Immense succès de Laetitia Colombani, La Tresse est enfin devenu un grand film international réalisé par l'auteure en 2022. Il sortira sur les écrans français le 29 novembre, et dans le monde entier en 2024.
Plusieurs fois décalé en raison de la pandémie de Covid, le film s'est finalement tourné dans les trois pays du roman, l'Inde, le Canada et l'Italie, en trois langues (hindi, italien et anglais). Laetitia Colombani rend compte de cette aventure exceptionnelle au fil du journal de bord qu'elle a tenu tout au long de la préparation et du tournage, sur le terrain. Il est illustré de nombreuses photos, qui évoquent magnifiquement l'atmosphère du plateau, le travail avec les comédiens, la dynamique des équipes, et la beauté des paysages locaux.
Trois pays que tout distingue, trois continents. Trois distributions, trois équipes, six mois de tournage. Laetitia Colombani raconte les bonnes et les mauvaises surprises, les problèmes techniques, les questions artistiques, culturelles et humaines qui se posent chaque jour. Elle dit sa passion de tourner, et les rencontres qui la bouleversent : celle de Sajda, notamment, la petite fille des rues choisie pour incarner Lalita, issue du bidonville le plus pauvre de Delhi. Véritablement « adoptée » par l'équipe, Sajda voit son destin transformé grâce au film : elle intègre un foyer après le tournage, et entre enfin à l'école, son voeu le plus cher. Laetitia poursuit son exploration de l'Inde, âpre et généreuse, inattendue et puissante, qui donne au film et au livre leurs plus belles images. L'aventure continue au Canada avec un tournage « à l'américaine », pour s'achever dans les sublimes paysages des Pouilles, au sud de l'Italie, en plein coeur de l'été. Laetitia évoque la solidarité et le partage entre femmes du monde entier. Un message incarné à l'écran, que ce journal de tournage illustré, unique en son genre, permet de vivre de l'intérieur. Vivant, émouvant, captivant, ce récit est une leçon de cinéma et une leçon de vie.
Jean-Luc Godard, le cinéaste culte d'À bout de souffle et d'Alphaville, le chef de bande de la Nouvelle Vague, l'agitateur politique des années gauchistes, le publicitaire de lui-même, le provocateur misanthrope, l'archiviste, et l'ermite de Rolle, bref tous ces visages souvent contradictoires réunis en un seul : voici la grande biographie de l'impossible M. Godard dans son édition définitive. On l'aime/on ne l'aime pas : qu'importe, JLG a tissé l'histoire culturelle du vingtième siècle et ses images (le visage bleu de Belmondo dans Pierrot le fou, les fesses de Brigitte Bardot dans Le mépris, Johnny Halliday, Anne Wiazemsky dans La Chinoise, mais aussi un quatuor de Beethoven ou un nuage sur le lac Léman) ont marqué notre temps. Du hussard droitier, rejeton de la haute société protestante qui marche sur les mains pour épater Bardot au contestataire cinéphile qui écrit à Malraux « ministre de la Kultur » une lettre sur « la censure, gestapo de l'esprit », du réalisateur tyrannique au lauréat octogénaire de la Palme d'or spéciale pour Le Livre d'image en 2018, du moraliste politisé en treillis de combat au King Lear sépulcral cigare en bouche, de l'historien des images « relié au passé » au kinoclaste « shooté au show-business », défilent ici quatre-vingt-douze années de vie, de cinéma, de travail et de passions brûlantes. « Son génie est plus fort que sa volonté d'auto-destruction » disait Daniel Cohn-Bendit. C'est la résurrection d'une époque française qui vibre d'une cinéphilie folle, où s'entremêlent créativité, rivalité et fraternité.
Ecrit par un non-spécialiste passionné, ce petit livre vif et brillant s'adresse à tous, et entend fournir un manuel de résistance au discours sur l'art contemporain. Ce dernier fonde son emprise sur une vision mythifiée de l'histoire de l'art : le XXe siècle aurait été avant tout le siècle des avant-gardes, chacune ayant été plus loin que la précédente dans la remise en cause de notions comme la figuration, la beauté, et même l'oeuvre. Or non seulement ces notions anciennes ont continué d'exister dans les arts dits mineurs, mais surtout, il y a eu un autre XXe siècle artistique, une tradition de peinture qui s'est obstinée à représenter la réalité et qui réémerge aujourd'hui, de Bonnard à Balthus, de Morandi à Hopper, de Giacometti à Lucian Freud.
