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Andre Frere
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« Trashissima est composé de photographies prises au cours del'année 2024, lors de divers voyages en Italie.
L'Italie se présentecomme un extravagant et colossal décor de cinéma.
Tout est donné àvoir dans ce merveilleux pays, du classicisme des piliers antiques à lavulgarité des tripots sordides. J'aime profiter de cette grandeurcinématographique pour la mise en scène de mes photos.
Lorsque je merends là-bas, j'emmène toujours quelques perruques, deux paires de bas colorés,quelques tenues outrancières et un trépied léger et bon marché.Il faut que cesoit le plus pratique, le moins contraignant possible.
Rien n'estplanifié, je sélectionne les lieux à la volée, et j'utilise le paysage et lesdécors existants comme arrière-plan pour dépeindre mes personnages « trashi » etsordides».
«TRASHISSIMA ! Tous vos plus beaux souvenirs d'Italiesont réunis dans cet album intemporel de divertissement familial».
Kourtney Roy. -
Harry Gruyaert par Brice Matthieussent
Brice Matthieussent
- Andre Frere
- Juste Entre Nous
- 5 October 2023
- 9782492696169
Depuis quelques décennies, Harry Gruyaert est sans doute le plus célèbre photographe coloriste. Né à Anvers en 1941, passionné de cinéma depuis toujours, c'est cependant dans la photographie qu'il fait carrière, rejoignant l'agence Magnum en 1981. Brice Matthieussent, écrivain, critique et traducteur, est l'ami de Harry Gruyaert depuis bientôt quarante ans. De leur complicité naissent des échanges mêlant souvenirs marquants - la Belgique en noir et blanc, puis en couleurs, la découverte du Maroc, de l'Inde, des États-Unis, de la Russie, de l'Afrique - anecdotes étonnantes ou émouvantes, humour et ironie, admirations, et surtout les traces d'une farouche énergie, d'une volonté de découvrir des paysages nouveaux, des modes de vie différents et toutes les potentialités de ce médium inexploré qu'était la photographie couleur il y a une cinquantaine d'années. Chaque chapitre consacré à un pays ou à une pratique photographique explorée par Harry Gruyaert - la mode, l'industrie, le théâtre, les scènes de rue, les paysages, etc. - débute par l'évocation d'une image iconique de Gruyaert liée à ce sujet précis, avant de mêler la biographie à des réflexions passionnantes sur l'oeuvre d'une vie et, bien sûr, sur la photographie de cet immense coloriste.
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Basées sur une narration intuitive et surréaliste, les séries photographiques de Piotr Zbierski posent constamment des questions sur les relations entre la nature et la culture, entre la mémoire et la narration, ainsi qu'entre l'expérience et le récit. Ses photographies établissent également un lien entre la réalité matérielle et une compréhension spirituelle plus large du monde. Ses oeuvres, très poétiques et de pure émotion, invitent à la méditation en sondant les profondeurs de l'âme humaine et les mystères de la vie et de la mort.
Aujourd'hui, je considère de plus en plus souvent la photographie comme un fleuve dont les deux rives sont présentes en même temps. La première, ce sont les histoires - des récits bien construits et bien pensés, traduits à travers un bon design afin d'être vus.
Sur la seconde rive se trouve l'entrepôt des négatifs et des contacts. Ici, l'histoire est ouverte, comme l'acte de parler qui, ici seulement, a une chance de devenir semblable à l'écoute. De plus, dans notre cas, la photographie n'est plus seulement une question d'amour ou d'honnêteté, mais aussi une question de temps. L'environnement temporel semble être la seule histoire digne d'intérêt à laquelle se rattacher, comme l'a écrit Julian Barnes : Notre vie n'est pas notre vie, c'est juste une histoire que nous nous racontons sur la vie ; nous la racontons aux autres mais surtout à nous-mêmes.
«La mémoire n'est pas un instrument permettant d'étudier le passé, mais son théâtre. Elle est le support de l'expérience passée, tout comme la terre est le support dans lequel les villes mortes sont enterrées. Celui qui cherche à s'approcher de son propre passé enfoui doit se conduire comme un homme qui creuse». [Walter Benjamin, Enfance berlinoise vers 1900].
