle va : petits et grands événements, improbables contes du quotidien et autres faits inattendus. Au printemps, des histoires de création, d'élan, de renaissance. En été, des histoires de récoltes, de contemplation, de liberté. À l'automne, des histoires de plantation, de projets, de flamboiements. En hiver, des histoires d'attente, de fêtes, de contes et d'obscurité.
D'une plume malicieuse et déliée, Sandrine Tolotti, créatrice de la newsletter " L'Intimiste ", relate l'irruption du merveilleux imprévu dans nos existences. -
Après la Mélancolie du pot de yaourt (2020), Philippe Garnier raconte la folle intimité qui nous unit aux innombrables machines du quotidien.
" Dans les salles des ventes, les habitués du premier rang font monter les enchères par des signaux discrets. Seul le commissaire-priseur repère le léger froncement des sourcils, le clignement des paupières. C'est peut-être ainsi que nous devrons nous adresser aux machines. Chacun disposera de son langage facial qui servira à la fois d'ordre et de signature. L'un fera démarrer son véhicule par une moue dubitative, l'autre allumera son téléphone par un sourire en coin. Il est en effet souhaitable que nous gardions un léger signal extérieur à produire et que nos pensées ne soient pas intégralement lisibles. "
Après
Mélancolie du pot de yaourt, Philippe Garnier entreprend d'ausculter ce grand monde des machines qui nous a déjà absorbés. D'une plume tranchante et sans rien sacrifier à son goût de l'absurde, depuis la douceur inflexible des manivelles jusqu'à l'ennui des gardiens de data centers, il propose autant de rêveries tendres et implacables sur les rouages et les algorithmes qui nous gouvernent.
_____________________________________________
" D'Orwell à Bernanos, pour ne citer qu'eux, nombre d'écrivains se sont penchés sur la civilisation des machines et de la technologie. À son tour, Philippe Garnier se prête à l'exercice, mais en pratiquant le pas de côté poétique et littéraire plutôt que l'imprécation. "
Le Figaro Magazine" La Démence du percolateur est un admirable condensé de philosophie, de poésie et d'humour, un texte sur lequel paraissent s'être penchés quelques parrains bienveillants, le Roland Barthes des Mythologies, le Francis Ponge du Parti pris des choses et le Zygmunt Bauman de La Vie liquide. "
Transfuge" (...) une méditation faussement légère et souvent comico-absurde sur les machines qui sont notre pain quotidien, noir, rassis, mais indispensable. "
En attendant Nadeau" Philippe Garnier fait part de ses réflexions, étonnements et interrogations en y mêlant humour, absurde et nostalgie (...) Un ouvrage pertinent de philosophie d'anticipation à explorer sans utiliser ChatGPT ! "
Les Notes" Humoriste doublé d'un poète, notre philosophe du quotidien emprunte au sociologue, au psychologue, à l'épistémologue et au sémanticien leur caisse à outils. (...) Bref, une sort de Bachelard de notre époque voué à décrire et à s'étonner. " Eric Dussert,
Le Matricule des Anges" Dans des textes brefs et drôles mêlant pensées et expériences, sans hostilité de principe envers la technique, Philippe Garnier réfléchit à notre vie parmi toutes sortes de machines. " Virginie Bloch-Lainé,
Libération" Ni ironique, ni nostalgique, ni ingénu, ni blasé, mais flottant quelque part entre ces quatre états,enfant naturel de Barthes et cousin éloigné de Delerm, l'auteur évoque en mode mineur un siècle d'appareils et de prothèses de toute sorte. " Philippe Lançon,
Charlie Hebdo" C'est futé, c'est drôle, c'est stimulant, le fruit d'un cerveau qui affiche une douce et nécessaire dinguerie. " Jeremy Noé,
La Marseillaise" "Les machines façonnent nos gestes et modifient notre vie corporelle', écrit Philippe Garnier. Son essai est riche car il est sobre. L'auteur dit les choses comme il les vit. Les petites intrusions chez Platon ou Simondon ne sont là que pour appuyer le propos par quelques réflexions savantes, mais l'essentiel demeure le vécu. " Laurent Lemire,
Livres Hebdo" D'une plume tranchante et sans rien sacrifier à son goût de l'absurde, l'auteur propose une rêverie tendre mais intransigeante sur les contrariétés numériques et machinales de notre époque. "
Trois Couleurs" Traversant avec humour le temps dans les deux sens, ces réflexions livrent notre univers mécanisé à notre étonnement philosophique. "
Philosophie Magazine" À l'instar de Barthes et sa radioscopie de la France des années 50, Philippe Garnier s'essaye à nous livrer l'état du monde actuel [et] signe ici un essai piquant et drôle. "
Librairie Le Pavé du canal -
Les plus grands esprits européens du moment témoignent de leur vie de lecteur
" Joyeuse chasse aux livres ! " Ainsi l'écrivaine Sibylle Lewitscharoff souhaite-t-elle la bienvenue au lecteur de ce volume. Une chasse aux livres, comme un jeu enfantin dont émanerait une joie mêlée d'ivresse. Par un mystérieux sortilège, il suffirait qu'on en trouve un pour que trois autres apparaissent à sa place. On en aurait pour toute une vie.
