Durant 10 ans, entre 1969 et 1979, les « éducateurs » du réseau de Fernand Deligny, dans les Cévennes, ont transcrit, au jour le jour, les déplacements et les gestes des enfants autistes avec lesquels ils vivaient jour et nuit dans des campements et des fermes. Plus de deux cents de ces cartes, récemment retrouvées dans les archives de Deligny, sont reproduites ici en couleur. Elles sont accompagnées de descriptions minutieuses par ceux qui les ont tracées et d'une introduction de Sandra Alvarez de Toledo (éditrice des OEuvres de Deligny, parues en 2007), qui explicite le contexte de cette recherche et la nature de ces documents. Les « lignes d'erre » témoignent d'une des tentatives les plus singulières de l'histoire de la psychiatrie au XXe siècle, en marge de la prise en charge institutionnelle de l'autisme comme de l'antipsychiatrie.
Ce livre sera l'occasion de préciser ce qu'il en est de la spécificité de ces documents, dans le contexte de la cartographie ET de l'autisme qui suscitent actuellement un grand intérêt, de la part du public comme des spécialistes. Il permettra également de rappeler l'importance, aujourd'hui, de la pensée de Fernand Deligny sur l'humain, l'espace et le langage, sur la place de l'objet, les mécanismes de production de l'image, etc.
Soigner les institutions psychiatriques héritées du XIXe siècle, soigner les malades en soignant l'institution, faire des patients psychotiques les coauteurs de leur prise en charge ainsi que des participants actifs à la vie collective de l'institution?: telle fut la visée de la révolution culturelle menée par François Tosquelles (avec d'autres soignants, des poètes, des résistants et les patients eux-mêmes) à l'hôpital de Saint-Alban en Lozère pendant la Seconde Guerre mondiale. Le nom de «?psychothérapie institutionnelle?» fut donné à ce courant de la psychiatrie qui partagea avec (et contre) l'antipsychiatrie la revendication de la dimension humaine de la folie.
La légende de Saint-Alban est connue. Ce livre en dévoile des aspects sous-estimés, comme celui du rôle des femmes dans la vie quotidienne et thérapeutique de l'hôpital, ou troubles, comme celui des débuts de l'art brut. Il restitue surtout à François Tosquelles (né à Reus en 1912) son histoire et son oeuvre catalanes, ou plutôt ce qui, de l'histoire de la Catalogne qui fut aussi la sienne dans les années 1920 et 1930, fut directement versé à la révolution psychiatrique française?: l'avènement de la seconde République espagnole, l'intense vie militante et culturelle des milieux anarchistescatalans, la présence à Barcelone de nombreux psychanalystes juifs d'Europe centrale, la guerre d'Espagne, à laquelle Tosquelles participa comme psychiatre aux côtés des républicains antifranquistes et antistaliniens.
Joana Masó a réuni dans cet ouvrage un corpus de textes de Tosquelles dont certains étaient introuvables et d'autres jamais traduits. Des analyses militantes aux réflexions cliniques en passant par les essais sur la poésie ou la théologie, ces textes parcourent toutes les époques et restituent l'envergure de la pensée de ce «?glaneur?», tel qu'il se définissait lui-même. L'iconographie livre une partie des images dont cette histoire est faite?: territoires, situations, personnages, objets. L'ensemble fait entendre une action et une voix fortes, qui résonnent dans la lutte actuelle contre le déni de la folie.
Nous publions la traduction d'Autoritratto nello studio. Voici ce qu'on pourrait lire sur la quatrième de couverture de l'ouvrage :
« Le titre, Autoportrait dans l'atelier - un thème iconographique familier à l'histoire de la peinture - doit être entendu ici à la lettre : ce livre est un autoportrait, mais seulement dans la mesure où, à la fin, le lecteur pourra en déchiffrer les traits à travers le patient examen des images, des photographies, des objets, des tableaux présents dans les ateliers où l'auteur a travaillé et travaille encore. Le pari d'Agamben est, dès lors, celui de réussir à parler de soi seulement et exclusivement en parlant des autres : les poètes, les philosophes, les peintres, les musiciens, les amis, les passions - en somme les rencontres et les confrontations qui ont décidé de sa formation et ont nourri et nourrissent encore en diverses manières et proportions sa propre écriture, de Heidegger à Elsa Morante, de Melville à Walter Benjamin, de Caproni à Giovanni Urbani. Les images font donc partie intégrante de ce livre - comme dans ces rébus où des figures variées en produisent une autre, plus grande par leur juxtaposition -, elles composent avec le texte l'un des autoportraits les plus insolites qu'un auteur ait jamais laissés :
Non pas une autobiographie mais une autohétérographie des plus fidèles, et intemporelle. »
Les OEuvres de Fernand Deligny (1913-1996) reconstituent en 1856 pages de textes, images, fac-similés, les étapes d'une trajectoire qui conduisit cet éducateur sans diplôme de la lutte contre l'institution « Sauvegarde de l'enfance » à une approche expérimentale de l'autisme. L'ouvrage rassemble l'essentiel de son oeuvre, éditée et inédite : de Pavillon 3, ses premières nouvelles (1944), aux textes sur l'image des années 1980 et à l'évocation de sa dernière et monumentale tentative autobiographique, L'Enfant de citadelle.