Piotr Zbierski (né en 1987) a étudié la photographie à l'École nationale de cinéma de Lodz, en Pologne, où il a obtenu un doctorat en 2021. Son travail a été présenté dans de nombreux pays tels que la France, la Pologne, l'Allemagne, le Portugal, la Russie et la Slovaquie. Ainsi que dans des magazines comme : Shots Magazine, Ninja Mag, Archivo Zine, Die Nacht, Gup Magazine. En 2012, il a remporté le prestigieux prix du jeune photographe Leica Oscar Barnack Newcomer Award pour sa série Pass by me. Ses oeuvres ont été exposées pendant le festival d'Arles 2012, 2022 et font partie des collections du Kiyosato Museum of Photographic Arts et du Musée de l'Élysée. En 2016, il a publié son premier livre intitulé Push the Sky Away - un triptyque de trois séries sur lesquelles il a travaillé au cours des neuf dernières années. En 2020, il a publié son deuxième livre intitulé Echoes Shades. -
À l'heure où le changement climatique s'accélère, où le réchauffement de la planète commence à modifier notre mode de vie, à l'heure où les cataclysmes météorologiques se multiplient et où les populations de notre planète commencent à migrer afin de survivre, le travail de Maxime Riché rend compte d'une catastrophe récurente : les Mégas feux de forêt. Le projet de Maxime Riché, intitulé Paradise du nom d'une de ces villes ravagées par les mégas feux dans le comté de Butte, Sierra Nevada, Californie, région qui par deux fois a connu des incendies de très grande ampleur, a été réalisé sur plusieurs années, auprès des habitants qui cherchent à reconstruire leur « paradis perdu » dans un environnement devenu particulièrement hostile. «Pour retranscrire de façon sensible leurs émotions et permettre au spectateur de voir à travers les yeux des survivants de Camp Fire, j'emploie un film infrarouge dont les tonalités embrasées viennent ponctuer la normalité ténue d'une vie qu'ils essaient de reconstruire. Ces images, flash-backs de l'enfer vécu, rappellent la mémoire des flammes gravées sur leurs rétines, telle une hallucination quotidienne alors qu'ils reconstruisent avec la peur du prochain mégafeu au ventre, cernés par les fumées des incendies successifs. Naviguant aux frontières du documentaire et de la fiction, comme un va-et-vient entre l'éveil et un mauvais rêve auquel on ne parvient pas à échapper, la série Paradise est une parabole sur notre capacité d'adaptation ». Maxime Riché, extrait. PARADISE a été exposé à : - Itinéraires des photographes voyageurs - 1er au 30 avril 2023 - Bordeaux - Festival La Gacilly photo, édition spéciale 20ans - La Gacilly, 1er juin -1er octobre 2023 - 45 photographies grand format (1m50 à 3m) - Promenades photographiques de Blois - Blois, juillet-août 2023 - 26 photographies du projet - Anticipation festival à l'académie du Climat - Paris, 17/09/23 - Quai des Savoirs - Exposition «Feu, mégafeux» de la cité des sciences de Paris - Toulouse, octobre 2023 - VR + exposition de grandes photos dans le centre du lieu. - Bibliothèque Nationale de France - Paris, octobre 2023-février 2024 - Photo Saint-Germain et CNAP (Centre National des Arts Plastiques) Paris, novembre 2023.
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Cet ouvrage est un travail documentaire en noir et blanc sur le massif du Vercors qui porte sur les différents rapports à la nature qu'entretiennent les habitants d'un même territoire ; sur leur relation aux vivants et aux non-humains.
Exploiter la forêt, étudier les oiseaux, traverser le paysage, suivre la trace des cervidés, faire paître des brebis, chasser la bécasse... Avec une part de poésie et une part de science. Des clichés qui se veulent sans arrière pensée qui montrent juste les pratiques et qui nous place dans d'autres dispositions à l'égard du monde du vivant.
« Mon regard n'est plus le même depuis que je fréquente toutes ces combes.
Vous êtes nombreux à me parler du sens de la pente et des mots du milieu.
J'ai un petit carnet où je note ces petits mots qui me font sourire : le manteau et l'ourlet, c'est vraiment de la couture, et l'étoffe une forêt.
Je mets dans mon cadre des motifs et des fossés où ça fait comme des coiffures. Ce sont des ripisylves, des écotones, des zones de transition. C'est là où la végétation est la plus riche, la plus instable et des fois la plus monotone ; mais ça saute aux yeux; alors je cadre.
C'est la banlieue la plus belle ce coup-ci ? »
« Depuis toute petite tu es avec ton père à l'étable ; tu nettoies les fossés au bon moment pour ne pas détruire les oeufs de grenouille.
Je te demande comment l'animal peut être une extension des possibilités sensibles de l'homme et tu sembles me regarder en me disant que je n'ai qu'à prendre ta place pour le savoir.
Je ne vous dis pas que j'aimerais vous représenter en un peuple premier, fier et profond ».
B.Bechet,Vercors 2020-2024, extraits. -
The other end of the rainbow
François Cheval, Gladys Radek, Kourtney Roy
- Andre Frere
- 12 July 2022
- 9782492696060
« En substituant l'absence à la preuve directe, Kourtney Roy souligne les impossibilités d'un discours d'évidence sur ces vies « minuscules » qui n'attirent jamais l'attention. En Colombie Britannique (Canada), depuis 1969, c'est-à-dire pendant plus de 50 ans, les meurtres vont s'étaler dans le temps. Des dizaines de femmes et de filles vont disparaître, quelques unes seront retrouvées mortes, dispersées le long de ce que l'on appelle désormais « l'autoroute des larmes ». Disparitions et crimes en majeure partie non élucidés. Ainsi ce transport ne sera en rien la description pittoresque du Grand Nord. Roy nous met à l'épreuve de percevoir, depuis des lieux vides en eux-mêmes et sans vie apparente, une humanité sacrifiée et reléguée. Face au déni d'une société, le rôle que Kourtney Roy accorde à la photographie est de s'attacher, malgré tout, à partager une douleur et à faire ressentir une tension qui ne peut trouver d'exutoire que dans le drame.