Ici, la partie de chasse se joue à treize. Treize écrivains - romanciers, philosophes, sociologues, essayistes, mais aussi un auteur de bande dessinée - se lancent à la poursuite des livres pour dire le miracle de la lecture et expliciter le sens qu'elle revêt dans nos sociétés.
À les lire, le geste d'ouvrir un livre semble relever d'une aventure inépuisable, profondément singulière. Car lire, ce n'est pas - du moins pas seulement - cette activité tellement encouragée qu'elle en deviendrait presque suspecte. Elle peut bel et bien engager " la totalité de l'être ", comme l'écrit Annie Ernaux.
C'est cet engagement que décrivent, de manière tour à tour intime et théorique, les contributeurs de ce volume. Vous tenez ainsi entre vos mains une bibliothèque aux portes dérobées. Chacune mène vers d'autres bibliothèques et d'autres portes dérobées.
Les raisons de lire sont innombrables.
En voici déjà treize. -
Un essai incisif du grand sociologue Zygmunt Bauman, père du concept de société liquide, sur la crise des réfugiés.
Depuis toujours, des réfugiés, emmenés par la guerre et la faim, toquent à la porte de mieux lotis. Pour ceux qui se trouvent derrière ces portes, ces importuns ont toujours d'abord été des étrangers, des étrangers porteurs de peur et d'angoisse.
Nous sommes, aujourd'hui, confrontés à une forme extrême de ce motif historique. Alors que les médias sont obsédés par une " crise migratoire " qui menacerait notre mode de vie, on voit naître une véritable panique morale. L'idée que le bien-être de nos sociétés est menacée est désormais largement répandue.
C'est cette panique morale que dissèque Zygmunt Bauman dans ce petit essai incisif paru en 2016.
Il revient sur la manière dont hommes et femmes politiques ont exploité la peur pour la répandre d'abord chez les plus déshérités d'entre nous. À ceux-là, on promet d'ériger des murs, non des ponts. Mais si cette promesse rassure à court terme, elle est condamnée à l'échec sur le long terme.
Car la crise à laquelle nous sommes confrontés concerne l'humanité dans son ensemble. Nous sommes, plus que jamais, dépendants les uns des autres. Raison pour laquelle il nous faut inventer de nouvelles manières de vivre ensemble.
" Un ouvrage bref et passionné. "
Libération -
à la trace ; enquête sur les nouveaux territoires de la surveillance
Olivier Tesquet
- Premier Parallèle
- 9 January 2020
- 9782850610202
Comment se déploie aujourd'hui la surveillance? Que sait-on de nous? Sur le sujet circulent, à l'heure des objets connectés, des représentations d'un autre temps. Olivier Tesquet, l'un des journalistesles mieux informés sur la question, propose de cesser considérer la surveillance de manière abstraite pour permettre au lecteur d'avoir prise sur cet enjeu fondamental. Quand on parle de surveillance, on ne parle pas que de grandes oreilles et de paires d'yeux dans le ciel. C'est une réalité bien plus quotidienne et moins spectaculaire que ces incantations inquiètes. Ecrasée par le vocabulaire orwellien, la réflexion sur la surveillance s'égare en mauvais diagnostics. De nos routines Instagram aux caméras intelligentes du Xinjiang, des courtiers en données discrets à nos profils Facebook, qu'est-ce qui lie nos destins - en apparence disparate - de citoyens sous contrôle ? Depuis trois siècles, les dispositifs s'éparpillent jusqu'à donner l'illusion de disparaître. Et pourtant, plus présents et intrusifs que jamais, ils font de nous des agents consentants de notre propre enfermement, modifient nos comportements et confisquent nos vies avec le sourire. Nous commandant de forger une nouvelle grammaire pour mieux saisir le monde inquiétant dans lequel nous évoluons tous : une description minutieuse, rigoureuse et à hauteur d'individu des dispositifs qui nous entourent.
-
état d'urgence technologique ; comment l'économie de la surveillance a tiré parti de la pandémie
Olivier Tesquet
- Premier Parallèle
- 4 February 2021
- 9782850610523
Le récit très documenté de la manière dont la pandémie a renforcé l'économie de la surveillance, par le journaliste le plus informé de ces questions.
