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Dilecta
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Catalogue publié à l'occasion de l'exposition "Minimal" à la Bourse de Commerce - Pinault Collection à partir d'octobre 2025
Le monde de l'art connaît un grand changement à partir des années 1960 avec l'apparition de l'art minimal, caractérisé par une esthétique dépouillée et un changement de paradigme et de relation entre l'oeuvre et le public. Plus seulement spectateur, le public est invité à s'approprier l'oeuvre et interagir directement avec elle.
Aux États-Unis, des artistes tels que Dan Flavin, Donald Judd, Sol LeWitt, Robert Ryman ou encore Senga Nengudi s'éloignent des techniques traditionnelles au profit d'une approche plus matérielle. Ce mouvement apparaît simultanément aux quatre coins du monde sous des formes diverses et spécifiques aux contextes locaux, bien au-delà des États-Unis, avec, par exemple, les artistes du mouvement Mono-ha (On Kawara, Nobuo Sekine et Lee Ufan) au Japon, les néo-concrets au Brésil ou encore les mouvements arte povera en Italie et ZERO en Allemagne avec Gunther Uecker, Charlotte Posenenske et Blinky Palermo.
Les quelque 120 oeuvres reproduites dans le catalogue sont accompagnées de notices et focus, introduits par un essai de la commissaire d'exposition, Jessica Morgan. -
Collection Pinault : 100 chefs-d'oeuvre de la photographie
Elisabeth Lebovici, Matthieu Humery, Francois Cam, Clara Bouveresse, Darius D. Himes, Sylvie Aubenas
- Dilecta
- 22 January 2025
- 9782373722079
Coédition Dilecta et Bourse de Commerce - Pinault Collection
La photographie occupe, depuis 2006, une large place au sein de la Collection Pinault. De Gustave Le Gray à Cindy Sherman, d'Irving Penn à Wolfgang Tillmans, en passant par Raymond Depardon ou Lee Miller, les accrochages successifs témoignent de la constitution de corpus de référence en la matière. Aussi bien historique que contemporaine, la collection reflète toute la richesse et la diversité du médium photographique.
Privilégiant les grands ensembles, la Collection Pinault a notamment fait l'acquisition, en 2014, de l'une des six éditions de la « Master Collection » d'Henri Cartier-Bresson : un ensemble de 385 photographies. Plus récemment, Pinault Collection s'est portée acquéreuse d'un exceptionnel ensemble en provenance du Fonds de photographies de presse Condé Nast, dont une sélection a été présentée au Palazzo Grassi, à Venise, dans l'exposition « Chronorama. Trésors photographiques du 20e siècle ».
Cette fois, dans cette ambitieuse publication, Matthieu Humery (en charge de la photographie auprès de Pinault Collection) présente 100 chefs-d'oeuvre issues de la Collection Pinault et dresse une histoire de la photographie par le prisme de la Collection. -
Avec des oeuvres de Georg Baselitz, Ali Cherri, Arthur Jafa, Duane Hanson, Philip Guston, Lynette Yiadom-Boakye, Kerry James Marshall, Marlene Dumas, Auguste Rodin, Cecil BeatonRichard Avedon, Diane Arbus, David Hammons, Antonio Oba, Mira Schor, Kudzanai-Violet Hwami, Michael Armitage, Richard Avedon...
D'Auguste Rodin à Duane Hanson, de Georg Baselitz à Michael Armitage, d'Ana Mendieta à Miriam Cahn, de Philip Guston à Marlene Dumas, de David Hammons à Kerry James Marshall, de Kudzanai-Violet Hwami à Mira Schor, d'Arthur Jafa à Deana Lawson, l'exposition « Corps et âmes » sonde, à travers les oeuvres d'une vingtaine d'artistes de la Collection Pinault, la prégnance du corps dans la pensée contemporaine. Dans les courbes matricielles de la Bourse de Commerce, ces corps forment une chorégraphie, une ronde démultipliée. À l'image de Ceremony of Us de la chorégraphe américaine Anna Halprin en 1969, pièce conçue après les émeutes raciales aux États-Unis où, pour la première fois, les corps noirs comme les corps blancs dansaient ensemble, ce parcours à travers la Collection Pinault invite le visiteur-spectateur à retrouver à son tour, selon les mots de Jacques Rancière, la « possession de ses énergies vitales intégrales ».
Libéré de tout carcan mimétique, le corps, qu'il soit photographié, sculpté, dessiné, filmé ou peint, ne cesse de se réinventer conférant à l'art une organicité essentielle lui permettant, tel un cordon ombilical, de prendre le pouls de l'âme humaine. L'art se saisit des énergies, des flux vitaux de la pensée et de la vie intérieure, pour inviter à une expérience sensible et humaniste de l'altérité. Les formes se métamorphosent, s'affranchissent de la figuration pour se saisir, retenir et laisser affleurer l'âme et la conscience. Il ne s'agit plus seulement de peindre des corps mais d'incarner les forces qui les traversent, de rendre visible ce qui est enfoui, invisible, d'éclairer les ombres de l'histoire - notamment celles de l'héritage colonial, du déracinement, de l'exil.