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Bobby Sands est mort le 5 mai 1981 à 1h et 17mn du matin.
Bobby Sands est arrêté et condamné à 14 ans de prison pour possession d'armes à feu. Il commence le 1er mars 1981 une grève de la faim suivie par neuf autres prisonniers politiques membres de l' IRA ( Armée Républicaine Irlandaise) et de l'INLA ( Armée nationale de Libération irlandaise).
Leurs revendications : obtenir le statut de prisonniers politiques auquel ils ont droit. Ils mourront tous, les derniers dans la presque indifférence générale.
Ces épisodes qui pourraient évoquer une « histoire ancienne » rejoignent malheureusement la plus proche actualité. La Catalogne, aujourd'hui, réclame son indépendance comme d'autres états et citoyens de l'Europe, lassés de voir leur identité se diluer dans la « mondialisation ».
Le conflit entre Catholiques et Protestants, les partisans de l'indépendance et du maintien dans la couronne rappelle l'histoire passée de la Grande- Bretagne et du clivage actuel entre partisans et opposants au Brexit.
L'Irlande du Nord, terre la plus pauvre de l'Europe qui a fourni les contingents de travailleurs à la première révolution industrielle britannique et les déracinés qui ont construit l'Amérique au XIXe siècle rappelle la crise des migrants qui s'est installée durablement dans nos sociétés.
On pourrait évoquer aussi le clivage Nord-Sud, catholiques pauvres du Sud contre Protestants riches du Nord, à l'envers cette fois-ci.
Conclure par l'immense respect qu'inspire ce peuple de déshérités et d'insoumis unis jusqu'au sacrifice de ses enfants pour écrire par la souffrance cette page d'éternité.
Yan Morvan est à l'époque photographe pigiste à l'agence de presse Sipa, une des trois grandes agences de presse photographique parisienne des années 80. Il a le profil du jeune reporter déterminé risquetout qui convient à la situation d'émeutes qui règne en Irlande du Nord.
Il est alors tout naturellement envoyé sur les affrontements de Londonderry en avril 1981. Il y restera trois semaines et y retourna plusieurs fois pendant cette même année.
« Ces semaines que j'ai vécu à Derry et Belfast, vivant avec les émeutiers de quartiers catholiques, photographiant la tension, le désespoir, la foi et le courage des Irlandais, utilisant l'appareil photographique comme d'une arme servant leur cause, me persuadèrent à tout jamais du bien-fondé du témoignage photographique comme instrument de mémoire, d'émotion, de réflexion, gages d'un monde libre et démocratique ». Yan Morvan.
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Paolo Roversi par Christian Caujolle
Christian Caujolle, Paolo Roversi
- Andre Frere
- Juste Entre Nous
- 17 November 2022
- 9782492696121
Si on le connaît surtout pour ses photographies dans le domaine de la mode, Paolo Roversi n'est surtout pas photographe « de » mode. Ce grand connaisseur de la photographie - qu'il collectionne avec un goût très sûr -, cet amateur, au plus beau sens du terme, de livres qui, dès sa jeunesse l'ont familiarisé avec les classiques comme avec les auteurs de sa génération, est photographe, tout simplement.
Il considère chaque photo comme un « portrait », qu'il s'agisse d'un visage, d'une robe, d'un paysage ou d'une cafetière, et affirme sa passion pour August Sander, Diane Arbus ou Richard Avedon. Et évidemment Robert Frank dont il fut proche. Simplement parce qu'il cherche à « placer au centre du monde » ce qu'il photographie, qu'il s'efface pour pouvoir éliminer et épurer au maximum. Avec une grande élégance.