Cet essai présente cette autre histoire de l'art, dont l'existence infirme le discours, le mythe ... et le marché de l'art contemporain. Cette histoire s'est prolongée secrètement jusqu'à nous : il y a eu en France, au cours du dernier demi-siècle, de très grands artistes, dont certains sont encore vivants, qui ont continué de représenter le monde et de chercher la beauté. Connus d'un petit milieu de collectionneurs, de critiques, de poètes, mais ignorés des institutions culturelles et du grand public, ces artistes sont les sacrifiés de l'art contemporain, les véritables artistes maudits de notre époque. Comme les artistes maudits de jadis, ce sont eux pourtant qui rendent notre modernité digne d'être aimée et sauvée. Ils sont la gloire de l'art français.
1993. Paris danse sur les beats d'une nouvelle musique électronique. On croise dans la nuit Michel Gondry, Ariel Wizman, Aline Can Dance, DJ Falcon, Didier Lestrade, Sven Love et tant d'autres. On écoute Radio Nova, FG et les mix du Rex. Dans la chambre d'un magnifique duplex, deux adolescents expérimentent sur des machines et révolutionnent le son. Ils n'ont pas encore revêtu les casques qui dissimuleront bientôt leurs visages mais ils sont déjà jaloux de leur anonymat. Inconnus, maniaques, mystérieux, ils veulent faire danser la jeunesse « around the world ».
Jamais les débuts des Daft Punk n'avait ainsi été raconté, le groupe français le plus connu au monde, le plus secret aussi, des bancs du lycée Carnot à sa métamorphose en robots admirés et inatteignables. Daft est le récit des premières fois, par une bande de copains qui ont tout découvert en même temps et dont certains, parmi les plus intimes, n'avaient jamais parlé. Ils se sont confiés à Pauline Guéna et Anne-Sophie Jahn, qui en tirent un récit exceptionnel et inoubliable : premier tube « Da Funk », premier enregistrement à L.A., première nuit folle à Londres, première diffusion de leur nouveau morceau dans un club légendaire, premier concert dans un champ du Wisconsin, première négociation - serrée - avec Virgin, première rave, première visite aux artistes noirs du South Side de Chicago, premier amour...
Les voix mêlées de cette bande de garçons qui ont hanté les soirées parisiennes et réinventé, pendant dix ans, une mode, un monde, des références, dessinent le portrait d'une génération qui a fait sortir la techno de son antre disco et lui a donné une nouvelle histoire, un renouveau.
Daft est une épopée musicale et tendre, une traversée de la jeunesse perdue, de l'amitié, de l'insouciance, de la fête créatrice. Alternant révélations, images et dialogues, les auteurs nous livrent avec grâce et liberté des commencements « aux charmes inestimables »...
Premier ouvrage d'historiographie artistique de l'Occident moderne, les Vies des peintres en demeurent un de ses chefs d'uvre. Depuis cinq siècles, il contribue à la séduction persistante du goût occidental pour la Renaissance italienne, toscane en particulier. Suivant une pratique littéraire traditionnelle, le recueil se compose dune suite de biographies : il commence au 13e siècle avec Cimabue et Giotto, étudie tous les grands peintres, architectes et sculpteurs de la Renaissance, Masaccio, Fra Angelico, Botticelli, Léonard de Vinci, Raphaël, Bramante, et apporte une mine dinformation sur la vie de ses grands contemporains, Michel-Ange et Titien. Ecrites dans un style alerte, émaillées de multiples anecdotes, ces Vies sont encore aujourdhui linstrument idéal pour connaître la Renaissance artistique italienne et faire revivre les grandes personnalités qui lont forgée. Léopold Leclanché publia à Paris en 1841-1842 la première traduction française dont l'essentiel est repris dans ce volume, accompagné d'un léger appareil de notes qui aide à identifier les oeuvres survivantes. Louvrage est présenté et la traduction révisée par Véronique Gerard Powell, qui enseigne lhistoire de lart à luniversité de Paris IV.
"Romy écrit partout, tout le temps, à tout le monde. Sur le papier à en-tête des hôtels dans lesquels elle descend, sur des bouts d'enveloppe, des menus de restaurant, des mouchoirs en papier, des tirages de photos, des pages arrachées à des magazines. A son agent, à ses amours, à ses amis, aux comédiens et techniciens dont elle est proche mais aussi à ceux qu'elle ne croise, sans vraiment les connaître, que sur un seul tournage, Romy adresse sans cesse ce genre de minuscules missives qu'elle aime faufiler sous les portes, transmettre par des intermédiaires, acheminer à leurs destinataires par des moyens détournés, compliqués, enfantins..."
