Tu connais la tribu qui pue ? Un petit groupe d'enfants sales qui vivent dans des cabanes de branches ave leurs amis les animaux. Il y a Laurent, le grand garçon aux cheveux rouges et ses deux renards, Lucie avec des tresses et une couleuvre... Et il y a surtout cette toute petite fille, Fanette Ducoup, la chef... reconnue pour avoir sauvé la tribu des griffes d'Yvonne Carré. Car s'il y a bien quelqu'un qui ne supporte pas les enfants de la forêt, c'est Yvonne Carré !
Un album où l'on retrouve rigolade, écologie et liberté à tous les étages !
"C'est l'histoire d'un cow-boy. Je l'ai remplacé par un singe, parce qu'on m'a dit qu'un cow-boy ça faisait trop peur avec ses dents cariées et son air mauvais." Ainsi commence cette super histoire de cow-boy : page de gauche, le texte raconte les frasques d'un cow-boy pas très commode, qui mange des bébés lapins, dit des gros mots et cambriole des banques. Page de droite, Delphine Perret corrige, donnant ainsi vie à un singe qui se brosse les dents et fait des séances d'aérobics. Un rapport texte-image absolument hilarant pour ce petit livre détonant, qui tourne en dérision le politiquement correct. Les deux histoires qui se font face donnent lieu à des situations complètement absurdes et jubilatoires.
Peter (artiste taupe) et Herman (docile cigogne), entreprennent un tour du monde en vingt-cinq escales. Russie, Japon, Pérou, Groenland. autant de lieux propices à des situations cocasses, qui se suivent et ne se ressemblent pas. Chaque double page (qu'on lira « à l'italienne » malgré une reliure « à la française ») est une sorte de carte postale à l'humour absurde, dans la veine de Glenn Baxter. Avec ses images au crayon de couleur, denses et minutieuses, Delphine Jacquot signe là son projet le plus personnel et le plus drôle.Format original, dos toilé : ce carnet de voyage pittoresque est un objet à la fabrication précieuse et soignée.
Léandre est un ours, et vit tout au nord. Olive est un poulpe et vit tout au sud. Un jour de grande solitude, ils entreprennent de traverser l'océan. Ils se croisent mais ne se rencontrent pas, et atterrissent chacun chez l'autre, où une lettre les attend. Dès lors, Olive et Léandre veulent se retrouver... Que le monde est grand pour un ours et un poulpe qui se cherchent ! Une grande histoire d'amour pleine de poésie et de fantaisie. Un ours et un poulpe peuvent donc vivre ensemble, n'en déplaise aux éthologues et océanologues ! Janik Coat nous fait voyager entre les profondeurs et la surface de l'océan, avec ses couleurs denses et ses personnages terriblement attachants. Un album délicieusement réconfortant, qui dit l'importance de persévérer lorsqu'on cherche l'amour.
Un livre résolument moderne où l'on retrouve avec plaisir une thématique-clé du travail d'Élisa Géhin :
Le classement. Une multitude de listes se font suite dans un cheminement original. On classe mais le mode de classement change à chaque chapitre ! L'enfant apprend donc à nommer ce qui l'entoure et découvre le monde à travers une multitude de points de vue. L'imagier devient, mine de rien, un premier outil de développement du sens critique et de la démarche artistique !
Au pied du Kilimandjaro, en Afrique, vit un jeune esclave qui n'a pas de nom.
Personne ne lui en a jamais donné. S'échappant de son village, il embarque comme marin sur un navire, il traverse les mers jusqu'au Japon, où il accomplira un destin d'exception.
Frédéric Marais raconte, avec une grande force littéraire et graphique, l'histoire vraie de Yasuke, unique samouraï à la peau noire. Du Kilimandjaro au Mont Fudji, ce jeune africain devint, au 16ème siècle, un héros. Les phrases courtes et rythmées, presque mélodiques, apportent une grande force à ce récit au style simple et dépouillé, à la portée des jeunes lecteurs. Alliant au noir et blanc un bleu turquoise intense et un brun profond, Frédéric Marais nous livre un récit initiatique qui prend sa source dans l'Histoire.
Au début, je n'étais qu'une graine, une toute petite graine verte... Mangée par un oiseau, la petit graine s'envole, voyage, puis enveloppée dans un petit paquet blanc, fini par être semée. La forêt l'accueille et l'entoure, de petite graine, elle devient tige, plantule... et pousse.