Au début, cela n'a pas été facile. Le COVID 19 nous a empêchés de nous voir en face à face et nous avons dialogué par écrans interposés, ce que ni l'un ni l'autre n'aimons et qui ne se prête guère au type d'échange qui est la règle, la base et le fondement de ces discussions. Dès la première rencontre physique sur la terrasse du Studio Luce et malgré l'intempestif passage d'un hélicoptère, la parole est devenue plus fluide. D'autant que le lieu est accueillant, que le studio, dans un immeuble des années trente au sud de Paris fait cohabiter espaces de vie et de travail. Comme une évidence. Retrouvailles complices, échanges, partage. Et toujours cette bonne humeur élégante, ce sourire qui plisse au coin des yeux, ce rire fréquent et jamais haut, cet humour léger, une façon de ne pas se prendre au sérieux, une forme de prédestination au bonheur comme une décision de vie. On sent à chaque instant une exigence, par nécessité et, tout aussi forte, l'indispensable liberté qui ouvre les portes. Le rythme est souple, musical, à la fois ferme dans ses convictions et jamais arrogant. Français parfait et précis pour le plus italien des parisiens, ou, peut-être, le plus parisien des italiens. Peu importe, d'ailleurs. Oui, une évidente élégance. Comme, plus tard, dans son appartement lumineux au dernier étage d'un bel immeuble. Un univers habité, ni en désordre ni vraiment rangé, surtout pas arrangé. Un monde de livres, dès l'entrée et dans presque toutes les pièces. Des livres de tous types, poésie, roman, philosophie, littérature, photo évidemment, livres d'art et de remarquables exemplaires reliés de belles éditions anciennes- vu une originale de Paul et Virginie, un ouvrage de 1776 sur l'Italie avec des aquarelles magnifiques ou un exemplaire des oeuvres complètes de Jules César - qui viennent de son épouse, Laetitia, ancienne top model descendante des imprimeurs typographes Firmin Didot. Un monde de photographies, partout, dans toutes les pièces, au mur ou sur des rangements en bois à croisillons. Peu de photographies du maître des lieux, finalement, mais beaucoup de pépites, de Robert Franck - beaucoup - à Diane Arbus - dont le si rare autoportrait enceinte - à Kertész - un petit tirage inédit d'une vue de Paris -, plusieurs Shoji Ueda ou Louis Faurer. Et tant d'autres, mêlés à quelques photos de famille. Face à un mur entièrement couvert de photographies, bouleversant, un Lucio Fontana blanc, d'un format inhabituellement grand, très pur d'une seule entaille verticale. On aperçoit, dans une bibliothèque dont les portes vitrées protègent des livres particulièrement précieux, un petit paquet carré, emballage mystérieux des tout débuts de Christo. D'autres peintures au mur, dont une d'un ami. Ici, rien n'est décoration, on vit dans un environnement où l'art trouve tout naturellement sa place pour que l'on vive avec lui. On le respire. Mais il ne s'agit ni d'un musée, ni d'une monstration, encore moins d'une démonstration. Pas de logique, pas de hiérarchie, une manière plutôt d'autoportrait fait de bribes de souvenirs, de moments d'une vie, d'émotions préservées.
Nous n'avons, finalement, pas tellement parlé de mode. Sans doute parce que ce n'est pas vraiment le propos, même si celui qui dit avoir été fortement influencé par August Sander est catalogué comme photographe « de mode » et que c'est son activité professionnelle principale. Mais il est évident que pour celui pour qui « tout est portrait » l'enjeu, le seul, est la photographie. Donc la lumière. Et une indispensable liberté que l'on retrouve dans la façon d'évoquer et sa pratique et des souvenirs, de se dire sans toujours se dévoiler, avec une pudeur qui n'est pas un calcul ou une cachotterie.
La parole est fluide, les émotions et les souvenirs reviennent, les convictions, les commentaires, sans affectation. On se parle. Juste entre nous. -
The new cubans
Jean-François Bouchard, Matthew Leifheit, Jorge Pere
- Andre Frere
- 5 November 2024
- 9782492696220
La photographie cinématographique de Jean-François Bouchard
éclaire la culture contemporaine de Cuba, jusqu'alors peu rapportée, révélant
une communauté polymorphe et intime où l'expression personnelle et la diversité
de genre sont célébrées. Les préconceptions d'uniformité sociale
communiste et les clichés de l'ère de la Guerre froide sont
subvertis dans ce voyage photographique ambitieux qui dévoile les sous-cultures
émergentes à La Havane. Les textes incluent une interview avec le
célèbre photographe et ancien directeur photo de Vice, Matthew Leifheit, ainsi
qu'un essai du critique d'art cubain Jorge Peré. The New Cubans
présente un Cuba que peu d'étrangers savent même qu'il existe, c'est un voyage
visuel dans le Cuba moins connu de la jeune génération. Loin des représentations
clichées des cigares cubains, des voitures anciennes, des complexes hôteliers
tout compris et des échos de la guerre froide, ce livre célèbre une réalité
nouvelle et vibrante définie par la non-conformité, la diversité des genres,
l'expression créative et la crise actuelle d'un exode migratoire
massif. «Il m'a fallu plus de quatre ans pour trouver mon approche.
J'ai continué à surveiller la montée de sous-cultures fascinantes à Cuba, celles
qui se sont développées parallèlement à l'expansion de l'accès à Internet sur
les téléphones mobiles. La plupart des étrangers supposent qu'un
régime communiste à Cuba réprimerait l'exposition à la culture américaine, à la
diversité des genres et, plus généralement, aux modes de vie alternatifs. Mais je voyais le contraire sur les réseaux sociaux. La
jeunesse s'épanouissait, même dans ces conditions économiques très difficiles.
Cela m'a énormément inspiré et j'ai pensé qu'il était pertinent de montrer au
monde que les jeunes Cubains ne sont pas coincés dans les clichés de la guerre
froide que les étrangers imaginent encore lorsqu'ils pensent à l'île. Un Cuba inconnu se dessinait et je voulais le montrer». J.F
Bouchard, extrait. -
Raymond Depardon
Christian Caujolle, Raymond Depardon
- Andre Frere
- Juste Entre Nous
- 4 November 2014
- 9791092265217
Après Anders Petersen, Christian Caujolle, nous fait découvrir dans cet ouvrage l'univers du grand photographe de l'agence Magnum: Raymond Depardon.
En confiance, Raymond Depardon parle. Beaucoup, longuement, sans hésitation mais avec un débordement de digressions. Les repères temporels sont parfaitement en place, l'histoire présente, les souvenirs se combinent et les mots semblent en appeler toujours d'autres qui mènent la pensée ailleurs, ou plus loin qu'au moment où elle s'était mise en oeuvre.