Qui, plus que Romy Schneider, ravissante icône au triste destin, a fasciné les foules ? Lorsqu'elle est retrouvée morte dans un appartement parisien, le matin du 29 mai 1982, à seulement 43 ans et quelque mois après le décès de son fils, la presse s'enflamme. Suicide ou mort accidentelle ? Chacun interprète, fantasme, invente les circonstances de cette fin tellement cinématographique.
Avec grâce et affection, loin de tout sensationnalisme, Violaine de Montclos tente de percer ce mystère et reconstitue, grâce aux nombreux témoins qu'elle a rencontrés, ce que furent ces derniers jours. De la Romy inquiète, maternée par son habilleuse, à la star colérique qui gifle le jeune Harvey Keitel, elle dresse le portrait d'une actrice adulée mais aussi d'une éternelle enfant que rien ne tranquillise. Au fil des pages, on croise Alain Delon le jour du drame, Orson Welles subjugué, Marlène Dietrich complice, mais aussi Claude Sautet et Jean-Louis Trintignant...
Dans la lignée de Sagan à toute allure, cette micro-biographie pétillante et profonde raconte en kaléidoscope le talent et la déchéance, les caprices et les ivresses, les joies et les infortunes d'une comédienne qui a tout fait, jusqu'au bout, pour qu'on ne l'oublie pas.
« Mes mains, je veux bien vous les montrer. Blanches, veineuses, rien d'extraordinaire. »
C'est avec la modestie des grands artistes qu'Alexandre Tharaud, pianiste phare de sa génération, nous parle de son métier. Souvenir après souvenir, il nous livre ses doutes, ses convictions profondes, ses habitudes les plus intimes.
Quelles sont les différences entre Bach et Ravel, au contact du public ? Entre la loge du Symphony Hall de Boston et celle du Musikverein de Vienne ? Entre le public de Tokyo et celui de Paris ? Quelle est la sensation des touches sous les doigts ?
Au fil des réponses apparaît un homme qui consacre chaque mesure de la partition de sa vie - chaque note, chaque silence, chaque soupir - à la musique.
« Au 5 avenue Marceau, toutes les formes du silence pouvaient s'écouter : le silence des lignes, le silence crème des toiles, le doux silence des ateliers, le silence heureux des mains, le silence minéral de l'attente, quand il n'était pas là, le silence d'un sourire esquissé dans le miroir, la beauté, comme une histoire d'amour entre lui et les mannequins, son studio de création... Et puis le silence de la peur, du doute - son école.
J'ai rencontré Yves Saint Laurent en 1986 à travers son métier, et c'est seulement un an plus tard que nous avons été présentés. Publiée en 1993, cette biographie a été rééditée en 2002 lors de la fermeture de la maison Yves Saint Laurent, puis en 2010. Un jour il m'avait lancé: "Mais vous connaissez bien mieux ma vie que moi...." Faux, évidemment. Car écrire la vie de cet homme de son vivant, c'est refuser de tomber dans certains pièges. " Je n'ai jamais cherché à éviter ses zones d'ombres, mais à privilégier sa lumière, ce qui l'a rendu si différent.
Yves Saint Laurent est à la fois l'astéroïde et le noyau d'une vieille comète, une planète monstre ayant modifié la perception du système solaire de la mode. Du soleil cher à Chanel, et de l'étoile - talisman de Dior, Yves Saint Laurent a fait une boule de feu, il est ce météore qui continue à éclairer la galaxie, bien après sa mort. »
L.B.
Le 1er juin 2008, Yves Saint Laurent laissait derrière lui bien plus qu'un nom et une maison de couture... A l'occasion du dixième anniversaire de sa mort, Laurence Benaïm nous confie l'édition définitive de sa légendaire biographie : l'ascension d'un jeune garçon né en 1936 à Oran, qui s'écriait à l'âge de treize ans : « Un jour, j'aurai mon nom gravé en lettres de feu sur les Champs-Elysées. » L'itinéraire d'un peintre de la vie moderne, oeil à vif, traversant les époques pour en habiller l'ambiguïté dans un parfum de luxe, de vertiges et de décadence. La vie d'un homme libre, provocateur, secret, malheureux, génial, toujours échappé vers d'autres vies...