Outre des essais thématiques développant le propos de l'exposition, des notices viennent mettre en lumière les oeuvres richement reproduites dans le catalogue. -
Arte Povera : 300 millions d'années
Marcella Beccaria, Fabio Cafagna, Carolyn Christov-bakargiev, Gabriele Guercio, Ricardo Passoni
- Dilecta
- 5 November 2024
- 9782373722062
Coédition Dilecta et Bourse de Commerce - Pinault Collection
Au milieu des années 1960, des artistes italiens commencent à exposer ensemble, sous l'étendard de l'expression « arte povera » - art pauvre -, une expression forgée en 1967 par Germano Celant, critique d'art et commissaire d'exposition, qui adapte le concept de « théâtre pauvre », mis en avant par le metteur en scène de théâtre expérimental Jerzy Grotowski. Les artistes associés à ce movement - Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Mario and Marisa Merz, Giulio Paolini, Pino Pascali, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto, Emilio Prini, Gilberto Zorio - s'intéressent principalement au croisement de l'art et de la vie, de la nature et de la culture. Ils suggèrent que l'essence d'une oeuvre d'art réside dans l'expérience subjective que l'on fait d'un matériau, de ses transformations et de l'espace. Ils concentrent leur attention sur l'énergie « primale » qui traversent toutes les facettes de la vie - une énergie vécue directement, qui échappe à toute représentation, idéologie ou langage. Cette énergie correspond aux forces physiques fondamentales de la nature (la gravité et les champs magnétiques) et fait également référence aux éléments primordiaux de la nature humains (la vitalité, la mémoire, les émotions). Ces artistes, originaires de Turin, Gêne, Bologne, Milan ou encore Rome, créent de façon très singulière, libre, non conventionnelle et non dogmatique, tant dans le champ de la peinture que de la sculpture, du dessin et de la photographie ; ce sont eux qui produisent les premières installations, performances et actions de l'histoire de l'art - passant d'un médium à l'autre dans se soucier de « style », se servant de matériaux (naturels comme artificiels) humbles afin de générer une véritable expérience de l'ici et maintenant.
Les artistes de l'arte povera s'intéressent à notre perception, alliant leur fascination pour la vie quotidienne à un profond respect de la tradition artistique. Se méfiant de l'intellectualisation excessive du champ artistique, ils empruntent à l'esthétique baroque son hétérogénéité et son apparente incohérence.
À la Bourse de Commerce - Pinault Collection, l'exposition, organisée par Carolyn Christov-Bakargiev, experte internationalement reconnue sur le sujet, retrace l'histoire de ce mouvement, depuis ses prémices en Italie jusqu'à son développement à travers le monde, en s'appuyant sur une sélection d'oeuvres des treize artistes principaux de l'arte povera issues de la Collection Pinault, de celle du Castello di Rivoli et de la Fondazione per l'Arte Moderna e Contemporanea CRT, ou d'autres prestigieuses collections, dont celles des artistes eux-mêmes.
Carolyn Christov-Bakargiev est une écrivaine, historienne de l'art et commissaire d'exposition italo-américaine. Elle a notamment dirigé le Castello di Rivoli Museo d'Arte Contemporanea et la Fondazione Francesco Federico Cerruti à Turin entre 2016 et 2023. Nommée personnalité la plus puissante du monde de l'art en 2012 par le classement Power 100 d'ArtReview, Christov-Bakargiev a été la directrice artistique de dOCUMENTA (13) (2012), événement pour lequel elle a par ailleurs également organisé des ateliers, des séminaires et des expositions à Alexandrie (Égypte), à Kaboul (Afghanistan) et à Banff (Canada).
Gabriele Guercio est un chercheur indépendant basé à Milan. Il écrit sur l'art moderne et contemporain, ainsi que sur l'histoire de la théorie de l'art.
Marcella Beccaria est historienne de l'art, conservatrice et auteure. Elle est actuellement conservatrice en chef et conservatrice des collections au Castello di Rivoli Museo d'Arte Contemporanea.
Riccardo Passoni est historien de l'art, critique et commissaire d'exposition.
Fabio Cafagna est historien de l'art -
Yves Klein, Italie
Cécilia Braschi, Bruno Cora, Rotraut Klein-Moquay, Elena Palumbo
- Dilecta
- 13 September 2024
- 9782373721997
À la suite d'Yves Klein USA, Yves Klein Germany et Yves Klein Japon, ce livre, préparé en collaboration avec les Archives Yves Klein, présente près de 150 documents d'archives, photographies et correspondances liées à l'artiste. À travers ses voyages, dont il cultive le goût depuis les années 1940, ses échanges et ses rencontres artistiques ou personnelles, le lecteur découvre les rapports entre Yves Klein et l'Italie et les relations que l'artiste a pu y tisser, en particulier avec des artistes tels que Lucio Fontana ou Piero Manzoni qui, comme lui, ont su marquer leur temps. Assise, Venise, Rome, ou encore Milan, chacune de ces villes a ainsi marqué la vie de l'artiste du bleu, dont la première exposition à l'étranger en 1957, « Proposte monochrome, epoca blu », eu d'ailleurs lieu à la Galerie Apollinaire à Milan. « J'ai reçu un grand choc en découvrant à Assise, dans la basilique de Saint-François, des fresques scrupuleusement monochromes, unies et bleues que je crois pouvoir attribuer à Giotto. Elles pourraient être de l'un de ses élèves, de quelque disciple de Cimabue ou encore de l'un des artistes de l'École de Sienne. Le bleu dont je parle est de la même nature et de même qualité que le bleu des ciels de Giotto dans la même basilique à l'étage supérieur. En admettant que Giotto n'ait eu que l'intention figurative de montrer un ciel pur et sans nuage, cette intention est tout de même bien monochrome. » Yves Klein
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Molinier rose saumon
Marie Canet, Emmanuelle Debur, Geraldine Gourbe, Claire Jacquet
- Dilecta
- 2 June 2023
- 9782373721744
Souvent considéré comme marginal, enfermé dans les placards esthétiques de l'histoire des arts, Pierre Molinier est pourtant une figure importante reconnue en France et à l'étranger. Originaire d'Agen et ayant vécu toute sa vie à Bordeaux, le Frac NouvelleAquitaine MÉCA lui consacre une exposition d'envergure afin de déployer toutes les facettes d'une oeuvre dense et complexe, rassemblant aussi bien des oeuvres picturales que photographiques. Cet enjeu monographique intègre les sources d'inspirations et mouvements auxquels participe l'artiste : le surréalisme, le fétichisme ou encore le tantrisme, comme ceux qu'il devance - le queer ; des archives et témoignages inédits ;
Des affiliations contemporaines (Cindy Sherman, Luciano Castelli, Bruno Pelassy, Betony Vernon...) et d'autres plus historiques (Clovis Trouille, Claude Cahun ou Hans Bellmer...).