" En janvier dernier, je publiais
À la trace, une cartographie que j'espérais complète des acteurs et des enjeux de la surveillance contemporaine. Quelques mois plus tard, l'épidémie de Covid-19 offrait, à l'échelle mondiale, un cas d'usage frappant des dispositifs que je m'étais efforcé de décrire.
On a vu des officines de toutes tailles, hier positionnées sur le juteux secteur de la sécurité, pivoter vers un nouvel impératif, celui de la traque des corps malades - un levier encore plus puissant que la lutte contre le terrorisme. Des applications de traçage, de "suivi des contacts', ont été développées un peu partout, misant sur le numérique pour endiguer la course du virus. Dans le ciel, des drones sortis d'un futur proche ont fait respecter le confinement. On a confié à des caméras le soin de s'assurer du port du masque et du respect de la distanciation sociale.
La crise sanitaire a mis au jour la présence de ces dispositifs de surveillance toujours plus nombreux, dont elle a dans le même temps assis la légitimité et accéléré la banalisation. On me demande souvent s'il faut craindre la généralisation d'une surveillance dite de masse ; et s'il s'agissait plutôt d'une massification de la surveillance ? "
Olivier Tesquet -
Vivre avec des épouvantails ; le monde, les corps, la peur
Michel Agier
- Premier Parallèle
- 15 October 2020
- 9782850610615
Le récit personnel d'un anthropologue, qui s'efforce, pas à pas, de discerner la manière dont le Covid a changé la manière dont nous faisons société.
" Les quelques mois de la pandémie de 2020 ont-ils changé le cours de l'histoire du présent ? De l'événement sans fin on est passé à la quotidienneté de l'anormal, à l'inquiétude permanente, puis à la nécessité d'apprendre à vivre dans l'incertitude.
Ce petit livre est un exercice : celui d'un anthropologue dont le terrain d'observation a semblé se dérober avant de réapparaître sous un tout autre jour et qui a décidé de faire état, patiemment, du changement qui s'est opéré, pour éviter de le laisser se perdre dans les oubliettes de l'histoire.
Il y a deux moments dans cette écriture, et deux parties dans le livre. L'une consiste à porter un regard à la fois présent et décalé sur le temps de l'événement, comme le ferait l'anthropologue sur n'importe quel événement. L'autre étape est plus systématiquement réflexive et s'éloigne du terrain pour interroger les grandes questions que cet événement nous a laissées et qui sont apparues au fil de l'enquête qui la précède. Ni un journal de " vie confinée ", ni une analyse définitive et surplombante du " monde d'après ", ce livre est plus simple et plus risqué, c'est une tentative d'anthropologie du monde contemporain et de ses désordres.
L'exercice a l'avantage de montrer que les questions des chercheurs en sciences sociales ne tombent pas du ciel pur des idées, ni ne sortent (seulement) de tours d'ivoire pleines de livres, mais viennent de leur existence réelle, vécue comme observateurs, comme citoyens, comme habitants, voisins ou travailleurs, et aussi, l'avait-on oublié que cela nous est revenu brutalement en pleine face, comme corps parmi d'autres millions de corps. "
Michel Agier
" Un livre important. " Laure Adler,
France Inter" Il est des livres que l'on n'oublie pas tant ils nous accompagnent dans des périodes singulières et âpres. Le livre de l'anthropologue Michel Agier est de ceux-là. "
La Croix" Ethnologue et anthropologue, directeur d'études à l'EHESS, Michel Agier, qui a beaucoup enquêté en Afrique et en Amérique latine, choisit ici Paris comme terrain, mais fait bien quelques retours en arrière - en suivant notamment les pistes ouvertes par Mikhaïl Bakhtine dans la culture populaire du Moyen-Âge - pour chercher, comme on le faisait jadis (carnaval, jeu, rire, candomblé...), les "épouvantails'. " Robert Maggiori,
Libération" Ce livre aide à comprendre "ce qui arrive'. "
Siné Mensuel" Une analyse fine de la situation sanitaire actuelle. "
France Inter -
Ma santé, mes données : comment nous semons nos informations les plus précieuses et pourquoi elles sont si convoitées
Coralie Lemke
- Premier Parallèle
- 16 September 2021
- 9782850611155
Une carie sur la canine gauche, une coloscopie réalisée au printemps dernier, une anomalie du gène BRCA, responsable de cancers du sein... Nos dossiers médicaux contiennent des informations très intimes. Stockées dans nos montres Fitbit, sur notre carte vitale ou sur les serveurs des hôpitaux, elles sont loin d'y être en sécurité. En Grande-Bretagne, Amazon a accès gratuitement à l'intégralité des données du système national de santé. En France, Microsoft a désormais la main sur nos dossiers médicaux.
Les données de santé s'arrachent à tel point que les hôpitaux sont devenus une cible ordinaire de cyberattaques pour les pirates informatiques. Sur le dark web, les dossiers médicaux se revendent même plus cher que des informations de carte bleue.