La biographie du dernier des classiques. Le roman de la mode de 1958 aux débuts des années 2000.
Dora Maar, Henriette Theodora Markovitch de son vrai nom, est née à Paris en 1907 d'un père croate, architecte, et d'une mère catholique fervente. Après une enfance austère passée à Buenos Aires, elle retourne à vingt ans dans sa ville natale et s'y impose comme photographe surréaliste. Muse de Man Ray, compagne du cinéaste Louis Chavance puis de Georges Bataille, elle ne tarde pas à faire sien un cercle esthétique qui révolutionne le monde de l'art durant l'entre-deux-guerres. Intellectuelle torturée, artiste à la conscience politique extrême, elle deviendra « la femme qui pleure », amante de Picasso livrée aux exigences du génie que leur rupture rendra folle, cloîtrée dans un mysticisme solitaire jusqu'à sa mort, en 1997. Ses portraits peints par Picasso seront alors vendus aux enchères, et son héritage âprement disputé puisque Dora choisit de tout léguer à l'Eglise.
De Cocteau à Lacan, c'est toute une époque que dépeint Alicia Dujovne-Ortiz. Au détour d'une enquête psychologique passionnante, elle fait défiler dans ces pages une pléiade d'artistes d'avant-garde et de grands esprits et dresse le portrait d'une femme-image toujours mystérieuse, à laquelle la critique contemporaine attribue enfin le rôle qui lui revient.
Adolf Loos (1870-1933) ne fut pas seulement l'architecte révolutionnaire que l'on sait. Il fut aussi un brillant chroniqueur qui entendait réveiller l'Autriche du xxe siècle en lui inculquant les principes de la modernité. On trouvera rassemblés dans ce volume l'ensemble des textes qu'il a écrits sur le thème du vêtement et de la mode. Les chapeaux, les chaussures, les sous-vêtements, la terrible apparition de la femme-enfant, rien n'échappe à cet analyste aussi fin que spirituel. Selon quels critères choisir son manteau de fourrure ? Comment avoir l'air d'un gentleman quand on fait du vélo ? Les femmes doivent-elles porter les cheveux courts ? Une leçon de style.
InéditTraduit de l'allemand (Autriche) par Anatole Tomczak
Une histoire d'amour de plus de trente ans unit Patrick Barbier à l'époque baroque. Cet ouvrage en témoigne. Sous forme d'un dictionnaire de 60 entrées, l'auteur tente un tour d'horizon très personnel d'une époque passionnante quant à l'évolution des arts, de la musique, de la société et des mentalités. Il donne à ceux qui aiment le baroque, comme à ceux qui le connaissent mal, des clés de compréhension pour mieux apprécier les oeuvres et les lieux. Pourquoi la courbe, le contraste, l'éphémère, l'illusion ou la mort sont-ils les maîtres-mots de cette période? Quelles différences y a-t-il entre castrat et eunuque, contre-ténor et haute-contre, rocaille et rococo? Quelles sont les caractéristiques essentielles du premier courant artistique vraiment universel?
Dans un style vif, nourri d'anecdotes et d'exemples précis, Patrick Barbier n'aide pas seulement le lecteur à s'immerger dans le monde baroque, mais il en montre également les retombées actuelles dans les fêtes populaires, le cinéma, la joaillerie ou l'art contemporain.
Quel est le point commun entre Godard, Rivette, Louis Malle, Rohmer, Chabrol, Resnais Téchiné, Amos Gitaï et Manoel de Oliveira ? Leur directeur de la photographie. Méconnu du public mais légendaire dans tout le 7ème art, Renato Berta a tourné près de 120 films avec les réalisateurs les plus mythiques de sa génération. On lui doit les images célèbres de Sauve qui peut (la vie) , d' Au revoir les enfants et des Nuits de la pleine lune. Aujourd'hui, il nous livre ses mémoires, qui vibrent d'un amour sans cesse renouvelé pour le cinéma...