Cette exposition programmée du 31 mars au 17 sept 2023 coïncide avec l'anniversaire des 40 ans des Frac et la création du Frac Aquitaine qui, dès sa création en 1982, inaugure sa collection en acquérant pour ses premiers numéros d'inventaire une vingtaine d'oeuvres de Pierre Molinier. -
La Tate Modern (Londres), la Bourse de Commerce - Pinault Collection (Paris), le K21 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, (Düsseldorf) et le Moderna Museet (Stockholm) s'associent pour présenter « Ghost and Spirit », une rétrospective de l'oeuvre de Mike Kelley, figure incontournable de la scène californienne des années 1980 à 2000. La Bourse de Commerce sera la première étape de cette nouvelle exposition consacrée à l'un des plus influents artistes américains de la fin du xxe et du début du xxie siècles. L'exposition « Mike Kelley : Ghost and Spirit » est conçue par Catherine Wood (directrice des programmes de la Tate Modern), Fiontán Moran (conservateur adjoint à Tate Modern) et Jean-Marie Gallais (conservateur auprès de la Collection Pinault), en étroite collaboration avec la Mike Kelley Foundation for the Arts. Elle sera accompagnée, en plus du catalogue, d'une programmation d'événements culturels à la Bourse de Commerce.
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Une présentation d'oeuvres emblématiques de la collection Pinault, initiant un dialogue entre artistes confirmés et émergents, entre pratiques artistiques, disséminées dans les divers espaces de la Bourse de commerce qui sont jalonnés de grandes installations. Les oeuvres ont pour point commun de déplacer et dérégler les repères et mesures habituels. Avec : Maurizio Cattelan, Damien Hirst, Jeff Koons, Cindy Sherman, Sturtevant, Rosemarie Trockel, Anne Imhof, Mohammed Sami, Pol Taburet, Salman Toor...
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Forever sixties
Emma Lavigne, Catherine Millet, Cécile Whiting, Tristan Bera
- Dilecta
- 7 July 2023
- 9782373721737
Après «Debout!» (2018) et «Au-delà de la couleur» (2021) au Couvent des Jacobins, la Collection Pinault, la Ville de Rennes et Rennes Métropole renouvellent leur collaboration à l'occasion d'une exposition inédite d'oeuvres de la collection réunie depuis cinquante ans par François Pinault. À travers une centaine d'oeuvres emblématiques, dont certaines n'ont encore jamais été exposées par la Collection Pinault, «Forever Sixties» offre un éclairage sur un moment décisif de l'histoire de l'art contemporain, la révolution visuelle des années 1960, et son héritage rémanent dans la création des décennies suivantes.
De quoi les Sixties sont-elles le nom? Libération, répression, appropriation? Sous influence anglo-américaine, cette décennie se caractérise par un boom démographique et économique sans précédent, l'émergence de la société de consommation et le début de la conquête spatiale. Marquées par les conflits idéologiques, la guerre froide et les guerres de décolonisation, l'apogée violente du mouvement des droits civiques et la libération sexuelle, les Swingeing Sixties -années répressives comme intitulées par Richard Hamilton, qui joue des mots swinging (basculant, oscillant, dansant) et swingeing (drastique, sévère)- sont aussi un champ de tensions opposant conservatisme et démocratisation, culture dominante et contre-cultures alternatives, conformisme mercantiliste et rêves d'évasion.
Produit et symptôme de l'époque, résolument engagé du côté du présent, le pop art aux États-Unis et en Europe affole le regard en redéfinissant, entre 1956 et 1968, les canons d'une modernité à bout de souffle et en insufflant un esprit critique et rebelle qui continue de traverser l'art contemporain. En rupture avec l'abstraction des années 1950, le pop, ainsi que le nouveau réalisme en France, renverse les hiérarchies et fait entrer, comme par collage, dans le domaine des arts et de la pensée, les enjeux et les objets du quotidien, la société du spectacle et la publicité, la réalité des luttes politiques, féministes et raciales et l'actualité des mass media qui transforment alors le monde occidental en un village global. -
Une histoire intime de l'art : Yvon Lambert, une collection, une donation, un lieu
Jean-Baptiste Delorme, Stéphane Ibars
- Dilecta
- 7 April 2023
- 9782373721591
En 2012, le marchand d'art Yvon Lambert fait la donation à l'État français d'un ensemble unique de près de 600 oeuvres de sa collection personnelle, constituée principalement d'oeuvres acquises auprès des artistes qu'il exposait dans ses galeries de Vence, de Saint-Germain-des-prés puis de New York. Au-delà d'une «belle collection», dont l'intérêt historique majeur légitimait que le Centre national des arts plastiques en accepte la donation, c'est une collection des plus originales et intimes qui s'offre à la vue de tous, une «succession d'émotions» acquise durant près de soixante-dix ans par un homme passionné et audacieux, à l'écoute des soubresauts de l'histoire de son temps. La Donation Yvon Lambert reflète cette clairvoyance du galeriste qui introduisit auprès d'un public français plusieurs générations d'artistes qui seraient certainement restés méconnus dans l'Hexagone sans son intervention. C'est pourquoi elle constitue un enrichissement exceptionnel pour les collections publiques françaises tant en quantité qu'en qualité. La volonté du collectionneur de partager «sa seule fortune» s'incarne également par l'ouverture au public en 2000 d'un lieu dédié dans sa Provence natale, à Avignon, et la mise en oeuvre d'une proposition culturelle singulière dont la fonction sociale est clairement revendiquée.