En partant chaque fois d'une anecdote personnelle, Coralie Lemke nous entraîne sur la piste des ces données de santé qui valent de l'or. Leur revente peut certes faire avancer la science, mais les citoyens malades n'ont pas de ristourne sur les nouveaux traitements. Les compagnies d'assurances, elles, utilisent ces informations pour moduler leurs tarifs en fonction de la santé du patient.
Il y a dix ans, alors que Google, Facebook, Instagram et d'autres réseaux sociaux prenaient leur essor, personne ne se souciait de leurs conséquences sur notre vie privée. La situation semble se reproduire, aujourd'hui, avec les données de santé. Sommes-nous en train de faire les mêmes erreurs? -
" Le rouge à lèvres est un symbole à la fois de l'émancipation des femmes et de leur oppression. "
Tout part d'un simple geste, celui de farder sa bouche. Un geste anodin, associé par excellence à la féminité, dans lequel se jouent pourtant nombre d'invisibles dialectiques. Symbole d'émancipation des femmes ou de leur soumission, emblème de patriotisme ou de trahison, de conformisme ou de rébellion, de plaisir ou d'aliénation... Il est un langage muet, mi-parure mi-porte-voix, qui raconte autant l'intime que le collectif.
À travers les pérégrinations du bâton de rouge, qu'il se pose sur les lèvres des suffragettes, des prostituées, des garçonnes, des soldates ou des stars du cinéma, c'est bien de la place des femmes dans l'espace public qu'il est question ici. De la ruée dans les premiers grands magasins à la fin du xixe siècle à l'ère post-MeToo en passant par le lipstick feminism, le récit de Rebecca Benhamou frappe à toutes les portes, donnant la parole aussi bien à Zola qu'à Madonna, à Fitzgerald qu'à Colette, à Roosevelt qu'à Vivienne Westwood. -
Est-ce déjà demain ? le monde paradoxal de l'après-Covid-19
Ivan Krastev
- Premier Parallèle
- 11 June 2020
- 9782850610554
Le livre événement d'un des meilleurs analystes de la situation internationale, à paraître simultanément dans le monde entier. Nul ne sait quand la pandémie de Covid-19 se terminera, et en- core moins comment. Nous ne pouvons que spéculer sur son impact politique et économique à long terme. Mais les histo- riens sont clairs : les épidémies sont des événements. La pres- sion considérable qu'elles exercent sur les sociétés rendent visibles des structures latentes qui, en d'autres circonstances, n'apparaîtraient pas aussi clairement. La pandémie que nous vivons aujourd'hui, qui est l'expérience naturelle la plus in- croyable à laquelle nous ayons assisté dans notre vie, a fait du monde un laboratoire social géant.
Il est trop tôt, bien sûr, pour tirer des conclusions définitives quant à l'impact durable de cette crise mondiale. Mais ce pe- tit livre en tire sept premières leçons. Chacune fait l'objet d'un chapitre, qui décrit comment elles s'articulent avec le contexte politique, social et économique plus général.
Ivan Krastev, l'un des meilleurs analystes actuels de la vie internationale, explore quelques pistes pour anticiper les conséquences politiques, économiques et sociales, de la pan- démie conséquences à coup sûr considérables.
xxxxxxxxxxxxxxxxxx LA PRESSE EN PARLE xxxxxxxxxxxxxxxxxx
" Un bref et stimulant essai sur les paradoxes de ce moment inédit. Fidèle à sa réflexion sur le populisme et le projet européen, Ivan Krastev renoue avec ses thèmes de prédilection, le cosmopolitisme et le nationalisme. Cependant, la crise du printemps, à la différence de celles que nous avons connues au cours des vingt dernières années, les a rapprochés dans un moment d'étrange cohabitation alors que nous étions tous invités à "rester chez nous" ". Marc-Olivier Bherer,
Le Monde" Des leçons sur la crise du Covid-19, déjà ? C'est le défi que s'est lancé le politologue Ivan Krastev, alors qu'il était confiné avec sa famille dans un village de Bulgarie, son pays natal : deviner en mars 2020 les effets politiques de la pandémie dans le monde et en Europe. Ce genre de pari peut irriter. Reste que Krastev a plusieurs atouts dans son jeu : pour guider sa démonstration, il ne se contente pas de citer les dernières analyses anglo-saxonnes ou italiennes. Il s'appuie tout autant sur les apports de la littérature et la philosophie ce qui rend le livre stimulant et agréable à lire. Enfin, il n'a rien contre la nuance et il aime les paradoxes. " Michel Eltchaninoff,
Philosophie Magazine" À condition de préférer la prescience aux coups de gueule, ces variations sur le monde paradoxal de l'après-Covid-19 intéresseront les adeptes de la complexité, des frontières soudain brouillées, des réactions perturbées après tant de stimuli ayant mis nos libertés à rude épreuve depuis les attentats terroristes, en ce monde avide de tourisme et si rétif aux migrations... " Antoine Perraud, Médiapart
" Ivan Krastev nous raconte un monde qui n'est déjà plus le même et nous invite à découvrir un avenir différent de celui dans lequel chacun se projetait au tournant des années 2020. "
Bruno Calvès,
Politique internationale" Dans ce petit livre publié simultanément dans 14 langues, le politologue bulgare Ivan Krastev se penche sur les bigarrures et les paradoxes du monde de l'après-Covid. Avec allant, il démonte les idées reçues nées du réemploi des grilles de lecture des crises passées (11-Septembre, récession de 2008, crise des réfugiés de 2015...). " Élodie Maurot,
La Croix -
Ismaël et Isaac, ou la possibilité de la paix
Gérard Haddad
- Premier Parallèle
- 24 January 2019
- 9791094841860
Et si le plus grand exemple de fraternité heureuse nous était donné par Ismaël et Isaac, ceux-là mêmes dont les descendants, pris dans le conflit israélo-palestinien, se déchirent aujourd'hui? Le nouveau livre du psychanalyste Gérard Haddad.
