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« De loin, à 400 m d'altitude, miroitant sous la lune ou étincelant au soleil, j'aperçois comme un drap blanc étendu sur le flanc d'une colline. Ce drap blanc, qui occupe plusieurs hectares, coïncide avec l'emplacement du village détruit. Ce n'est pas un drap, mais une couche de ciment chaulé d'un mètre cinquante de hauteur ; des couloirs percés dans cette masse reproduisent le tracé des rues anciennes... »
Dès la première page, nous voici en Sicile avec le grand romancier et essayiste Dominique Fernandez. Fou d'Italie depuis toujours, passionné de la langue italienne, ami de Moravia et de Pasolini, traducteur de Goldoni et Sandro Penna, il nous conduit dans son Italie, éternelle, actuelle, selon ses passions, son désir. Ce n'est pas de l'égoïsme, mais une passion incessante. Nous traversons Naples, Rome, l'Ombrie, Bologne, Florence et Venise...
D'une mosaïque méconnue à une tonnara en ruine, d'un vers énigmatique au plus beau tableau de Rome, de la transparence du marbre au mystère de la chapelle Saint Luc, c'est une promenade buissonnière. Fernandez raconte, déploie, cherche, ironise, se passionne. Rien ne lui échappe et tout s'éveille ici, avec plaisir, sensualité, à hauteur de l'amour porté. On apprend, on s'épate de ce beau savoir, joyeux et tendre. -
Paul Cézanne aimait passer pour un simple, un rustique, un bougon. En réalité, peu de peintres ont réfléchi autant que lui à leur art, et avec une originalité intellectuelle incomparable. Nous en conservons un témoignage unique grâce aux conversations qu'il a eues avec un autre Aixois, Joachim Gasquet (de qui il a peint le portrait, aujourd'hui au musée national de Prague), publiées par celui-ci en 1921, en annexe de son essai Cézanne, dont la dernière édition, épuisée, date de 1983.
Voici, pour la première fois publiées séparément, ces entretiens dont l'importance est cruciale pour la compréhension de l'oeuvre de Cézanne en particulier et de la peinture en général ; Gilles Deleuze les cite fréquemment dans son cours de peinture récemment publié. Mises en scènes, vivantes, elles débordent d'observations incomparables. « La nature, je voulais la copier, je n'arrivais pas. Il fallait représenter par autre chose... par la couleur. »
Les propos géniaux d'un grand peintre qui conclut : « Je veux mourir en peignant. » -
La mort l'a frôlé tant de fois, il croyait qu'elle ne le toucherait pas. En 2017, à 74 ans, dévoré par la maladie et condamné par les médecins, Johnny Hallyday est persuadé qu'il va encore triompher. Il vit ses derniers mois comme il a vécu toute sa vie : parcourant les routes américaines sur sa Harley Davidson, sous le soleil de Saint-Barth, à Los Angeles en studio ou avec son public pour chanter sa rage de vivre... Il s'est cru immortel. Mais une nuit d'hiver, son corps a lâché.
Dans ces pages tendres et belles, où violence, force et tant de secrets se mêlent, Anne-Sophie Jahn raconte, comme cela n'a jamais été fait, les derniers jours de Johnny Hallyday. Chaque instant nous plonge dans son passé, glorieux, cruel, inattendu : sa rencontre avec Laeticia ; ses amours anciennes ; les rires et l'envie ; ses amis de toujours ; l'enfant abandonné ; la musique qui fait battre son coeur. Jusqu'au drame qui se déroule dans cette maison en bordure de forêt, à Marne-la-Coquette, où le chanteur rend son dernier souffle. Laissant une famille déchirée et un pays orphelin.
Requiem pour un roi. -
Premier ouvrage d'historiographie artistique de l'Occident moderne, les Vies des peintres en demeurent un de ses chefs d'uvre. Depuis cinq siècles, il contribue à la séduction persistante du goût occidental pour la Renaissance italienne, toscane en particulier. Suivant une pratique littéraire traditionnelle, le recueil se compose dune suite de biographies : il commence au 13e siècle avec Cimabue et Giotto, étudie tous les grands peintres, architectes et sculpteurs de la Renaissance, Masaccio, Fra Angelico, Botticelli, Léonard de Vinci, Raphaël, Bramante, et apporte une mine dinformation sur la vie de ses grands contemporains, Michel-Ange et Titien. Ecrites dans un style alerte, émaillées de multiples anecdotes, ces Vies sont encore aujourdhui linstrument idéal pour connaître la Renaissance artistique italienne et faire revivre les grandes personnalités qui lont forgée. Léopold Leclanché publia à Paris en 1841-1842 la première traduction française dont l'essentiel est repris dans ce volume, accompagné d'un léger appareil de notes qui aide à identifier les oeuvres survivantes. Louvrage est présenté et la traduction révisée par Véronique Gerard Powell, qui enseigne lhistoire de lart à luniversité de Paris IV.