L'écriture fut pour Deligny une activité constante, existentielle, le laboratoire permanent de sa pratique d'éducateur. Ses premiers livres sont des pamphlets contre l'« encastrement » institutionnel et contre l'approche psychopédagogique qui anime la politique rééducative de l'après-guerre et dans laquelle il voit très tôt s'annoncer la « société de contrôle ». À partir de la fin des années 1960, il engage une réflexion anthropologique contre la « domestication symbolique » et pour une définition de l'humain a-subjectif, spécifique, dépris de lui-même. Il accueille des enfants autistes dans les Cévennes et invente un dispositif : un réseau d'aires de séjour, des éducateurs comme lui non professionnels, un « coutumier » ritualisé à l'extrême, inspiré de l'agir et de l'immuable autistiques. Il invente une cartographie, les fameuses « lignes d'erre », se saisit du cinéma pour remettre en cause le point de vue hégémonique de « l'hommeque- nous-sommes ».
Le volume - chronologique - s'accompagne d'une édition critique détaillée : les textes et films en images sont précédés d'introductions (Sandra Alvarez de Toledo) qui les replacent dans leur contexte historique et dans la biographie intellectuelle de Deligny ;
Chacune des cinq parties de l'ouvrage se conclut par un texte (Michel Chauvière, Annick Ohayon, Anne Querrien, Bertrand Ogilvie, Jean-François Chevrier) qui dégage les lignes de force de sa pensée au cours de ses tentatives successives.
Camérer. À propos d'images : dans « camérer » on entend caméra et donc cinéma et filmer, mais d'abord l'impérative nécessité d'étrangéiser les mots ou de se réapproprier leur signification en en passant par un autre réseau linguistique. « À propos d'images » indique le déplacement du sens de gravité de l'ouvrage : du cinéma - le mot et la pratique - soumis à la question, on s'achemine vers le vaste monde des images, « l'autre monde », « tout un monde », que Deligny investit avec l'intention d'en trouver le plus de sens possibles, avec et contre le langage. On aura compris que ce livre n'est pas un livre sur le cinéma, ni un essai de phénoménologie ou d'esthétique sur l'image, mais tout ceci à la fois, et autre chose encore, venant d'un écrivain en contact étroit avec le régime de perception d'enfants autistes.
L'intérêt de Deligny pour le cinématographe (plus pour le « graphe » que pour le « ciné », dit-il) n'est pas nouveau. Trois des films tournés dans les Cévennes - Le Moindre Geste, magnifique ovni collectif, joué par un « débile profond », Yves G., Ce gamin, là et À propos d'un film à faire réalisés par Renaud Victor - ont été édités en DVD, plusieurs textes ont paru dans ses oeuvres, et le cinéma constitue l'un des fils rouges, pour ne pas dire l'un des points de fixation de la Correspondance des Cévennes, 1968-1996. La re-découverte récente par Jacques Lin d'une série de films en super 8 et en vidéo tournés dans le réseau dans les années 1970 et 1980 témoignait de ce que du cinéma avait eu lieu sur un mode quasiment permanent dans les aires de séjour. Au même moment, Marlon Miguel et Marina Vidal-Naquet extrayaient de deux grandes malles de manuscrits en vrac un corpus de textes inédits sur l'image... dont nous avons tiré un livre, fait à quatre têtes et huit mains.