L'ouvrage, coédité par le Centre national des arts plastiques (Cnap), la Collection Lambert et les Éditions Dilecta, donne à voir un choix d'oeuvres emblématiques de la donation et à comprendre les évolutions, depuis les années 1960 jusqu'à nos jours, du monde de l'art occidental, comme le soulignent les contributions inédites des historiens de l'art invités à porter leur regard sur cet ensemble exceptionnel. -
Par le voyage, l'oeuvre de Kimsooja traverse les frontières géographiques et, parce qu'elle ne se refuse aucun medium, les frontières artistiques également. En artiste nomade attachée aux questions de l'exil, de la mémoire collective et de l'espace urbain, celle qui se proclame « femme aiguille » (A Needle Woman est l'une de ses vidéos emblématiques) se faufile entre les mailles et met à jour le tissu social et culturel des lieux qu'elle traverse. Le travail singulier de l'artiste sud-coréenne connaît un essor international dès la fin de ses études de peinture à Séoul et de gravure à Paris. Ses premières oeuvres font appel au tissu, son matériau de prédilection, du fait de ses possibilités plastiques, de sa connotation culturelle et de son ancrage dans une pratique traditionnelle. À partir de la fin des années 1990, elle entreprend un travail entre performance et vidéo, documentant les espaces et les foules au milieu desquels elle demeure figée, allongée ou de dos, conciliant voyage et immobilité. Après Bertrand Lavier, Anri Sala et Edith Dekyndt, Kimsooja s'empare des vitrines du Passage de la Bourse de Commerce. Devenues par nature l'un des dispositifs de prédilection des expositions universelles, c'est justement pour la reconfiguration du bâtiment - d'une ancienne halle à une bourse d'échanges - conduite pour celle de 1889 que les vitrines en place aujourd'hui furent installées.
« Artiste du déplacement, des traversées et d'un nomadisme fondateur, depuis son voyage en camion de onze jours - juchée sur des ballotins de fortune à travers la Corée -, Kimsooja dépose dans la Bourse de Commerce une constellation d'oeuvres couvrant près de quarante ans de sa pratique d'artiste, comme elle poserait ses bagages après un long voyage, pour habiter pour un temps dans sa trajectoire infinie ce bâtiment singulier. Nourrie de philosophies orientales, donnant forme et vie à des oeuvres qui ne sont pas des choses inertes mais des présences immatérielles flirtant avec l'invisible et l'éphémère, elle met en mouvement des oeuvres souvent sphériques, grains de sable ou graines de lin, billes de porcelaine ou de glaise, bottaris de tissus et moon jars lunaires aux couleurs de terre. »
Emma Lavigne, extrait du texte du leporello.
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Pierre Huyghe. liminal
Tristan Garcia, Pierre Huyghe, Patricia Reed, Anne Stenne, Chiara Vecchiarelli
- Dilecta
- 14 June 2024
- 9782373722055
À l'occasion de la grande exposition de Pierre Huyghe qui ouvrira au printemps 2024 à Punta della Dogana (Venise), les Éditions Dilecta, associées à Marsilio et à Pinault Collection, publient une ample monographie retraçant toute la carrière de l'artiste, des années 1990 à nos jours. Né à Paris en 1962, Pierre Huyghe étudie à l'école nationale supérieure des Arts décoratifs de 1982 à 1985. Son travail a été exposé dans de nombreux musées et à l'occasion d'événements internationaux comme la Biennale de Venise et la documenta de Cassel. L'artiste semble avoir fait sienne la phrase du philosophe Michel de Certeau selon lequelle « la fiction est un moyen de saisir le réel ». Depuis le début des années 1990, il réinvente les moyens de création et interroge les liens multiples entre oeuvre, spectateur et réalité. Par-delà leur grand éclectisme formel (vidéos, performances, objets ou photographies), ses oeuvres partagent de mêmes questionnements. La relation au temps et à la mémoire collective sont parfois explorées au travers d'expositions, véritables modes d'expression, qui dévoilent les dessous de la création. Les oeuvres de l'artiste sont conçues comme des « initiateurs d'événements » : « Il s'agit d'exposer quelqu'un à quelque chose, plutôt que quelque chose à quelqu'un. » Figure majeure de l'interrogation des rapports au non humain dans l'art, Pierre Huyghe adopte, dès ses premières oeuvres, une autre perspective que celle de l'humain pour laisser apparaître quelque chose hors de notre compréhension, hors de notre possibilité d'en faire l'expérience. Pierre Huyghe remet en question notre perception de la réalité et propose, par la construction d'autres possibles, d'être comme étrangers à nous-mêmes. Pour Pierre Huyghe, le rituel de l'exposition est une rencontre avec un milieu sensible où s'opèrent de nouvelles possibilités d'interdépendance entre les événements et les éléments qui s'y déploient. Ses oeuvres sont conçues comme des fictions spéculatives et se présentent souvent comme une continuité entre plusieurs formes d'intelligences qui apprennent, se modifient et évoluent au cours de l'exposition. À Punta della Dogana (Venise), l'artiste réalise sa plus grande exposition à ce jour : il transforme le lieu en un environnement dynamique, un état transitoire dans lequel le temps et l'espace, comme tout ce qui y pénètre, visible ou invisible, font partie intégrante de la constitution des oeuvres. L'exposition est le lieu de formation de subjectivités, qu'elles soient sans corps ou incarnées ; elles circulent et se manifestent de façon imprédictible à travers les oeuvres, qui sont autant de relais sensibles. Un langage inconnu - sans fin et sans destinataire, habitant des voix, des gestes, des images - s'y invente et génère de nouvelles situations, réelles ou fictionnelles. Peuplée d'entités inhumaines, humaines et non humaines, affectée par des phénomènes naturels ou artificiels, l'exposition explore, en temps réel, les conditions pour que différentes entités coexistent, parfois même s'hybrident, sans distinction hiérarchique ni détermination spécifique.