La vie d'une graine qui au fil du temps et des saisons change de nom : plante, arbrisseau, et, enfin, arbre. Autour, la Nature suit son cours, le soleil et les tempêtes, les animaux de la forêt, le vieil arbre qui tombe et sur lequel une nouvelle pousse renait. Mathias Friman illustre avec poésie l'éternel recommencement de la nature. Ses illustrations réalistes en noir et blanc sont illuminées par le vert vif de la graine dont on suit l'évolution.
Une jeune méduse se raconte. Elle croise un jour la route d'une petite fille, qu'elle pique malencontreusement. Le père sort la méduse de l'eau et la laisse échouée sur le sable. À l'agonie, la jeune méduse sera sauvée in extremis par la petite fille, qui la rejettera à la mer. Devenue une méduse adulte, elle retrouvera l'enfant devenue jeune fille et la reconnaîtra grâce à la cicatrice laissée sur son poignet par la piqûre. Elle entamera alors pour elle une sublime et silencieuse danse sous- marine.
La méduse, aussi fascinante qu'effrayante, prend vie dans ce conte écologique et poétique. Alexandra Huard illustre à merveille le paradoxe de cet animal, repoussant lorsqu'il est hors de son élément, et gracieux et lumineux dans l'eau.
Pourquoi Ulysse erre-t-il si longtemps avant de rejoindre Ithaque ? Dans cet album, Martine Laffon, spécialiste des mythes et cosmogonies, nous conte les prouesses de Thésée, Héraclès, OEdipe, Persée, Jason et Ulysse. Avec concision, la philosophe nous fait entrer dans la psychologie des personnages et nous éclaire sur la motivation de leurs actes. Ainsi demi-dieux et hommes d'exception perdent une part de leur mystère et l'on s'y attache d'autant plus. Par la modulation du ton, Martine Laffon réussit à placer ces épopées à hauteur d'enfant.
En miroir du texte, les illustrations de Martin Jarrie, véritables tableaux narratifs, font de l'ouvrage un objet singulier et à destination des curieux de tous âges !
Au 19ème siècle existait une espèce animale surprenante : les pigeons migrateurs. Ces oiseaux au plumage remarquable ne se déplaçaient qu'en très grand groupe. Les vols rassemblaient plusieurs milliers de volatiles. Ils obscurcissaient le ciel comme une éclipse et les arbres se cassaient sous leurs poids... Considérés comme nuisibles, ces trois milliards de pigeons furent exterminés lors de gigantesques concours de chasse. À la fin du siècle, tous les pigeons migrateurs avaient disparus... à l'exception de Martha, qui nous raconte leur histoire. Dans ce conte écologique, Atak interroge le rôle de l'Homme dans l'extinction des espèces, faisant écho à des problématiques très actuelles. Ses peintures à la gouache aux couleurs flamboyantes illustrent à merveille ce texte d'une grande richesse.
Trois histoires vraiment bien, ce sont trois récits résolument loufoques, où l'on fait la connaissance des parents Wilson, qui trouvent la recette miracle pour discipliner leur rejeton agité ; où le G7 est infiltré par un chien, un lama et un poisson rouge ; et où l'on apprend que les apparences sont parfois trompeuses.
Dans cet album détonnant qui ne se prend pas au sérieux, on retrouve l'écriture désopilante de Julien Baer, et l'univers coloré, tout en finesse, de Magali Le Huche.
Des récits courts très drôles et insolites, un brin sarcastiques, pour le plaisir des petits lecteurs comme des plus grands.
Trois jours dans la vie palpitante de Jean-Loup, qui en a marre de ses croquettes et a décidé de faire des trucs formidables.
Jean-Loup est un chien. En salopette, en robe de chambre, ou dans son superbe survêtement jaune, Jean-Loup affronte les épreuves du quotidien, avec l'aplomb et la classe qui le caractérisent. Des aventures trépidantes, jamais bien loin du confort d'un bon lit douillet. Clémentine Mélois nous régale avec ?cet anti-héros aussi désespérant qu'attachant.? Car Jean-Loup est la paresse incarnée, et sa moindre petite activité ?est suivie d'une bonne sieste méritée. ?À l'instar d'un « Alexandre le bienheureux » pour les enfants, ?ces trois courtes histoires à l'humour délicieusement absurde? élèvent la flemme? au rang d'art de vivre. Un petit album à la fabrication soignée, qui saura séduire petits et grands grâce à son rapport texte-image totalement hilarant.?
Gaëtan Talpa a tout ce dont une jeune taupe peut rêver : une chouette maison, des jouets, des câlins, et une joyeuse bande de copains. Il y a Harry Hérisson, Joe Musaraigne, Barnabé l'Araignée, Raoul Blaireau et Albert Raton. Impossible de s'ennuyer quand on est si bien entouré. Oui mais voilà, Gaëtan rêve d'avoir un arbre, mais pas n'importe lequel, un arbre à limaçons sucrés. Comment faire quand il n'existe pas de graines pour en planter ? Avec de la persévérance, des amis, et un peu de fantaisie, la petite taupe nous rappelle qu'à coeur vaillant rien d'impossible.
