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Monté à douze ans dans les arbres, Côme, baron du Rondeau, décide de ne plus jamais en descendre. Nous sommes en 1770. Des années plus tard, toujours perché, il séduira une marquise fantasque et recevra Napoléon en grande pompe. Ou comment un individu passe toute sa vie dans les arbres, pour prouver à ses contemporains ce que c'est que la liberté et l'intelligence.
Autoportrait, conte philosophique, Le Baron perché est une éblouissante invention littéraire, où Côme circule au milieu des yeuses comme Calvino dans les lignes.
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" Tout ce que je laisse après moi (...) doit être brûlé sans restriction et sans être lu ".
Ainsi Kafka demandait à son exécuteur testamentaire de détruire ses manuscrits, dont celui, inachevé, intitulé Le Château. On y rencontre un homme, K, face au chaos de la bureaucratie. Les personnages, incapables d'agir, s'obstinent dans une confusion absurde. Plus que tous ses autres textes, c'est ce roman qui installe la définition du mot " kafkaïen ".
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La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport noir-blanc garde toute sa valeur prophétique : car le racisme, malgré les horreurs dont il a comblé le monde, reste un problème d'avenir.
Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l'homme et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser par beaucoup d'intellectuels du tiers monde.
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Notre vie quotidienne se nourrit de mythes : le catch, le striptease, l'auto, la publicité, le tourisme... qui bientôt nous débordent. Isolés de l'actualité qui les fait naître, ils apparaissent soudainement pour ce qu'ils sont : l'idéologie de la culture de masse moderne. Le mythologue Roland Barthes les décrypte ici avec le souci - formulé dans l'essai sur le mythe aujourd'hui qui clôt l'ouvrage - de réconcilier le réel et les hommes, la description et l'explication, l'objet et le savoir.
" Nous voguons sans cesse entre l'objet et sa démystification, impuissants à rendre sa totalité : car si nous pénétrons l'objet, nous le libérons mais nous le détruisons ; et si nous lui laissons son poids, nous le respectons, mais nous le restituons encore mystifié. " Roland Barthes
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La domination masculine est tellement ancrée dans nos inconscients que nous ne l'apercevons plus, tellement accordée à nos attentes que nous avons du mal à la remettre en question. La description ethnographique de la société kabyle, véritable conservatoire de l'inconscient méditerranéen, fournit un instrument extrêmement puissant pour dissoudre les évidences et explorer les structures symboliques de cet inconscient androcentrique qui survit chez les hommes et les femmes d'aujourd'hui. Mais la découverte des permanences oblige à renverser la manière habituelle de poser le problème : comment s'opère le travail historique de déshistoricisation ? Quels sont les mécanismes et les institutions, Famille, Eglise, Ecole ou Etat, qui accomplissent le travail de reproduction ? Est-il possible de les neutraliser pour libérer les forces de changement qu'ils parviennent à entraver ?
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Le petit livre des couleurs
Michel Pastoureau, Dominique Simonnet
- Points
- Points Histoire
- 2 November 2017
- 9782757869680
Apprenez à penser en couleurs, et vous verrez le monde autrement !
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Le rouge est en Occident la première couleur que l'homme a maîtrisée : ainsi elle est longtemps restée la couleur « par excellence », la plus riche du point de vue matériel, social, artistique, onirique et symbolique.
Admiré des Grecs et des Romains dans l'Antiquité, le rouge prend une forte dimension religieuse au Moyen Âge. Mais il est aussi, dans le monde profane, la couleur de l'amour, de la gloire et de la beauté, comme celle de l'orgueil, de la violence et de la luxure. Au XVIe siècle, les morales protestantes partent en guerre contre le rouge, couleur indécente et immorale, liée aux vanités du monde. Dès lors, partout en Europe, rouge est en recul. Toutefois, à partir de la Révolution française et ce jusqu'à nos jours, le rouge devient politique : c'est la couleur des forces progressistes ou subversives.