Tout débute en Suisse au début des années 1960 : le jeune Renato, lassé d'un père qu'hypnotise la télévision, fonde un ciné-club dans son lycée et y projette des films de la Nouvelle Vague française et du Néo-Réalisme italien. Cet appétit pour le cinéma le conduit à l'Ecole de Rome et à Cinecittà où il fait ses premières armes. Là, il croise Rossellini, Visconti, Antonioni, et Pasolini surtout, qui le fascine. Il commence à travailler avec des réalisateurs suisses avant de tourner aux quatre coins du monde.L'Algérie en 1969, Bangkok en 1971 d'où il voit les B52 américains s'envoler pour bombarder le Vietnam, les Etats-Unis, et, bien sûr, la France où il accomplira la majeure partie de spn parcours.
Des saillies de Godard aux conversations avec Sartre et Simone de Beauvoir, en passant par les Black Panthers, Robert Doisneau, Ingrid Caven, Susan Sontag, Isabelle Huppert, Marcello Mastroianni, Renato Berta a connu les plus grands, en ami et en génial accompagnateur. Ses mémoires sont truffés d'anecdotes, de portraits, de coulisses. Mais ils offrent aussi une méditation sur les « questions de cinéma » : rapport au réel, travail technique, lien entre l'éthique et l'esthétique...
Renato Berta nous transmet avec passion et humilité sa vision lumineuse et sensible du cinéma, où les certitudes n'ont pas leur place. Inventif, novateur et libre, ce livre est à l'image de cet immense « opérateur ».
Michel Piccoli, acteur mythique du cinéma français, figure charismatique et mystérieuse, est au coeur de films inoubliables comme Le Mépris de Jean-Luc Godard, La Grande Bouffe de Marco Ferreri, ou encore Max et les ferrailleurs de Claude Sautet, pour n'en citer que trois parmi plus de 200. Véritable lieu de mémoire du cinéma, il se retourne aujourd'hui sur ses propres souvenirs et considère avec une profonde lucidité ce qui l'a construit, le temps qui passe et ce qui reste d'un parcours exceptionnel. Habité, personnel, intense, ce récit évoque l'enfance, l'apprentissage du théâtre, des souvenirs de cinéastes et de ses plus grands films, ses réflexions sur le métier de l'acteur, la mélancolie... S'adressant à son grand ami et complice Gilles Jacob, Michel Piccoli se livre pour la première fois en toute liberté, sans complaisance et avec franchise.
« Parvenir à étonner les gens par mon travail sans prétention, avec simplicité, aura été mon idéal. Je suis un éternel enfant, heureux de raconter une histoire. Donner à vivre un texte provoque en moi un plaisir inouï, et j'ai toujours été émerveillé de vivre ce métier extravagant. Faire l'acteur est tellement étrange ! D'abord il faut beaucoup travailler, ensuite il faut se mettre à jouer et que cela ne soit plus vécu comme un travail. »
Que devient le chant d'un artiste après qu'il a disparu et n'est plus là pour s'occuper de son oeuvre ? Les héritiers décrit et analyse la succession de vingt-deux grands artistes et écrivains célèbres de génération en génération, qu'il y en ait huit (comme pour Montaigne et Diderot) ou dix (Mme de Staël).
Fierté ou indifférence, défense ou dénigrement, affection ou haine: tous les comportements se rencontrent et s'expliquent. Charles de La Fontaine égare la correspondance de son père, Pauline de Simiane détruit volontairement celle de sa grand-mère Mme de Sévigné, Carl-Philip Emmanuel Bach publie les partitions de son père qui lui sont échues tandis que son frère Wilhelm Friedmann vend les siennes au premier venu. Michel Monet et Paul Cézanne junior alimentent des vies de nababs en vendant les toiles de leurs pères alors que Jean Renoir trouve le temps, entre deux grands films, d'écrire une magistrale biographie de son père. Le frère et héritier universel de Maurice Ravel se laisse dépouiller de l'héritage par un couple de domestiques machiavéliques, les fils de Chagall et de Simenon consacrent des livres à leurs relations chaotiques avec leurs géniteurs, à l'opposé d'Anne Wiazemsky qui a consacré plusieurs livres où apparaît, de manière tendre, son grand-père François Mauriac.
Premier livre sur ce sujet, Les héritiers, fondé sur une recherche rigoureuse et précise, livre une passionnante galerie de portraits parmi les plus grands artistes, et, bien au-delà, une réflexion sur notre rapport à l'art.
Les artistes, par ordre chronologique : Michel de Montaigne, Françoise de Sévigné, Jean de La Fontaine, Jean-Sébastien Bach, Denis Diderot, Germaine de Staël, Alexandre Dumas, George Sand, Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, Paul Cézanne, Claude Monet, Auguste Renoir, Henri Matisse, Maurice Ravel, Francis Picabia, Fernand Léger, Amedeo Modigliani, Marc Chagall, François Mauriac, André Malraux, Georges Simenon.