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L'autre art contemporain ; vrais artistes et fausses valeurs
Benjamin Olivennes
- Grasset
- essai français
- 20 January 2021
- 9782246823988
Ecrit par un non-spécialiste passionné, ce petit livre vif et brillant s'adresse à tous, et entend fournir un manuel de résistance au discours sur l'art contemporain. Ce dernier fonde son emprise sur une vision mythifiée de l'histoire de l'art : le XXe siècle aurait été avant tout le siècle des avant-gardes, chacune ayant été plus loin que la précédente dans la remise en cause de notions comme la figuration, la beauté, et même l'oeuvre. Or non seulement ces notions anciennes ont continué d'exister dans les arts dits mineurs, mais surtout, il y a eu un autre XXe siècle artistique, une tradition de peinture qui s'est obstinée à représenter la réalité et qui réémerge aujourd'hui, de Bonnard à Balthus, de Morandi à Hopper, de Giacometti à Lucian Freud.
Cet essai présente cette autre histoire de l'art, dont l'existence infirme le discours, le mythe ... et le marché de l'art contemporain. Cette histoire s'est prolongée secrètement jusqu'à nous : il y a eu en France, au cours du dernier demi-siècle, de très grands artistes, dont certains sont encore vivants, qui ont continué de représenter le monde et de chercher la beauté. Connus d'un petit milieu de collectionneurs, de critiques, de poètes, mais ignorés des institutions culturelles et du grand public, ces artistes sont les sacrifiés de l'art contemporain, les véritables artistes maudits de notre époque. Comme les artistes maudits de jadis, ce sont eux pourtant qui rendent notre modernité digne d'être aimée et sauvée. Ils sont la gloire de l'art français. -
« Savoir où se positionner rythmiquement en ponctuant, en syntaxant, sans en faire trop - tout en gardant la pulse et sa force intérieure -, c'est tout l'art du batteur.
Ponctuer, syntaxer ! »
Le « beat », c'est le groove, le tempo, le coup du batteur. Les rencontres de Manu Katché, ses expériences artistiques, sa vie au quotidien ont nourri ce beat, cette manière si particulière de frapper sa « snare » (caisse claire). Ce beat, au départ, était « frêle et vert » ; il a mûri, s'est développé, transformé. Aujourd'hui, il est patiné - c'est ce qui en fait le prix !
Il était temps, pour ce célèbre batteur de rock et de jazz, de revenir sur son parcours franco-français. Ainsi, à la manière d'un dictionnaire aux entrées en forme d'hashtags (#Audace, #Alladin, #Sanson Véronique, #Coluche, #Singularité, #Dewaere Patrick, #Obispo Pascal...), nous raconte-t-il sa vie de musicien. On y croise tous ceux qui ont compté et qui comptent encore dans la chanson française (Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Louis Bertignac, Michel Jonasz, Catherine Lara, Daniel Lévi, Jeanne Mas, Mireille Mathieu, Sheila, Sinclair). Manu Katché les croque dans l'intimité des studios, sur scène et backstage.
On l'aura compris : ce document de première main est sans concession. Les coups de cymbales sont nombreux. On rit, on s'étonne, on apprend, on découvre. C'est un témoignage brut, mené tambour-battant. Ça pulse ! Les vrais amateurs de musique ne s'y tromperont pas. -
Versailles intime : Le château comme vous ne l'avez jamais visité
Dominique Avart
- Grasset
- Document français
- 17 April 2024
- 9782246832799
Entrez dans le Palais de Versailles, légendaire, méconnu, pour une visite d'exception.
Dominique Avart, chef du protocole, vous offre une traversée gracieuse et passionnée. Habitué des invités d'exception, il sait mieux que personne faire découvrir et aimer Versailles. Suivez-le dans les pièces les plus célèbres : galerie des glaces offerte au couchant, chambre de la reine et ses mille secrets, alcôves méconnues, cabinets de bois et de songes, portes qui s'effacent derrière une tenture. Entre ses mains, un lourd trousseau ouvre tous les passages, dans le temps, l'histoire, mais aussi la rêverie. Parfois, on croit deviner une petite fille qui marche ; un duc qui patiente, mains nouées ; ou mieux, un fantôme ravissant... C'est un palais de chair et d'histoire où l'on croise Colbert, la Pompadour, des artificiers de génie, Molière ou Marie-Antoinette. Mais c'est aussi un trésor : plafonds inoubliables, tapisseries merveilleuses, horloges à mystères, et partout, des tissus, des bois précieux, des tableaux célèbres.
