Écosociété
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Du Québec à l'Afrique subsaharienne, en passant par les Antilles, la France et la Belgique, Fabrice Nguena est allé à la rencontre de 25 personnes AfroQueer engagées dans leur milieu, afin de déconstruire les préjugés dont elles font encore l'objet. Sa motivation ? Rendre audible la voix de personnes Noires et LGBTQI+ qui subissent encore des discriminations et des agressions, allant parfois même jusqu'au meurtre, du fait de leur identité sexuelle et de leur minorité de genre, en particulier au sein même des communautés Noires. Il est temps que les jeunes AfroQueer puissent enfin se reconnaître dans des modèles qui leur ressemblent.
Les exemples sont diversifiés et positifs: Jérémy Clamy-Edroux (joueur professionnel de rugby), Solange Musanganya (militante AfroQueer), Louis-Georges Tin (homme politique et écrivain), Emma Onekekou (communicatrice et écrivaine)... Magnifiquement illustrés par Dimani Mathieu Cassendo, ces 25 portraits issus des entretiens menés par l'auteur sont à la fois uniques, comme chacune des trajectoires de vie qu'ils racontent, et bouleversants d'humanité. S'ils relatent parfois des parcours marqués par la peur, le rejet, l'humiliation et la violence, ils témoignent aussi du courage, de la résilience, de la solidarité et de l'amour des personnes AfroQueer qui ont accepté d'y prêter leur voix. «Il est impératif que nous fassions ce que les générations précédentes n'ont pas pu faire, certainement parce qu'elles étaient trop occupées à essayer de survivre; nous devons écrire nous-mêmes nos vécus, nos luttes et nos victoires, sans attendre que d'autres le fassent à notre place», écrit Fabrice Nguena.
Dédié à la mémoire de toutes les personnes assassinées dans le monde à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, ce livre est une cartographie de ce devenir. -
Défendre le logement : nos foyers, leurs profits
Pierre Marcuse, David Madden
- Écosociété
- 4 June 2024
- 9782897199791
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la crise du logement n'est pas causée par le manque d'unités locatives, des taux d'intérêts élevés ou une conjoncture économique défavorable. C'est l'état normal du marché immobilier en régime capitaliste. Telle est l'idée que défendent l'urbaniste Peter Marcuse et le sociologue David Madden, dans cet ouvrage essentiel qui met en évidence le conflit entre le logement en tant que foyer et l'immobilier à but lucratif.
Défendre le logement met le doigt sur les processus de marchandisation du logement qui, au cours des dernières années, ont atteint des sommets inégalés, notamment avec l'essor des plateformes comme Airbnb et l'utilisation de l'immobilier comme instrument d'accumulation financière. Une situation qui ne fait que creuser davantage les inégalités dans la ville : quand le profit prend le pas sur le droit de se loger, les loyers augmentent et leur qualité diminue, et les communautés sont confrontées à la violence des déplacements et de la gentrification. Or, le logement est un droit fondamental et ne devrait pas être considéré comme un bien marchand.
Essai incontournable pour comprendre les causes et conséquences du problème du logement, il fait aussi le point sur les solutions progressistes et montre combien cet enjeu ne peut être résolu par des changements réglementaires mineurs. La crise du logement a des racines politiques et économiques profondes et nécessite une réponse radicale de réappropriation des espaces. Le logement est politique. -
Est-ce qu'il suffit de travailler moins pour retrouver l'équilibre entre les différentes facettes de nos vies surchargées? La réduction du temps de travail est une revendication de longue date pour améliorer notre qualité de vie. En passant moins de temps au travail, nous pourrions enfin reprendre notre souffle et consacrer plus de temps à nos relations sociales, aux tâches domestiques ou encore pour s'engager dans la communauté. Mais est-ce que notre travail nous comble et contribue au bien commun? Julia Posca interroge notre rapport au travail, explore sa nature et envisage les voies à emprunter pour lui redonner un sens. À la dystopie dans laquelle nous nous enfonçons toujours un peu plus, nous pourrions opposer l'utopie du travail «démarchandisé, démocratisé et dépollué». Une invitation à revoir l'organisation du travail pour qu'il réponde d'abord aux besoins les plus «authentiques»: assurer à tous et toutes une existence digne, entretenir des relations riches, léguer une vie bonne aux futures générations.
