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Phebus
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Quand l'Empereur était un Dieu
Julie Otsuka
- Phebus
- D'aujourd'hui Etranger
- 31 January 2004
- 9782859409630
Le sujet de ce roman, déjà, ne laisse pas de surprendre - mal informés que nous sommes : les camps de concentration aménagés (fort discrètement) en territoire américain pendant la Seconde Guerre mondiale.
à l'usage des citoyens d'origine japonaise. Si Julie Otsuka a choisi la fiction, elle avoue volontiers que l'histoire qu'elle raconte évoque de très près celle de ses grands-parents, paisibles Californiens qui n'avaient aucune raison de cacher leur ascendance japonaise, arrêtés et déportés par le F. B. I. en décembre 1941, au lendemain de l'attaque de Pearl Harbor, et qui furent maintenus derrière les barbelés, dans des conditions inimaginables, jusqu'à l'été de 1945.
Rien que pour ce qu'il raconte, et que l'on sait si peu, le livre de Julie Otsuka vaudrait d'être lu. Mais le miracle est ailleurs. Le miracle, c'est qu'il nous rend témoins de cette histoire en usant de mots qu'on n'attend pas, dans un style si nu, glacé presque, si violemment débarrassé de toute émotion, de toute protestation, que le peu qu'il livre est insoutenable. Insoutenable de sérénité, on voudrait dire de poésie si le mot n'avait l'air ici à ce point incongru.
Julie Otsuka n'en est qu'à ses débuts, certes. Mais c'est un écrivain-né qui parle ici - ce que la critique anglo-saxonne unanime n'a pas manqué de noter.
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Tiens-toi bien !, récit littéraire à caractère intime, raconte une vie de femme artiste, libre et irrévérencieuse. Sally Mann a lutté contre la censure du puritanisme américain des Trente Glorieuses et a célébré la liberté d'expression. Depuis le succès de la rétrospective Sally Mann au Musée du Jeu de Paume, on connaissait la photographe, on découvre l'écrivaine.
Ce texte autobiographique richement illustré par les photos de l'artiste et des archives personnelles inédites, célèbre, entre autres, les thèmes de l'éco-féminisme, du nature-writing, de la famille et de l'enfance en liberté. On découvrira une existence inspirante racontée par une plume sensible, littéraire et narrative. On pense à Just Kids de Patti Smith (verbatim en bande du livre), aux récits de Joan Didion. Véritable best-seller aux États-Unis avec plus de 100 000 exemplaires vendus, Tiens-toi bien ! est le premier livre de texte traduit en France de cette artiste protéiforme d'exception.
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George Neethling, la trentaine, retourne en Afrique du Sud, pays qu'il avait quitté enfant. Sa mère vient de mourir. Il quitte la Suisse, où il réside, afin de vendre Rietvlei, la propriété où sa mère est née. Rietvlei se trouve loin de toute ville. Neethling sera hébergé par un couple de fermiers, les Hattingh et leurs enfants ( trois garçons : Johannes, Hendrik et Paul, et une fille : Clara ). Pendant quelques jours Neethling va vivre à leur rythme, les écoutant évoquer sa mère, le passé, l'histoire de l'Afrique du Sud, mais aussi exprimer la terreur que leur inspirent les sempiternelles rondes des militaires, tous des pilleurs et des assassins. Nous sommes encore au temps de l'Apartheid. Clara, tour à tour hostile et amicale à son égard, le mènera là où autrefois s'élevait Rietvlei, aujourd'hui un tas de ruines, conséquence d'affrontements entre l'armée et des opposants au régime. Neethling comprendra soudain qu'il ne trouvera jamais sa place dans son pays d'origine voué désormais au chaos.
Livre puissant, qui fait songer à un grand fleuve plein de remous et de tourbillons, Retour au pays bien aimé est sans aucun doute le roman de Karel Schoeman où les sentiments de peur et de colère sont les plus omniprésents. Comme nul autre, Schoeman parle aussi du silence avec une douceur toute musicale et infiniment poétique, mais cette douceur-là, nous nous apercevons peu à peu, qu'elle est terriblement trompeuse.
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En octobre 2010, Françoise Cloarec, avec le récit Marcel Storr, architecte de l'ailleurs (Phébus), nous faisait pénétrer dans l'univers onirique du peintre autodidacte, Marcel Storr, fils de l'Assistance publique et cantonnier à la ville de Paris.
Solitaire, sourd, sans autre référence que son imaginaire, Marcel Storr a édifié au crayon et à l'encre, à l'insu de tous, une oeuvre sidérante faite de couleurs, de détails, de cathédrales vertigineuses et de mégalopoles utopistes aux tons incandescents. L'exposition au pavillon Carré de Baudouin, réunissant pour la première fois du 15 décembre 2011 au 13 mars 2012 l'intégralité de l'oeuvre de cet artiste totalement hors-norme, est l'occasion pour les éditions Phébus de proposer un catalogue exhaustif de cette oeuvre magistrale.
Liliane kempf est, avec son mari, l'ayant-droit de Marcel Storr. Elle est la première personne à avoir découvert l'oeuvre du peintre.