De l'enfance rurale à «la montée à Paris», de l'agence Dalmas entre people quotidien et terrains d'actualité et de guerre à la fondation de Gamma dont il devient un jour rédacteur en chef embauchant de jeunes photographes, puis de Magnum au cinéma, puis du livre - essentiel - à l'exposition, un Raymond que l'on pense parfois taiseux se révèle volubile.
Il s'épanche sur ses motivations, ses envies, ses rapports, très importants et pensés en permanence à la technique, pour la photographie comme au cinéma. Choix d'appareil, de machines - dont il possède un très grand nombre, du Rolleiflex à la chambre grand format, et qu'il choisira en fonction du projet - qui détermineront un rapport au monde parce qu'elles imposent un angle de vision et une conception du plan. Il dit aussi sa relation à l'écriture, au texte, à la façon dont il les pratique et les lie.
Il dit, pudiquement, des aspects intimes de son parcours, les envies d'emmener avec lui en reportage celle dont il est amoureux à un moment, ses départs parce qu'une relation sentimentale n'aboutit pas, n'est pas satisfaisante, des départs entre besoin de ne pas souffrir et de prouver, à lui et à l'autre, ce qu'il est, ce qu'il peut dire et donner.
Une parole touffue qui correspond bien à ses tensions - qui ne sont jamais que des réalisations - entre photographie et cinéma qu'il transpose ou transporte l'une dans l'autre et vice-versa.
Des mots qui disent et tentent de cerner les « photos de colère » qui l'ont toujours animé, en Afrique comme en Amérique Latine ou en France, avec les paysans ou les paysages qui ressemblent encore quelque peu à ceux qu'il a connus dans sa prime jeunesse.
Des mots qui, souvent, lorsqu'ils s'apaisent, s'interrompent sur la permanence d'une solitude profonde. Celle qui le ramène toujours, sans que l'on le lui demande jamais, vers la ferme du Garet.
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Cinq itinéraires de deux semaines chacun, documentant le parcours de migrants tentant d'entrer sur le territoire de la CEE dans cinq lieux périphériques ou limitrophes de l'Europe : Tanger et la côte ouest du Maroc, Turquie/ Bulgarie, Grèce/ Albanie, Lybie / Lampedusa, Slovaquie.
L'ouvrage documente par la photographie et la vidéo, cinq fragments d'itinéraires, cinq odyssées contemporaines, cinq parcours de migrants venus de points géographiques répartis en étoile autour de la ville de Marseille. Les lieux photographiés restent anonymes, non définis, non identifiables géographiquement : installations portuaires, aire d'autoroute, cales de bateau, routes, foyers, centres de rétention, camions, etc...
La tentative est d'appréhender certaines dimensions urbanistiques et humaines de la migration contemporaine vers Marseille, la France et l'Europe à travers des trajectoires et des histoires individuelles, qu'Antoine perçois comme autant d'Odyssées contemporaines.
«Antoine D'Agata est reparti. Enfin. Traqueur traqué, il aimerait tant qu'ils s'abandonnent à sa caméra, tous ces fugitifs, ces désespérés de l'Afrique subsaharienne, ces slaves, ces afghans, etc. Ils fuient, on le sait, la misère, mais aussi l'ennui et la bêtise. Ils se cachent. Les bois les abritent. Leur donner la parole, la tâche est rude. Les passeurs, les traducteurs, les fugitifs, chacun sauve sa peau et récuse la rencontre. Derrière l'appareil, on retrouve le photographe de Mala Noche, l'homme dans la mêlée de la Porte de David, le scrutateur précis d'un monde en mouvement.
De tout cela que nous restera-t-il ? De ces voyages autour de la Méditerranée, il nous livrera des images nouvelles, un récit halluciné, à n'en point douter, les marques d'un nouveau départ.
Jamais l'urgence d'un livre d'Antoine D'Agata ne s'est autant imposée.» François Cheval, directeur du Musée Nicéphore Niepce et commissaire de l'exposition au Mucem.
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Camp de Rivesaltes, lieu de souffrance
Flore, Denis Peschanski
- Andre Frere
- 16 June 2018
- 9791092265736
Les deux séries photographiques présentées dans ce livre, accompagnées d'un texte de l'historien Denis Peschanski, ont été réalisées sur une période de deux ans par l'artiste FLORE sur le Camp de Rivesaltes.
Loin du photo-reportage, ce travail engagé tente de laisser une trace sensible des événements passés dans ce camp souvent oublié de l'histoire.
FLORE utilise ici l'art comme instrument de mémoire, ce qui est sa manière de se positionner face au «faisceau de ténèbres qui provient de son temps», comme dit Giorgio Agamben.
Elle a écrit à propos de ce travail :
«J'ai embrassé toutes les peines, toutes les souffrances vécues dans ce camp et dans ces autres camps dont il ne reste presque pas de traces, sinon celles laissées dans les mémoires, et je les ai réunies dans mon coeur.