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Felix Gonzalez-Torres, Roni Horn : la collection Pinault à la Bourse de Commerce
Collectif
- Dilecta
- 6 May 2022
- 9782373721492
En 1990, Felix Gonzalez-Torres découvre l'exposition personnelle de Roni Horn au MOCA (Los Angeles), et plus particulièrement Gold Field (1982), une oeuvre aujourd'hui mythique?: un tapis rectangulaire, posé au sol, réalisé avec des feuilles d'or. Profondément marqué par la simplicité, la force et la beauté de cette oeuvre, Felix Gonzalez-Torres rencontre finalement Roni Horn en 1993 et partage avec elle l'impact bouleversant que son oeuvre a produit sur lui. Quelques jours après cette rencontre, elle lui envoie un carré d'or comme signe d'amitié naissante. En réponse, Felix Gonzalez-Torres réalise Untitled (Placebo-Landscape-for Roni) (1993), un déversement de bonbons emballés dans du cellophane doré qui sont pour lui «?un nouveau paysage, un horizon possible, un lieu de repos et de beauté absolue.?» À son tour, Roni Horn répond avec Gold Mats, Paired - for Ross and Felix (1994-1995), deux feuilles d'or placées l'une au-dessus de l'autre. Leur amitié est scellée. Dans la continuité de cet échange créatif, nourri pendant plusieurs années et brutalement suspendu avec la mort de Felix Gonzalez-Torres, l'exposition de la Bourse de Commerce est rendue possible grâce à l'implication et à la complicité exceptionnelles de Roni Horn. Entre installations, photographies et sculptures, le dialogue des deux artistes se perpétue à travers une série d'oeuvres à la beauté fragile et à l'extrême puissance émotionnelle, tout en miroir et en lumière, avec la conviction que «?l'acte de regarder chacun de ces objets est transfiguré par le genre, la race, la classe social et la sexualité?» (Felix Gonzalez-Torres). Au coeur de leur travail, et dans cette exposition en particulier, il s'agit donc de saisir le caractère «intermédiaire» de l'existence, la dimension d'entre-deux, prise dans cette tension entre présence fragile et irréductible disparition. Le dialogue entre les oeuvres de Roni Horn et de Felix Gonzalez-Torres s'ancre dans le balancement entre ces deux polarités, entre vie et mort, entre le public et le privé, le personnel et le social, «entre la peur de la perte et la joie d'aimer, de croître, de changer, de devenir toujours plus...» (Felix Gonzalez-Torres interviewé par Tim Rollins, in Felix Gonzalez-Torres, New York, A.R.T. Press, 1993).
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David Hammons est né en 1943 à Springfield, aux États-Unis. Il s'est formé au cours des années 1960 et 1970, au moment où le Black Power et la communauté du Black Arts Movement commencent à se répandre aux États-Unis. Dès ses débuts cependant, Hammons poursuit un parcours autonome, qui se démarque par ses choix personnels. Ses performances des années 1980 témoignent de son choix de se mettre toujours en marge, de la manière la plus discrète qui soit. Hammons fait de la question raciale et de sa propre identité afro-américaine le thème essentiel de son travail. S'inspirant aussi bien des readymade de Duchamp que de l'arte povera, il recueille des matériaux abandonnés, qu'il trouve souvent dans la rue et qui sont liés à la culture noire américaine - des fragments de métal et de bois, des cheveux, des cigarettes, des paniers de basket, des pierres et des tissus - et les élève au rang d'objets d'art. Un jour d'hiver, en 1983, David Hammons s'installe dans la rue pour vendre des boules de neige de différentes tailles. Il les installe en rangées selon leur taille et passe sa journée à tenir le rôle d'un vendeur aimable. Il inscrit cet événement - qu'il nomme plus tard Bliz-aard Ball Sale - dans un corpus d'oeuvres qui, de la fin des années 1960 à nos jours, se sert d'un lexique d'actions discrètes et de matériaux typiquement « noirs » pour construire une critique de la nature de l'oeuvre d'art, du monde de l'art et du racisme aux États-Unis. Bien que Bliz-aard Ball Sale soit souvent mentionnée et que la réputation de l'oeuvre gagne de plus en plus en influence, elle n'a longtemps été connue qu'à travers de maigres descriptions et par quelques photographies. Dans cette passionnante étude, Elena Filipovic partage la vaste histoire de cette oeuvre éphémère qu'elle a recueillie à travers des témoignages oraux, la découverte d'images et de documents rarement montrés, nous donnant ainsi quelques aperçus d'un artiste insaisissable qui a érigé au rang d'art le fait de se rendre difficile à trouver. Ce livre est le premier essai en français consacré à cet artiste majeur de la scène internationale, aussi insaisissable qu'incontournable.