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Le génocide des Amériques ; résistance et survivance des peuples autochtones
Marcel Grondin, Moema Viezzer
- Écosociété
- 4 October 2022
- 9782897198008
Combien de gens savent que le plus grand génocide de l'histoire de l'humanité a été perpétré contre les peuples autochtones des Amériques? On estime en effet que, dans la foulée de la conquête du Nouveau Monde, 90 à 95% de la population originaire du continent, soit quelque 70 millions de personnes, a été éliminée en raison des guerres, du pillage, de l'asservissement et des maladies introduites par les colons européens.
Avec Le génocide des Amériques, Moema Viezzer et Marcel Grondin cherchent à montrer comment une telle hécatombe a pu se produire. Cinq grands espaces - Caraïbes, Mexique, Andes, Brésil et États-Unis - sont passés en revue, auxquels s'ajoute un chapitre inédit sur le cas canadien, signé Pierrot Ross-Tremblay et Nawel Hamidi.
Si ce livre offre un panorama du génocide des peuples premiers des Amériques, il fait aussi le récit de leur résistance et de leur lutte pour survivre jusqu'à aujourd'hui. Car les blessures liées à la colonisation européenne ne sont pas seulement chose du passé: de nombreux peuples indigènes, dépossédés de leurs territoires et de leurs biens, se battent encore pour faire respecter leurs droits humains les plus élémentaires. Pour que la vérité et la réconciliation ne soient pas que des mots creux, il est temps de décoloniser l'histoire des Amériques. -
La chèvre et le chou : débat entre un artisan fermier et un militant végane
Dominic Lamontagne, Jean-François Dubé
- Écosociété
- 1 November 2022
- 9782897198237
Dans le coin gauche, un artisan fermier. Dans le coin droit, un militant végane. Entre les deux, mille et une questions âprement débattues. Comment évaluer les conséquences de nos choix alimentaires sur les écosystèmes, sur les animaux, sur les humains? Est-il moral d'exploiter (pour leurs oeufs, leur lait ou leur force de travail) et de tuer (pour leur chair, leur peau ou leur fourrure) des êtres dotés de sentience, cette capacité à ressentir, à percevoir et à être conscient? Adopter un régime alimentaire végane permet-il d'être en bonne santé et de sauver la planète? Quel type d'agriculture est le plus susceptible de maintenir l'équilibre de la Terre? Que disent la science et la philosophie sur ces sujets?
Très critique de l'industrie agroalimentaire, mais aussi très perplexe devant les actions posées par les militants de la cause animale, Dominic Lamontagne a voulu engager un dialogue avec un militant végane afin d'approfondir les enjeux liés à l'alimentation et à l'avenir de notre agriculture. Sous forme d'échange épistolaire, il croise le fer avec Jean-François Dubé sur l'antispécisme et le véganisme autour de trois grands thèmes: l'éthique, la santé et l'environnement. Mais entre la paysannerie «omnicole» que défend Dominic et le véganisme éthique promu par Jean-François, les points de vue semblent irréconciliables. Si le repas entre les deux comparses est impossible, le débat, lui, est bien substantiel et il ne manque pas de mordant! -
L'emballement du monde : énergie et domination dans l'histoire des sociétés humaines
Victor Court
- Écosociété
- 10 November 2022
- 9782897198299
De notre alimentation à nos logements en passant par nos déplacements, l'énergie traverse l'ensemble des activités humaines. Or, l'utilisation que nous en faisons engendre aujourd'hui des répercussions inédites sur la biogéosphère. À un point tel que nous aurions même changé d'époque géologique pour entrer dans l'Anthropocène, c'est-à-dire dans l'«époque de l'humain». Pour comprendre comment nous en sommes arrivés à perturber à ce point le fonctionnement du système Terre, Victor Court propose une ambitieuse synthèse historique de l'impact de l'exploitation des ressources énergétiques sur les sociétés et leur environnement. Une histoire mondiale des sociétés humaines par le prisme de l'énergie, du Paléolithique à nos jours.
