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Les Presses Du Reel
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d'oú vient cette obsession de l'interactif qui traverse notre époque ? après la société de consommation, après l'ère de la communication, l'art contribue-t-il aujourd'hui à l'émergence d'une société rationnelle ? nicolas bourriaud tente de renouveler notre approche de l'art contemporain en se tenant au plus près du travail des artistes, et en exposant les principes qui structurent leur pensée : une esthétique de l'interhumain, de la rencontre, de la proximité, de la résistance au formatage social.
son essai se donne pour but de produire des outils nous permettant de comprendre l'évolution de l'art actuel : on y croisera felix gonzalez-torres et louis althusser, rirkrit tiravanija ou félix guattari, et la plupart des artistes novateurs en activité.
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Arts, écologies, transitions : Un abécédaire
Roberto Barbanti
- Les Presses Du Reel
- 4 June 2024
- 9782378964856
Réalisé par une cinquantaine d'artistes ou de chercheurs et de chercheures en arts (danse, cinéma, musique et arts sonores, arts plastiques, théâtre, arts numériques, littérature, photographie, performance), et coordonné par un collectif de l'Université Paris 8, ce livre souhaite contribuer au tournant écologique des arts. La notion d'écologie est ici entendue au sens large (dans une perspective guattarienne), et intègre à la perspective environnementale celles des écologies mentale et sociale : les pratiques artistiques se font écosophiques dès lors qu'elles interrogent la notion même d'esthétique, à la croisée de l'aisthétis (le sensible), de l'éthique et du politique. Respectueux de la multiplicité et de la complexité du monde, l'ouvrage est organisé sous la forme d'un abécédaire qui fait état du foisonnement des pratiques artistiques contemporaines en prise avec les enjeux écologiques. Sa forme en est également le reflet, chaque notice assumant sa singularité, du discours académique à des formes d'écritures engagées.
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Variations Fassbinder : Images d'Allemagne, désirs de cinéma
Armelle Talbot, Guillaume Sibertin-Blanc
- Les Presses Du Reel
- 22 May 2024
- 9782378964221
Les expérimentations du cinéaste dans les codes du cinéma de genre - film criminel, mélodrame, SF - y sont envisagées comme autant d'issues cherchées à un cinéma d'Allemagne impossible, tendu entre une industrie culturelle nationale sortie du IIIe Reich radicalement discréditée et l'empire exercé par les États-Unis sur le marché du film et la fabrique des imaginaires. Puisque c'est à Hollywood qu'est né le désir de cinéma de Fassbinder dans la RFA de l'après-guerre, que faire, sinon tenter d'en autochtoniser les images, risquer des films de gangsters allemands, des mélodrames d'immigrés et de déclassés munichois ? Et dans quelles images parvenir encore à machiner son désir dans la nouvelle conjoncture sensible imposée par l'Automne allemand et l'emprise de la communication médiatique ? Pour qui n'a pas de moyens d'expression propres mais seulement des langues étrangères à la fois incontournables et inappropriables, la citation se révèle le geste par excellence d'un cinéma mineur, voué à travailler dans des images d'emprunt, et à acclimater impossiblement les manières de vivre qu'elles prescrivent aux corps censés les incarner.
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L'architecture selon Gordon Matta-Clark
Roula Matar
- Les Presses Du Reel
- 12 January 2022
- 9782378962074
Les propositions architecturales de Gordon Matta-Clark.
Figure majeure de l'art américain des années 1970, Gordon Matta-Clark (1943-1978) a produit, pendant les dix années que compte sa brève carrière, un corpus d'oeuvres d'une grande diversité. Expérimentations sur la matière, installations, performances, découpes architecturales, dessins, films, photographies, ou photomontages témoignent de cette multiplicité de démarches et de mediums explorés. C'est au travers de ses découpes (cuttings) et dissections de bâtiments qu'il s'est fait d'abord connaître, en intervenant sur des immeubles abandonnés et voués à la démolition. Ces spectaculaires découpes ont longtemps prévalu dans les analyses, et ont le plus souvent été considérées comme des attaques portées contre l'architecture.