Au XVIIIè siècle, la vie bat son plein dans les ruelles de Naples. Du fond des théâtres, des opéras, de la Cour du roi et des Conservatoires, la musique des plus grands compositeurs se mêle en une infinie rumeur. C'est le beau siècle napolitain. Celui des arts, de la création et des chantiers grandioses. La fête est partout. De la rue aux institutions, l'art n'est jamais cloisonné, mais toujours vivant. Carnaval et bals populaires fleurissent aux côtés des prestigieux opéras buffa et des sensationnelles divas du seria. C'est aussi et surtout la période glorieuse des castrats, fleur de la production musicale italienne, qui connaissent alors leur apogée.
Il faudra au Roi Charles Bourbon peu de temps pour exacerber la splendeur de cette terre nouvellement libre après des siècles de soumission à des puissances étrangères, et lui offrir une renommée culturelle extraordinaire.
Avec ce livre lyrique qui est aussi un hommage, Patrick Barbier compose à Naples l'insoumise son plus bel écrin.
Tout au long de l'époque baroque, Venise, Naples et Rome jouent un rôle essentiel sur le plan musical, tout en poussant l'art de la fête à des sommets inégalés.
Dans cet essai vagabond, coloré et joyeux, Patrick Barbier nous plonge dans la vie quotidienne de cette Rome pontificale des XVIIe et XVIIIe siècles, théâtre d'un gigantesque bouleversement artistique.
Le lecteur voyage, guidé par Patrick Barbier, au coeur des chefs-d'oeuvre musicaux de la Rome baroque. Entre anecdotes historiques et documents inédits, nous découvrons l'aristocratie romaine et ses plaisirs, les courses de chevaux et les carnavals, les palais privés et les soirées à l'opéra, mais aussi l'étonnante vie culturelle et les cérémonies somptueuses du Vatican.
Pendant deux siècles, entre 1600 et 1800, les grandes vedettes de l'opéra étaient des chanteurs au sexe hybride, hommes par la naissance, femmes par la castration. Ils étaient formés dans les conservatoires de musique de Naples, d'où ils partaient ensuite chanter dans les grands théâtres d'Europe, remportant des triomphes et déchaînant des passions. Patrick Barbier retrace pour la première fois les aventures de ces êtres adulés et légendaires. Il nous instruit sur leur origine sociale, les circonstances de leur mutilation, leur formation musicale, leurs carrières, leurs voyages à l'étranger, mais aussi leurs rivalités professionnelles et leurs amours tumultueuses, puis leur vieillesse mélancolique et enfin la disparition de leur "race", à partir de la Révolution.
It-girl au demi-million de followers, Jeanne Damas est considérée comme l'incarnation de La Parisienne. De Vogue à Marie-Claire en passant par Elle, et de New York à Paris en passant par l'Asie, les journalistes n'ont de cesse de l'interroger sur ce qui fait d'elle la nouvelle figure de la mythique Française. Ce à quoi elle répond qu'il y a autant de Parisiennes que de femmes vivant à Paris. C'est le point de départ de ce livre. Non pas essayer de décrypter pour la énième fois « La Parisienne », souvent aussi peu réelle qu'une légende peut l'être, mais faire le portrait de vingt d'entre elles, dont chacune incarne à sa manière l'élégance, la désinvolture, le charme et l'esprit de la légendaire femme de Paris.
Ecrit par la journaliste et féministe Lauren Bastide (suivie par 30 000 personnes) et illustré de photos prises par Jeanne Damas, à Paris offre à lire vingt portraits de Parisiennes d'origines, d'âges, de parcours et de quartiers différents, dont les destins sont une ode à la ville qu'elles habitent et la vie qu'elles y mènent. Elles ont de 14 à 70 ans, sont réalisatrice, auteur, libraire, militante ou antiquaire, vivent dans des chambres de bonne, des appartements ou sur une péniche, et elles nous ouvrent les portes de chez elles pour nous faire sillonner Paris et découvrir leurs vies. Croqué avec grâce et talent, chaque portrait est accompagné de 4 à 6 photos en couleurs et d'annexes drôles et légères sur l'art de vivre des Parisiennes et les quartiers de la capitale, également illustrées. Les lecteurs y retrouveront de nombreuses photos de Jeanne (réunies pour la première fois dans un livre), des listes de restaurants, de boulangeries, de boutiques ou de vins, et le portrait, en pointillés, des auteurs qui y confient leur style de vie et leur amour des femmes de cette ville.