Ce livre est né de la nécessité de cet accordage, d'un glissement de l'émotion violente, quasiment physique, éprouvée lors de la découverte du lieu et qui charriait avec elle, comme un torrent, à travers moi, toutes les histoires entendues de toutes ces vies englouties, les enfants et les espoirs morts, les plaintes dans l'obscurité glacée, la liberté perdue, vers la maturité d'une peine pleinement assumée et exprimée grâce à l'art, si j'ose dire.
Cette nouvelle série de photographies n'est plus tant l'hommage vibrant ou la reconnaissance de la souffrance, du destin des victimes de ce camp-ci comme symbole de tous les camps, que le témoignage d'un être humain, enfant de la deuxième génération, inscrite dans son siècle, détentrice de son passé et attentive à notre présent, à notre avenir». Flore
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Certains contextes indiquent si clairement nos intentions que nous n'avons même pas besoin de les exprimer pour être compris. Avec The Tourist, Kourtney Roy se distingue une fois encore comme une virtuose de la création contextuelle.
Les vacances devraient être un moment de détente ; mais quand on est une touriste à la recherche d'un mari, elles se muent en un labeur harassant...The Tourist contient toutes les marques de fabrique de Roy que nous aimons et attendons : l'autoportrait, une approche cinématographique, sa palette colorée bien particulière, ainsi qu'une tension entre le clin d'oeil spirituel et l'atmosphère sinistre, la convention et le bizarre, le chic et le toc, les frontières entre la réalité et l'imaginaire sont brouillées. La qualité hors pair de The Tourist tient à l'organisation méticuleuse du moment où nous quittons notre monde extensif et pénétrons dans son monde intensif. Roy crée une métaphore visuelle d'un univers que nous croyons connaître.
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En mars 1986, dans le quartier de la Bourgogne à Tourcoing, une dynamique s'est mise en route suite au cri de souffrance d'un jeune nommé Joao lors d'une rencontre de jeunes chômeurs en JOC (Jeunesse Ouvrière Croyante : musulmans et chrétiens) : « Il faut faire quelque chose contre la came, sinon ils vont tous crever dans ce quartier ! ».Dès son origine, REAGIR a développé une approche communautaire : ce temps permet la rencontre, le dialogue, l'écoute et la prise en charge collective de la problématique liée à l'usage de drogues.
Après la prison, c'est ce terrain que Sébastien Van Mallhegem à décidé d'explorer, il vient de passer une année avec les usagers et l'équipe de l'association, l'objectif étant de produire un ouvrage afin de sensibiliser un large public aux problèmes que rencontre toute une population aujourd'hui face aux addictions.
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Jane Evelyn Atwood
Christine Delory-Momberger
- Andre Frere
- Juste Entre Nous
- 8 October 2015
- 9791092265262
Deux voix, deux personnes qui se rencontrent, qui s'entretiennent, qui se connaissent depuis longtemps. Jane Evelyn Atwood, photographe américaine et Christine Delory-Momberger, universitaire, auteur de nombreux entretiens avec des photographes, dont Antoine d'Agata.
La parole est à Jane Evelyn Atwood. Elle expose, elle raconte son parcours de photographe, l'engagement politique de sa photographie, sa relation aux gens et aux lieux qu'elle photographie, sa position de femme concernée. Elle ne va jamais «à chaud» sur ses terrains, elle s'intéresse à un sujet, le questionne avec son appareil, prend le temps de rencontrer les personnes, de laisser advenir des situations. Elle ne sait jamais combien de temps durera un travail, elle ne l'arrête que lorsqu'elle a l'impression d'avoir eu une réponse à sa question de départ et cela peut prendre des années.
Jane Evelyn Atwood parle de ses travaux où toujours il est question des exclus, de personnes en marge, de fragilité, de souffrance et sans doute aussi de destin. Arrivée des États-Unis en 1971, elle découvre pour elle la photographie et n'a eu de cesse d'y travailler. Des prostituées parisiennes de la rue des Lombards, des aveugles de Saint-Mandé, des victimes des mines antipersonnelles en Angola, des femmes emprisonnées, de Jean-Louis, premier malade du sida qui a voulu avec Jane Evelyn Atwood témoigner de sa fin de vie, de Haïti, avant et après le séisme.
Jane Evelyn Atwood est là où il lui semble qu'elle doit être, avec acuité, sensibilité, respect et intelligence.
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«J'ai commencé à photographier des musiciens en 1975, en fait c'étaient mes colocataires, le mouvement punk venait de naître, alors parfois je les prenais en photo.
Mais à San Francisco, c'était particulier. On appelait ça « Art and Music » : The Mutants, The Dills, Flipper, Crime, SVT, The Yanks, Tuxedo Moon, The Tubes, Los Lobos , The Avengers, Dead Kennedys et Romeo Void, U2. Beaucoup d'entre eux étaient étudiants au San Francisco Art Institute. Les membres de The Mutants et de Romeo Void, bien sûr. Chris Isaac des Silver Tones, aussi, et Bonnie Hayes and The Wild Bunch - Bonnie Hayes, l'une des filles les plus géniales de la scène punk. J'étais entouré de ces groupes de rock, à la fois punks et artistes. . Tout à coup ces groupes ont voulu des images. Ils m'appellent et me disent : « Stanley, je sais que tu as des photos, tu sais, tel magazine veut faire un article sur nous, etc. » Et sans m'en rendre compte, je suis devenu photographe professionnel alors que toujours étudiant en art.