Des chasseurs-cueilleurs aux extracteurs contemporains en passant par les moissonneurs de l'Antiquité et du Moyen Âge, l'énergie a transformé les modes d'organisation sociale mais aussi les rapports de domination: des humains sur la nature, d'une part, et de certains humains sur leurs semblables, d'autre part. L'auteur remonte aux sources des changements qu'a connus l'humanité au fil de son évolution, montrant les ruptures provoquées par l'exploitation successive du soleil, du vent, de l'eau et des énergies fossiles. Il nous apprend entre autres comment nos ancêtres sont devenus bipèdes, quelle importance ont eu la domestication du feu et le pistage dans notre développement, quelles conditions ont été nécessaires à l'émergence de l'agriculture, quand et comment l'État est apparu, et enfin pourquoi la révolution industrielle est survenue et comment appréhender l'accélération fulgurante des sociétés humaines depuis.
L'emballement du monde pose ultimement la question du devenir de l'aventure humaine: celui d'un salut par le progrès technique ou celui d'un effondrement global. Et si, en raison de la finitude des ressources et du désastre écologique en cours, la voie à prendre était plutôt celle de la sobriété? -
La vraie vie est ici ; voyager encore ?
Rodolphe Christin
- Écosociété
- Polémos
- 5 March 2020
- 9782897195601
Considérant les ravages du tourisme et les effets délétères de son industrie, il est généralement de bon ton d’opposer à la figure du touriste celle du voyageur, dont les intentions seraient nobles et les agissements respectueux des populations et des environnements. Or, est-il encore possible de concevoir le voyage comme mode d’être au monde et comme moyen d’aller à sa rencontre? Et d’où nous vient ce «besoin» de voyager? C’est à partir de ces questions d’ordre philosophique que Rodolphe Christin nous invite à penser le voyage, lui pour qui cette notion doit avant tout constituer «un acte de l’esprit, une expérience particulière de la pensée et du corps. Autrement dit, une certaine expérience du monde que les infrastructures touristiques mettent à mal et qu’il conviendrait cependant de sauver».
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Le deuxième corps : femmes au travail, de la honte à la solidarité
Karen Messing
- Écosociété
- 6 October 2021
- 9782897197452
Sur le marché du travail, les femmes sont encore trop souvent considérées comme le «deuxième sexe»: leur corps, leurs tâches, leur rôle social sont relégués au second plan. Blagues sexistes et avances déplacées, outils inappropriés et maladies professionnelles: que pouvons-nous faire pour améliorer la condition des travailleuses? Comment réconcilier la lutte pour l'égalité et la protection de la santé des femmes? Comment nous libérer du jugement sur notre corps?
Ergonome et généticienne de notoriété internationale, Karen Messing s'intéresse depuis longtemps à la façon dont les différences biologiques entre les femmes et les hommes sont prises en considération dans les milieux de travail. Qu'est-ce qu'un travail «égal»? Pourquoi le salaire des femmes est-il inférieur à celui des hommes? Est-ce en raison de l'effort physique demandé? Pourquoi les outils de travail ne sont pas adaptés à la diversité des corps humains? Dans Le deuxième corps, elle conjugue à merveille rigueur scientifique et convictions féministes pour rendre compte de ses recherches sur le terrain auprès de techniciennes en télécommunications, travailleuses de la santé, caissières d'épicerie ou encore de camionneuses, mécaniciennes et soudeuses.
Riche de son bagage scientifique et de sa longue expérience auprès des syndicats, Karen Messing livre au passage des réflexions très actuelles sur le sexe biologique et l'identité de genre, en résonance avec celles de Simone de Beauvoir. «Nous devons mettre tout en oeuvre pour nous libérer de la honte qui porte sur notre corps et ses "différences" et attirer l'attention sur les risques liés à notre travail. Et, surtout, il faut trouver des façons de nous protéger mutuellement et de nous entraider dans notre lutte pour un milieu de travail mieux adapté à notre corps et à notre vie.» -
Migrations ; grandeur et misère de la vie en mouvement
Sonia Shah
- Écosociété
- 18 October 2022
- 9782897198138
L'humain ne s'est jamais autant déplacé. La guerre, la pauvreté et les catastrophes naturelles poussent chaque année des millions de personnes sur les routes. Et dans le monde animal, l'exode a déjà commencé en réponse au réchauffement planétaire. Pour la journaliste scientifique Sonia Shah, il est temps de reconnaître le rôle central des migrations dans l'histoire de la vie sur Terre, car le mouvement a toujours été le meilleur moyen d'assurer la survie collective des espèces.