Il avait un visage d'ange et un look de dandy rock'n'roll, ce qui, ajouté à son génie de photographe, fit de lui une légende mondiale de l'art contemporain.Mais qui était vraiment le génial et scandaleux Robert Mapplethorpe ?Un virtuose du noir et blanc ? Un enfant terrible du trash sexuel du New York des Seventies ? Une brebis galeuse du Queens ? Un mondain qui dînait avec Saint Laurent, Loulou de la Falaise ou la soeur de la reine d'Angleterre ? L'enfant chéri de sa mère ? Le fils honni de son père ? La coqueluche des galeristes branchés ?Pour saisir sur le vif le destin de cet artiste, Judith Benhamou-Huet a choisi d'interroger une quarantaine de personnes qui l'ont rencontré ou fréquenté. De son premier boy-friend officiel à son dernier - qui le veilla sur son lit de mort. De son avocat à son frère cadet. En passant par Ken Moody, son modèle mythique... tous racontent le parcours déterminé et exceptionnel de l'artiste qui mourut en 1989 sur l'autel du sida.Variation sur la création, l'argent, l'art, ce récit biographique éclaté et stylisé tente de traquer la vérité d'un être hors normes.Et qui, par-delà les effets de mode, reste aussi un explorateur incomparable des âmes errantes entre le Bien et le Mal.
Pauline Viardot (1821-1910) est l'une des figures dominantes du monde artistique et littéraire au XIXème siècle. Fille du ténor rossinien Manuel Garcia, et soeur de la grande diva romantique Maria Malibran, elle marque son temps par ses dons exceptionnels de cantatrice et son jeu dramatique, tout autant que par la vivacité de son esprit et la beauté de ses compositions. Amie intime de George Sand et de Chopin, aimée avec passion par l'écrivain russe Ivan Tourguéniev pendant quarante ans, elle va, grâce à la réputation de son salon parisien, lancer la carrière de Saint-Saëns, Gounod ou Fauré. Mariée à l'écrivain et critique d'art Louis Viardot, Pauline parcourt l'Europe où l'acclament des foules en liesse. Clara Schumann, Delacroix, Flaubert, Liszt, Berlioz ou Tchaïkovski furent ses admirateurs, ses amis, ses intimes. De Londres à Saint-Pétersbourg et de l'Alhambra de Grenade à l'Opéra de Paris, des milieux républicains aux salons aristocratiques, Patrick Barbier, émaillant sa recherche de savoureuses anecdotes, nous entraîne dans le tourbillon artistique de l'époque romantique.
Journal d'un journaliste (première édition : Grasset, 1974) débute au lendemain d'une soirée chez Cocteau en 1927 et se clôt en 1971 par la relation d'une discussion avec André Malraux. Un demi-siècle de portraits et de confidences. L'auteur ne fréquente pas que les gloires. L'homme de la rue est là aussi, dont il recueille les perles. Cela ne fait pas oublier la grande histoire. De l'arrivée de Hitler au pouvoir aux horreurs de la guerre, Saint Jean n'oublie rien. Certains personnages reviennent dans ce passionnant journal : Green, Cocteau, Gide, Malraux, Mauriac, d'autres surgissant pour des portraits inattendus, tels Julien Gracq, Arthur Koestler ou Albert Camus. Et l'auteur est toujours juste. Un adjectif lui suffit pour dévoiler Louis d'Aragon ou le général de Gaulle. Journal d'un journaliste dessine une comédie humaine. Julien Green y occupe une large part. Comme il disait lui-même de Saint Jean : « Il est toujours intéressant par quelque bout qu'on le prenne. »
Voilà l'un des premiers livres sur l'opéra qui nous révèle l'importance de l'intrigue, les paroles échangées, dans et à travers la musique. Et ce livre, c'est une femme qui l'a écrit. Car, si l'on prête attention aux drames qui se jouent dans le trompe-l'oeil de la mise en scène et d'une musique sublime, on y voit de longs cortèges de femmes bafouées dont une société d'hommes va admirer les malheurs, avant le souper. Femmes tuées, abandonnées, méprisées et magnifiées, détestées et adorées : voix chantantes des mamans et des putains dans les bourgeoisies régnantes. Certes, au tomber du rideau, la cantatrice morte se relève, noyée sous des bouquets d'adorateurs : mais l'image de la jeune fille tuée par les familles des pères reste au coin des sourires. Un livre qui fascinera aussi bien les amateurs d'opéra que tous ceux qui n'ont jamais été à l'opéra. Tous seront touchés par les accents d'une femme qui n'en finit pas de découvrir que notre culture s'est jouée des femmes en faisant mine de les adorer.