Laurent Danchin est écrivain, conférencier et critique d'art. Il est également le commissaire de l'exposition consacrée à Marcel Storr au pavillon Carré de Baudouin.
Françoise Cloarec est psychanalyste et peintre, diplômée des Beaux-Arts de Paris. Elle a consacré une thèse de psychologie clinique au peintre autodidacte Séraphine de Senlis avant de lui dédier un essai, Séraphine, sorti chez Phébus en 2008. Elle est également l'auteur du récit Storr, architecte de l'ailleurs paru aux Éditions Phébus en octobre 2010.
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Global collectors ; collectionneurs du monde
Judith Benhamou-Huet
- Phebus
- Beaux Livres Phebus
- 16 October 2008
- 9782752903280
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Shashin ; voyageurs et photographes au Japon 1868-1912
Franck Berzieri
- Phebus
- Beaux Livres Phebus
- 22 October 2009
- 9782752903686
Rares sont les moments où deux civilisations se rencontrent hors des champs de bataille. Au Japon, les années 1860-1900 sont l'un de ces moments magiques.
Après des siècles d'isolement, le nouvel empereur, qui prendra par le suite le nom de Meiji, décide l'ouverture du pays. L'Asie rencontre l'Occident. La photographie vient d'être inventée : elle sera non seulement le témoin de cette rencontre, mais également un acteur important de l'échange.
Aux photos noir et blanc prises par les premiers photographes européens, colorisées une à une, à la main, par des dizaines d'artisans japonais employés dans les studios, puis collées sur des feuilles de papier épais, répondent les commentaires des occidentaux, qui s'étonnent des bains chauds, des plats de poisson crus et des hommes qui courent durant des heures, chaises à porteur sur l'épaule...
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Jack London photographe
Philippe Adam, Campbell London Jack, Sara S.Hodson
- Phebus
- Beaux Livres Phebus
- 13 October 2011
- 9782752905796
Jack London, tête brûlée éprise de liberté a, en quarante années d'une existence intense, semé sur sa route de nombreux romans, récits ou essais comme autant de témoignages de sa soif de vivre. Curieusement, on ignore souvent que cet aventurier des mers et des mots était également un photographe de génie qui, par l'image, a reflété son temps. Et de quelle manière ! Avec plus de 12 000 clichés, le petit gars des rues de San Francisco a porté sur le monde le regard des grands humanistes. Miséreux de l'East End londonien, soldats lors du conflit russo-japonais, lépreux de l'île de Molokaï, cet homme en empathie avec ses sujets a partagé ses émotions sans jamais se départir d'une sensibilité loin des images d'Epinal attendues. Grâce au travail de Jeanne Reesman, Sara S. Hodson et Philip Adam qui ont sélectionné les 200 photos les plus marquantes de ce grand reporter s'il en est, un hommage est enfin rendu au Jack London photographe, tant chacune de ses prises de vue déborde d'humanité, de tendresse et de beauté. L'oeuvre littéraire de Jack London est restée dans les mémoires. Gageons qu'il en sera de même de ses photos.
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On est à New-York, à la toute fin du XXe siècle. Danny - est-ce bien son prénom ? - est étudiant en architecture, mais aussi serveur à l'Emerson Club, et prostitué. C'est à l'Emerson Club justement qu'il rencontre ses clients, dont Sandy Miller, romancière de quarante ans, célèbre, obsédée par le sexe et atrocement pingre. Dans ce monde régi par l'alcool et la drogue, Danny vit tout de même une relation stable avec Chip. On peut parler d'une histoire d'amour. Mais Chip, "garçon à louer" comme lui, va l'amener à rencontrer des êtres pervers, maléfiques, et ayant mis sur pied un trafic d'organes. L'Enfer est à leur porte, l'Enfer est là. Lorsque son amant sera sauvagement assassiné, Danny n'aura plus qu'à fuir New-York, son passé, son métier, toute une vie, afin de sauver sa peau. Glaçant.
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Méfions-nous des poètes.
En tout cas de ceux qui se plaisent à hanter les heures crépusculaires - et à qui l'habitude a donné des yeux de chat accoutumés à voir clair parmi la noirceur des choses. Mac Orlan a beaucoup déambulé entre chien et loup, à travers toute l'Europe, à une époque surtout (l'entre-deux-guerres) où bien des choses se tramaient dans l'ombre. Et il a vu. Que ces textes où il alerte le troupeau des aveugles, où il parvient à capter dans l'air du temps les images de la catastrophe promise à tous - et désirée par presque tous, peut-être -, que ces textes, disséminés dans différentes revues, n'aient jamais été rassemblés en volume est en soi un mystère.
Un de plus. Mac Orlan privilégie ici ses lieux de toujours, où l'homme cohabite au naturel avec ce " fantastique social " qui fut le climat privilégié du Quai des brumes et de quelques livres mémorables : la rue, les quartiers " réservés " et leur faune interlope, les gares, les quais... Une invite à goûter la saveur authentique d'un monde qui précéda de peu le nôtre... c'est-à-dire à en savourer, selon le goût de l'auteur, la troublante amertume.
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