Dominique Avart raconte le palais et aussi quelques-unes de ses grandes visites : Lady Di seule au regard lointain, Leonardo Di Caprio après Titanic qui s'allonge sur le parquet, Lagerfeld connaisseur, des dirigeants du monde préoccupé, Jane Birkin gracieuse. La vie et le temps semblent jouer dans une torsade de mots, de danses, de rires, parfois de sanglots, vite estompés par l'eau des fontaines... Versailles est magique et gigantesque, ici Versailles vous est donné dans son intimité. -
Godard : biographie définitive
Antoine de Baecque
- Grasset
- essai français
- 26 April 2023
- 9782246834380
Jean-Luc Godard, le cinéaste culte d'À bout de souffle et d'Alphaville, le chef de bande de la Nouvelle Vague, l'agitateur politique des années gauchistes, le publicitaire de lui-même, le provocateur misanthrope, l'archiviste, et l'ermite de Rolle, bref tous ces visages souvent contradictoires réunis en un seul : voici la grande biographie de l'impossible M. Godard dans son édition définitive. On l'aime/on ne l'aime pas : qu'importe, JLG a tissé l'histoire culturelle du vingtième siècle et ses images (le visage bleu de Belmondo dans Pierrot le fou, les fesses de Brigitte Bardot dans Le mépris, Johnny Halliday, Anne Wiazemsky dans La Chinoise, mais aussi un quatuor de Beethoven ou un nuage sur le lac Léman) ont marqué notre temps. Du hussard droitier, rejeton de la haute société protestante qui marche sur les mains pour épater Bardot au contestataire cinéphile qui écrit à Malraux « ministre de la Kultur » une lettre sur « la censure, gestapo de l'esprit », du réalisateur tyrannique au lauréat octogénaire de la Palme d'or spéciale pour Le Livre d'image en 2018, du moraliste politisé en treillis de combat au King Lear sépulcral cigare en bouche, de l'historien des images « relié au passé » au kinoclaste « shooté au show-business », défilent ici quatre-vingt-douze années de vie, de cinéma, de travail et de passions brûlantes. « Son génie est plus fort que sa volonté d'auto-destruction » disait Daniel Cohn-Bendit. C'est la résurrection d'une époque française qui vibre d'une cinéphilie folle, où s'entremêlent créativité, rivalité et fraternité.
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« Mes mains, je veux bien vous les montrer. Blanches, veineuses, rien d'extraordinaire. »
C'est avec la modestie des grands artistes qu'Alexandre Tharaud, pianiste phare de sa génération, nous parle de son métier. Souvenir après souvenir, il nous livre ses doutes, ses convictions profondes, ses habitudes les plus intimes.
Quelles sont les différences entre Bach et Ravel, au contact du public ? Entre la loge du Symphony Hall de Boston et celle du Musikverein de Vienne ? Entre le public de Tokyo et celui de Paris ? Quelle est la sensation des touches sous les doigts ?
Au fil des réponses apparaît un homme qui consacre chaque mesure de la partition de sa vie - chaque note, chaque silence, chaque soupir - à la musique. -
1993. Paris danse sur les beats d'une nouvelle musique électronique. On croise dans la nuit Michel Gondry, Ariel Wizman, Aline Can Dance, DJ Falcon, Didier Lestrade, Sven Love et tant d'autres. On écoute Radio Nova, FG et les mix du Rex. Dans la chambre d'un magnifique duplex, deux adolescents expérimentent sur des machines et révolutionnent le son. Ils n'ont pas encore revêtu les casques qui dissimuleront bientôt leurs visages mais ils sont déjà jaloux de leur anonymat. Inconnus, maniaques, mystérieux, ils veulent faire danser la jeunesse « around the world ».
Jamais les débuts des Daft Punk n'avait ainsi été raconté, le groupe français le plus connu au monde, le plus secret aussi, des bancs du lycée Carnot à sa métamorphose en robots admirés et inatteignables. Daft est le récit des premières fois, par une bande de copains qui ont tout découvert en même temps et dont certains, parmi les plus intimes, n'avaient jamais parlé. Ils se sont confiés à Pauline Guéna et Anne-Sophie Jahn, qui en tirent un récit exceptionnel et inoubliable : premier tube « Da Funk », premier enregistrement à L.A., première nuit folle à Londres, première diffusion de leur nouveau morceau dans un club légendaire, premier concert dans un champ du Wisconsin, première négociation - serrée - avec Virgin, première rave, première visite aux artistes noirs du South Side de Chicago, premier amour...