À l'agence VU, quand je suis arrivé, ils voulaient ces photos, les photos punk ;
Un assistant m'a alors demandé où se trouvaient les planches-contacts.Mais il n'y avait pas de planche-contact».
C'est ainsi que 400 planches-contacts de cette époque ont été réalisées il y a quelques années seulement, quelques images ont été exposées à Perpignan il y a cinq ans et c'est à l'occasion du 25ème anniversaire de Visa que sort l'ouvrage. Depuis le succès de Black Passeport en 2009 (plusieurs fois primé et conçu par le même graphiste que pour cette ouvrage), Stanley Greene n'a rien publié, le livre est donc très attendu.
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Valparaiso est un essai photographique d'Anders Petersen. Le travail a été réalisé en août 2014, lors d'une résidence organisée par le Festival International de Photographie de Valparaiso, FIFV. C'était la première fois qu'Anders Petersen se rendait en Amérique Latine.
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Dans de nombreuses croyances, il existe un monde alternatif entre ce que l'on nous enseigne, le réel et ce qui se trouve au-delà.
Piotr Zbierski cherche à explorer ces chemins entre ces deux réalités en créant un registre visuel impressionniste de l'humanité.
Il a beaucoup voyagé, se concentrant sur un certain nombre de communautés différentes, photographiant et rendant hommage à leurs cérémonies et rituels quotidiens spécifiques. Pour de nombreuses tribus, ces traditions servent de pont entre la réalité matérielle et une compréhension spirituelle plus large du monde.
Dans sa pratique, Piotr Zbierski étudie comment ces différentes cultures expriment leurs liens ancestraux avec la nature et cette expérience d'un monde « intermédiaire «.
Utilisant des processus qui reflètent à la fois la nature temporelle et matérielle intrinsèque de la photographie, il enregistre ces rituels, utilisant à la fois l'image fixe en noir et blanc ou en couleur et l'image animée ; l'oeuvre résultante met en lumière des indices, suggérant une connexion intuitive plus profonde reliant ces différentes cultures. Echoes Shades n'est pas un document linéaire concret sur un lieu et une époque, mais plutôt une réponse évocatrice de la nature humaine en tant que partie intégrante de l'espèce animale.
Des rituels chamanistes en Sibérie aux cérémonies du souvenir des morts pratiquées par les Toraja, un groupe ethnique indigène de la région montagneuse du sud de l'Indonésie Sulawsi, en passant par les pratiques quotidiennes des tribus de la rivière Omo Vallery en Ethiopie, Piotr Zbierski a photographié et filmé ces multiples cultures dans le but de raconter avec sa propre sensibilité, de manière intuitive et non scientifique, dans l'esprit d'un journal, leurs histoires mêlées.
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Nick Hannes est né à Anvers en 1974, il vit et travaille en Belgique.
Il obtient son diplôme à l'Académie Royale des Beaux-Arts (KASK) à Gand en 1997. Pendant les huit années suivantes, il travaillecomme photojournaliste.
En 2006, il cesse son travail de presse, afin de se concentrer pleinement sur ses propres projets documentaires. Il est parti en bus et en train à travers l'ex-Union soviétique, ne portant qu'un sac à dos et un appareil photo. Cette aventure a abouti à son premier livre, Red Journey (Lannoo Publishers, 2009), qui traite de la phase de transition dans la société post-communiste. Red Journey a jeté les bases de son approche photographique, emprunte d'une forte composante politique et sociale dans laquelle, l'humour, l'ironie, l'ambiguïté et les métaphores visuelles jouent un rôle prépondérant. Nick Hannes essaie de se détacher de toute valeur informative possible afin de créer une imagerie plus universelle qui traite de la relation complexe que nous entretenons les uns avec les autres, avec notre environnement et avec notre monde en général.
En 2010, Nick commence Méditerranée. The Continuity of Man, un projet épique qui a impliqué vingt voyages dans 21 pays méditerranéens sur une période de quatre ans. Publiée en 2014 par Hannibal Publishers (Belgique), cette série juxtapose les réalités et paradoxes parallèles de la région méditerranéenne, en se concentrant sur diverses questions contemporaines telles que le tourisme de masse, l'urbanisation, les migrations, les conflits et les crises de toutes sortes. Méditerranée. The Continuity of Man a été exposé au Musée de la Photographie (FoMu) à Anvers en 2014, avant de voyager dans plusieurs festivals et musées internationaux de photographie.
Avec le projet Garden of Delight, Nick Hannes travaille sur le consumérisme, les loisirs et le développement urbain artificiel à Dubaï. Le livre et l'exposition seront lancés en décembre 2018 à De Garage à Malines, en Belgique. La série a reçu le Magnum Photography Award en 2017, le Zeiss Photography Award en 2018 et a été présélectionnée pour le Nannen Preis 2018.
