L'un des textes les plus célèbres de la philosophie contemporaine. Cinquante ans après sa publication (en 1971), les pro et les anti continuent de s'affronter à partir de cet essai de philosophie morale sur la question du droit à la vie et du droit à disposer de son corps.
"Pourquoi suis-je anarchiste ? Parce que je ne peux pas faire autrement ; je ne peux pas être malhonnête envers moi-même ; les conditions d'existence m'oppressent ; et je dois faire quelque chose avec ma tête." Comme Simone Weil, elle souffrit dans son corps, vécut ses idées sans compromis, écrivit sans relâche, plaça l'exigence de vérité au-dessus de tout, et mourut jeune. Éclipsée dans la mémoire collective par Emma Goldman, Voltairine de Cleyre (1866-1912) fut pourtant l'une des femmes anarchistes les plus brillantes des États-Unis. Ardente combattante de la domination masculine, plus littéraire mais tout aussi radicale et sociale que Goldman, elle est l'autrice de nombreux textes et poèmes dont les plus importants sont réunis ici : "Pourquoi je suis anarchiste", "Action directe", "L'esclavage sexuel", "L'idée dominante" et "L'anarchisme dans la littérature".
Stefan Zweig avait le génie pour saisir, dans des portraits qui figurent parmi ses oeuvres les plus saisissantes, la vérité intime des grands esprits, des romanciers et poètes, et des puissants de ce monde. Son "Nietzsche" ne fait pas exception, qui raconte une soif absolue de vérité, d'indépendance, de poésie, mais aussi la défaite, celle du corps malade du philosophe, celle aussi de la raison, devenue l'esclave de la folie et la victime d'une forme de burn-out. Qu'on ne s'y trompe pas cependant, ce Nietzsche par Zweig est aussi, en creux, un Zweig par Nietzsche : hypercréativité, esprit de liberté, lutte contre l'effondrement.
Godefroi de Bouillon, Saladin, Saint-Louis... Jérusalem, Jaffa, Chypre, Constantinople... Animé d'un véritable sens du récit, alternant portraits, combats, alliances et intrigues, René Grousset raconte avec érudition, clarté et précision les neuf croisades qui, pendant deux siècles, bouleversèrent l'histoire de l'Occident chrétien et de l'Islam, depuis la prédication d'Urbain II à Clermont, en novembre 1095, jusqu'à ce 28 mai 1291 où les troupes du sultan El Achraf Khalil prirent Saint-Jean d'Acre et signèrent la fin du royaume franc d'Orient. Un classique.
Profondément pacifiste, Tolstoï dénonçait toutes les violences, et en premier lieu l'autoritarisme brutal de l'État, face auquel il ne voyait que deux attitudes possibles : la non-violence et le refus d'obéir. Les pages qu'il écrivit sur ce sujet en 1893 eurent sur le jeune Gandhi, qui s'était mis à douter de l'utilité et de l'efficacité de la non-violence, se demandant s'il ne fallait pas lui préférer l'action violente, une influence indélébile. De cette lecture allait naître la satyâgraha. Ce sont ces pages saisissantes, consacrées à la non-violence, à la désobéissance civile, à la violence policière et à l'exigence de vérité dans la conduite de sa vie qu'on va lire ici.
Bientôt il affrontera Einstein ; mais pour l'heure nous sommes en 1920, et Bergson, soixante ans, est le philosophe le plus célèbre de son époque. Pour introduire à ses idées principales sur l'art de penser, le temps et la durée, les rapports entre science et philosophie, la créativité, la liberté, il rassemble en quelques pages les passages les plus significatifs de son oeuvre (essentiellement l'"Essai sur les données immédiates de la conscience", "Matière et mémoire", et "L'Évolution créatrice"). Ce "Bergson par Bergson" publié alors chez Payot était devenu introuvable ; nous le republions ici.
Bien plus qu'un mouvement littéraire du XIXe siècle, le romantisme est une vision du monde, une protestation culturelle contre la civilisation capitaliste et une critique radicale des dégâts infligés par celle-ci à la planète qui court de la fin du XVIIIe siècle à aujourd'hui. Pour montrer cette continuité dans le temps, ce livre analyse six thématiques à travers six figures très diverses : la critique environnementale avec le botaniste-voyageur William Bartram ; le désastre écologique avec le peintre Thomas Cole ; l'utopie écologique avec l'artisan William Morris ; la dénonciation du « meurtre » de la nature avec Walter Benjamin ; l'écologie socialiste avec le critique littéraire Raymond Williams ; et la guerre climatique avec l'essayiste militante Naomi Klein.
