Seul roman du célèbre écrivain irlandais, le«Portrait de Dorian Gray»fut adapté au cinéma avec beaucoup de succès.
Paru en 1755, le Discorns sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes peut être considéré comme la matrice de l'oeuvre morale et politique de Rousseau : il y affirme sa stature de philosophe, l'originalité de sa voix, la force de son "système".
Résoudre le problème posé par l'Académie de Dijon, "quelle est la source de l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle ?" en d'autres termes expliquer que riches et puissants dominent leurs semblables sur lesquels ils n'ont pas de réelle supériorité, exige aux yeux de Rousseau de poser à nouveaux frais la question "qu'est-ce que l'homme ?". Pour cela, il faut comprendre comment s'est formée sa "nature actuelle", si éloignée de ce que serait son état de nature : "Si je me suis étendu si longtemps sur la supposition de cette condition primitive, c'est qu'ayant d'anciennes erreurs et des préjugés invétérés à détruire, j'ai cru devoir creuser jusqu'à la racine."
«Il n'y a pas d'erreur, c'est un roi, d'une essence et d'une qualité telles que seul Shakespeare pourrait, chez les modernes, lui être comparé... Peut-être est-il, après Eschyle et Shakespeare, l'humain qui est descendu le plus profondément, le plus âprement dans l'abîme des coeurs et des corps...» Léon Daudet
En 1757, alors que la guerre franco-anglaise fait rage, Cora et Alice, accompagnées du major Heyward, partent rejoindre leur père, le colonel Munro, mais se fourvoient dans les épaisses forêts nord-américaines. Deux Indiens, Chingachgook et son fils Uncas, ainsi qu'un chasseur blanc, Oeil-de-Faucon, leur viennent en aide pour affronter les danger que recèle ce territoire hostile. La surprenante relation de confiance qui se noue entre eux rendra d'autant plus tragique la destinée des Mohicans...
Dans Le Dernier des Mohicans, paru en 1826, James Fenimore Cooper allie avec brio la prestance du roman historique à l'énergie du récit d'aventures. De Balzac aux frères Goncourt, en passant par George Sand et Dumas, le Tout-Paris fut pris de "Coopermania" à la lecture de cette épopée d'outre-Atlantique, sauvage et impétueuse, était redécouverte.
- Ecoutez ! Je sais que parler n'est pas bien : mieux vaut tout bonnement l'exemple, mieux vaut tout simplement commencer... j'ai déjà commencé... et - est-ce que réellement on peut être malheureux ? Oh, qu'est-ce que mon chagrin ou mon malheur, si j'ai la force d'être heureux ? Vous savez, je ne comprends pas comment on peut passer à côté d'un arbre, et ne pas être heureux de le voir, parler avec un homme, et ne pas être heureux de l'aimer ! Oh, seulement je ne sais pas m'exprimer..., mais combien il y a à chaque pas de choses si belles, que même l'homme le plus désemparé trouve belles ! Regardez l'enfant, regardez l'aurore du bon Dieu, regardez le brin d'herbe grandir, regardez les yeux qui vous regardent et qui vous aiment...
Il était depuis longtemps déjà debout, parlant toujours. Le petit vieux le regardait maintenant avec épouvante. Elisabeth Procofievna poussa un cri : "Ah, mon Dieu !" ayant deviné avant les autres, et joignit les mains. Aglaé courut vivement à lui, eut le temps de la recevoir dans ses bras et avec effroi, le visage déformé par la douleur, elle entendit le cri sauvage de "l'esprit qui avait secoué et terrassé" le malheureux.
«Le très pénétrant Machiavel [...], cet homme très sage, dont il est évident qu'il fut pour la liberté, pour la défense de laquelle il a donné les conseils les plus salutaires.» Spinoza (Traité politique, V, 7).
Chef-d'oeuvre bref et fulgurant, Le Prince est devenu d'emblée un livre classique de la réflexion politique. Adversaires et partisans de la doctrine du Florentin n'ont cessé de s'affronter au cours des siècles, au prix parfois de grands malentendus.
« On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans », a écrit Arthur Rimbaud. Mais peut-on le croire ? Adolescent talentueux, poète « maudit » dont la vie littéraire fut teintée de scandale, « homme aux semelles de vent » qui tourna le dos à la poésie dès ses vingt ans, Arthur Rimbaud fascine autant par sa personnalité mystérieuse que par son oeuvre. Chantant la révolte et la liberté, renouvelant le langage poétique, détournant les formes traditionnelles du vers, celui qui a prôné « le dérèglement de tous les sens » n'appartient à aucune école. Ce recueil réunit les poésies complètes de l'auteur, et permet de comprendre son parcours ainsi que la modernité poétique en marche à la fin du XIXe siècle.