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Le travail photographique de Valérie Belin met en lumière un dispositif particulier qui n'est pas sans rappeler l'art minimal américain. Plusieurs thématiques se dessinent au fur et à mesure des séries, la surface des choses inanimées ou celle des êtres, le temps figé, voire pétrifié et la question de l'identité. Son oeuvre provoque une impression de doute et d'inquiétante étrangeté.
Dans cette nouvelle exposition qui sera présentée à la galerie d'Art graphique du Centre Pompidou du 24 juin au 15 septembre 2015, Valérie Belin livre 13 séries : « Masks », « Viandes », « Femmes noires », « Transexuels », « Moteurs », « Mannequins », « Mickeal Jackson », « Métisses », « Corbeilles de fruits », « Lido », « Têtes couronnées », « Bob » et « Still Life ». Avec cette dernière, proposant une lecture renouvelée de sa célèbre série « Mannequins » qui explore les différentes représentations du réel et du fantasme, elle révèle ses nouvelles natures mortes empreintes d'abondance et d'onirisme.
Le catalogue de l'exposition, présentant 130 reproductions, permet de prolonger l'exposition et de cerner le fruit de ses expérimentations photographiques entre art minimal américain et baroque italien.
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Au commencement, il y a des paysages et des corps, des paysages dans des corps, un enchevêtrement de situations comme les rêves savent en produire. Il est difficile de comprendre ce qui est à l'intérieur, ce qui est à l'extérieur. Les yeux sont tantôt éblouis par une lumière solaire, tantôt plongés dans l'obscurité des profondeurs ou de la nuit. Une lune, deux lunes, trois lunes veillent sur des mondes dont l'homme est souvent absent. Mer et montagne se confondent comme les saisons se jettent l'une dans l'autre. Il arrive que des animaux et des végétaux bâtissent des empires et s'adonnent à des rituels. Dans cette île intérieure, l'oeil est invité à la divagation et entraîne avec lui tout l'être qui le porte.
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Peter Fischli & David Weiss : Plotzlich diese übersicht
Nancy Spector
- Dilecta
- 16 July 2024
- 9782373722147
Coédition Dilecta et Bourse de Commerce - Pinault Collection Peter Fischli (né en 1952) et David Weiss (1946-2012) sont deux artistes zurichois qui ont collaboré de 1979 à la disparition de David Weiss. Principalement connus pour leurs sculptures et leurs vidéos, leur oeuvre commune naît d'une diversité de supports - installations, sculptures, photographies, films, vidéos et livres illustrés. Portant un regard ludique et expérimental sur la société contemporaine, leur travail questionne avec humour et légèreté la vie, l'existence humaine et les paradoxes de notre monde. Ils ont reçu le Lion d'Or à la Biennale de Venise en 2003. Première épopée sculpturale du duo suisse, commencée en 1981 et dont la date de fin correspond à la disparition de David Weiss, Suddenly this Overview (1981-2012) se compose de saynètes modelées dans une matière argileuse, et dont les titres apparaissent comme autant de punchlines pour décrire les situations inventoriées. L'argile crue, matière habituellement réservée à l'artisanat amateur, sert ici à des modèles détournés de leur sens premier, et donc incompréhensibles sans la légende qui leur est associée. Vide-poche, croquettes pour chien, micro-paysages, mais aussi personnalités médiatiques, culturelles et intellectuelles : parmi les 76 figurines produites, l'accent est mis sur un esprit populaire, universel, traduit dans une joyeuse absurdité. Entre matérialisme et existence humaine, Fischli et Weiss tentent ici de rassembler un répertoire à la croisée de l'encyclopédie et de la bande dessinée sous formes de vignettes tridimensionnelles.
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Artiste en prise avec les notions de temps et de mémoire, Tacita Dean (née en 1965 au Royaume-Uni) convoque récits historiques ou fictionnels dans des dessins, photographies argentiques et films en 16 mm, faisant de ces supports anciens les outils privilégiés de sa recherche et un point de départ à une réflexion sur les enjeux du médium analogique lui-même et ses défis de conservation. Principalement reconnue pour ses films à l'atmosphère contemplative souvent réalisés en plan séquence, l'oeuvre de Tacita Dean est un véritable éloge de la lenteur. S'éloignant depuis les années 1990 des films commentés, elle privilégie depuis lors des bandes sonores discrètes qui intensifient encore le minimalisme de ses narrations. Son travail a fait l'objet de rétrospectives à l'Australian Centre for Contemporary Art (Melbourne), au Dia: Beacon (New York) ou encore au Solomon R. Guggenheim Museum (New York).