Or, la migration a mauvaise presse: les États se dotent de politiques antimigrants et érigent des murs barbelés au nom de la sécurité nationale. En biologie, les espèces animales ou végétales exogènes sont considérées comme «envahissantes». Pour déconstruire ces perceptions tenaces, Sonia Shah a suivi les migrants dans leurs périples, de l'île de Lesbos à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, et plongé dans une fascinante recherche documentaire. Elle retrace les déplacements spectaculaires dans le règne animal - comme ceux du célèbre papillon monarque - et explique comment nos ancêtres ont peuplé les coins les plus isolés de la planète, des plateaux tibétains aux îles reculées du Pacifique.
Inscrit aussi bien dans les organismes humains que chez les espèces sauvages, l'instinct migratoire serait en fait un vecteur important de diversité biologique et une réponse adaptative aux changements environnementaux. Dans un contexte de montée du racisme et de la xénophobie, Sonia Shah renverse notre regard sur les migrations pour en dévoiler toute la richesse et la beauté. Un voyage captivant. -
Débrancher la 5G ? enquête sur une technologie imposée
Collectif
- Écosociété
- Polémos
- 7 April 2022
- 9782897197674
Rarement une nouvelle technologie aura soulevé autant de passions, avant même son implantation, que le développement de la téléphonie mobile de cinquième génération, dite 5G. Suscitant les pires craintes sur les plans sanitaire et écologique ou en matière de sécurité et de surveillance pour les uns, elle constitue pour les autres une véritable révolution ouvrant tout un monde de possibilités. Comment faire la part des choses? C'est là l'exercice auquel s'est prêté le collectif Atécopol, pour qui la 5G est d'abord et avant tout un cas d'école de la course en avant technologique et de l'obsolescence programmée. En montrant les limites d'une approche strictement technocratique pour évaluer cette technologie imposée, le collectif nous rappelle que le débat entourant la 5G soulève l'enjeu de la nécessaire appropriation démocratique des choix technologiques. La question de la technique est d'abord une question politique.
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Désobéir et grandir ; vers une société de décroissance
Paul Ariès
- Écosociété
- Polémos
- 12 September 2017
- 9782897193508
Et si nous désobéissions, si nous cessions d'être de sages consommateurs? Paul Ariès nous invite à suivre les réflexions des objecteurs de croissance, de l'alimentation à la désobéissance civile, en passant par la publicité, le rationnement et la gratuité. Quand 20% des humains s'approprient 86% des ressources disponibles sur Terre, parler de décroissance devient une nécessité. Égratignant à la fois spéculateurs environnementaux et vendeurs de développement durable, il appelle à la «croissance» de l'imaginaire et des liens sociaux, pour s'offrir collectivement une vie plus libre, plus signifiante et, finalement, plus humaine. Il revient sur 10 ans de combats de la décroissance qu'il aime décrire comme un «chemin de crête», dont pourraient découler le pire et le meilleur.
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Après le capitalisme ; essai d'écologie politique
Pierre Madelin
- Écosociété
- Polémos
- 17 January 2017
- 9782897192952
Comment s'émanciper de cette servitude volontaire où consommation et capitalisme riment avec destruction des conditions de vie sur Terre? Aller au supermarché en voiture, changer de iPhone tous les six mois, passer trois heures par jour devant un écran, cela fait pourtant partie du quotidien de la plupart de nos contemporains. Or, sans une véritable transition écologique, nous assisterons inévitablement à une série d'effondrements systémiques. Pour rompre avec l'imaginaire de domination rationnelle du monde hérité de la science et de la philosophie modernes, Pierre Madelin explore les possibilités révolutionnaires du présent en convoquant l'écologie politique libertaire. Si le capitalisme est l'ennemi à abattre, un changement de paradigme, qui concerne autant le climat, l'énergie, la démographie, la question animale que l'organisation politique des sociétés, est en marche. Avec une lucidité
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Les souffrances invisibles ; pour une science du travail à l'écoute des gens
Karen Messing
- Écosociété
- 13 September 2016
- 9782897192747
Karen Messing a consacré sa vie à la santé des travailleurs et des travailleuses et à «l'invisible qui fait mal». À travers le récit de son parcours professionnel, d'abord de généticienne puis d'ergonome, l'auteure démontre comment certains environnements de travail rendent les gens malades, en particulier les femmes. Des ouvriers d'usine exposés à des poussières radioactives aux préposées au nettoyage, en passant par les caissières, les serveuses ou les enseignantes, elle s'est employée à porter leur voix dans les cercles scientifiques.