Pourtant, architecte de formation, Gordon Matta-Clark a surtout cherché à expérimenter, selon ses termes, « les usages alternatifs d'espaces qui sont les plus familiers ». Sur la base de documents d'archives, cet ouvrage propose de lire ses travaux depuis ce point de vue venant de l'architecture, en envisageant les mouvements de sa pensée spatiale et ses enjeux architecturaux, dans tous les lieux singuliers explorés. Que ce soit en découpant les murs, planchers et plafonds de bâtiments abandonnés ; en créant une perspective implicite sous une dalle funéraire ; en installant un abri dans un arbre ; en dessinant des maisons-paniers mobiles ; en construisant un mur à partir de déchets trouvés dans la rue ; en voulant grimper au ciel avec une échelle en corde ou en voulant habiter dans un immeuble ballon, que disent ses projets de son idée d'architecture ?
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La Gloire de la bêtise : Régression et superficialités dans les arts depuis la fin des années 1980
Morgan Labar
- Les Presses Du Reel
- Oeuvres En Societe
- 28 August 2024
- 9782378961701
Depuis la fin des années 1980 se sont épanouies des pratiques artistiques qui font le choix de la bêtise délibérée, de la régression ou de la superficialité. La triade de l'altérité moderne, que représentaient le fou, l'enfant et le primitif, est alors supplantée par la figure de l'adolescent bête. Tantôt critique, tantôt complice, cet art s'est frayé un chemin dans les galeries, les magazines, les biennales et jusque dans les plus importantes collections privées devenues muséales, dont celles de Dakis Joannou, de François Pinault ou d'Eli Broad.
Martin Kippenberger, Wim Delvoye, les YBA, Paul McCarthy, Mike Kelley, Gelitin... ou bien encore Dumb & Dumber au cinéma ou Beavis & Butt-Head et Jackass à la télévision : le succès de la bêtise compulsive est éclatant. Les cultures propres à l'adolescence deviennent le lieu d'une fixation, d'un refus d'accéder à l'univers normé de la culture « adulte » en se ménageant des espaces de répit hors du monde des responsabilités sociales. Au plus fort de la vague néolibérale, l'avenir est pour beaucoup source d'angoisse - et la régression, un refuge.
Dans une approche ancrée à la fois dans l'histoire (culturelle) et la théorie (esthétique), Morgan Labar tente ici de comprendre ce qui a fondé ces pratiques artistiques et imposé leur légitimité nouvelle. Naviguant à vue entre Jeff Koons et Présence Panchounette, Alerte à Malibou et Adorno, les Ramones et Walt Disney, cet ouvrage fait l'analyse d'un phénomène historique inédit par son ampleur - le mouvement des marges au feu des projecteurs, par lequel la bêtise a parfois perdu sa dimension critique et son caractère subversif pour devenir l'une des logiques culturelles de l'époque. -
Concepts itinérants : Comment se déplacer dans les sciences humaines
Mieke Bal
- Les Presses Du Reel
- Esthetique:critique
- 5 October 2023
- 9782378963873
Un guide à travers les concepts pour refonder l'interdisciplinarité dans les sciences humaines et l'analyse culturelle.
Les sciences humaines constituent aujourd'hui un territoire gigantesque dont aucune cartographie ne serait en mesure de fournir un relevé définitif. S'y engager malgré tout n'est donc pas sans risques, et peut en dérouter plus d'un. Après quarante ans d'itinérances, Mieke Bal propose ici son guide du routard pour ce voyage au pays de la théorie.