Edition établie par Sandra Alvarez de Toledo, Anaïs Masson, Marlon Miguel et Marina Vidal-Naquet
Journal d'un maître d'école (Diario di un maestro) est un livre-DVD. Il se compose du film de Vittorio De Seta (deux DVD), et d'un livre de 128 pages, dont L'Arachnéen a confié l'édition à Federico Rossin, historien du cinéma.
On connaît surtout Vittorio De Seta (1923-2011) comme le réalisateur de Il mondo perduto (1954-1959), témoignage magistral sur les cultures populaires du sud de l'Italie en voie de disparition. En 1971, il réalise Diario di un maestro (Journal d'un maître d'école). Le tournage a lieu dans une école de la banlieue de Rome - peuplée majoritairement de familles immigrées pauvres, originaires de l'Italie méridionale - avec les enfants du quartier dans leurs propres rôles et un acteur, Bruno Cirino, dans celui de l'instituteur. Inspiré par les théories et les expériences de la pédagogie nouvelle italienne - elle-même inspirée des positions de Célestin Freinet - le réalisateur met en place avec son équipe un dispositif qui permet au maestro d'inventer un programme avec les enfants dont il révèle les capacités d'organisation, l'imagination, et les connaissances.
« Le choix fondamental, écrit De Seta, a été de ne pas faire de film ; en réalité, nous avons fait une école et nous l'avons filmée. » Journal d'un maître d'école est l'un des plus grands films sur l'école, et sur l'utopie de la pédagogie moderne des années 1960 et 1970.
Lors de sa diffusion à la RAI, en 1973, les quatre épisodes de Diario di un maestro (4 h 30) ont été vus par plus de 12 millions de spectateurs et ont suscité un débat à l'échelle nationale. En France, le film n'a été projeté que dans quelques festivals. Nous donnons donc accès à un film à la fois mythique et invisible, avec des sous-titres français.
Pour l'accompagner, un livre qui se compose de trois textes :
- Le texte de Federico Rossin porte sur la conception du film et sur le dispositif « anti-autoritaire » du tournage que De Seta a voulu analogue, dans les principes (remise en cause du scénario, improvisation, liberté de mouvement des techniciens comme des enfants - le film se déroule hors de l'école autant que dans la classe -, mise en scène du tâtonnement expérimental, critique de la « maîtrise », etc.) à celui de la pédagogie moderne.
- La traduction-transcription des commentaires et propos de Quando la scuola cambia (Quand l'école change), un ensemble de quatre films-enquêtes réalisés par De Seta suite aux débats suscités par Diario di un maestro. Les deux premiers se déroulent dans des classes-types de l'école moderne ; le troisième pose la question exemplaire de la survivance de la langue et de la culture albanaises dans un village du sud, et celle, consécutive, du plurilinguisme à l'école ; le dernier décrit les effets bénéfiques de l'intégration des enfants handicapés à l'école.
- Le texte de Francesco Grandi, professeur en sciences de l'éducation, décrit l'arrièreplan du renouveau de l'école en Italie : la reconstruction d'un pays ravagé par la guerre, l'immigration méridionale vers les grands centres industriels, la douloureuse question dialectale, un réseau d'instituteurs et d'éducateurs militants engagés à l'écart des partis politiques, un paysage éditorial très riche qui rend compte des expérimentations pédagogiques les plus avancées (en Italie ou à l'étranger), avec le concours des grandes figures du monde intellectuel italien (Carlo Levi, Ernesto de Martino, Danilo Dolci, Danilo Montaldi, Umberto Eco, etc.).
L'ensemble est abondamment illustré de photographies de tournage, de photogrammes, et de documents d'archives exceptionnels et inédits en France.
Dans ces lettres en forme d'essai, écrites en 1984-1985, Fernand Deligny s'adresse au "travailleur social quel qu'il soit". Dans une langue métaphorique qui associe réflexions et récits, il lui suggère de reconsidérer le sens de l'humain, le besoin primordial d'asile et d'un milieu qui ne soit pas de langage mais d'espace ; et lui propose de respecter l'énigme, le hasard et le tacite, de préférence à l'"apprendre" qui, par le biais de ON (la société), élimine les "faits inconvenants"...
L'arachnéen et les textes qui l'accompagnent ont été écrits par fernand deligny (1903-1996) dans la deuxième moitié des années 1970.