L'écart entre la réalité des scientifiques et celle des travailleurs et travailleuses de statut social inférieur est d'ailleurs à l'origine de graves problèmes de santé qui sont généralement ignorés, soutient l'auteure. Pour combler ce «fossé empathique» qui empêche les scientifiques d'orienter correctement leurs recherches, il est primordial d'écouter attentivement les travailleurs et travailleuses parler de leurs difficultés et de tenir compte de leur expertise. Karen Messing plaide également en faveur d'une pratique scientifique davantage interdisciplinaire.
Lier l'intime au politique, voilà le vaste défi auquel nous invite Karen Messing dans cet essai très personnel qui devrait interpeller autant les employeurs et les scientifiques que les syndicats et le grand public.
«Les souffrances invisibles est un ouvrage important qui nous informe sur combien mal informés et mal avisés nous sommes en regard des problèmes de stress et de pollution vécus par les masses laborieuses, auxquels on pourrait remédier si on les prenait au sérieux et si on se donnait la peine d'écouter ce qu'en disent eux-mêmes les travailleurs et travailleuses.
- David Suzuki, environnementaliste et généticien -
À nous la ville ! traité de municipalisme
Jonathan Durand Folco
- Écosociété
- 21 March 2017
- 9782897193225
Les villes peuvent-elles changer le monde ? Considérées comme les espaces où se joueront en grande partie les luttes politiques du XXIe siècle, les villes tardent pourtant à susciter l'attention qu'elles méritent dans les cercles progressistes. Pour Jonathan Durand Folco, la gauche doit urgemment investir cet espace politique qui est au centre des enjeux sociaux, économiques et écologiques du XXIe siècle et qui possède un potentiel de transformation inédit.
Prenant appui sur de solides bases théoriques, nourri des expériences d'ici et d'ailleurs, l'auteur expose les contours d'une nouvelle stratégie politique : le municipalisme. Il montre que la ville est au coeur des contradictions du capitalisme avancé, qu'une tension de plus en plus forte s'exprime entre le développement de la « ville néolibérale » et les revendications du « droit à la ville », et que la question écologique, la spéculation immobilière et la défense des communs sont au centre des mobilisations citoyennes.
Cherchant à dépasser le clivage ville/région et à surmonter les écueils posés par les stratégies de transformation sociale « par le haut » ou « par le bas », Jonathan Durand Folco donne des pistes pour s'organiser et passer à l'action. Comment penser le front municipal ? Comment articuler les échelles locale, nationale et internationale dans la perspective d'une République sociale vue comme Commune des communes ? À quels problèmes organisationnels faisons-nous face ? Cela passerait-il par la création d'un Réseau d'action municipale ? Et selon quelles valeurs et quels principes organisationnels ? Autant de questions auxquelles tente de répondre l'auteur pour réhabiliter la municipalité comme espace politique et vecteur de transformation sociale. -
Le langage des sans-voix ; les bienfaits du militantisme pour la démocratie
Stephen D' Arcy
- Écosociété
- 22 March 2016
- 9782897192440
«Ce qu'il faut comprendre», insista un jour Martin Luther King, «c'est qu'une émeute est le langage des sans-voix». Le recours à l'émeute, suggérait-il, est rarement un signe d'irrationalité ou d'un comportement de foule. Il est plus souvent le fait de gens marginalisés qui cherchent à faire entendre leur voix. Et si, en certaines occasions, ces excès de «violence» n'étaient pas condamnables, mais au contraire légitimes, voire admirables, puisqu'elles rendraient les revendications de ceux et celles qui sont opprimé.e.s impossibles à ignorer?