Celle qui a, par ses propositions audacieuses, tour à tour chamboulé la narratologie, la littérature comparée, les études bibliques, l'histoire de l'art et les études féministes, nous livre ici des carnets de voyage qui sont autant d'incitations à prendre le large. Le fil que suit le livre est celui d'une aventure des concepts : le sens, la métaphore, la narration et le mythe sont autant de concepts qui n'appartiennent à aucune discipline mais voyagent entre celles-ci. Suivre leurs transports, c'est emprunter des chemins de traverse qui transgressent allégrement les clôtures entre les savoirs. L'oeuvre a-t-elle une intention ? Le cadre détermine-t-il le contenu ? Une représentation redouble-t-elle la réalité ou bien la fait-elle advenir de manière performative ? Les réponses à ces questions n'émergent que progressivement, au fil de fascinants échantillonnages. S'orienter dans les sciences humaines, explique Mieke Bal au fil de ses explorations à travers champs, c'est apprendre à se mouvoir au gré des rencontres avec les objets. Apprendre à se déplacer équivaut alors à accepter de se laisser déplacer. -
Itinérances écologiques : Art, éthique et environnement
François Salmeron
- Les Presses Du Reel
- 2 January 2024
- 9782958918903
Comment les arts visuels traitent-ils de la question écologique ? Et qu'est-ce que les artistes d'aujourd'hui ont à nous apprendre sur la crise environnementale ? En quoi leurs oeuvres, leurs actions et leur vision du monde, révèlent-elles de nouvelles manières de créer, de vivre et de considérer notre rapport à l'écosystème, à l'heure où nos modes d'existence bouleversent l'équilibre de la planète ? Fruit d'une résidence de recherches et d'écriture critique au Centre d'art Caza d'Oro, en région Occitanie, cet ouvrage part à la rencontre de plus de vingt artistes internationaux, expositions et projets écoresponsables, soucieux du devenir de l'humanité, de la nature et des espèces qui l'habitent. Ces itinérances écologiques apparaissent ainsi comme un carnet de route environnemental, un outil de réflexion éthique, et une étude de terrain attentive à notre temps pour découvrir la formidable vitalité des approches éco-engagées qui fleurissent dans le champ de l'art contemporain.
Mais quelle compréhension de la nature et du vivant y trouvera-t-on ? Et l'art a-t-il seulement un rôle à jouer face aux désastres environnementaux ? L'art écologique participe indéniablement à redéfinir notre perception de l'environnement, et la valeur que nous attribuons à ce dernier, par-delà l'anthropocentrisme et la pensée instrumentale qui aliènent le vivant. Nos écosystèmes forment un grand tout, traversé par un élan de vie dynamique et créateur, qui anime la communauté terrestre dont nous faisons partie, au même titre que toute espèce. L'art écologique nous replace donc au contact de la nature par le biais d'une observation, d'une attention, et de procédés de création respectueux de la beauté et de la prodigieuse diversité qu'abrite la planète. Éco-création, recyclage, permaculture ou éco-architecture, témoignent d'un retour à la terre et d'un engagement concret en faveur de l'environnement, afin de le préserver et de le revitaliser, suivant les préceptes d'une éthique du care, du soin ou de la responsabilité. Les voies de l'art écologique s'avèrent ainsi multiples, et nous ouvrent de nouveaux horizons...
Avec Alexandra Bircken, Bianca Bondi, Berlinde De Bruyckere, Cellule A., Jacques Dégeilh, Jean-Luc Favero, Hipkiss, Jan Kopp, Joséphine Lunal, Rolf Nikel, Victoria Niki, Olivier Nattes, Vicente Pastor, Jean-Paul Raffit & Isabelle Bagur, Myriam Richard, Sorane Rotellini, Érik Samakh, Max Hooper Schneider... -
Culture visuelle : images, regards, médias, dispositifs
Andrea Pinotti, Antonio Somaini
- Les Presses Du Reel
- Perceptions
- 1 September 2022
- 9782378961121
Un état des lieux complet des études sur la culture visuelle, de ses origines dans l'histoire de l'art aux perspectives actuelles ouvertes par les nouvelles technologies, la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle.
Cet ouvrage présente les concepts fondamentaux, les questions principales et les nouvelles perspectives de recherche des études sur la « culture visuelle ». Après avoir retracé les origines de cette notion dans la tradition de l'histoire de l'art et dans les théories de la photographie et du cinéma des premières décennies du XXe siècle, le livre reconstruit le développement récent, au niveau international, des visual culture studies et de la Bildwissenschaft. Les chapitres suivants proposent des outils essentiels pour étudier la dimension techniquement déterminée, mais aussi historiquement et socialement située, des images comme des formes de la vision. Les exemples analysés proviennent de contextes culturels et de périodes historiques très variés et concernent jusqu'à la réalité virtuelle et la réalité augmentée, les nouvelles images produites par l'intelligence artificielle et les nouvelles technologies de machine vision. -
L'art et ses agents ; une théorie anthropologique
Alfred Gell
- Les Presses Du Reel
- 14 May 2009
- 9782840662525
La traduction française du livre majeur de l'anthropologue anglais Alfred Gell, l'une des toutes premières tentatives anthropologiques de définition de l'art, un ouvrage fondamental, tant pour les historiens de l'art que pour les anthropologues, et dont le concept principal (agency, « agentivité ») a depuis longtemps été repris par maints théoriciens.