La Bible regorge de fratricides. À telle enseigne que Gérard Haddad a pu qualifier, dans
Le Complexe de Caïn, son précédent livre, la rivalité fraternelle de " péché originel de la société humaine ", au même titre que le complexe d'dipe.
Mais le mal porte en lui son propre antidote. Cet antidote, c'est l'histoire d'Ismaël et Isaac, dont le père, Abraham, est à la fois considéré comme le père du peuple juif, un aïeul essentiel du christianisme et l'un des prophètes de l'islam. Tout est fait pour opposer les frères l'un à l'autre : Sarah, la mère d'Isaac, n'a-t-elle pas exclu de sa maison Agar, la jeune servante égyptienne avec laquelle son mari a eu Ismaël ? Pourtant, les deux frères vont réussir à coexister pacifiquement, sur le modèle du " bon voisinage ". C'est ainsi qu'ironiquement, le plus grand exemple de fraternité heureuse nous est donné par ceux-là mêmes dont les descendants, pris dans le conflit israélo-palestinien, se déchirent aujourd'hui.
Restituer le lien fondamental qui unit les enfants d'Abraham, s'opposer à toute exclusion qui rejouerait l'exclusion inaugurale celle de la prophétesse Agar voici la condition symbolique au retour d'un dialogue. Pour ce faire, il est à ses yeux nécessaire d'abandonner l'expression " civilisation judéo-chrétienne ", laquelle exclut les musulmans d'une histoire occidentale qui leur doit beaucoup, pour qualifier notre civilisation de " gréco-abrahamique ".
********
LA PRESSE EN PARLE" Un livre de santé publique, théologique et politique, qui donne à penser et à espérer. Des réflexions claire, sages et généreuses. " Marc-Alain Ouaknin, émission Talmudiques,
France Culture (diffusée le 28 octobre)
" Des pages salutaires. " Frédérick Casadesus,
Fréquence ProtestanteUn livre " contre les lectures binaires de la géopolitique " et pour " arrêter de réduire l'histoire des relations judéo-musulmanes aux 70 dernières années. " Akadem" Votre histoire explique ce livre. " sur
TV5 Monde, Gérard Haddad, né en Tunisie, explique la fracture qui le fait souffrir, celle entre juifs et musulmans
" Un livre précieux, à méditer, prêter, et prolonger en actes. " Blog
L'intervalle -
éloge de l'oubli ; la mémoire collective et ses pièges
David Rieff
- Premier Parallèle
- 15 February 2018
- 9791094841679
Tout le monde s'accorde aujourd'hui à dire qu'il est moral de se souvenir et immoral d'oublier. Or les choses ne sont pas si simples, comme nous le rappelle David Rieff, écrivain et journaliste américain. Ce spécialiste incontesté de l'humanitaire interroge la nécessité d'entretenir une mémoire collective autour des tragédies du passé. Il serait moral de se souvenir et immoral d'oublier - cet absolu éthique fait aujourd'hui consensus.
Et si c'était un leurre ? Car les choses ne sont pas si simples, comme le rappelle David Rieff. À la lumière de son expérience de reporter de guerre, en s'appuyant aussi sur la longue fréquentation des grandes pensées du souvenir (Yerushalmi, Ricoeur, Margalit, Todorov, etc.), il interroge la nécessité d'entretenir une mémoire collective autour des tragédies du passé.