C'est la question qui traverse cet essai éclairant de Stephen D'Arcy. La dernière décennie a été marquée par de nombreux mouvements de contestation à travers le monde, du mouvement Occupy au Printemps arabe, en passant par les grandes manifestations du Printemps québécois. Ces «éruptions» de résistance illustrent parfaitement l'apport essentiel du militantisme pour la démocratie, car elles ont permis à une nouvelle génération privée de perspectives d'avenir de se faire entendre. Sur la base d'un «modèle démocratique» qu'il a établi pour déterminer la légitimité d'une pratique militante, D'Arcy démontre, à travers moult exemples, qu'il vaut mieux orienter les discussions sur les tactiques et stratégies militantes en fonction de leur nature démocratique plutôt que condamner la violence de façon aveugle et systématique.
À la fois analyse des aspects éthiques et politiques de l'action militante et examen de l'histoire de la résistance citoyenne, "Le langage des sans-voix" soutient avec force l'idée que la pratique militante ne constitue pas un danger pour la démocratie. Bien au contraire, le militantisme apparaît clairement comme un remède légitime à l'intransigeance des élites et comme un contrepoids aux systèmes de pouvoir qui ignorent les revendications populaires et musellent toute voix dissidente. -
Pandémie ; traquer les épidémies, du choléra aux coronavirus
Sonia Shah
- Écosociété
- 13 October 2020
- 9782897196479
C’était un consensus scientifique avant même l’apparition de la COVID-19: 90% des épidémiologistes avaient prédit qu’un virus ou une bactérie causerait une pandémie planétaire. Avec l’éclosion de plus de 300 maladies infectieuses ces dernières décennies, la prévision paraît logique. Mais d’où viennent les coronavirus, les maladies comme Ebola, le paludisme ou le choléra, une des plus mortelles de l’histoire? Et si la santé mondiale dépendait de l’équilibre écologique mis à mal par des siècles de développement industriel? Des bidonvilles de New York au XIXe siècle aux marchés d’animaux sauvages en Chine, en passant par Port-au-Prince et les forêts centrafricaines, la journaliste Sonia Shah est partie sur les traces des épidémies dans cet essai digne d’un polar scientifique. Véritable voyage dans le corps, le temps et l’espace, Pandémie démontre avec brio le lien entre épidémie et écologie, mais aussi entre maladies infectieuses et conditions de vie des populations. De quoi regarder d’un autre œil la défense de la biodiversité et de la justice sociale. Les pages qui suivent racontent l’histoire des pandémies à travers le prisme de l’action humaine. C’est une histoire où l’avenir des pandémies, tout comme leur passé, est mêlé au nôtre. Nous le tenons entre nos mains. — Sonia Shah
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La révolution culturelle du capital
Maxime Ouellet
- Écosociété
- Théorie
- 27 September 2016
- 9782897192921
Titre du roman dystopique de George Orwell, 1984 constitue une année charnière, tant d'un point de vue factuel que symbolique, dans les mutations du capitalisme: on assiste aux premières déréglementations du secteur des télécommunications aux Etats-Unis qui marquent le passage à une «société globale de l'information», caractérisée par un capitalisme cybernétique. Cette même année, Apple lance son tout premier ordinateur Macintosh sous le slogan: «Il était temps qu'un capitaliste fasse une révolution.»
Décryptant ces mutations, Maxime Ouellet démontre qu'à l'ère des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC), le capital instaure une révolution culturelle permanente. D'un monde encore régulé normativement par la culture et se reproduisant au moyen d'institutions politiques, la globalisation capitaliste marque le passage à une nouvelle ère où la communication cybernétique s'érige en tant qu'instance suprême de régulation de la pratique sociale où toutes les normes et valeurs sont remplacées par la seule loi de la valeur marchande. Une véritable révolution culturelle est ainsi en voie de réaliser le fantasme de tous les régimes totalitaires antérieurs, soit la production d'un «Homme nouveau».