Au printemps, l'artiste inscrira sa poétique atmosphérique dans les courbes de l'architecture de la Bourse de Commerce. Elle y présentera notamment une oeuvre inédite, Geography Biography, dont ce livre d'artiste présente une archive. Elle invente un pavillon concave qui s'inscrit dans la rotonde de béton, territoire immatériel quasi lunaire qui vient faire converger la lumière et les reflets. La pellicule de ses films Super 8 dessinent une cartographie autobiographique de ses voyages autour du monde qui vient s'incruster dans des cartes postales de sa collection. L'hybridation filmique de ces cartes postales du xixe siècle et des films de ses débuts refilmés en 35 mm redonne vie à des temporalités éloignées, à la fécondation quasi surréaliste des imaginaires, de la vie vécue, captée, enregistrée sur la pellicule et de celle qui se forme au plus profond de la contemplation de la nature et de l'art.
« Geography Biography, par son hétérogénéité même, figure selon le néologisme de James Joyce un chaosmos, un monde analogique désordonné en voie de disparition, où selon les mots de l'artiste, « il est encore possible de se perdre, de bifurquer, de disparaître pour participer avec tous les sens à la germination fertile, grave et jubilatoire tout à la fois des images qui, extraites de leur gangue statique, sont remises en jeu, en une danse de vie qui défie et magnifie l'obsolescence et la finitude pour pulser à l'unisson avec le mouvement du cosmos et les tribulations du hasard. »
Emma Lavigne, Avant l'orage, Paris, Bourse de Commerce - Pinault Collection / Dilecta, 2023 -
Bilan de Dada, contre-feu au surréalisme naissant, les Sept Manifestes Dada, parsemés des dessins facétieux de Picabia, gardent toute leur fraîcheur explosive. La preuve ? Le prière d'insérer rédigé par Tzara : « Si vous êtes très faibles, si vous êtes trop forts, si vous êtes malades, si vous êtes petits, si vous avez des ennuis, lisez mon livre, il vous guérira. Vous verrez que tout le monde est fou, vous verrez pourquoi la logique doit être supprimée ; tous les secrets vous seront dévoilés [...] Vingt siècles d'histoire n'ont servi qu'à démontrer la vérité de mes manifestes [...] Si vous voulez redevenir des hommes pour entendre avec vos oreilles et parler avec votre bouche, si vous voulez savoir pourquoi il ne faut pas prendre au sérieux l'art, la morale, la religion, la politique, la grammaire [...] lisez mes manifestes : vous pourrez m'écrire que je suis fou. » À vous de voir.
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Ce livre de pop-up marque une nouvelle étape dans le travail de Jean-Michel Othoniel : les sculptures Ricochets, aux teintes variées, billes de verre projetées comme un ruban de perles, se déploient au fil des pages.
Ces nouvelles oeuvres soulèvent « la question du corps absent. Il s'agit de créer des volumes d'absence, des constructions à dimensions variables où des corps pourraient se lover ». C'est un lien presque charnel que ces ricochets entretiennent avec l'espace qu'ils enlacent.
Dans l'idée d'un jeu aérien de la matière, Jean-Michel Othoniel a souhaité concevoir un livre de pop-up dont les formes à l'aquarelle seraient comme les maquettes d'une exposition à venir. À la façon de noeuds légers, les dessins colorés s'entrecroisent comme un Janus amoureux de son double : « Dans ces dessins, dit Othoniel, il y a l'idée de déplacement, de rebonds réels, de ricochets, de désirs imaginaires et de coeur noué. » -
Mohamed Bourouissa
Mohamed Bourouissa, Alice Cherki, Olivier Marboeuf, Johny Pitts, Marie-Amélie Senot, Erik Verhagen
- Dilecta
- 15 September 2023
- 9782373721874
Coédition Dilecta / LaM
À l'occasion des expositions de Mohamed Bourouissa au LaM (Villeneuve-d'Ascq, 29 septembre 2023-21 janvier 2024) et au Palais de Tokyo (Paris, 2024), les Éditions Dilecta publient une monographie de l'artiste, soulignant pour la première fois l'importance de l'oeuvre dessiné de l'artiste au sein de sa pratique.
Né en 1978 à Blida (Algérie), Mohamed Bourouissa vit et travaille à Paris. L'artiste décrit la société contemporaine par ses contours et porte un regard critique sur les représentations stéréotypés. Au-delà de sa pratique de prédilection qu'est la photographie, l'artiste explore également le dessin, la sculpture et la vidéo. Son travail, qui brouille les frontières entre fiction et documentaire, tend à rendre compte des réalités sociales de notre temps à travers l'observation de la société par ses marges. Depuis 2010, il est représenté par la galerie Kamel Mennour.
Son travail a été exposé dans de nombreuses expositions personnelles : Rencontres d'Arles, musée d'art moderne de la ville de Paris, Centre Pompidou, le BAL (Paris) ; Barnes Foundation (Philadelphie) ; Stedelijk Museum (Amsterdam) ; basis (Francfort) ; Haus der Kunst (Munich). Il a participé aux Biennales de Sydney, Sharjah, La Havane, Lyon, Venise, Alger, Liverpool, Berlin et à la Triennale de Milan. En 2018, il est nommé pour le Prix Marcel Duchamp. Ses oeuvres font partie de collections de premier plan, dont celles du LACMA, du Stedelijk Museum, du Centre Pompidou, du musée d'art moderne de la ville de Paris, de l'Art Gallery of Ontario, du Philadelphia Museum of Art, de l'Istanbul Modern et de la maison européenne de la Photographie à Paris. -
Paul Éluard, Jean Paulhan, Louis Aragon, André Breton, Tristan Tzara, Hans Arp, Jacques Rigaut, Benjamin Péret, Philippe Soupault...