Plutôt que de penser l'
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Palimpsestes africains : Primitivisme littéraire et avant-gardes (Paris, 1901-1924)
Jehanne Denogent
- Les Presses Du Reel
- Oeuvres En Societe
- 28 August 2024
- 9782378964825
Alors que le primitivisme est devenu un jalon incontournable des manuels d'histoire de l'art, l'intérêt des écrivains d'avant-garde pour les cultures extra-occidentales a longtemps passé inaperçu. Ce livre s'attache à éclairer un faisceau de pratiques et de réflexions que les avant-gardes historiques ont associées aux cultures africaines dans les années 1901-1924. Le premier quart du xxe siècle est marqué en effet par la diffusion d'une culture coloniale en Europe, qui touche les écrivains autant que les artistes. De Guillaume Apollinaire à Tristan Tzara, en passant par Blaise Cendrars, Jean Cocteau ou Yvan Goll, nombreuses sont les avant-gardes à s'intéresser aux arts dits « nègres ». Aucune ne s'est rendue toutefois sur le continent africain. L'Afrique, dans leurs écrits, est une construction textuelle, fabriquée à partir de sources multiples. Cette enquête dégage les différentes strates de représentations convoquées puis transformées dans ce processus de resémantisation, et met en lumière la teneur discursive du primitivisme qui élabore une Afrique palimpseste. Par un examen historique précis et critique, elle révèle la présence d'un moment africain des avant-gardes littéraires francophones.
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Une anthologie de textes de philosophes, de théoriciens et d'historiens de l'art (Boehm, Mondzain, Nancy, Coccia, Alloa, Belting, Bredekamp, Mitchell, Rancière, Didi-Huberman) qui témoignent à la fois de l'incidence de la question de l'image, de sa logique spécifique et de la transformation du champ visuel dans les savoirs contemporains, et de la variété de ses approches conceptuelles, de la préhistoire à nos jours et dans différentes traditions de pensée.
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Compagnon de route de Suzanne Doppelt dans la revue Détail, complice d'Olivier Cadiot pour la Revue de littérature générale et traducteur des poètes américains les plus iconoclastes (Louis Zukofsky, John Ashbery), Pierre Alferi est une importante figure du renouveau poétique et littéraire des trente dernières années. Si le travail de Pierre Alferi s'inscrit à la fois dans les milieux de la poésie, du roman, du théâtre, de l'essai, mais aussi du cinéma, de la musique ou encore du dessin, il en explore d'autant plus les territoires limitrophes à travers l'examen, le déplacement et le branchement des techniques, des médias et des formats.
En interrogeant nos usages du langage et des signes et en testant divers dispositifs de pensée, Alferi mène une réflexion sur le réel marquée par l'attention, l'exploration et l'expérimentation, ouvrant ainsi un espace, tel un courant d'air, d'élucidation et de reconfiguration de la pluralité d'aspects de nos conditions de vie. -
L'art et la race ; l'africain (tout) contre l'oeil des lumières
Anne Lafont
- Les Presses Du Reel
- Oeuvres En Societe
- 20 February 2019
- 9782378960162
L'historienne de l'art Anne Lafont livre une étude inédite sur les relations étroites et paradoxales de l'art et de la race à l'époque des Lumières. Une nouvelle voix dans les travaux actuels sur les questions de race, d'art, d'images et de colonies.
En se fondant sur un corpus d'oeuvres d'art connues et moins connues, l'auteure revisite les Beaux-Arts au XVIIIe siècle sous l'angle de la représentation des Noirs, figures qui, non seulement, articulent savoirs anthropologiques et expériences esthétiques, mais aussi histoire du luxe métropolitain et histoire de l'esclavage colonial. Ce livre est fondé sur une recherche de plus de dix ans sur les formes qu'ont prises les figures de l'Africain et de l'Africaine dans l'art continental et colonial français d'avant l'imaginaire abolitionniste. Il couvre les cultures visuelles et artistiques qui vont de la fin du XVIIe siècle - à l'époque de Coypel, Mignard, Largillière... - quand les colonies antillaises commencèrent à percer dans le champ artistique métropolitain, au premier tiers du XIXe siècle - à l'époque de Girodet, Benoist et Léthière jusqu'à Géricault... - quand l'échec de la première abolition de l'esclavage (1802) durcit l'iconographie partisane, mettant la violence des vies dans les plantations à l'ordre du jour de la création artistique.