"Métapsychologie" est le grand livre théorique que Freud projetait de consacrer en 1915 aux concepts fondamentaux de la psychanalyse. S'il devait à l'origine comprendre douze essais, seul ceux portant sur les pulsions, le refoulement, l'inconscient, le rêve et le deuil furent publiés. Ils appartiennent à ce qu'on appelle la première topique, qui découpe l'appareil psychique en conscient, préconscient et inconscient. Probablement parce qu'il était déjà en train de réorganiser la psychanalyse autour du moi, du surmoi et du ça, qui formeront à partir de 1920 la deuxième topique, Freud abandonna et détruisit les sept autres manuscrits, qui traitaient de la conscience, de l'angoisse, de l'hystérie de conversion, de la névrose de contrainte, de la sublimation, de la projection et des névroses de transfert. En 1983, par un hasard heureux, une ébauche du douzième essai fut retrouvée ; elle figure dans la présente édition.
L'année suivante, il y retourne pour accomplir un exploit : la traversée de l'inlandsis, terrifiant désert de glace. Puis il rejoint Doumidia, la jeune Esquimaude qu'il a rencontrée lors de son précédent voyage. Avec elle, au sein de sa famille d'adoption, il va vivre « au bout du monde » un hivernage au cours duquel il manquera mourir.
"Pour empêcher qu'on tuât, elle tuait", disait d'elle Clémenceau, qui la soutint toujours. Voici la Commune selon Louise Michel, qui participa, armes à la main, à de nombreux combats, du début de l'insurrection jusqu'à la terrible Semaine sanglante de mai 1871. "Oui, écrira-t-elle dans ses Mémoires, j'aime le canon, l'odeur de la poudre, la mitraille dans l'air, mais surtout je suis éprise de la révolution." Son récit historique possède un indéniable souffle littéraire. Documents, paroles d'anonymes, témoignage direct et analyse politique s'y entremêlent pour donner corps aux émotions et à l'adrénaline qui parcourent toute personne projetée au coeur de l'Histoire en train de se faire.
Le livre de Louise Michel est suivi, pour la présente édition, d'un texte inédit où Emma Goldman, qui l'avait rencontrée en 1895, stigmatise la violence des attaques que cette femme hors du commun dut subir de la part d'hommes qui s'en prirent à sa sexualité pour masquer l'importance de son action politique.
Cet ouvrage, qui s'est déjà imposé comme un classique, paraît dans la "Petite Bibliothèque Payot" sous une forme remaniée et mise à jour.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage, qui s'est déjà imposé comme un classique, paraît dans la "Petite Bibliothèque Payot" sous une forme remaniée et mise à jour.
o 300 millions d'enfants du tiers-monde sont-ils déjà condamnés ? o Le revenu moyen des pays développés est-il 2500 fois supérieur à celui du tiers-monde. o Le monde va-t-il doubler d'habitants : de 2 milliards en 1920 à 4 milliards en 1980 ? o L'eau va-t-elle manquer, alors qu'il en faut 10000 litres pour obtenir 100 kilos de blé ? o Mers et océans, qui recouvrent 70 % du globe et ne donnent que 3 % de la production alimentaire mondiale, sont-ils une réserve ou déjà des champs dévastés ? o Que choisir : une minoterie sans grains, ou du grain sans minoterie ? o Deux mondes opposés ou en coopération en 1980 ?
Qu'en est-il, aujourd'hui, de la psychiatrie dans le développement des sciences fondamentales, dont elle a reçu sa part, mais à une place qui, pour s'être ainsi affirmée, demeure néanmoins menacée par la visée réductrice de l'exactitude scientifique ? Qu'en est-il, à l'autre bout, dans le foisonnement des idées actuel, dans les régions philosophiques où les lumières psychiatriques enfin sollicitées risquent de se perdre dans les théories qui l'assimilent à leurs systèmes ? Car, côtoyant les grandes questions, interrogé par ce qui définit son objet : le bonheur, l'amour, la vie sociale, on a craint, par ailleurs, que la psychiatrie en vienne à imposer sa loi dans les paramètres d'une normalité suspecte. Au point que de ce soupçon naquit l'antipsychiatrie qui tantôt niait la maladie mentale, tantôt voyait dans la folie l'accès à la Connaissance. Médecine, psychologie, psychanalyse ? A ce point de l'éternel insoluble de l'union de l'âme et du corps, la psychiatrie ne permettra ni exclusive idéologique ou scientifique, ni humanisme imprécis ou éclectisme trop facile. Car de la pratique psychiatrique surgissent d'inébranlables convictions. Psychiatre des Hôpitaux, psychânalyste, c'est dans cette aire des certitudes qu'Augustin Jeanneau veut conduire le lecteur, là où la répétition des réalités quotidiennes impose ses évidences, là où la demande de tous et la souffrance de chacun déterminent la position du psychiatre en définissait son champ visuel, suffisant à fonder son objet pourvu que son regard en embrasse la totalité.