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L'Homme sans qualités n'est pas seulement l'une des oeuvres majeures du XXe siècle. Elle en condense de manière incomparable les interrogations et les potentialités, les contradictions et les craintes. Elle nous offre l'extraordinaire tableau d'un monde qui allait être précipité dans la catastrophe, et dont Vienne fut le laboratoire.
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Les formes du visible : une anthropologie de la figuration
Philippe Descola
- Points
- Points Essais
- 15 September 2023
- 9791041400027
La figuration n'est pas tout entière livrée à la fantaisie expressive de ceux qui font des images. On ne figure que ce que l'on perçoit ou imagine, et l'on n'imagine et ne perçoit que ce que l'habitude nous a enseigné à discerner. Le chemin visuel que nous traçons spontanément dans les plis du monde dépend de notre appartenance à l'une des quatre régions de l'archipel ontologique : animisme, naturalisme, totémisme ou analogisme. Chacune correspond à une manière de concevoir l'ossature du monde, d'en percevoir les continuités et les discontinuités, notamment les diverses lignes de partage entre humains et non-humains.
Masque yup'ik d'Alaska, peinture sur écorce aborigène, paysage miniature de la dynastie des Song, tableau d'intérieur hollandais du XVIIe siècle : par ce qu'elle montre ou omet de montrer, une image révèle un schème figuratif particulier, repérable par les moyens formels dont elle use, et par le dispositif grâce auquel elle pourra libérer sa puissance d'agir. En comparant avec rigueur des images d'une étourdissante diversité, Philippe Descola pose magistralement les bases théoriques d'une anthropologie de la figuration. -
Les Petits Classiques Larousse viennent enrichir leur collection avec un des monuments littéraires de l'esprit français : Gargantua si les savantes questions de l'éducation et de l'humanisme y occupent une place privilégiée, la verve populaire s'y exprime aussi joyeusement, servie par une inventivité verbale qui ne recule pas devant les jurons ou les obscénités.
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Les villes que voici n'ont leur place sur aucun atlas, et on ne sait à quel passé ou présent ou futur appartiennent ces cités qui portent toutes le nom d'une femme. Peu à peu, le lecteur est conduit au milieu d'une mégalopolis contemporaine près de recouvrir la planète. Et tout au long passent des villes qui ne peuvent exister qu'en rêve : filiformes, punctiformes, dédoublées, effacées. Relation de voyage d'un Marco Polo visionnaire auprès d'un grand Khan mélancolique, ces nouvelles d'un monde rêvé forment un fragile et merveilleux catalogue d'emblèmes.
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L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche Tome 2
Miguel de Cervantes Saavedra
- Points
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- 4 October 2001
- 9782020222136
1605 - 1615 : dix ans séparent la publication des deux tomes de Don Quichotte. Entre temps, Cervantes a fait du Chevalier à la Triste Figure un homme bien réel, fou à ses heures, sage dès qu'on ne lui parle pas d'ouvrages de chevalerie, qui croise sur le chemin de ses aventures des personnages qui ont lu la première partie du livre et le reconnaissent comme ce qu'il est : un héros de roman. A l'imagination débridée de l'écrivain s'ajoute alors la lucidité critique de l'humaniste.
Les personnages de Don Quichotte, dans leur réalité quotidienne et humaine, se regardent, se jugent, se pensent et mettent en lumière l'universalité de Don Quichotte, plus que jamais un roman d'aujourd'hui.
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L'univers, les dieux, les hommes. recits grecs des origines
Jean-Pierre Vernant
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- Points Essais
- 2 November 2017
- 9782757869642
« J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore ».
Jean-Pierre Vernant.
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« J'appartiens à une génération malheureuse, à cheval entre les temps anciens et les nouveaux, et qui se trouve mal à l'aise dans les deux. » En 1860, une aristocratie décadente sourde aux bouleversements du monde règne encore sur la Sicile. Don Fabrizio, prince de Salina, voit se défaire la rigueur de l'ordre ancien et assiste à la ruine de sa classe. Le débarquement des troupes de Garibaldi amorce en effet le renversement d'un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince, lucide et désenchanté se résigne à accepter l'union de son neveu avec la fille d'un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina.