Création Studio Flammarion. Illustration : Flora Gressard © Flammarion
La publication de l'Emile, en 1762, restitue au problème de l'éducation sa place centrale en philosophie.
De ses premiers mois jusqu'à la rencontre amoureuse, Emile est suivi dans chaque étape, à travers des expériences qui attestent d'abord le souci de considérer « l'enfant dans l'enfant », au lieu de le sortir de son âge. Rousseau montre qu'il est possible d'éduquer un homme selon la nature et de quelle façon les vices et l'inégalité caractérisent désormais la condition humaine : double enjeu qui constitue sa « théorie de l'homme ».
La richesse incomparable de ce maître-livre tient aussi aux tensions qui le parcourent. Rousseau refuse le péché originel mais il doit rendre raison du mal et de la souffrance que ce dogme interdisait d'ignorer; il critique les philosophes de son temps mais il pousse à ses limites leur méthode empiriste; il proclame: «je hais les livres», mais il fournit le panorama le plus juste et le plus instruit de la culture du XVIIIe siècle, en face de l'Encyclopédie et, pour partie, contre elle.
Parus ensemble, Emile et le Contrat social furent condamnés à Paris puis à Genève: la force du traité d'éducation n'échappa pas aux censeurs, même si Rousseau prétendait ne livrer que « les rêveries d'un visionnaire ». Car la forme même de la fiction arrache l'ouvrage aux circonstances : pas plus que ses lecteurs des Lumières, nous ne sommes à l'abri de ses leçons.
« Et ici, par une bravade frénétique, je frappai fortement avec une canne que j'avais à la main juste sur la partie du briquetage derrière laquelle se tenait le cadavre de l'épouse de mon coeur...
Pendant un moment, les officiers placés sur les marches restèrent immobiles, stupéfiés par la terreur. Un instant après, une douzaine de bras robustes s'acharnaient sur le mur. Il tomba tout d'une pièce. Le corps déjà grandement délabré et souillé de sang grumelé, se tenait droit devant les yeux des spectateurs. Sur sa tête, avec la gueule rouge dilatée et l'oeil unique flamboyant, était perchée la hideuse bête dont l'astuce m'avait induit à l'assassinat, et dont la voix révélatrice m'avait livré au bourreau. » (Le Chat noir)
Chef-d'oeuvre précoce de Marx et Engels, le Manifeste marque un tournant dans l'histoire du mouvement ouvrier : retraçant brièvement la genèse de la lutte des classes, Marx et Engels voulaient aussi doter la classe ouvrière d'un programme donnant des fondements scientifiques et durables à toute action révolutionnaire. Le résultat fut cette oeuvre brève, mondialement diffusée et dont la première édition vit le jour en 1848.
Le présent volume comporte, outre le texte du Manifeste, un dossier qui inclut les préfaces des différentes éditions et des extraits de la correspondance entre Marx et Engels.
Ce recueil comprend des textes politiques du début (1783-1786) et de la fin (1795-1798) de la philosophie critique de Kant. Aux textes célèbres, nouvellement traduits, nous joignons des textes inédits en français (sur le droit naturel, sur l'illégitimité de la contrefaçon des livres, sur la fabrication des livres...).
La Phénoménologie de l'esprit n'est pas seulement un ouvrage décisif dans l'histoire de la philosophie : c'est aussi, aux côtés du théâtre de Shakespeare ou de La Divine Comédie de Dante, l'une des oeuvres majeures de la culture occidentale. Achevée dans l'urgence, parue en 1807 dans une Europe agitée par les guerres napoléoniennes, elle eut un succès tardif : en France, il fallut attendre le XXe siècle pour qu'on reconnût en elle le sommet de la philosophie idéaliste allemande ? à la fois une remémoration dense et fulgurante de toute la philosophie, et le début d'une nouvelle façon de penser la vie, l'histoire et la pensée elle-même.
La présente traduction restitue la dynamique poétique propre à ce moment où s'expose pour la première fois la démarche dialectique de Hegel : en s'attachant à préserver l'économie et la fluidité singulières de la langue de l'auteur, elle offre une nouvelle lecture de ce texte capital.