Jacques C. Risler. Professeur à l'Institut Musulman de Paris, apporte avec cette étude de La civilisation arabe une importante contribution pour une meilleure connaissance du monde musulman. C'est un ouvrage d'actualité, dans la mesure où il nous rappelle quels sont les fondements de l'Islam contemporain et nous permet de revenir aux conditions matérielles de sa naissance et de son épanouissement. Une synthèse fondamentale pour tous ceux qui recherchent, pour eux-mêmes et pour l'Occident, une nouvelle compréhension de l'Islam moderne.
Dr André Berge : médecin et psychanalyste, est directeur médical du Centre psycho-pédagogique Claude Bernard. Les données traditionnelles, toutes les valeurs, tous les principes sont discutés et sans cesse remis en cause. Et pourtant, personne ne saurait échapper à la nécessité d'adopter dans l'existence une ligne de conduite - c'est-à-dire une morale - sous peine de sombrer dans l'incohérence. Mais l'homme, s'il a besoin d'une morale, n'en est pas moins enclin à l'utiliser pour s'écraser lui-même et tend parfois à transformer cet instrument en une arme qu'il lui arrive de retourner contre sa propre personne. C'est cela qu'il s'agit d'empêcher. Ce que veut établir cet ouvrage, ce sont les bases d'une morale psychologique tendant à remédier au désarroi des esprits et à contribuer à l'avènement d'un nouvel humanisme.
Les résultats auxquels il est parvenu permettent de combler une lacune car, à ce jour, très peu de choses ont été publiées sur les Indiens de l'Amérique andine. Ceux-ci nous apparaissent désormais comme les créateurs d'une civilisation extrêmement originale, caractérisée par une connaissance profonde et un respect constant à la fois de l'homme et de la nature. C'est déjà à ce titre que le livre de Jean-Christian Spahni, écrit avec beaucoup de courage et d'objectivité, constitue, sur le plan littéraire, un apport d'une valeur certaine.
Le "royaume viril" court-il un danger mortel, comme certains le prétendent ? L'émancipation de la femme va-t-elle à l'encontre de l'affirmation de l'homme ? Une série d'enquêtes et d'études approfondies éclairent ces problèmes sous un jour nouveau, qui amènera les lecteurs des deux sexes à repenser l'évolution des rapports entre hommes et femmes d'aujourd'hui, avec optimisme.
Depuis très longtemps, les sociologues ont présenté la ville comme une image de la société inscrite sur le sol. Les villes nouvelles ne seront pas dessinées seulement d'après les impératifs de l'évolution technique, elles seront l'expression d'une nouvelle société. Avant de dire que les hommes doivent s'adapter aux nouvelles formes des villes qui naîtront fatalement en raison de l'évolution technique, il est utile de se demander s'ils n'ont pas actuellement la possibilité d'imaginer les villes qu'ils désirent et d'utiliser les moyens de plus en plus perfectionnés dont ils disposent pour les réaliser.
Dans la plupart des dictionnaires, la folie est définie comme l'aliénation mentale, et l'aliénation renvoie à la folie. Serions-nous tous fous ? Et pourquoi les régimes, les gouvernements et les polices créent-ils des institutions destinées à accueillir les malades ? Quels malades, de quelles maladies, selon quels critères ? Il s'agit moins au fond, de soigner que de réprimer tout ce qui sort des normes et des convenances de la société. Comment cette société a créé des instruments qui, sous couleur de médecine, sont destinés à assurer son bon fonctionnement, c'est ce que Nicole Boulanger et Jean-François Chaix nous apprennent ici, non pas du tout dans un essai ni au nom d'une idéologie : ce sont des témoignages concrets, de médecins, de psychiatres, de directeurs de centres de repos ou d'administrations pénitentiaires, dont le rôle est en réalité, non pas de se protéger contre l'aliénation, mais d'abord de la fabriquer pour s'en protéger ensuite. Comment vit-on dans les centres d'éducation pour enfants arriérés ? Comment un médecin lucide analyse-t-il le rôle que les pouvoirs publics lui font jouer ? Voici des cas précis, qui paraîtront souvent monstrueux, et qui expliquent, par exemple, pourquoi la contestation qui remet en cause le principe même des asiles et des prisons est au coeur mêmes des tentatives qui se font jour actuellement pour diminuer l'injustice et dénoncer le scandale.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Ce texte où s'entrelacent passé et présent, philosophies politiques classiques et recherches contemporaines repère les masques que prend la domination de l'homme par l'homme, mais divague ailleurs... D'un côté les stratégies de reproduction où se structurent dans le champ des forces possibles des pratiques de lutte et de légitimation ; de l'autre, les dissidences, les disséminations, les investissements libidinaux. Au sérieux de l'Histoire, opposer les pratiques de détournement, à la politique-religion les désobéissances multiples. Relire ces errances où se nouent les résistances en dehors de la grande machinerie de la représentation et du savoir. L'hérésie contre les idéologies de granit, le jeu du furet contre la transcendance de l'Histoire.