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Mathematica : une aventure au coeur de nous-mêmes
David Bessis
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- Points Sciences
- 17 March 2023
- 9782757898536
Plus qu'un savoir, les mathématiques sont une pratique et même une activité physique. Il n'existe pas de talent inné et il faut croire les plus grands mathématiciens quand ils disent ne posséder aucun don spécial mais une immense capacité à mobiliser leur curiosité, leur imagination et leur intuition.
Par des exemples simples et étonnants, David Bessis relie son expérience mathématique aux grands apprentissages de la vie : observer, parler, marcher ou encore manger avec une cuillère. Comprendre les mathématiques, c'est voir et sentir, c'est parcourir un chemin secret qui ramène à notre plasticité mentale enfantine.
Entre le récit initiatique et l'essai subversif, Mathematica est un livre puissant et accessible à tous, philosophique et imagé, sur notre capacité à construire nous-mêmes notre intelligence. -
"Ce livre étincelant, qui maintient de la façon la plus exquise le difficile équilibre entre l'essai et la comédie épique, n'est plus, Dieu soit loué, un "roman" au sens habituel du terme. Son ironie, son intelligence, sa spiritualité relèvent du domaine le plus religieux, le plus enfantin, celui de la poésie" Thomas Mann, Journal, 1932.
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Où qu'ils aillent et quoi qu'ils fassent, les hommes tracent des lignes - marcher, écrire, dessiner, tisser, etc. De la calligraphie chinoise aux tissus amérindiens en passant par l'architecture contemporaine, Tim Ingold analyse la présence de ces lignes dans l'activité humaine quotidienne et les divises en deux genres - les traces et les fils -, capables de fusionner ou de se transformer en surfaces et en motifs.
Dans cette perspective anthropologique, il démontre surtout comment l'Occident a progressivement changé le cours de la ligne, celle-ci perdant peu à peu le lien qui l'unissait au geste et à sa trace pour tendre vers l'idéal de la modernité : la ligne droite.
On n'en finit jamais de tracer des lignes, car quelque soit l'endroit où l'on va, on peut toujours aller plus loin.
Tim Ingold -
Le regard féminin ; une révolution à l'écran
Iris Brey
- Points
- Points Feministe
- 8 April 2021
- 9782757887998
On se souvient de la légendaire robe soulevée par le vent de Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion ou encore du bikini de Halle Berry, la célèbre James Bond girl, dans Meurs un autre jour. Devenues cultes, ces scènes ont marqué l'histoire du cinéma. De quoi ces images sont-elles le nom ? Depuis toujours, les femmes sont filmées comme des objets de plaisir, les privant de pouvoir au profit du regard masculin et de ses désirs. Pour faire face à ce male gaze majoritaire, Iris Brey montre comment s'est élaboré un regard féminin au cinéma et interroge le sens caché des images. Un essai crucial déjà considéré comme un classique.
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Pourquoi le Japon ? Parce que c'est le pays de l'écriture : de tous les pays que l'auteur a pu connaître, le Japon est celui où il a rencontré le travail du signe le plus proche de ses convictions et de ses fantasmes, ou, si l'on préfère, le plus éloigné des dégoûts, des irritations et des refus que suscite en lui la sémiocratie occidentale. Le signe japonais est fort : admirablement réglé, agencé, affiché, jamais naturalisé ou rationalisé. Le signe japonais est vide : son signifié fuit, point de dieu, de vérité, de morale au fond de ces signifiants qui règnent sans contrepartie. Et surtout, la qualité supérieure de ce signe, la noblesse de son affirmation et la grâce érotique dont il se dessine sont apposées partout, sur les objets et sur les conduites les plus futiles, celles que nous renvoyons ordinairement dans l'insignifiance ou la vulgarité. Le lieu du signe ne sera donc pas cherché ici du côté de ses domaines institutionnels : il ne sera question ni d'art, ni de folklore, ni même de « civilisation » (on n'opposera pas le Japon féodal au Japon technique). Il sera question de la ville, du magasin, du théâtre, de la politesse, des jardins, de la violence ; il sera question de quelques gestes, de quelques nourritures, de quelques poèmes ; il sera question des visages, des yeux et des pinceaux avec quoi tout cela s'écrit mais ne se peint pas.