Il vit alors dans les cévennes, depuis 1968, date à laquelle il a créé un " réseau " de prise en charge informelle d'enfants autistes. ce réseau est plus qu'un lieu de vie : un milieu entièrement créé à partir d'une réflexion sur le mode d'être autistique. qu'est-ce qu'un espace perçu hors langage ? quelle est la forme d'un déplacement sans perspective ni but ? comment voir des gestes insensés sans céder au malaise et au réflexe commode de ta nosographie ? comment exister aux yeux de ceux qui ne nous regardent pas ? comment admettre un monde qui ne soit pas le nôtre, un monde renversé, réellement commun, oú l'agir cohabite avec nos actions et l'insu avec nos savoirs ? telle est la toile de fond de "l'arachnéen ", fait de lignes et de trous, de traces et d'énigmes, de questions sans autres réponses que l'incitation à voir ce qui ne se voit pas.
Tel est l'enseignement de janmari, l'enfant qui n'a jamais dit un mot, qui vibre aux éclats de l'eau et du feu, repère les sources et attrape tes guêpes par les ailes sans les blesser. deligny a clamé haut et fort son rejet de la psychanalyse. il y a vu une mise aux normes du sujet, le pouvoir d'un dogme qui exclut ceux dont il a fait ses modèles de pensée : les individus sans existence sociale et sans nom.
La seconde partie de l'arachnéen et autres textes, intitulée " quand le bonhomme n'y est pas ", ouvre une perspective inattendue sur les liens entre son approche respectueuse, non invasive, sans interprétation ni "interpellation" (bertrand ogilvie) de l'autisme, et la psychanalyse ; entre l'espace-temps silencieux des aires de séjour ouvert à l'agir et aux "circonstances" et la séance psychanalytique censée accueillir l'" inouï ".
Deligny interpelle ici la pensée de lacan, et leur commune acception d'un réel hors langage, ineffable. l'arachnéen et autres textes inclut un montage de photographies inédites de l'" île d'en bas", oú se déroula la toute première expérience de vie avec des enfants autistes ; et un ensemble de lignes d'erre, également inédites, qui furent la ruse principale de deligny pour battre te tangage en brèche.
Son oeuvre, ces textes, sont inséparables de telles images, entre trace et mystère.
Correspondance des Cévennes, 1968-1996, qui paraît après la réédition des OEuvres (2017), porte sur les années durant lesquelles Fernand Deligny a vécu avec des enfants autistes et élaboré sa recherche sur le mode d'être « hors langage », sur l'humain et l'image. Les « Cévennes » désignent en réalité Graniers, le hameau que Deligny ne quitte pas durant trente ans ; depuis ce point fixe il pense et organise ce qu'il appelle le « réseau ». Les lettres de Deligny (une sélection sur un millier) forment environ les trois quarts de la Correspondance, près de 650 sur un ensemble d'environ 850 lettres. Elles témoignent du « laboratoire » de l'oeuvre en train de se faire, et en rien de sa vie privée.
En mai 1958, Chris Marker participe à un voyage organisé par le parti communiste français en République populaire de Corée, cinq ans après la fin de la guerre. Il rassemble en peu de temps un matériau documentaire impressionnant (photographies et notes), dont il tire un essai photographique en sept chapitres, Coréennes, publié aux éditions du Seuil (où il dirige la collection « Petite planète »).
Marker écrit en quatrième de couverture : « Coréennes doit s'entendre ici au sens de Gnossiennes ou Provinciales, c'est-à-dire «pièces d'inspiration coréenne». On y retrouvera, outre les dames de Corée (qui à elles seules vaudraient plus d'un long métrage), des tortues qui rient, des géants qui pleurent, [...] et sur ce décor un pays anéanti hier par la guerre, qui repousse «à la vitesse d'une plante au cinéma» entre Marx et les fées ».
La citation ne dénie ni l'attraction de l'auteur pour les visages féminins, pour les regards qu'elles lui rendent (cet arrêt du temps par la rencontre dans le regard est l'un des traits auxquels on reconnaît Marker), ni le réflexe, en quelque sorte naturel, du franchissement des limites entre littérature (contes et légendes inclus), musique, cinéma, photographie, BD, histoire, etc. ; elle est fidèle aux « commentaires » de Marker, dont on ne doit pas oublier à quel point ils rompent, par leur parti pris littéraire et par l'assomption du « je » de l'écrivain, avec le didactisme, et la conception illustrative de l'image des « docucus » de l'époque. Il en va ainsi des « notes » de Coréennes, qui témoignent d'une hallucinante présence d'esprit (mais aussi de corps :
être là) aux moindres détails qui font le prix du matériau documentaire quand il est, comme ici, repris dans le mouvement général d'une pensée profondément politique ;
Pensée politique qui ne dit pas son nom lorsqu'elle restitue à un peuple massacré par les guerres et les idéologies un peu de son histoire et une image de grâce et de force fidèle à sa culture. (La « beauté » des images de Coréennes est - il ne faudrait pas le dire - à elle seule une raison de l'avoir sous les yeux).