Les voix mêlées de cette bande de garçons qui ont hanté les soirées parisiennes et réinventé, pendant dix ans, une mode, un monde, des références, dessinent le portrait d'une génération qui a fait sortir la techno de son antre disco et lui a donné une nouvelle histoire, un renouveau.
Daft est une épopée musicale et tendre, une traversée de la jeunesse perdue, de l'amitié, de l'insouciance, de la fête créatrice. Alternant révélations, images et dialogues, les auteurs nous livrent avec grâce et liberté des commencements « aux charmes inestimables »... -
« Au 5 avenue Marceau, toutes les formes du silence pouvaient s'écouter : le silence des lignes, le silence crème des toiles, le doux silence des ateliers, le silence heureux des mains, le silence minéral de l'attente, quand il n'était pas là, le silence d'un sourire esquissé dans le miroir, la beauté, comme une histoire d'amour entre lui et les mannequins, son studio de création... Et puis le silence de la peur, du doute - son école.
J'ai rencontré Yves Saint Laurent en 1986 à travers son métier, et c'est seulement un an plus tard que nous avons été présentés. Publiée en 1993, cette biographie a été rééditée en 2002 lors de la fermeture de la maison Yves Saint Laurent, puis en 2010. Un jour il m'avait lancé: "Mais vous connaissez bien mieux ma vie que moi...." Faux, évidemment. Car écrire la vie de cet homme de son vivant, c'est refuser de tomber dans certains pièges. " Je n'ai jamais cherché à éviter ses zones d'ombres, mais à privilégier sa lumière, ce qui l'a rendu si différent.
Yves Saint Laurent est à la fois l'astéroïde et le noyau d'une vieille comète, une planète monstre ayant modifié la perception du système solaire de la mode. Du soleil cher à Chanel, et de l'étoile - talisman de Dior, Yves Saint Laurent a fait une boule de feu, il est ce météore qui continue à éclairer la galaxie, bien après sa mort. »
L.B.
Le 1er juin 2008, Yves Saint Laurent laissait derrière lui bien plus qu'un nom et une maison de couture... A l'occasion du dixième anniversaire de sa mort, Laurence Benaïm nous confie l'édition définitive de sa légendaire biographie : l'ascension d'un jeune garçon né en 1936 à Oran, qui s'écriait à l'âge de treize ans : « Un jour, j'aurai mon nom gravé en lettres de feu sur les Champs-Elysées. » L'itinéraire d'un peintre de la vie moderne, oeil à vif, traversant les époques pour en habiller l'ambiguïté dans un parfum de luxe, de vertiges et de décadence. La vie d'un homme libre, provocateur, secret, malheureux, génial, toujours échappé vers d'autres vies...
La biographie du dernier des classiques. Le roman de la mode de 1958 aux débuts des années 2000. -
Le voyage de la tresse : le journal de tournage du film !
Colombani Laetitia
- Grasset
- Essai
- 13 September 2023
- 9782246835103
Immense succès de Laetitia Colombani, La Tresse est enfin devenu un grand film international réalisé par l'auteure en 2022. Il sortira sur les écrans français le 29 novembre, et dans le monde entier en 2024.
Plusieurs fois décalé en raison de la pandémie de Covid, le film s'est finalement tourné dans les trois pays du roman, l'Inde, le Canada et l'Italie, en trois langues (hindi, italien et anglais). Laetitia Colombani rend compte de cette aventure exceptionnelle au fil du journal de bord qu'elle a tenu tout au long de la préparation et du tournage, sur le terrain. Il est illustré de nombreuses photos, qui évoquent magnifiquement l'atmosphère du plateau, le travail avec les comédiens, la dynamique des équipes, et la beauté des paysages locaux.