Roland Barthes
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Une écologie décoloniale ; penser l'écologie depuis le monde caribéen
Malcom Ferdinand
- Points
- Points Terre
- 12 January 2024
- 9782757899441
Un essai qui éclaire les liens qui existent entre la crise écologique et le colonialisme, entre l'exploitation de la nature et l'esclavagisme.
Le monde est en pleine tempête. Derrière sa prétention à l'universalité et son imaginaire d'une arche de Noé, la pensée environnementale s'est construite en occultant les fondations coloniales, patriarcales et racistes de la modernité. Penser l'écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d'une région où impérialismes, esclavagismes et écocides nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l'impensé de la double fracture moderne qui sépare les dominations coloniales des destructions environnementales. Or panser cette fracture demeure la clé d'un « habiter ensemble » qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. L'« écologie décoloniale » a ainsi pour ambition, face à la tempête, de dessiner un monde commun et juste pour humains et non-humains : un navire-monde. -
Depuis des millénaires, temples et tombeaux, papyrus et inscriptions dans la vallée du nil attestent la richesse de la mythologie égyptienne.
Transmises par les scribes, les prêtres et les conteurs, sont venues jusqu'à nous ces légendes qui parlaient des origines de l'homme, de la persistance de la vie après la mort. ce livre se fait l'écho des cosmogonies issues d'antiques traditions. il relate les mythes oú s'inscrivent des épisodes du destin des dieux - le meurtre d'osiris et la vengeance d'horus, isis et les sept scorpions, sekhmet et le massacre virtuel de l'humanité.
Il donne enfin leur place aux récits fantastiques, tels ceux du " marin naufragé " et de l' "ile enchantée ". reflet du profane comme du sacré, quête du savoir ultime, plongée dans l'imaginaire, les mythes et légendes de l'egypte ancienne fondent la conception du monde que s'est donnée la société qui les a engendrés.
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Ivan illich amplifie et radicalise sa critique de la société industrielle.
Il ne vise plus une institution particulière (école, santé, transports), mais l'organisation globale. il dénonce la servitude née du mode industriel de production, le gigantisme des outils, le culte de la croissance indéfinie et de la réussite matérielle.
L'homme va-t-il réclamer son droit, reprendre la parole et le pouvoir de décider, rouvrir un espace social de rencontres et d'échanges, se souvenir qu'il a un passé, des voisins, des égaux ?
Ce n'est que par la redécouverte de la convivialité que les sociétés s'humaniseront.
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Dans les murs de l'abbaye du Thoronet vibrent à jamais le génie et la foi. Un moine bâtisseur construisit, au XIle siècle, ce chef-d'oeuvre cistercien. Son journal de bord raconte les difficultés techniques infinies, la faiblesse et le courage des hommes, et aussi les doutes qui l'assaillent. Il partage ses angoisses, ses réflexions, et s'émerveille de la rencontre scellée entre l'art et Dieu.
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Les Grands cimetières sous la lune
Georges Bernanos
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- 14 November 2014
- 9782757848203
En 1936, la guerre civile éclate en Espagne. Elle fera plus de six cent mille morts. Témoin des événements, George Bernanos condamne les exactions de la répression franquiste, dans ce journal aux accents de pamphlet, qui fit scandale lorsqu'il fut publié en France en 1938. Il y prend fait et cause pour les républicains, et dénonce le ralliement de l'Eglise espagnole au coup de force nationaliste du général Franco. Grands cimetières sous la lune est un récit de combat, fondamental, toujours actuel.