Le Travail à mort pose la question cruciale de la «centralité» du travail : des liens qu'il entretient avec l'«idéal démocratique» ; de l'injustice et de la violence qui l'accompagnent sous ses formes physiques, et psychiques (voir les effets des politiques de l'évaluation) ; de la «servitude volontaire». Mais aussi des conditions dans lesquelles des singularités sont susceptibles de résister au travail, notamment en revendiquant d'être «les sujets de leurs normes». Il s'agira alors de porter son attention sur ceux qui ne travaillent pas, mais aussi sur ce qui ne travaille pas dans l'activité du travailleur, sur un agir intransitif - opposé au faire productif - capable de susciter des effets imprévisibles en faisant entrevoir un autre monde, dans un certain rapport avec l'utopie.
Walker Evans dans le temps et dans l'histoire fait partie d'une collection de sept livres de Jean-François Chevrier publiés aux éditions L'Arachnéen en 2010 et 2011 : La trame et le hasard ; Entre les beaux-arts et les médias ; Walker Evans dans le temps et dans l'histoire ; Des territoires ; Les relations du corps ; L'hallucination artistique ; Oeuvre et activité.
Cette somme rassemble un choix de textes parus et inédits, fruit de trente années de recherche sur l'art du dix-neuvième siècle à nos jours. Elle propose un récit foisonnant, vivant, lacunaire, érudit. L'art moderne a renouvelé les modes de perception, les définitions et les hiérarchies, le vocabulaire et la syntaxe des formes ; depuis l'invention de la photographie, premier procédé d'enregistrement, il n'a cessé de se réinventer, entre oeuvre et activité.
Jean-François Chevrier écarte les périodisations convenues (modernisme, postmodernisme) et les labels. Il fait apparaître des mécanismes de création, des réseaux de figures et des territoires qui participent de l'histoire autant que de la poésie. Il retrace des situations spécifiques dans lesquelles une pensée et un geste ont fait surgir une forme, ici et maintenant, au-delà d'une conception étroite de l'actuel.
Une phrase de Mallarmé pourrait servir d'épigraphe aux sept livres: " Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain ".
- L'Hallucination artistique (la formule est de Gustave Flaubert) se présente comme une somme composée de 18 chapitres thématiques et/ou monographiques, consacrés à des écrivains, des artistes, et plus encore à des oeuvres. Le récit commence avec la naissance de la psychiatrie et la distinction de l'hallucination comme « perception » (et non plus comme pathologie) et s'achève avec un hommage au peintre allemand Sigmar Polke (1941-2010), dont l'oeuvre a prolongé les expérimentations hallucinatoires des artistes des années 1970 tout en s'inscrivant dans la grande tradition du surnaturel depuis Goya et Blake.
- Chaque chapitre est illustré d'un cahier iconographique qui reprend une partie des oeuvres mentionnées dans les textes. Un index des noms figure à la fin de l'ouvrage.
Oeuvre et activité. La question de l'art est le dernier d'une série de sept livres de Jean-François Chevrier publiés par L'Arachnéen depuis 2010. Comme l'ouvrage précédent dans la série (L'Hallucination artistique), les textes de ce livre sont tous inédits ; comme Entre les beaux-arts et les médias, ils proposent une lecture inédite de l'histoire de l'art moderne, «entre oeuvre et activité». À la différence des précédents, celui-ci pose ouvertement un certain nombre de questions politiques, en abordant «la question de l'art» dans ses rapports avec la démocratie.
Au-delà du texte introductif («À qui veut !»), le livre se compose de deux grandes parties. La première partie est constituée d'un long essai intitulé «oeuvre et activité», augmenté de trois annexes qui apportent au propos principal des développements sur des questions spécifiques (soulevées par exemple par telle ou telle manifestation ou exposition, Campo Urbano [Côme, 1969] ou Les Magiciens de la terre [Paris, 1989]). La seconde partie se compose de quatre études. Elles traitent d'oeuvres et de parcours biographiques (Marcel Broodthaers, Edward Krasinski ou Öyvind Fahlström) mais aussi de moments (l'année 1967) et de lieux ou territoires particuliers : le sujet de la dernière étude, «Intimité territoriale, rituel et espace public», appelle une approche transdisciplinaire, où la géographie rencontre l'éthologie et l'anthropologie, l'économie et les sciences politiques.