Qu'il soit imposé par les vainqueurs ou par des victimes décidées à obtenir réparation, le souvenir collectif est toujours politique, la plupart du temps partial, intéressé et tout sauf irrécusable sur le plan historique. Il conduit bien trop souvent à la guerre plutôt qu'à la paix, au ressentiment plutôt qu'à la réconciliation, hypothéquant ainsi le difficile travail du pardon - comme en témoignent aujourd'hui maints endroits de la planète, des Balkans à l'Afrique en passant par le Moyen-Orient.
L'exercice de mémoire collective, plaide David Rieff, doit être considéré comme une option, non comme une obligation morale. Parfois, en effet, il est plus moral - sinon raisonnable - d'oublier. -
Comment sauver la démocratie dans un monde où l'autoritarisme ne cesse de gagner du terrain?
Des régimes autoritaires de plus en plus nombreux ; dans les sociétés démocratiques, une insatisfaction grandissante à l'égard de la politique ; et, dans la plus vieille démocratie du monde, un président jadis star de la téléréalité qui encourage ses partisans à prendre le Capitole d'assaut. La démocratie est en crise, cela ne fait pas de doute.
Or, il nous est d'autant plus difficile de la défendre que nous sommes incapables de la définir. Jan-Werner Müller nous invite ici à revenir à ses fondements : la liberté, l'égalité, mais aussi l'incertitude, à savoir la nécessité de préserver le caractère imprévisible de la vie politique en permettant l'émergence de nouveaux acteurs et de nouvelles idées.
Nous avons affaire à une double sécession, avance l'auteur dans ce livre illustré de nombreux exemples : sécession d'une partie des élites économiques et, en réponse, sécession de ceux pour qui les promesses démocratiques semblent démonétisées. Face à cette menace, il nous faut donner un nouveau souffle aux institutions intermédiaires - en particulier aux partis politiques et aux médias - et encourager la mobilisation citoyenne.
Rien ne nous autorise à nous montrer optimistes quant à l'avenir de la démocratie. Rien, cependant, ne nous interdit d'espérer et d'agir.
" Un bel essai, à la fois inquiet et confiant, sur la démocratie dans le monde. "
Le Monde des livres" Lucide sans être désespéré, ce nouvel essai se lit comme un vade-mecum contre la résignation et le àquoibonisme ambiant.
Usbek & Rica -
23 et demi ; les aventures d'une mère, de sa fille et d'un chromosome surnuméraire
Cristina Nehring
- Premier Parallèle
- 12 October 2017
- 9791094841600
Le récit parfois déjanté, toujours formidablement vivant, d'une vie avec un enfant trisomique, qu'on lit comme un roman et qui nous donne des ailes. " Les gens qui souffrent de trisomie 21 n'ont pas moins de gènes que les autres, ils en ont davantage. Alors que nous possédons 23 paires de chromosomes, les trisomiques en possèdent une demi-paire supplémentaire. Dans ce bonus accidentel se trouve la source de la brièveté de leurs vies et - peut-être - de leur plus grande capacité à aimer, à être heureux, à endurer, à se relever, à conquérir l'adversité, à saisir le moment présent. J'ai tout de suite compris que si je voulais survivre et m'épanouir parmi les nombreux obstacles qui s'érigeaient soudain devant moi, il me faudrait étudier soigneusement toutes ces qualités que ma fille me révélait. "
Cristina Nehring, essayiste américaine vivant à Paris, raconte, avec un rare sens du rythme et de la narration, neuf années d'aventures avec sa fille, Eurydice, atteinte de trisomie 21. De chaque aventure, elle tire une leçon de vie singulière : " Eurydice est bien plus apte au pardon que n'importe quel stoïque, bien plus adorable que Montaigne, Emerson ou Simone de Beauvoir. Et ce n'est pas avec de l'encre qu'elle écrit, chaque jour, ses leçons, mais avec le sang qui coule dans ses veines. "
Un témoignage parfois déjanté, toujours formidablement vivant, qu'on lit comme un roman et qui nous donne des ailes.
"Ce n'est pas un livre sur la trisomie. Une mère raconte comment sa fille a changé sa vie. (...) Editorialiste américaine et docteure en littérature installée en France, Cristina Nehring a la flamboyance inépuisable des femmes résolument affranchies. (...) Qu'est-ce que l'intelligence? Qu'est-ce qu'aimer et être aimé? Sans une once de niaiserie, chacun des 23 chapitres et demi fourmille d'aventures trépidantes et de leçons de vie." L'Express -
Une enquête dans la Porn Valley, coeur battant de l'industrie pornographique mondiale, menée tambour battant et toujours à hauteur d'homme.
San Fernando Valley. 40 degrés sous l'habitacle. L'atmosphère est moite. On y voit défiler des Motels, des Sarbucks et des stars du X. Bienvenue dans le coeur battant de l'industrie mondiale du porno. Ici, c'est l'autre Los Angeles, l'autre Hollywood ; l'autre côté des montagnes et de l'autoroute 101, l'envers du décor.