Illustration : Virginie Berthemet © Flammarion
Outre les Méditations métaphysiques, données en version bilingue, ce volume comporte plusieurs écrits éclairant l'oeuvre :
Les Objections faites contre les Méditations, par différents philosophes et théologiens (parmi lesquels Hobbes, Arnauld, Gassendi.), les Réponses de Descartes à ces Objections, ainsi que plusieurs lettres de Descartes.
Édition relookée, corrigée et mise à jour.
En traduisant ce classique au XVIe siècle, A. Galland a récrit le texte original, supprimé ou modifié les épisodes scabreux et introduit de nouveaux contes. Le dossier de ce tome retrace l'histoire de la traduction et de sa postérité : choix stylistiques, fascination pour l'Orient, goût du merveilleux, art du conte.
Goethe Faust I et II « Faust » : ce simple mot, cette syllabe robuste et trapue comme le « poing » qu'elle désigne couramment, est un signe aussi fort dans l'histoire culturelle des pays allemands que lorsqu'on dit « don Quichotte » en terre espagnole ou « Dante » en Italie. C'est essentiellement grâce à l'oeuvre de Goethe que le personnage de Faust a passé les frontières et rejoint, dans l'imaginaire occidental, les figures de don Juan et de Prométhée. Comme eux, insatisfait et rebelle, Faust s'oppose à l'autorité divine en faisant un pari dont l'enjeu n'est rien de moins que le sens de la vie et la possibilité du salut.
C'est à Augustin, plus qu'à aucun autre, qu'il fut donné de réaliser la synthèse de la pensée antique et de la pensée chrétienne, dont a vécu, de longs siècles, la civilisation occidentale. Par lui, la culture gréco-latine fait alliance avec la Bible, la sagesse platonicienne donne la main à la « folie de la Croix », une tradition nouvelle se crée, qui portera, nourrira, fera fructifier les plus beaux génies du genre humain.
Récit d'une quête de Dieu, Les Confessions n'en est pas moins un livre très humain. Car avant d'être un saint, Augustin a été un homme comme nous, étranger à aucun sentiment de la terre.
Voici ce qu'écrit Possidius, son biographe, qui a été son compagnon et disciple : « Je n'entreprendrai pas de rappeler ici tout ce que le bienheureux Augustin, dans ses Confessions, raconte de lui-même, ce qu'il avait été avant de recevoir la grâce et ce qu'il devint après l'avoir reçue. Il voulut rendre ce public témoignage, de peur que, selon l'expression de l'apôtre Paul, quelqu'un ne s'avisât de l'estimer au-dessus de ce qu'il se savait être, ou de ce que ses paroles faisaient connaître de lui... »
Le texte fondateur de la philosophie occidentale sur la science de l'être en tant qu'être.
En Biondetta, il ne reste rien de la monstrueuse apparition qui répond à la conjuration d'Alvaro dans les ruines de Portici et qui lui dit en italien : Che vuoi ? Le masque est le visage ; la satanique séductrice est la femme séduite et elle continuera de l'être, tourmentée et plaintive, tout au long de la fable.
Jorge Luis Borges
Texte intégral commenté.
En traduisant ce classique au XVIe siècle, Galland a récrit le texte, supprimé ou modifié les épisodes scabreux et introduit de nouveaux contes. Le dossier de ce tome fait le point sur les éditions successives et les problèmes précis de traduction de l'arabe vers le français.
Réputé à tort une «tragédie naturaliste», Mademoiselle Julie est le drame de Strindberg le plus souvent représenté en Suéde et à l'étranger ; quant au Pélican, il s'agit d'une «pièce de chambre» à la tonalité plus intimiste. Ces deux oeuvres témoignent de la même ambition : créer des personnages et non des archétypes, une mère et non la mère, une avare qui ne soit pas seulement l'avarice, un intrigant qui ne se réduise pas à l'ambition. Le théâtre, selon Strindberg, peut et doit montrer les contradictions et les équivoques qui habitent l'âme humaine.
En dramaturge véritablement moderne, Strindberg orchestre ainsi des huis clos frénétiques et crus, dont l'audace demeure toujours aussi corrosive aujourd'hui.
En traduisant ce classique au XVIe siècle, Galland a récrit le texte, supprimé ou modifié les épisodes scabreux et introduit de nouveaux contes.