Servi par la poésie de Stéphanie Demasse-Pottier et les illustrations hautes en couleur d'Adèle Verlinden, cet album offre une fresque ordinaire sur l'importance extraordinaire de la gourmandise, des rêves, et de l'entraide.
Monsieur Toutenordre vit dans une grande et impeccable maison. Chaque jour, il nettoie, brique, range et astique, afin que tout soit parfaitement... en ordre ! Ce jour-là ne déroge pas à la règle et Monsieur Toutenordre s'attaque à la forêt au fond du jardin, où tout est si désorganisé et touffu... Il ratisse, élague, bétonne le sol... Monsieur Toutenordre est content. Mais les animaux de la forêt, moins... Car l'ordre qui règne dans la nature est bien plus subtil et important qu'il ne parait ! Monsieur Toutenordre agit comme s'il était seul, il va découvrir qu'il partage le monde avec les animaux.
Un matin, M. Rat voulant savoir ce qu'il y a autour de lui, décide avec son voisin M. Lion d'aller rencontrer les autres animaux du zoo, en demandant à chacun de dessiner sa maison, afin d'avoir un grand plan. À la fin le lecteur aura surtout une belle surprise : le zoo et ses animaux est tout entier sur le tapis de jeu d'un enfant. Le vaste monde qui leur reste à découvrir est au-delà...
Magnifique métaphore de l'enfance, cet album navigue entre humour et poésie, fantaisie et intelligence. Les dessins et le texte sont tout entier au service d'une narration brillante qui ne s'embarrasse pas de réalisme, le rat a la taille du lion et parle d'égal à égal avec le chat, sans que cela ne gène le lecteur qui se laisse conduire jusqu'à la chute finale. On s'est laissés berner et c'est tant mieux !
Emmanuelle Houdart, grande dessinatrice du merveilleux et de l'épouvantable, met son talent et son imaginaire fascinant à la portée des tout-petits. Au fi l des pages de cet album « cocon », elle explore la notion d'abri. L'abri primordial, celui dont peut-être on garde la nostalgie toute notre vie durant, c'est évidemment celui du ventre de la mère. Le berceau, la maison, la cabane, tous ces lieux sont autant d'abris. Mais l'amour est aussi un abri : celui du parent, du frère, de l'amoureux.
Des phrases très courtes et musicales viennent compléter les images d'une grande douceur d'Emmanuelle, à la manière d'une berceuse. L'album s'ouvre sur le ventre maternel et se referme sur la douceur du vieillard portant un tout-petit. Lequel est un abri pour l'autre ? Les deux assurément .
Pour son anniversaire, Pablo reçoit une chaise. Fâché, il s'enferme dans sa chambre avec son cadeau, bien décidé à ne pas s'asseoir dessus. À la fi n de la journée, il est funanbule-dedossier- de-chaise. La chaise sous son bras, Pablo part à la découverte du monde. Dans chaque ville où il s'arrête, son numéro d'équilibriste fait fureur. Il se produira dans les plus prestigieux théâtres et visitera les endroits les plus incroyables de la planète. Mais un jour, la chaise sur son dos, il reprendra le chemin de la maison... Ce texte d'une grande fi nesse nous apprend que « ne pas tenir en place » peut signifi er avoir du talent, et qu'il faut parfois partir loin des siens pour vraiment grandir. Encore une fois, Delphine Perret nous livre une histoire pleine de simplicité aux lectures multiples.
Chaque jour, les petits rituels se succèdent pour Bigoudi, retraitée dynamique, et Alphonse, son chien : le café chez Luigi, la balade au parc, le thé-poker chez Beatrix. Mais un jour, Alphonse pousse son dernier soupir.Bigoudi décide de ne plus voir personne. A quoi bon s'attacher aux gens si c'est pour les perdre comme Alphonse ? Mais Bigoudi est-elle vraiment destinée à vivre recluse ? Même dans l'immensité archi-moderne et inhumaine de la ville, sobrement mise en image par Sébastien Mourrain, résident de petits îlots d'humanité. Bigoudi s'approprie la ville impersonnelle, incarnant une grand-mère active, moderne et citadine.Delphine Perret pose un regard simple sur le temps qui passe, et aborde avec justesse les thématiques de l'attachement et du deuil.
Le livre d'Elisa Géhin s'ouvre sur une fl eur, seule. En face, plein de fl eurs : une prairie donc.