Trois pays que tout distingue, trois continents. Trois distributions, trois équipes, six mois de tournage. Laetitia Colombani raconte les bonnes et les mauvaises surprises, les problèmes techniques, les questions artistiques, culturelles et humaines qui se posent chaque jour. Elle dit sa passion de tourner, et les rencontres qui la bouleversent : celle de Sajda, notamment, la petite fille des rues choisie pour incarner Lalita, issue du bidonville le plus pauvre de Delhi. Véritablement « adoptée » par l'équipe, Sajda voit son destin transformé grâce au film : elle intègre un foyer après le tournage, et entre enfin à l'école, son voeu le plus cher. Laetitia poursuit son exploration de l'Inde, âpre et généreuse, inattendue et puissante, qui donne au film et au livre leurs plus belles images. L'aventure continue au Canada avec un tournage « à l'américaine », pour s'achever dans les sublimes paysages des Pouilles, au sud de l'Italie, en plein coeur de l'été. Laetitia évoque la solidarité et le partage entre femmes du monde entier. Un message incarné à l'écran, que ce journal de tournage illustré, unique en son genre, permet de vivre de l'intérieur. Vivant, émouvant, captivant, ce récit est une leçon de cinéma et une leçon de vie. -
Dora Maar : Prisonnière du regard
Alicia Dujovne ortiz
- Grasset
- Littérature Etrangère
- 15 October 2003
- 9782246790938
Dora Maar, Henriette Theodora Markovitch de son vrai nom, est née à Paris en 1907 d'un père croate, architecte, et d'une mère catholique fervente. Après une enfance austère passée à Buenos Aires, elle retourne à vingt ans dans sa ville natale et s'y impose comme photographe surréaliste. Muse de Man Ray, compagne du cinéaste Louis Chavance puis de Georges Bataille, elle ne tarde pas à faire sien un cercle esthétique qui révolutionne le monde de l'art durant l'entre-deux-guerres. Intellectuelle torturée, artiste à la conscience politique extrême, elle deviendra « la femme qui pleure », amante de Picasso livrée aux exigences du génie que leur rupture rendra folle, cloîtrée dans un mysticisme solitaire jusqu'à sa mort, en 1997. Ses portraits peints par Picasso seront alors vendus aux enchères, et son héritage âprement disputé puisque Dora choisit de tout léguer à l'Eglise.
De Cocteau à Lacan, c'est toute une époque que dépeint Alicia Dujovne-Ortiz. Au détour d'une enquête psychologique passionnante, elle fait défiler dans ces pages une pléiade d'artistes d'avant-garde et de grands esprits et dresse le portrait d'une femme-image toujours mystérieuse, à laquelle la critique contemporaine attribue enfin le rôle qui lui revient. -
Adolf Loos (1870-1933) ne fut pas seulement l'architecte révolutionnaire que l'on sait. Il fut aussi un brillant chroniqueur qui entendait réveiller l'Autriche du xxe siècle en lui inculquant les principes de la modernité. On trouvera rassemblés dans ce volume l'ensemble des textes qu'il a écrits sur le thème du vêtement et de la mode. Les chapeaux, les chaussures, les sous-vêtements, la terrible apparition de la femme-enfant, rien n'échappe à cet analyste aussi fin que spirituel. Selon quels critères choisir son manteau de fourrure ? Comment avoir l'air d'un gentleman quand on fait du vélo ? Les femmes doivent-elles porter les cheveux courts ? Une leçon de style.
InéditTraduit de l'allemand (Autriche) par Anatole Tomczak -
"Romy écrit partout, tout le temps, à tout le monde. Sur le papier à en-tête des hôtels dans lesquels elle descend, sur des bouts d'enveloppe, des menus de restaurant, des mouchoirs en papier, des tirages de photos, des pages arrachées à des magazines. A son agent, à ses amours, à ses amis, aux comédiens et techniciens dont elle est proche mais aussi à ceux qu'elle ne croise, sans vraiment les connaître, que sur un seul tournage, Romy adresse sans cesse ce genre de minuscules missives qu'elle aime faufiler sous les portes, transmettre par des intermédiaires, acheminer à leurs destinataires par des moyens détournés, compliqués, enfantins..."
Qui, plus que Romy Schneider, ravissante icône au triste destin, a fasciné les foules ? Lorsqu'elle est retrouvée morte dans un appartement parisien, le matin du 29 mai 1982, à seulement 43 ans et quelque mois après le décès de son fils, la presse s'enflamme. Suicide ou mort accidentelle ? Chacun interprète, fantasme, invente les circonstances de cette fin tellement cinématographique.
Avec grâce et affection, loin de tout sensationnalisme, Violaine de Montclos tente de percer ce mystère et reconstitue, grâce aux nombreux témoins qu'elle a rencontrés, ce que furent ces derniers jours. De la Romy inquiète, maternée par son habilleuse, à la star colérique qui gifle le jeune Harvey Keitel, elle dresse le portrait d'une actrice adulée mais aussi d'une éternelle enfant que rien ne tranquillise. Au fil des pages, on croise Alain Delon le jour du drame, Orson Welles subjugué, Marlène Dietrich complice, mais aussi Claude Sautet et Jean-Louis Trintignant...