Proverbe : « Feuille mensuelle pour la justification des mots. »
Tout un programme pour Paul Éluard, qui souhaitait proposer une publication axée sur la question du langage. Mystère des mots, mystère de la grammaire, les phrases qui se retournent, les contraires qui se contredisent si peu, syntaxe, lexique, leur poids, leur légèreté, leur sens, leur non-sens et Proverbe naît sous le signe d'Apollinaire :
« Ô bouches l'homme est à la recherche d'un nouveau langage
Auquel le grammairien d'aucune langue n'aura rien à dire. »
Avec ses cinq numéros publiés entre le 1er février et le 1er mai 1920 - et un sixième durant l'été 1921 -, Proverbe, fondée et dirigée par Paul Éluard, est l'une des plus rares, des plus raffinées et des plus intrigantes des revues surréalistes.
Mais surtout Proverbe a compté de prestigieux collaborateurs : les futurs surréalistes Louis Aragon, André Breton et son ami Théodore Fraenkel ; Philippe Soupault, Paul Éluard bien sûr, Benjamin Péret et Hans Arp ; Francis Picabia, Georges Ribemont-Dessaignes, Tristan Tzara naturellement ; et, enfin, le principal complice de Paul Éluard dans cette entreprise atypique : Jean Paulhan.
Les Éditions Dilecta proposent une réédition à l'identique des 6 numéros, complétée par une présentation de Dominique Rabourdin (critique cinématographique et littéraire, réalisateur du magazine culturel d'Arte Métropolis), qui a notamment bénéficié de la précieuse correspondance entre Paul Éluard et Jean Paulhan et de maquettes originales ayant appartenu à Tristan Tzara. -
Histoire animale de la prison
Arnaud Théval, Alain Kerlan, Djoheur Zerouki
- Dilecta
- 4 April 2025
- 9782373722178
Depuis 1998, Arnaud Théval travaille sur et dans les institutions publiques, et sur l'implication des personnes dans ses dispositifs comme acte politique, nourrissant son processus de recherche autour des enjeux de place et de représentation des un·e·s et des autres dans leurs organisations sociales. Son travail, influencé par l'anthropologie et la philosophie politique, se concentre depuis les années 2000 sur l'univers carcéral, illustré par des publications telles que « La Prison et l'Idiot » (2017), « Le Tigre et le Papillon » (2019) ou encore « La Prison s'est échappée » (2023).
Ce dernier opus, conclusion d'un long cycle sur l'univers carcéral, a été pensé à partir d'une enquête sur les présence animales dans les prisons et leurs résonances auprès de ses différents acteurs (personnel, personnes détenues, visiteur au sens large). Sans limite d'accès dans ces prisons, Arnaud Théval part à la recherche de ces « traces animales », qu'elles soient dessinées (sur les murs, les peaux), écrites ou imaginaires, parties prenantes des récits de vies des détenus. Construit autour de ce corpus iconographique large et varié, de photographies aux dessins de l'artiste, en passant par les écussons brodés par les détenus, ce livre interroge les notions d'animalité et d'enfermement, sur ce qu'elles disent des relations entre les individus.
Avec un texte d'Arnaud Théval intitulé « Ne vois-tu pas l'animal caché ? », un essai du philosophe Alain Kerlan, un glossaire regroupant des notions et définitions (Animalité, Araignée, Chien, Regard, etc.), ainsi qu'une fiction d'Arnaud Théval et Djoheur Zerouki autour du procès d'un animal. -
Surréalistes et situationnistes, vies parallèles : Histoire et documents
Jérôme Duwa
- Dilecta
- 5 March 2008
- 9782916275307
La rencontre d'André Breton et de Guy Debord n'a jamais eu lieu. Selon Debord, il allait de soi que l'un excluait l'autre : Breton et le surréalisme appartenaient au passé, celui-là même que la Seconde Guerre mondiale venait d'engloutir, en sorte que tout était à recommencer. Ce jugement expéditif à l'égard du surréalisme méritait d'être reconsidéré dans un esprit étranger à tout règlement de compte.
Car tout en rejetant avec mépris le surréalisme vivant, les lettristes radicaux qui ont pris en 1957 le nom de situationnistes n'ont pu échapper à toute forme de ressemblance ; c'est avec le sentiment d'être en terrain connu que de jeunes surréalistes de la dernière vague (1946-1969) sont entrés en relation avec Debord et quelques-uns de ses amis au milieu des années 1950. Ça commence bien, disait le tract qu'ils rédigèrent de concert... mais ça finit mal.
Divergence fondamentale ou intime parenté occultée par des rivalités de façade ? Une histoire détaillée des relations mouvementées entre surréalistes de Paris et de Bruxelles avec Guy Debord et ses amis restait à écrire pour comprendre, notamment, un des ressorts de la construction de l'identité situationniste.
Surréalistes et situationnistes, vies parallèles contient des tracts, une dizaine d'illustrations et des textes de Jean-Louis Bédouin, André Breton, Claude Courtot, Adrien Dax, Tom Gutt, Simon Hantaï, Gérard Legrand, Marcel Mariën, Benjamin Péret, José Pierre, Jean Schuster, Jan Strijbosch, Raoul Vaneigem et Joseph Wolman, et des lettres inédites de Guy Debord. Il permet de remonter le cours tumultueux de ces vies parallèles.