A l'heure où MindGeek, entreprise Goliath surpuissante née des nouvelles technologies, emporte toutes les lois sur son passage et promeut des pratiques d'une très grande violence, Phyllisha, ancienne actrice, cherche à créer un syndicat pour protéger les travailleurs du secteur. " Au départ, tu ne comprends pas bien dans quoi tu arrives. Puis une fois que t'y es, tu peux plus en sortir. " Mais à peine Laureen l'a-t-elle rencontrée que Phyllisha disparaît. Que s'est-il passé? Laureen part à sa recherche.
Porn Valley est le récit de cette quête -- d'une femme, de la compréhension des rouages d'un monde où les billets de dollars règnent en maître, de l'humanité de ceux que l'on saucissonne à l'écran. Un voyage à la rencontre des gens de pouvoir, glorieux et abîmés, sereins ou paumés qui font la capitale mondiale du porno -- hommes et femmes qu'on n'aura jamais aussi bien connus. Un road trip gonzo, mené tambour battant et toujours à hauteur d'homme, dans la lignée des Hell's Angels de Hunther Thomson. -
Tentons une expérience de pensée. Imaginons un monde où des robots nous tiendraient compagnie. Des machines aux traits humains, tour à tour souriantes et geignardes, qui nous accompagneraient au quotidien. Nous leur serions aussi attachés que nous le sommes à nos animaux domestiques. En vérité, ce monde est déjà en partie le nôtre. Ces robots d'un nouveau genre sont déjà dans les maisons de retraite, dans les écoles. Ils génèrent un attachement très puissant. Comment un tel lien peut-il se nouer ? Que dit-il de nous ? Quels risques prenons-nous en faisant confiance à ces logiciels incarnés, potentiellement espions ? Faut-il, pour se protéger d'eux, leur octroyer un statut juridique spécifique ?
-
Brahim et Salah Abdeslam le 13 novembre 2015 à Paris, Abdelkader et Mohamed Merah en 2012 à Toulouse, Djokhar et Tamerlan Tsarnaev en 2013 à Boston. La liste pourrait être allongée à l'envi :
les exemples de frères soudés par un projet d'attentat terroriste ne manquent pas. Des frères qui se vivent comme exclus de la société et se solidarisent dans le meurtre d'un frère imaginaire.
Après chaque explosion de violence terroriste, des voix s'élèvent : le remède à la barbarie se trouverait dans le sentiment fraternel qui doit unir tous les hommes. Mais la fraternité est-elle vraiment la solution ?
Travaillé par cette question brûlante, Gérard Haddad s'est replongé dans les textes fondateurs, bibliques et littéraires. Il y a vu l'évidence : bien plus que le complexe d'OEdipe, c'est le complexe de Caïn, cette rivalité fraternelle à l'origine des plus grandes tragédies, qui mène le monde.
Poursuivant la réflexion entamée avec Dans la main droite de Dieu, Le Complexe de Caïn permet de mieux comprendre le phénomène à l'oeuvre dans la barbarie contemporaine. -
Comment expliquer le phénomène du fanatisme? Psychanalyste et fin connaisseur des trois grandes religions du Livre, Gérard Haddad propose une lecture intime, à la fois anthropologique et psychologique, d'une folie collective. Edition revue et enrichie d'un livre fondamental, paru en 2015.
La première édition de cet ouvrage fut conçue et écrite avant les sanglants attentats qui endeuillèrent la France en 2015, à la suite d'un long séjour en Tunisie au moment de la révolution dite du jasmin.
Le projet était de réfléchir, sur un mode psychanalytique, à la question du fanatisme et à sa traduction fréquente en terrorisme.
L'ouvrage donna lieu à de nombreuses conférences. De Bruxelles à Tunis, de Rome à La Rochelle, de Strasbourg à Marseille, Périgueux et Grenoble, sans oublier Paris, le public réagit toujours avec intérêt, posant des questions, approfondissant certaines thèses. De ces interactions est né cette nouvelle édition, enrichie de ces échanges.
Les ajouts les plus importants concernent le rapport du fanatisme à la sexuation, la question de l'inconscient et du désir, celle de la dépression.
Cette théorie du fanatisme constitue la théorie psychanalytique la plus complète de ce phénomène psychosociologique qui ne cesse de ravager l'histoire humaine. Maladie chronique, c'est-à-dire, selon les catégories médicales, incurable, on peut, par certains traitements, en calmer la virulence. Mais, telle la braise sous la cendre, lorsque les conditions s'y prêtent, lorsque le corps (social) s'affaiblit, elle retrouve sa fièvre et sa vigueur. Le combat contre ce mal ne saurait donc connaître de trêve. Mais il sera d'autant plus efficace que l'on appréhendera avec précision sa nature et sa structure. Telle est l'ambition de cet ouvrage. -
Le pire n'est pas certain
Raphael Catherine Larrere, Raphaël Larrère
- Premier Parallèle
- 10 September 2020
- 9782850610431
Un essai incisif et solide qui montre les limites des théories de l'effondrement, d'un point de vue scientifique et éthique.