L'ouvrage est accompagné d'une centaine d'images qui mettent d'elles-mêmes en évidence la tension entre les notions d'oeuvre et d'activité, en soulignant notamment le rôle de la performance (au sens large : danse, théâtre, rituels) dans la critique de l'oeuvre.
Ce livre comprend 22 textes de Ghatak sur le cinéma. Tous sont inédits en français. Ces propos du cinéaste s'accompagnent de 13 textes d'historiens et critiques de cinéma, indiens et français, d'un poème de Rabindranath Tagore (Prix Nobel de littérature en 1913), et d'un texte tiré du roman bengali d'Advaita Malla Barman, « Une rivière nommée Titas », adapté par Ghatak. Cet ensemble (qui traite chronologiquement de l'oeuvre du cinéaste) est illustré de 500 images : des photogrammes tirés des huit longs métrages de Ghatak, mais également de ses films inachevés ou de documents.
Les textes de Ghatak témoignent, comme ses films, d'une connaissance intime de la grande culture indienne et des cultures populaires, de son refus de la Partition du Bengale (1947) et d'une approche résolument moderne du cinéma. Les textes qui commentent son oeuvre l'abordent du point de vue de l'histoire culturelle du Bengale, de l'histoire du cinéma en général, ou proposent des analyses plan à plan des films.
Cette somme rassemble un choix de textes partis et inédits, fruit de trente années de recherche sur l'art du dix-neuvième siècle à nos jours.
Elle propose un récit foisonnant, vivant, lacunaire, érudit. L'art moderne a renouvelé les modes de perception, les définitions et les hiérarchies, le vocabulaire et la syntaxe des formes ; depuis l'invention de la photographie, premier procédé d'enregistrement, il n'a cessé de se réinventer, entre oeuvre et activité. Jean-François Chevrier écarte les périodisations convenues (modernisme, postmodernisme) et les labels.
Il fait apparaître des mécanismes de création, des réseaux de figures et des territoires qui participent de l'histoire autant que de la poésie. II retrace des situations spécifiques dans lesquelles une pensée et un geste ont fait surgir une forme, ici et maintenant, au-delà d'une conception étroite de l'actuel. Une phrase de Mallarmé pourrait servir d'épigraphe aux sept livres : " Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain.
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« Auschwitz a mis la littérature en suspens », écrivait Imre Kertész. La première partie du livre analyse les théories qui ont d'abord soumis la littérature de témoignage à un interdit ; puis l'auteur interroge le « quiproquo du genre » (le témoignage comme genre littéraire). La seconde partie aborde les oeuvres, en commençant par les poétiques de trois déportés politiques français, D. Rousset, Ch. Delbo, J. Cayrol. Elle analyse ensuite les oeuvres de J. Améry, I. Kertész, P. Rawicz et E.
Hillesum, dans le rapport complexe qu'ils ont créé à leurs traditions culturelles et littéraires.
Le livre s'achève par un chapitre consacré à G.-A. Goldschmidt et A. Appelfeld et à l'idée d'une « langue des enfants », qui désignerait le véritable chemin de la mémoire et de la poésie.
Jean-François Chevrier construit une analogie entre la mémoire involontaire, à l'origine de la vocation littéraire de l'auteur d' À la recherche du temps perdu, et les mécanismes inconscients à l'oeuvre dans la photographie instantanée. À la réédition de cet essai nous ajoutons un nouveau chapitre, intitulé « La Résurrection de Venise », qui redonne à l'oeuvre de l'historien d'art anglais John Ruskin (à ses dessins et daguerréotypes de Venise) et à une lettre inédite de Marcel Proust (commentée par Jean-François Chevrier) leur rôle dans la genèse de la Recherche. Le recueil s'achève sur un épilogue qui met à nouveau face à face Proust et Ruskin, à l'ombre du « petit monstre » de la cathédrale de Rouen.