Maîtres incontestés de l'art vocal au XVIIe et XVIIIe siècles, les castrats ont triomphé à travers l'Europe, à l'Opéra comme à l'église. Mais qui aurait pu penser que la France, réputée pour être réfractaire à ce type de chanteurs comme à tous les excès du baroque, ne cesserait de recourir aux voix des castrats, depuis la jeunesse de Louis XIV jusqu'aux derniers jours de Louis XVI aux Tuileries ?
Après l'Histoire des castrats et Farinelli, le castrat des Lumières, Patrick Barbier nous révèle cette fois tout un pas inconnu de l'histoire musicale française et de la vie à la cour : l'apparition des castrats dans les grandioses mises en scène imposées par Mazarin, le rôle des Italiens dans le relâchement des moeurs (les sodomites et la fameuse "secte de Rome"), leur présence permanente à la Chapelle royale et au Concert Spirituel, le jugement des mélomanes et des intellectuels français, mais aussi le répertoire des castrats en France et leurs conditions de vie dans cette maison, toujours intacte aujourd'hui, où ils reconstituèrent une sorte de microcosme italien.
Mêlant une recherche approfondie à des piquantes anecdotes, Patrick Barbier nous entraîne avec vivacité dans l'aventure de ces "castrats de l'ombre" qui servirent fidèlement trois rois de France.
Italianiste et historien de la musique, Patrick Barbier est professeur à l'Université Catholique de l'Ouest (Angers) et membre de l'Académie de Bretagne et des Pays de la Loire (Nantes). Il a publié la Vie quotidienne à l'Opéra au temps de Rossini et Balzac (Hachette, 1987) et Graslin, Nantes et l'Opéra (Coiffard, 1993). Son Histoire des Castrats (Grasset, 1989) et sa biographie de Farinelli (Grasset, 1994) ont été traduites en une dizaine de langues.
" Si vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas non plus. " Ainsi, le poing levé, mais l'hommage accepté de la palme d'or à Cannes, Maurice Pialat reçoit-il les sifflements et les bravos. Du réalisateur atypique, solitaire, de l'auteur de Nous ne vieillirons pas ensemble, La Gueule ouverte, Sous le soleil de Satan, en tout dix films pour une vie entière passée à réinventer génialement le cinéma français, on sait l'essentiel. La réputation de Maurice Pialat ? Un tempérament jupitérien, tournages violents et émouvants, gifles qui claquent. Certes mais en quoi cela modifie-t-il son cinéma d'auto-fiction, ses personnages creusés jusqu'à l'os, ses tourments qui alimentent même un film de commande comme Van Gogh ? Aucun cinéaste n'a comme lui, jusqu'à l'obsession, transcrit sur l'écran sa vie, ses hésitations, ses divorces, ses chagrins.
Pascal Mérigeau, remonte à la source : depuis l'Auvergne natale, les années de dèche chez Olivetti jusqu'à la rencontre avec Claude Berri et Jean-Louis Trintignant, il remue le terreau autour de lui : ce peintre-amateur, ce fils qui déterre sa mère pour les besoins d'un film, ce cinéaste qui débute à 40 ans. Les anecdotes sont ici multiples, et souvent drôles. Il quitte le tournage de Loulou, pour revenir le lendemain. Il poursuit l'acteur Dominique Besnehard une scie à la main, sur A nos Amours. Il épuise sept monteurs différents sur le même film. Quel est le secret de l'Impossible Maurice Pialat pour qu'une Sandrine Bonnaire, qu'il révèle au public, dise : " Je ne me sentais pas jugée. " Et cette phrase du monteur, Yann Dedet : " Maurice vous place sur les rails mais sans dire que les rails existent. "
Pascal Mérigeau écrit cette biographie, sans complaisance pour les égarements de Pialat quand il parle politique, mais avec de l'admiration pour cette rage au coeur qui ne l'a jamais quittée.