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Bebuquin ou les dilettantes du miracle
Carl Einstein
- Les Presses Du Reel
- L'ecart Absolu
- 1 January 2000
- 9782840660484
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L'art en commun ; réinventer les formes du collectif en contexte démocratique
Estelle Zhong mengual
- Les Presses Du Reel
- Oeuvres En Societe
- 7 January 2019
- 9782378960087
Une enquête sur les enjeux à la fois artistiques et politiques de l'art participatif, depuis les années 1990.
Jeremy Deller propose aux anciens mineurs d'Orgreave de participer à la reconstitution historique en costume de l'émeute ouvrière anglaise de 1984. Javier Téllez organise avec les patients de l'hôpital psychiatrique de Tijuana la propulsion d'un homme-canon par-dessus la frontière américano-mexicaine. Thomas Hirschhorn invite les habitants d'un quartier du Bronx à construire un monument en l'honneur du philosophe Antonio Gramsci. Une peau de cerf sur les épaules, Marcus Coates rencontre les résidents d'HLM à Londres et réalise une consultation spirituelle du lieu, en qualité de chaman.
Ces pratiques artistiques contemporaines forment une nouvelle galaxie étrange, qu'on appellera ici art en commun. Il s'agit de créer dans l'espace social plutôt que dans l'atelier ; sur une longue durée et avec d'autres plutôt qu'en son for intérieur ; de façon collective plutôt que démiurgique. L'oeuvre n'est pas le fruit du travail de l'artiste seul, mais celui d'une collaboration en présence entre artiste et volontaires.
Ce dispositif artistique bouleverse notre conception de l'art et nos catégories esthétiques. Mais il revêt aussi une dimension politique, en s'emparant des questions de participation et de communauté qui comptent parmi les enjeux les plus cruciaux des tentatives actuelles de vivification de la démocratie, comme de la reconfiguration de nos manières de vivre.
Cet ouvrage propose d'interroger les liens entre participation en art et en politique dans le contexte démocratique et néolibéral qui est le nôtre. Et de penser comment l'art en commun peut contribuer à la réinvention des formes possibles du collectif.
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Le phototexte engagé : une culture visuelle du militantisme au XXe siècle
Charlotte Foucher Zarmanian, Magali Nachtergael
- Les Presses Du Reel
- 8 September 2021
- 9782378962098
Une étude pluridisciplinaire inédite du couple texte-image dans sa dimension politique, depuis le militantisme du début du XXe siècle jusqu'aux luttes de « visibilité » des minorités.
Comment la culture visuelle instruit-elle le débat politique ? À la fois outil d'information, de propagande, de contre-pouvoir et d'éveil des consciences, le phototexte - dispositif formel alliant photographie et texte, et instaurant par son assemblage une unité de sens - s'inscrit pleinement dans la construction médiatique de nos démocraties contemporaines. Slogans, affiches, tracts, pamphlets, interventions urbaines ou physiques, grèves, manifestations sont autant d'artefacts révélant que la mémoire militante s'éprouve aussi dans une reconfiguration créative articulant le texte et l'image.
Dressant un panorama riche et varié de cent ans de luttes par la photographie et le texte, ce recueil pluridisciplinaire et international rassemble dix-huit essais inédits faisant le point sur le phototexte. Du photomontage antifasciste des années 1910 aux stratégies de visibilité sur les réseaux sociaux en passant par son instrumentalisation au service des luttes féministes, antiracistes et indépendantistes, l'ouvrage propose une histoire de l'engagement social, visuel et créatif.
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Qu'est-ce que le cinéma ? ; what is cinema?
