La TAZ (Temporary Autonomous Zone), ou Zone Autonome Temporaire, ne se définit pas. Des "Utopies pirates" du XVIIIe au réseau planétaire du XXIe siècle, elle se manifeste à qui sait la voir, "apparaissant-disparaissant" pour mieux échapper aux Arpenteurs de l'Etat. Elle occupe provisoirement un territoire, dans l'espace, le temps ou l'imaginaire, et se dissout dès lors qu'il est répertorié. La TAZ fuit les TAZs affichées, les espaces "concédés" à la liberté : elle prend d'assaut, et retourne à l'invisible. Elle est une "insurrection" hors le Temps et l'Histoire, une tactique de la disparition.
Le terme s'est répandu dans les milieux internationaux de la "cyber-culture", au point de passer dans le langage courant, avec son lot obligé de méprises et de contresens.
La TAZ ne peut exister qu'en préservant un certain anonymat ; comme son auteur, Hakim Bey, dont les articles "apparaissent" ici et là, libres de droits, sous forme de livre ou sur le Net, mouvants, contradictoires, mais pointant toujours quelques routes pour les caravanes de la pensée.
L'utopie sociale naît d'une insatisfaction collective.
L'utopie réalisable, c'est la réponse collective à cette insatisfaction. mais comment répondre collectivement à une insatisfaction ? et quelles limites une collectivité doit-elle respecter pour satisfaire à son utopie réalisée ? telles sont les questions soulevées - avec une grande précision et quelques dessins au trait - par le livre de yona friedman, paru pour la première fois en 1974, et revu et augmenté pour cette édition.
La Horde d'or est un ouvrage de grande ampleur qui relève à la fois du livre d'histoire, de la compilation de documents, du témoignage à la première personne. Il associe analyse, documentation et écriture. Il fait partie de ces ouvrages "trans-genres" (pour reprendre une terminologie en usage dans d'autres domaines), qui apporte une information de première main et de première importance sur un moment crucial de l'histoire politique italienne, mais également européenne. Outre les deux rédacteurs principaux, l'un écrivain, l'autre libraire (décédé en 1998), de nombreux auteurs italiens ont participé à l'ouvrage, signant des contributions souvent importantes. On peut citer : Paolo Virno, Umberto Eco, Antonio Negri, Raniero Panzieri, Sergio Bologna, Oreste Scalzone, ou même ... Giorgio Amendola.
À ce jour, c'est encore l'unique ouvrage disponible sur l'ensemble des conflits sociaux en Italie entre 1968 et 1977. Le seul livre qui traverse l'ensemble des composantes de ce mouvement souvent ignoré, parfois mythifié. Sans doute, la formule « années de plomb » a-t-elle joué un rôle important dans cet effacement, puisqu'elle prétend encore en résumer la teneur et l'avenir. Elle marque surtout un manque d'histoire sur le « long mai» italien, et c'est à ce manque d'histoire que Primo Moroni et Nanni Balestrini ont voulu explicitement répondre, et à quoi s'est attelé un collectif d'auteurs, afin de raconter à nouveau, et livrer un panorama à la fois large et précis de ce qu'ils ont appelé, la « grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle» de l'Italie entre 1968 et 1977.
Outre des analyses et des contributions de témoins et de lecteurs de cette « grande vague », le livre réunit un ensemble de documents considérables, soigneusement choisis et dont un grand nombre serait tombé dans l'oubli sans le soin particulier d'archiviste qui caractérisa Primo Moroni, à l'initiative de l'ouvrage, dont la librairie ouverte à Milan en 1971 devint vite un repère incontournable pour l'ensemble de la gauche italienne. À ce titre, on trouve dans La Horde d'or aussi bien des chansons que des tracts, des récits et des témoignages, des analyses, des communiqués, des appels ou des articles, tous publiés à l'époque et relatifs aux événements qui ébranlèrent la société italienne.
À l'automne 2015, le gouvernement a annoncé que démarreraient au plus vite les travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il a martelé sa volonté d'expulser la zad de l'ensemble de ceux qui l'habitent et la cultive. Avec les efforts conjugués des tractopelles de Vinci et des grenades de la gendarmerie, il entend tenter, une fois encore, « dès que possible », de venir à bout de tout ce qui pousse et vit dans ce bocage.
C'est pourquoi nous avons voulu dès que possible faire paraître ce petit livre, éclaireur et annonciateur d'un livre à venir, pour appeler partout à défendre la zad et, à travers elle, tout l'espoir contagieux qu'elle contient dans une époque plombée.
La conviction qu'il est possible d'arrêter les projets destructeurs de ceux qui prétendent nous gouverner et de se libérer du joug de l'économie. L'aspiration à inventer ici et maintenant d'autres manières d'habiter le monde, pleines et partageuses. Cet espoir s'ancre dans une histoire commune, riche des élans de dizaines de milliers d'insoumis et de liens indéfectibles soudés par le temps. Cette brève nouvelle politique invoque quelques fragments décisifs de cette aventure, comme autant de conjurations face à la menace et de repères éclatants pour l'avenir.
Avec l'apparition du numérique, les 'créations' se détachent lentement de leurs supports matériels.