Dans la lignée de Sagan à toute allure, cette micro-biographie pétillante et profonde raconte en kaléidoscope le talent et la déchéance, les caprices et les ivresses, les joies et les infortunes d'une comédienne qui a tout fait, jusqu'au bout, pour qu'on ne l'oublie pas. -
Quel est le point commun entre Godard, Rivette, Louis Malle, Rohmer, Chabrol, Resnais Téchiné, Amos Gitaï et Manoel de Oliveira ? Leur directeur de la photographie. Méconnu du public mais légendaire dans tout le 7ème art, Renato Berta a tourné près de 120 films avec les réalisateurs les plus mythiques de sa génération. On lui doit les images célèbres de Sauve qui peut (la vie) , d' Au revoir les enfants et des Nuits de la pleine lune. Aujourd'hui, il nous livre ses mémoires, qui vibrent d'un amour sans cesse renouvelé pour le cinéma...
Tout débute en Suisse au début des années 1960 : le jeune Renato, lassé d'un père qu'hypnotise la télévision, fonde un ciné-club dans son lycée et y projette des films de la Nouvelle Vague française et du Néo-Réalisme italien. Cet appétit pour le cinéma le conduit à l'Ecole de Rome et à Cinecittà où il fait ses premières armes. Là, il croise Rossellini, Visconti, Antonioni, et Pasolini surtout, qui le fascine. Il commence à travailler avec des réalisateurs suisses avant de tourner aux quatre coins du monde.L'Algérie en 1969, Bangkok en 1971 d'où il voit les B52 américains s'envoler pour bombarder le Vietnam, les Etats-Unis, et, bien sûr, la France où il accomplira la majeure partie de spn parcours.
Des saillies de Godard aux conversations avec Sartre et Simone de Beauvoir, en passant par les Black Panthers, Robert Doisneau, Ingrid Caven, Susan Sontag, Isabelle Huppert, Marcello Mastroianni, Renato Berta a connu les plus grands, en ami et en génial accompagnateur. Ses mémoires sont truffés d'anecdotes, de portraits, de coulisses. Mais ils offrent aussi une méditation sur les « questions de cinéma » : rapport au réel, travail technique, lien entre l'éthique et l'esthétique...
Renato Berta nous transmet avec passion et humilité sa vision lumineuse et sensible du cinéma, où les certitudes n'ont pas leur place. Inventif, novateur et libre, ce livre est à l'image de cet immense « opérateur ».
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Une histoire d'amour de plus de trente ans unit Patrick Barbier à l'époque baroque. Cet ouvrage en témoigne. Sous forme d'un dictionnaire de 60 entrées, l'auteur tente un tour d'horizon très personnel d'une époque passionnante quant à l'évolution des arts, de la musique, de la société et des mentalités. Il donne à ceux qui aiment le baroque, comme à ceux qui le connaissent mal, des clés de compréhension pour mieux apprécier les oeuvres et les lieux. Pourquoi la courbe, le contraste, l'éphémère, l'illusion ou la mort sont-ils les maîtres-mots de cette période? Quelles différences y a-t-il entre castrat et eunuque, contre-ténor et haute-contre, rocaille et rococo? Quelles sont les caractéristiques essentielles du premier courant artistique vraiment universel?
Dans un style vif, nourri d'anecdotes et d'exemples précis, Patrick Barbier n'aide pas seulement le lecteur à s'immerger dans le monde baroque, mais il en montre également les retombées actuelles dans les fêtes populaires, le cinéma, la joaillerie ou l'art contemporain. -
Tout au long de l'époque baroque, Venise, Naples et Rome jouent un rôle essentiel sur le plan musical, tout en poussant l'art de la fête à des sommets inégalés.
Dans cet essai vagabond, coloré et joyeux, Patrick Barbier nous plonge dans la vie quotidienne de cette Rome pontificale des XVIIe et XVIIIe siècles, théâtre d'un gigantesque bouleversement artistique.
Le lecteur voyage, guidé par Patrick Barbier, au coeur des chefs-d'oeuvre musicaux de la Rome baroque. Entre anecdotes historiques et documents inédits, nous découvrons l'aristocratie romaine et ses plaisirs, les courses de chevaux et les carnavals, les palais privés et les soirées à l'opéra, mais aussi l'étonnante vie culturelle et les cérémonies somptueuses du Vatican.