Germaine Dulac
- Les Presses Du Reel
- 17 September 2020
- 9782490750047
On lui attribue, dans les années 1920, les premiers films impressionnistes, féministes, puis surréalistes. Qu'est-ce que le cinéma ? constitue la première édition des écrits théoriques de Germaine Dulac (1882-1942), pionnière du septième art, près de 75 années après la conception du manuscrit, où elle développe une réflexion sur le cinéma aux échos fortement contemporains.
Composé des nombreuses conférences de la cinéaste (1925-1939) assemblées par sa partenaire Marie-Anne Colson-Malleville et préservées dans les archives de Light Cone, cet ouvrage éclaire le rôle majeur de cette pionnière de l'avant-garde française, innovatrice de la pensée cinématographique moderne, qui théorisait déjà, dès les années 1920, ce qu'est le cinéma.
« L'oeuvre et la pensée de Germaine Dulac ont beaucoup compté dans l'histoire du cinéma. Ce livre permet de mieux la connaître et de l'apprécier. C'est très important pour faire vivre la cinéphilie, qui est d'ailleurs l'une des missions du CNC. » Dominique Boutonnat, Président du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) Ouvrage récompensé du Prix du livre de cinéma 2020 du CNC.
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K. B. W. : La bibliothèque Warburg, laboratoire de pensée intermédiale
Philippe Despoix
- Les Presses Du Reel
- Perceptions
- 12 October 2023
- 9782378963385
Les enjeux de la bibliothèque et de la collection photographique mises en oeuvre par Aby Warburg, en tant que « laboratoire » de recherches collectives sur les formes de transmission des images depuis l'Antiquité. Une étude de cas exceptionnel, traversée par la question : quel a été l'impact de la photographie dans le tournant que Warburg marque dans l'histoire de l'art et de la culture ?
La Kulturwissenschaftliche Bibliothek Warburg fonctionna, dans les années 1920, comme un véritable laboratoire de recherche sur les formes de transmission des images depuis l'Antiquité. Si son fondateur Aby Warburg (1866-1929) en fut la figure centrale, cette bibliothèque pionnière fut toujours imaginée comme une entreprise collective, et serait impensable sans l'apport essentiel d'autres personnalités (Fritz Saxl et Gertrud Bing notamment) dont l'importance commence enfin à être reconnue. Laboratoire à la croisée des disciplines, la KBW fut aussi et avant tout un espace de pensée intermédiale, où se conjuguent autant de gestes techniques : photographier et collecter, cartographier et mettre en série, construire des voisinages, projeter, exposer enfin. Seuls ces modes de visualisation autorisent à comprendre toute la portée des concepts warburgiens connus (« formule de pathos », « vie posthume », « migration des images »...). C'est l'articulation dynamique de ces opérations, au coeur desquelles se trouve la reproduction photographique, qui distingue la Bibliothèque et sa collection d'images en tant que dispositif plurimédial de connaissance. Sa reconstruction détaillée explicite ici les conditions de possibilité de l'« espace de pensée » ouvert par l'instrumentaire warburgien, la singularité de son anthropologie visuelle, ainsi que son potentiel toujours critique. -
Une étude sur les représentations de la séropositivité et du sida dans l'art américain et européen.
La crise du sida est un tournant majeur de l'histoire contemporaine, en art aussi. Ce livre s'intéresse à son impact sur les artistes et activistes américains et européens, du premier recensement des cas de la maladie, en 1981, à la révolution thérapeutique de la fin des années 1990. De Cindy Sherman à Derek Jarman, de Niki de Saint Phalle à Jeff Koons, de Gilbert & George à Jenny Holzer, de Michel Journiac à David Wojnarowicz, d'Izhar Patkin à Zoe Leonard, ou dans ce que produit ACT UP, on repère le même saisissement dans les représentations qui ne pouvaient alors plus être les mêmes, et pour cause.
Les images sont habitées par tout ce qui travaillait les sociétés occidentales au temps de l'épidémie, et d'abord le pire d'elles-mêmes, qui se défoulait dans un espace social miné par la crise. Elles s'en souviennent, comme des forces de résistance qui lui furent opposées. Elles sont les témoins de la volonté intraitable de ne rien céder, mais également de sortir par tous les moyens d'une situation bloquée.
À partir de très nombreuses représentations visuelles, ce récit de la crise épidémique ouvre ainsi sur une histoire politique, économique et sociale de cette époque fatalement hantée par la catastrophe.