La chose est entendue : nous ne vivons plus dans un système climatique stable, la biodiversité s'érode, les océans s'acidifient, le monde devient chaque jour plus toxique. En entrant dans l'ère de l'Anthropocène, nous avons perdu le contrôle de notre monde, qui menace de s'effondrer tel un jeu de dominos.
La science de l'effondrement, ou collapsologie, affirme que la catastrophe est inévitable, et que nous n'avons pas d'autre alternative que celle de nous y préparer. Le monde se referme sur nous comme un destin : il nous faut accepter la chute, que l'on s'en désespère ou que l'on y trouve une jouissance coupable.
Autrement dit, " il n'y a pas d'alternative " - comme le disait en son temps Margaret Thatcher, papesse des politiques libérales.
Or il y a une alternative - il y en a même de très nombreuses, car ailleurs, la catastrophe est déjà arrivée et a déjà donné naissance à des mobilisations politiques et écologiques, à de nouveaux systèmes de solidarité et de nouvelles manières de produire. Le catastrophisme, cette construction qui touche les classes moyennes occidentales, c'est un " récit du Tout ", un récit dépolitisé qui nous encourage à nous prendre en charge de manière privée, par l'entraide. Or s'il y a une chose que nous a montré la crise du Coronavirus, c'est que nous avons besoin d'État. Pour éviter la catastrophe - car elle est évitable - il faut politiser l'écologie, rompre avec un discours global et voir ainsi se rouvrir les possibilités d'action, dans leur pluralité.
" Un très grand livre. " C Politique,
France 5" Un plaidoyer pour l'action politique " Thomas Snegaroff,
France Info" Gageons que ce livre fera débat, mais la démonstration est convaincante. "
La Croix l'Hebdo" Les deux auteurs démontent la mécanique des théoriciens de l'effondrement, leurs approximations. Et tissent donc un lien entre le récit effondriste et celui du progrès, le second étant présenté comme le négatif du premier. " Hervé Gardette,
France Culture" Le livre permet de prendre des distances avec un unanimisme dangereux et de se rapprocher de la complexité du monde. Le débat démocratique et l'urgence écologique y trouveront, tous les deux, leur compte. "
La Vie" À l'heure où les collapsologues bénéficient d'une importante couverture médiatique (et où leurs ouvrages se vendent comme des petits pains), la thèse développée par Catherine et Raphaël Larrère risque de ne pas leur attirer que des louanges. La philosophe de l'environnement et l'ingénieur agronome et sociologue ne sont pourtant pas dans la posture, ni dans la dénonciation facile d'un succès public, mais plutôt dans un rôle inattendu de lanceurs d'alerte : pour remettre l'écologie politique sur le chemin de l'action, il est grand temps, nous disent-ils, de se détourner des effondristes velléitaires et de remettre les mains dans la terre. "
Usbek et Rica" En 200 pages, la philosophe et le sociologue dénoncent la collapsologie - soit l'étude transdisciplinaire de l'effondrement de notre civilisation industrielle - comme un mouvement qui tend à dépolitiser l'écologie et à se renfermer dans l'inaction. "
Les Inrocks" Dans leur essai,
Le pire n'est pas certain, Raphaël et Catherine Larrère s'élèvent contre un fatalisme qui empêche de penser et d'agir. "
L'Humanité" Un ouvrage subtil et tranchant ; à lire et à méditer d'urgence en ces temps troublés ! "
Écologie et politique" Une réhabilitation de la politique contre le défaitisme ambiant. "
Philosophie Magazine" Les deux chercheurs, spécialistes de l'environnement, prennent à rebours les récits sur l'effondrement qui ont gagné le débat public. "
Libération" À contre-sens de l'agenda médiatique dominé par les théories de l'effondrement, Catherine et Raphael Larrère publient un essai tout en nuance. Dans
Le pire n'est pas certain. Essai sur l'aveuglement catastrophiste, ils insistent sur la diversité des situations possibles face aux catastrophes climatiques. "
L'ADN" Ce que dénoncent Raphaël et Catherine Larrère n'est pas la mesure ou la verbalisation des dégradations environnementales en cours, mais plutôt le fatalisme résigné qui tend à les accompagner. "
Le Mag du ciné" Si vous voulez mieux comprendre notre monde, et ce qu'on peut ou doit faire pour le rendre meilleur, lisez ce livre... "
Humanité et biodiversité