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J'ai vécu dans mes rêves
Michel Piccoli, Gilles Jacob
- Grasset
- Littérature Française
- 28 October 2015
- 9782246858065
Michel Piccoli, acteur mythique du cinéma français, figure charismatique et mystérieuse, est au coeur de films inoubliables comme Le Mépris de Jean-Luc Godard, La Grande Bouffe de Marco Ferreri, ou encore Max et les ferrailleurs de Claude Sautet, pour n'en citer que trois parmi plus de 200. Véritable lieu de mémoire du cinéma, il se retourne aujourd'hui sur ses propres souvenirs et considère avec une profonde lucidité ce qui l'a construit, le temps qui passe et ce qui reste d'un parcours exceptionnel. Habité, personnel, intense, ce récit évoque l'enfance, l'apprentissage du théâtre, des souvenirs de cinéastes et de ses plus grands films, ses réflexions sur le métier de l'acteur, la mélancolie... S'adressant à son grand ami et complice Gilles Jacob, Michel Piccoli se livre pour la première fois en toute liberté, sans complaisance et avec franchise.
« Parvenir à étonner les gens par mon travail sans prétention, avec simplicité, aura été mon idéal. Je suis un éternel enfant, heureux de raconter une histoire. Donner à vivre un texte provoque en moi un plaisir inouï, et j'ai toujours été émerveillé de vivre ce métier extravagant. Faire l'acteur est tellement étrange ! D'abord il faut beaucoup travailler, ensuite il faut se mettre à jouer et que cela ne soit plus vécu comme un travail. » -
La maison des Italiens ; les Castrats à Versailles
Patrick Barbier
- Grasset
- essai français
- 6 January 1999
- 9782246525998
Maîtres incontestés de l'art vocal au XVIIe et XVIIIe siècles, les castrats ont triomphé à travers l'Europe, à l'Opéra comme à l'église. Mais qui aurait pu penser que la France, réputée pour être réfractaire à ce type de chanteurs comme à tous les excès du baroque, ne cesserait de recourir aux voix des castrats, depuis la jeunesse de Louis XIV jusqu'aux derniers jours de Louis XVI aux Tuileries ?
Après l'Histoire des castrats et Farinelli, le castrat des Lumières, Patrick Barbier nous révèle cette fois tout un pas inconnu de l'histoire musicale française et de la vie à la cour : l'apparition des castrats dans les grandioses mises en scène imposées par Mazarin, le rôle des Italiens dans le relâchement des moeurs (les sodomites et la fameuse "secte de Rome"), leur présence permanente à la Chapelle royale et au Concert Spirituel, le jugement des mélomanes et des intellectuels français, mais aussi le répertoire des castrats en France et leurs conditions de vie dans cette maison, toujours intacte aujourd'hui, où ils reconstituèrent une sorte de microcosme italien.
Mêlant une recherche approfondie à des piquantes anecdotes, Patrick Barbier nous entraîne avec vivacité dans l'aventure de ces "castrats de l'ombre" qui servirent fidèlement trois rois de France.
Italianiste et historien de la musique, Patrick Barbier est professeur à l'Université Catholique de l'Ouest (Angers) et membre de l'Académie de Bretagne et des Pays de la Loire (Nantes). Il a publié la Vie quotidienne à l'Opéra au temps de Rossini et Balzac (Hachette, 1987) et Graslin, Nantes et l'Opéra (Coiffard, 1993). Son Histoire des Castrats (Grasset, 1989) et sa biographie de Farinelli (Grasset, 1994) ont été traduites en une dizaine de langues. -
L'homme qui voulait être prince ; les vies imaginaires de Michal Waszynski
Samuel Blumenfeld
- Grasset
- essai français
- 29 March 2006
- 9782246652090
La biographie de Michal Waszynski pourrait se réduire à ces quelques lignes : Né en 1904, mort en 1965, il a été l'assistant de Murnau, a réalisé en 1937 le chef-d'oeuvre du cinéma yiddish Le Dibbouk, a travaillé comme cinéaste en Pologne de 1929 à 1939, puis comme directeur artistique en Italie et vice-président des productions Bronston en Espagne. C'est peu et c'est faux. La biographie de l'illusoire et somptueux Waszynski, telle que Samuel Blumenfeld nous la raconte à l'appui d'une documentation inédite, est une reconstruction totale.
Comment un juif né en Volhynie, c'est-à-dire nulle part, a-t-il pu se faire passer pour un prince catholique et un aristocrate polonais ? Comment a-t-il échappé aux camps pour survivre comme caméraman dans l'armée du général Anders ? Est-ce l'amour qui commande au mariage entre cet homosexuel raffiné et une comtesse romaine octogénaire qui lui lègue son immense fortune ? A-t-il vraiment lancé Audrey Hepburn, secondé Orson Welles sur le tournage d'Othello, assisté Joseph Mankiewicz dans la production de La comtesse aux pieds nus ? Mieux ! Dans l'Espagne franquiste de l'après-guerre, ce prince d'opérette qui possède une Rolls aux poignées de porte en or massif, va créer le plus grand studio d'Europe. Détournant des sommes considérables, esclavagisant des scénaristes black-listés à Hollywood, utilisant la propagande chrétienne comme déguisement de ses folies, il produit entre autres Le Cid avec Charlton Heston, reconstruit la cité interdite pour Les 55 jours de Pékin, aligne 350 statues sur le décor de La chute de l'Empire romain...