Images, musique, mots et algorithmes sillonnent la planète jour et nuit, devant les yeux écarquillés des marchands. L'exode du savoir conduit à une terre promise à bien des bouleversements. Tandis que des armées de juristes s'interrogent sur la manière de pouvoir "vendre les idées", une rumeur s'élève, laissant entendre qu'elles pourraient être "libres comme l'air, libres comme l'eau, libres comme la connaissance".
Des logiciels libres au MP3, du droit de citation au plagiat considéré comme un des beaux-arts, Richard Stallman, Bruce Sterling, John P. Barlow, Richard Barbrook, Ram Samudrala, Philippe Quéau, Bernard Lang, Eric S. Raymond, Benjamin Drieu, Michael Stutz, Jean-Michel Cornu, Critical Art Ensemble, Negativland, Antoine Moreau et Michel Valensi dessinent les contours de la communauté paradoxale du " Libre ".
Opportunisme, cynisme, peur, exode, curiosité, bavardage, miracle, virtuosité.
à l'occasion d'un séminaire sur le concept de multitude, paolo virno revient sur l'ensemble du lexique de ses précédents ouvrages, pour en enrichir le sens et en préciser les contenus. en effet, le concept de multitude, par opposition à celui, plus familier, de peuple, est un outil décisif pour toute réflexion sur la sphère publique contemporaine. ces deux concepts opposés l'un à l'autre, ont joué un rôle de première importance dans la définition des catégories politico-sociales de la modernité.
Et si la notion de peuple l'emporta prioritairement, on peut se demander aujourd'hui si, à la fin d'un cycle long, cette ancienne dispute n'est pas en train de s'ouvrir à nouveau ; si aujourd'hui, alors que la théorie politique de la modernité subit une crise radicale, la notion de multitude, autrefois déboutée, ne témoigne pas d'une extraordinaire vitalité.
"Bien que l'expression "l'architecture de survie" ait un sens à peu près inverse de celui de "la survie de l'architecte", mon but dans ce livre, est de reconsidérer le rôle de l'architecture dans la simple survie de l'espèce, sans pour autant utiliser des slogans grandiloquents, sans surestimer ce rôle et sans faire de propositions utopiques, donc irréalisables. Il va me falloir, de nouveau, poser certaines questions (sur lesquelles je travaille depuis plus de quarante ans), les analyser et enfin, et surtout, mentionner, à titre d'exemples, quelques solutions que j'ai proposées durant ces quarante ans. Les questions sont fort simples : à qui revient le droit de décision en matière d'architecture ? Comment assurer ce droit à celui auquel il revient ? Comment le faire dans un monde qui va vers une pauvreté croissante ? Comment survivre dans un tel monde ? Qu'est-ce que ce "monde pauvre" ? Comment agir face à ces perspectives ?."
« De ces 10 dernières années, nous avons encore le souvenir. De leurs révoltes, de leurs insoumissions. Pour extirper cette mémoire d'un funeste destin, nous avons fait un livre d'histoires .
Histoires d'inadaptés, de rétifs, de lutte contre cet ordre des choses qui menace aujourd'hui de les ensevelir. » Ainsi s'ouvre ce livre, unique dans sa forme et sur le fond, qui dessine le portrait en pied d'une génération politique à travers le récit des luttes, désertions, imaginations, engagements, militances, fêtes qui ont ponctué ce premier 21e siècle. Entretiens, correspondances, documents, dessins : l'analyse est produite par la juxtaposition des voix qui révèle qu'une jeunesse éparpillée vit et lutte chaque jour pour inventer une vie immédiate , loin des modèles rancis que lui impose la société.
"le désordre n'existe pas.
N'existe que l'ordre compliqué. " c'est à partir de ce simple postulat que yona friedman construit une image du monde fondée sur l'harmonie et qui défie les lois habituelles de la physique. l'univers devient alors erratique, l'espace est composé de granules infimes de vide et notre perception de la mosaïque du monde s'attache autant à chacune de ses pierres qu'à l'ensemble qu'elles constituent. l'ordre compliqué et autres fragments se présente comme une nouvelle monadologie, illustrée de dessins au trait et traduite en "bande dessinée" par l'auteur - entre autres - des utopies réalisables (l'éclat, 2000) et de l'architecture de survie (l'éclat 2003).
" tant qu'il ne fut pas possible aux chercheurs les plus sérieux d'accéder à l'ensemble des manuscrits de nietzsche, on savait seulement de façon vague que la volonté de puissance n'existait pas comme telle .
Nous souhaitons que le jour nouveau apporté par les inédits, soit celui du retour à nietzsche ", écrivaient g. deleuze et m. foucault dans l' " introduction générale " aux oeuvres complètes de nietzsche, établies d'après les manuscrits par giorgio colli et mazzino montinari et publiées en france par les editions gallimard.
Sous le titre " la volonté de puissance " n'existe pas, nous avons voulu rassembler quatre essais de mazzino montinari, traitant des problèmes posés par l'édition des écrits de nietzsche et portant plus particulièrement sur la question de la volonté de puissance.
A l'heure où reparaissent d'anciennes éditions de ce faux-livre, ces essais viennent rappeler aux " oublieux " qu'un travail de vingt années a permis de lire enfin le contenu des manuscrits de nietzsche et de prendre connaissance, entre autres choses, de ce qu'il n'a pas écrit.