Il en est de même pour la forêt, cet ensemble d'arbres. Mais une vache n'est-elle pas un ensemble de taches, et le désert un ensemble de bosses ? Chaque endroit du monde peut être défi ni comme un ensemble. Elisa s'est ainsi amusée à construire un répertoire d'ensembles, mêlant en vrac animaux, végétaux, objets, personnes. Classer ce joyeux chaos est jubilatoire, infi ni et donne à voir. l'ordre du monde ! En explorant le monde (sa maison, son quartier, sa ville), l'enfant grandit.
Cet album intelligent et pétillant, avec ses pages qui se déplient comme autant de surprises visuelles, sont en phase avec ce goût de la découverte des tout-petits et leur amour. du classement !
Un jeune lapin n'a aucun souvenir de Bonnemaman, son arrière grandmère, et meurt d'envie de la voir, même si elle doit être « vraiment très très très vieille ».
Il réussit à convaincre ses parents et rend visite à la fameuse maman de la maman de son papa. Une journée un peu spéciale passée à boire du chocolat chaud et regarder la télé pendant que Bonnemaman dort. Evénement aussi ordinaire qu'extraordinaire, cette rencontre intergénérationnelle est décrite avec une infinie simplicité. Gaëtan Dorémus interroge le décalage entre le monde des adultes et celui des enfants. Il saisit avec justesse la teneur de l'enfance, dans toute sa naïveté et sa curiosité. Avec des mots bien choisis et des illustrations tendres, il réussit à parler de la mort sans pudeur ni sentimentalisme.
Au cours de la longue nuit polaire, le chemin d'Ottoki croise celui d'un astronaute, perdu. Après l'avoir sauvé de l'attaque d'un ours blanc, Ottoki lui indique un Inukshuk, géant de pierre protecteur et magnifique. Quelques mois plus tard, l'astronaute foule le sol de la Lune, où, en hommage à Ottoki, il construit un gigantesque Inukshuk. Les Inuits racontent que cet Inukshuk serait visible depuis la Terre... Avec une palette de couleur réduite et le réalisme qu'on lui connaît, Frédéric Marais illustre à merveille la rencontre surprenante et muette de la science et de la tradition, au milieu de l'infini glacé. Il invente une légende à laquelle, enfant comme adulte, on ne demande qu'à croire.
En 2011, l'illustrateur Martin Jarrie fut accueilli en banlieue parisienne pour faire un travail sur une ville et ses habitants. L'idée des portraits s'imposa. Il rencontra quinze personnes et demanda à chacun de choisir un objet qui lui était cher. Puis il envoya ces portraits, visages et objets, à François Morel. Qui o rit ses mots à ces quinze vies. Les règles du jeu avaient été fi xées : chacun savait qu'auteur et peintre auraient toutes les libertés. Celles de transformer, de déformer, de réinventer.
Décider de donner la même importance à ces objets banals qu'aux visages de leur propriétaire, c'était déjà une manière de raconter une vie. Une manière qui est aussi celle de François Morel, dont on connaît le talent pour dire la beauté du quotidien et la grandeur des « vies minuscules ».
Au commencement du monde, la Terre fut livrée à ses habitants avec un épais mode d'emploi qui défi nissait et répertoriait toutes les choses du monde. Mais lorsqu'un cochon furieux dévore l'ouvrage, les habitants se retrouvent désemparés. Plus rien n'a de sens, on confond salle de bain et salle à manger, l'avant et l'arrière : le désordre est total. Les habitants ont alors l'idée de mettre en commun leurs savoirs pour ordonner ce chaos. Et le dictionnaire fut ! Pour célébrer le 419e anniversaire de la naissance du dictionnaire, Frédéric Marais et Jean Lecointre signent un projet totalement dingue et extrêmement drôle, au graphisme très contemporain.
Au début du monde, il y avait si peu d'espace entre le ciel et la terre que les hommes devaient se tenir à quatre pattes et ramper pour se déplacer. Mais un jour, un garçon trouve un morceau de bois bien droit et solide et décide de l'utiliser pour repousser le ciel de toutes ses forces.
Le ciel remonte, jusqu'à ce que les arbres aient la place de pousser, les kangourous la place de sauter. Il pousse encore, jusqu'à ce que s'élèvent les montagnes. Dans ce long bâton creux, le garçon sou e puissamment et la musique jaillit... Avec le talent qu'on lui connait, Frédéric Marais se plonge à l'origine du monde et de la musique. S'inspirant de l'art aborigène et réduisant sa palette à un bleu profond et un orange vif, il nous o re un album splendide.