Or, la théorie critique actuelle peine à saisir les réelles implications de ces nouvelles dynamiques capitalistes. Selon l'auteur, les discours tant technophiles que technophobes portant sur les TIC doivent être dialectisés afin de ne plus faire l'impasse sur la nature profonde de ces transformations, qui relèvent en fait de l'économie politique. Autrement dit, il faut chercher à concilier critique de l'économie politique et critique de la culture, et remettre les abstractions réelles (marchandise, valeur, capital, travail) au coeur de toute critique du capitalisme. En ce sens, La révolution culturelle du capital aide à penser les conditions nécessaires à l'élaboration d'un après-capitalisme. -
Kuei, je te salue ; conversation sur le racisme
Deni Ellis Bechard, Natacha Kanape Fontaine
- Écosociété
- Parcours
- 3 May 2016
- 9782897192532
Kuei, je te salue est la rencontre littéraire et politique de la poète Innu Natasha Kanapé Fontaine et du romancier québéco-américain Deni Ellis Béchard, qui ont décidé d'entamer une conversation sans tabou sur le racisme entre Autochtones et Allochtones.
Idle No More, Commission de vérité et réconciliation, enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées... Comment cohabiter si notre histoire commune est empreinte de honte, de blessures et de colère? Comment contrer cette méconnaissance de l'autre qui aboutit au mépris? Comment faire réaliser aux Blancs le privilège invisible de la domination historique? Comment guérir les Autochtones des stigmates du génocide culturel?
Pour ouvrir le dialogue et amorcer la nécessaire réconciliation entre nos peuples, Natasha et Deni reviennent sur leur trajectoire personnelle et tentent de débusquer les mots et les comportements qui empruntent encore trop souvent les chemins du racisme. Dans cet échange épistolaire au souffle poétique, Natasha raconte sa découverte des pensionnats autochtones, son obsession pour la crise d'Oka, la vie sur la réserve de Pessamit ; Deni parle du racisme ordinaire de son père, de la ségrégation envers les Afro-Américains, de son identité de Québécois aux États-Unis. Chaque lettre est un «rendez-vous de la parole qui s'ouvre».
En croisant leurs mots avec franchise, ces deux grands écrivain.e.s nous offrent un livre humaniste et universel sur le rapport à l'autre et le respect de la différence. -
Kuei, je te salue : conversation sur le racisme
Natasha Kanapé Fontaine, Deni Béchard
- Écosociété
- Parcours
- 12 January 2021
- 9782897196981
En 2016, la poète Innu Natasha Kanapé Fontaine et le romancier québéco-américain Deni Ellis Béchard entamaient une conversation sans tabou sur le racisme entre Autochtones et Allochtones. Comment cohabiter si notre histoire commune est empreinte de honte, de blessures et de colère? Comment faire réaliser aux Blancs le privilège invisible de la domination historique? Comment guérir les Autochtones des stigmates du génocide culturel ? Ces questions traversent leurs échanges: Natasha raconte sa découverte des pensionnats autochtones, son obsession pour la crise d'Oka, la vie dans la communauté de Pessamit; Deni parle du racisme ordinaire de son père, de la ségrégation envers les Afro-Américains, de son identité de Québécois aux États-Unis.
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Lettre aux écolos impatients et à ceux qui trouvent qu'ils exagèrent
Hugo Séguin
- Écosociété
- Polémos
- 5 April 2022
- 9782897197865
Pour Hugo Séguin, le mouvement environnemental a perdu ses repères. Devant l'urgence climatique, plusieurs s'accrochent a des solutions qui livrent trop peu, trop tard, alors que d'autres délaissent les instances de décision et se replient sur eux-mêmes. En montrant combien plusieurs idées radicales d'hier nous apparaissent tout à fait banales aujourd'hui, l'auteur identifie les mécanismes qui étouffent leur diffusion en tant qu'innovations bénéfiques. Se définissant comme un environnementaliste plutôt conservateur, il lance un appel au rapprochement entre environnementalistes réformateurs, qu'il invite à s'ouvrir aux idées nouvelles, et radicaux, à qui il propose le beau risque de réinvestir les structures de pouvoir. Prônant un renforcement du dialogue social, il interpelle finalement décideurs et influenceurs à s'ouvrir aux porteurs de solutions innovantes qui frappent aujourd'hui à leurs portes. Nous ne pourrons confronter la crise environnementale, nous dit-il, que si nous facilitons collectivement la diffusion et l'adoption d'une toute nouvelle génération d'idées radicales.