Il s'agit de la première monographie consacrée à Anne-Marie Schneider. L'ouvrage trilingue (français, anglais, espagnol) se compose d'une séquence de plus de deux cents oeuvres organisée chronologiquement, selon une mise en page suscitée par le mouvement de l'oeuvre (le passage progressif du dessin à la peinture). Il s'accompagne d'un texte de Jean-François Chevrier et d'un DVD des 4 films de l'artiste. Il servira de catalogue à l'exposition du Museo Centro Reina Sofia (Madrid) en novembre 2016.
Entre les beaux-arts et les médias fait partie d'une collection de sept livres de Jean-François Chevrier publiés aux éditions L'Arachnéen en 2010 et 2011: La trame et le hasard ; Entre les beaux-arts et les médias ; Walker Evans dans le temps et dans l'histoire ; Des territoires ; Les relations du corps ; L'hallucination artistique ; OEuvre et activité.
Cette somme rassemble un choix de textes parus et inédits, fruit de trente années de recherche sur l'art du dix-neuvième siècle à nos jours. Elle propose un récit foisonnant, vivant, lacunaire, érudit. L'art moderne a renouvelé les modes de perception, les définitions et les hiérarchies, le vocabulaire et la syntaxe des formes; depuis l'invention de la photographie, premier procédé d'enregistrement, il n'a cessé de se réinventer, entre oeuvre et activité.
Jean-François Chevrier écarte les périodisations convenues (modernisme, postmodernisme) et les labels. Il fait apparaître des mécanismes de création, des réseaux de figures et des territoires qui participent de l'histoire autant que de la poésie. Il retrace des situations spécifiques dans lesquelles une pensée et un geste ont fait surgir une forme, ici et maintenant, au-delà d'une conception étroite de l'actuel.
Une phrase de Mallarmé pourrait servir d'épigraphe aux sept livres : " Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain ".
Cette somme rassemble un choix de textes partis et inédits, fruit de trente années de recherche sur l'art du dix-neuvième siècle à nos jours.
Elle propose un récit foisonnant, vivant, lacunaire, érudit. L'art moderne a renouvelé les modes de perception, les définitions et les hiérarchies, le vocabulaire et la syntaxe des formes ; depuis l'invention de la photographie, premier procédé d'enregistrement, il n'a cessé de se réinventer, entre oeuvre et activité. Jean-François Chevrier écarte les périodisations convenues (modernisme, postmodernisme) et les labels.
Il fait apparaître des mécanismes de création, des réseaux de figures et des territoires qui participent de l'histoire autant que de la poésie. II retrace des situations spécifiques dans lesquelles une pensée et un geste ont fait surgir une forme, ici et maintenant, au-delà d'une conception étroite de l'actuel. Une phrase de Mallarmé pourrait servir d'épigraphe aux sept livres : " Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain.
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Entre les beaux-arts et les médias fait partie d'une collection de sept livres de Jean-François Chevrier publiés aux éditions L'Arachnéen en 2010 et 2011: La trame et le hasard ; Entre les beaux-arts et les médias ; Walker Evans dans le temps et dans l'histoire ; Des territoires ; Les relations du corps ; L'hallucination artistique ; OEuvre et activité.
Cette somme rassemble un choix de textes parus et inédits, fruit de trente années de recherche sur l'art du dix-neuvième siècle à nos jours. Elle propose un récit foisonnant, vivant, lacunaire, érudit. L'art moderne a renouvelé les modes de perception, les définitions et les hiérarchies, le vocabulaire et la syntaxe des formes; depuis l'invention de la photographie, premier procédé d'enregistrement, il n'a cessé de se réinventer, entre oeuvre et activité.
Jean-François Chevrier écarte les périodisations convenues (modernisme, postmodernisme) et les labels. Il fait apparaître des mécanismes de création, des réseaux de figures et des territoires qui participent de l'histoire autant que de la poésie. Il retrace des situations spécifiques dans lesquelles une pensée et un geste ont fait surgir une forme, ici et maintenant, au-delà d'une conception étroite de l'actuel.
Une phrase de Mallarmé pourrait servir d'épigraphe aux sept livres : " Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain ".
Enfantillages outillés : le premier mot dirait plutôt le jeu, le second plutôt le travail, ou du moins l'activité utile. Mais il y a rime intérieure... Quels enfantillages ? Ceux de quarante enfants de la vallée de la Dordogne, leurs gestes, leurs pensées d'enfants.
Quels outils ? Ceux du dessin, de la photographie, de la gravure. Pour quoi faire ? Pour dessiner et photographier des machines. Les machines attirent les enfants.