Cet ouvrage est issu d'une thèse ayant reçu la « Mention spéciale », Prix de thèse de l'université Paris-Sciences-et-Lettres (PSL) 2019 (catégorie « Sciences humaines et sociales »), le Prix de thèse 2019 de l'École doctorale 441 d'histoire de l'art-Équipe d'accueil du Centre de recherche Histoire culturelle et sociale des arts (HiCSA), université Paris 1 Panthéon Sorbonne et le Prix de thèse en histoire de l'art 2018 de la Commission de la recherche de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
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Ce livre magnifique et quelque peu mystérieux contient une collection inédite de lettres que les célèbres frères Jonas et Adolfas Mekas ont envoyées, depuis les Etats-Unis, au village de Semeniskiai (Lituanie). Toutes étaient adressées à la personne la plus importante de leur vie: Elzbieta Mekas, leur mère.Que s'écrit une famille séparée par la guerre ; deux frères d'un côté de l'océan et leur mère de l'autre ? Les lettres rassemblées dans ce livre, écrites entre 1957 et 1995, répondent à cette question. Accompagné de nombreuses photographies issues du quotidien des deux frères, ce livre illustre et contextualise leur vie aux États-Unis ainsi que leurs visites en Lituanie dans les années 1970. Les frères Mekas ont fui vers l'Ouest en 1944 et sont arrivés à New York en 1949, où ils sont tous deux devenus artistes. Alors que débutait la Guerre Froide, ils ont commencé à écrire des lettres à leur mère, rétablissant une connexion et un dialogue perdus depuis longtemps.Ligne(s) de vie montre deux vies évoluant en parallèle dans le monde libre et dans un pays occupé. Les lettres retracent un amour sincère et une reconnaissance permanente des deux fils envers leur mère, auxquelles s'ajoutent des observations sur le quotidien aux États-Unis et des références à leurs créations. Ouvrage récompensé du prix du plus beau livre lituanien, Baltic Book Art Competition, 2022.
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Sites du film : Le cinéma et ses parages
Jean-michel Durafour, Vincent Amiel, T. j. Demos, Jacques Aumont, Térésa Faucon
- Les Presses Du Reel
- Perceptions
- 1 January 2024
- 9782378964757
Les images ne sont pas des choses. Les images sont des sites. S'agissant de ces images particulières que sont les films, notre temps ne cesse de nous le rappeler en basculant et bousculant ce que nous en avons pensé jusque-là. Les films n'ont jamais autant bougé ni notre regard avec eux - à tel point que le cinéma est devenu pour beaucoup insituable, partout et nulle part, délayé dans une concentration horizontale des pratiques des films où son privilège historique a fini par s'éteindre. Il est même de moins en moins nécessaire pour qu'il y ait film que quelque chose soit filmé.
L'hypothèse de ce livre est que ces métamorphoses et ces nouvelles pratiques, pour relativement récentes qu'elles soient, témoignent moins d'une révolution historique qu'elles n'éclairent potentiellement n'importe quel film d'un effet de loupe épistémologique et spéculatif nous invitant tout aussi bien à sortir du cinéma au sens strict qu'à remonter aussi dans le passé de son histoire. Les films ne sont que des relations, des bretelles, des tournures et des détours, et le cinéma sera pris ici moins comme un objet d'étude que comme une méthode d'investigation du visible et un trajet dans la pensée théorique des images. -
L'objectivité a une histoire, et celle-ci se révèle pleine de surprises. Lorraine Daston et Peter Galison retracent dans cette somme l'émergence de l'objectivité dans les sciences au milieu du XIXe siècle et montrent comment ce concept se distingue de deux vertus concurrentes: la vérité d'après nature et le jugement exercé. Ce récit est jalonné de grands idéaux épistémologiques qui recoupent des pratiques quotidiennes de fabrication d'images scientifiques: entre le XVIIIe et le début du XXIe siècle, les images révélant le mieux les profondes orientations des sciences empiriques (de l'anatomie à la cristallographie) sont celles des atlas scientifiques - ces recueils iconographiques qui enseignent aux praticiens d'une discipline ce qu'il faut observer, et comment le regarder. Ces images définissent ainsi les objets de travail des sciences de l'oeil (cristaux de neige, galaxies, squelettes, particules élémentaires...) et permettent de mettre au jour l'histoire cachée de l'objectivité scientifique et de ses concepts concurrents. Qu'un auteur d'atlas idéalise une image pour isoler l'essentiel au nom de la vérité d'après nature, ou qu'il refuse d'en éliminer même le détail le plus fortuit au nom de l'objectivité, ou encore qu'il mette en évidence des formes au nom du jugement exercé est une décision qui procède autant d'un ethos que d'une épistémologie.
Cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à la notion d'objectivité et à ce que signifie voir le monde avec un regard scientifique - mais aussi avec un regard artistique, car comme l'écrit Bruno Latour en préface de ce livre, le travail de Lorraine Daston et Peter Galison « appartient aussi bien à l'histoire de l'art qu'à celle des sciences ». -
Trisha Brown & Emmanuelle Huynh ; histoire(s) et lectures
Emmanuelle Huynh, Trisha Brown
- Les Presses Du Reel
- 17 December 2012
- 9782840663249
Un dialogue entre deux danseuses et chorégraphes contemporaines majeures, accompagné d'échanges avec des collaborateurs de Trisha Brown, de textes de ses danseurs, de notes et de la transcription d'une conférence. L'ensemble est suivi d'un essai sur la filiation déliée entre Trisha Brown et Emmanuelle Huynh.
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Vertiges des temps : Dialogue entre l'art contemporain et l'archéologie
Michael Jasmin, Audrey Norcia
- Les Presses Du Reel
- 28 August 2024
- 9782378960704
Apparue au XVIIIe siècle sous l'impulsion des célèbres fouilles d'Herculanum et de Pompéi, l'archéologie s'est peu à peu constituée en véritable discipline scientifique au cours du XXe siècle. Son objectif se définit comme l'étude des traces matérielles des civilisations et de leur environnement passé, dont les motivations et les interrogations renseignent sur le contexte disciplinaire et sociétal présent. Malgré la précision de ses pratiques et l'apport de méthodes archéométriques, l'archéologie n'en est pas moins, depuis ses origines, une fabuleuse source d'imaginaire ayant inspiré artistes, écrivains et savants.
La ruine s'est affirmée comme motif puis comme genre pictural, de la Renaissance au Romantisme ; parallèlement, le modèle archéologique a connu son essor en littérature notamment avec l'Arria Marcella de Théophile Gautier et la Gradiva de Jensen, puis a servi de métaphore à Freud pour traduire la méthode psychanalytique. À partir des années 1960 le cinéma s'est emparé à plusieurs reprises de l'archéologie. Simultanément l'art contemporain est venu puiser un vocabulaire plastique : le Land Art, l'Arte Povera ou des artistes comme Anne et Patrick Poirier, ont ouvert des perspectives nouvelles avec le travail de matières organiques et archaïques, et l'usage de modèles antiques.
Cet ouvrage choral fait dialoguer de façon inédite des spécialistes de l'archéologie, de l'histoire de l'art et de la muséologie, tout en donnant la parole aux artistes et à la philosophie. Il entend prendre la mesure d'un phénomène peu étudié sur les rapports qu'entretiennent les pratiques artistiques et archéologiques. En effet, depuis les années soixante, les artistes se tournent vers leur propre culture matérielle et s'approprient l'archéologie dans sa définition la plus moderne en parcourant scrupuleusement toute la « chaîne opératoire » de sa méthodologie, allant du ramassage de surface à la collection d'objets, en passant par la fouille et la classification typologique, sans oublier son langage visuel (dessin, stratification, carroyage), tout comme ses outils (moulage, photographie, dispositifs muséographiques) : autant de formules empruntées à la science pour parler de notre société et de nos comportements qu'examinent ici plusieurs contributions.
La gestuelle elle-même de l'archéologue et de l'artiste au travail, leur rapport au site, au temps et à l'espace, intéressent cette réflexion pluridisciplinaire et épistémologique : si pour Leonard de Vinci, la peinture, ou plus largement l'art, est cosa mentale, c'est bien ce « cheminement mental » opéré par l'archéologue et l'artiste, entre interprétation et invention que se proposent enfin d'observer les auteurs.