Comme disait le scénariste Philip Yordan : « Ils n'avaient pas compris que c'était un Prince de mes deux ».
Le Prince imaginaire, c'est le dernier Nabab et Zélig en même temps. -
Le temps des Bohèmes est le roman vrai des aventuriers de l'art moderne, quand Paris était la capitale du monde. Ils étaient peintres, poètes, écrivains, sculpteurs, musiciens. Leurs vies furent flamboyantes comme leurs oeuvres. Et leurs oeuvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes.
Première saison : Bohèmes. Sur les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, entre le Bateau-Lavoir et la Closerie des Lilas, allaient les sublimes trublions: Jarry, son hibou et ses revolvers, Picasso sympathisant anarchiste, Apollinaire l'érotomane, Max Jacob et ses hommes, Modigliani et ses femmes, Aragon le flambeur, Soutine le solitaire, Man Ray, Braque, Matisse, Breton et les autres... Ils venaient de tous les pays. Fauves, cubistes, surréalistes, fêtards, amoureux - libres.
Deuxième saison : Libertad ! Les héros s'appellent Malraux, Saint-Exupéry, Dos Passos, Prévert, Hemingway, Orwell, Dali... Un éventail d'enthousiasmes et d'illusions tendu entre la montée du fascisme et la guerre d'Espagne. Ici, Aragon vend son âme à Staline ; là, Gide pontifie aux obsèques de Gorki ; ailleurs, Gala passe des bras d'Eluard à ceux de Dali tandis que Picasso peint et que Robert Capa photographie tout ce qui bouge - ou meurt. Nous sommes entre Paris, Madrid, Berlin et Moscou, dans une époque qui hésite entre l'espoir et le chaos...
Troisième saison : Minuit. L'épopée des écrivains, des artistes et des intellectuels sous l'Occupation. Sartre et Beauvoir, Camus, René Char, Vercors, Aragon et Elsa, Prévert, Desnos, Saint-Exupéry, Drieu La Rochelle, Picasso, Prévert, Cocteau et tant d'autres : le grand bal de la France qui écrit, peint, dessine, filme, joue, publie, collabore, résiste, s'accommode. De Paris à Marseille dans la débandade de l'exode, de Marseille à New York dans les bateaux de l'espoir, de Paris à Berlin dans les trains de la honte, des gares de la déportation aux camps de la nuit et du brouillard, autant de destins d'une génération dont la tragédie de l'Histoire a transformé la vie en roman. -
La République de Venise vit au XVIIIème siècle ses dernières heures de gloire. Jamais on ne s'est autant diverti, jamais la fête et la musique n'ont occupé une telle place dans la vie quotidienne. Le carnaval (qui dure entre cinq et six mois), les fêtes officielles, le jeu, mais aussi les concerts, les cérémonies religieuses et l'opéra provoquent l'admiration et l'envie des visiteurs étrangers. Vivaldi, dont le nom est inséparable de Venise, écrit ses concertos pour les jeunes filles des Hospices et se comporte au théâtre en homme d'affaires, aussi doué que rusé.
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Naples en fête ; théâtre, musique et castrats au XVIIIe siècle
Patrick Barbier
- Grasset
- essai français
- 31 October 2012
- 9782246802792
Au XVIIIè siècle, la vie bat son plein dans les ruelles de Naples. Du fond des théâtres, des opéras, de la Cour du roi et des Conservatoires, la musique des plus grands compositeurs se mêle en une infinie rumeur. C'est le beau siècle napolitain. Celui des arts, de la création et des chantiers grandioses. La fête est partout. De la rue aux institutions, l'art n'est jamais cloisonné, mais toujours vivant. Carnaval et bals populaires fleurissent aux côtés des prestigieux opéras buffa et des sensationnelles divas du seria. C'est aussi et surtout la période glorieuse des castrats, fleur de la production musicale italienne, qui connaissent alors leur apogée.
Il faudra au Roi Charles Bourbon peu de temps pour exacerber la splendeur de cette terre nouvellement libre après des siècles de soumission à des puissances étrangères, et lui offrir une renommée culturelle extraordinaire.
Avec ce livre lyrique qui est aussi un hommage, Patrick Barbier compose à Naples l'insoumise son plus bel écrin.