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Regla, qui signifie «règle» en espagnol, renvoie les Cubains à leur régime politique, mais aussi à leur patrimoine afro-cubain. Car la Regla de Ocha comme la Regla Abakuá désignent des sociétés secrètes et des croyances polythéistes venues d'Afrique. Regla est également le nom d'une petite ville portuaire de la commune de La Havane, considérée comme un centre majeur pour ces deux cultes.
Nicola Lo Calzo s'intéresse depuis 2010, avec son projet «Cham», aux diasporas africaines et aux mémoires postcoloniales, il a mené ses recherches à Cuba en 2015 et 2016.
Les images présentées ici sont le résultat de l'immersion dans des espaces marginaux, anciennement clandestins mais maintenant tolérés, et ce sont surtout ses images des abakuás qui impressionnent.
Toujours très crainte, cette société initiatique secrète masculine est née au début du XIXe siècle en périphérie de la capitale, où était concentrée la population noire, esclave ou libre. Sa tradition se rattache aux sociétés initiatiques Ekpe du Nigeria.Dans la culture populaire cubaine, la société secrète Abakuá est une des plus respectées et redoutées car elle est fondée sur une éthique stricte associée à la virilité. Dans ses temples, il existe également une forme de liberté et d'émancipation face au régime qui permet à la jeunesse de s'épanouir.
130 années après l'abolition de l'esclavage, ces espaces de liberté, basés sur des valeurs telles que la solidarité, le sacré, la mémoire, l'importance de l'individu et la liberté d'expression, sont les héritiers directs des formes de culture et de résistance développées par les Africains esclaves ou libres au cours de la période coloniale espagnole.
Le hip-hop, mouvement qui a été introduit des États-Unis dans les années 1990 joue également un rôle important en créant un espace de liberté et d'anti-pouvoir pour les nouvelles générations. Regla montre comment les rappeurs revendiquent une identité et une culture noires et font remonter à la surface l'histoire d'un passé d'esclave.
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« Dés 2009, j'ai ressenti une force inconnue monter en moi et un bien-être merveilleux qui m'envahissait. Pour la première fois, je me sentais exister. Je rayonnais et cela se voyait sur mon visage et dans mon attitude. Je me souviens de ce matin où je me suis plantée devant mon miroir et, avec un grand sourire, j'ai pu dire : je suis ». Diane Artémise Triplet, juin 2015.
Diane Artémise Tripet, est une chanteuse qui habite le petit village de Boveresse, dans la région de Môtiers, dans le Val de Travers en Suisse. Impliquée dans la politique culturelle de sa ville jusqu'en 2009, elle consacre désormais une bonne partie de son temps à la création artistique musicale, mais aussi à la cause LGBT (Lesbienne, Gay, Bisexuelle et Transsexuelle).
Renaître, redécouvrir la vie, Diane le témoigne en chanson et en mélodies parfois inspirées par Brel, Vian ou Brassens.
Ce travail, entamé début 2014, se fonde sur l'entremêlement de différentes sources et genres photographiques comme : images d'archive, portraits, détails et paysages. C'est à travers les images d'archive de Diane que Giona Mottura amène son approche et point de vue actuel et contemporain avec et sur elle.
Après une formation en Ethno-Anthropologie, à l'université de lettre et philosophie de Bologne, Giona Mottura suit une formation supérieure en photographie au CEPV, Vevey, Suisse. Il vit et travaille en suisse en tant que photographe documentaire et réalisateur de documentaire.
Le projet Diane sera présenté à travers une exposition dans le off des Rencontres Internationales de la Photographie Arles 2017.
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12 novembre 2012 : un dernier caillou de crack crépite sur le couvercle l'opercule d'une bouteille de lait pasteurisé. C'est le dernier jour d'Antoine d'Agata à Valparaiso, où il a été invité par Rodrigo Gomez Rovira, directeur du Festival International de Valparaiso (FIFV) à venir faire un workshop... une nouvelle occasion pour le photographe de lâcher prise, au fil de la nuit de Valparaiso. C'est une forme d'épiphanie qui attend là-bas Antoine d'Agata : dans les vapeurs de crack et la claustrophobie des chambres d'hôtels, la société du spectacle révèle son vrai visage - froid, pixélisé, et addictif. Mais le crack attaque aussi le corps. Cette mort qui se propage dans le corps du photographe en rappelle alors une autre : celle provoquée par l'ICE, qui hanta le photographe durant ses années passées au Cambodge. Expérience de retour involontaire de la mémoire par la drogue, Paraiso met le lecteur face à une réalité chancelante, à la chute du photographe dans un univers de virtualité où se mélangent souvenirs du passé et images d'un présent indéchiffrable. C'est aussi l'occasion pour Antoine d'Agata de proposer un regard croisé sur ses journaux intimes, tenus ces dernières années à Valparaiso et à Phnom-Penh.
Dans ce petit livre hommage au Valparaiso de Sergio Larrain à travers sa forme, son format et sa couverture, Antoine d'Agata développe jour après jour le journal de son séjour à Valparaiso. Véritable carnet d'un voyage intérieur, Paraiso est écrit dans les langues pratiquées par Antoine d'Agata lors de son séjour au Chili, l'anglais et l'espagnol.
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Le photographe bruxellois Sébastien Van Malleghem écume les prisons belges depuis trois ans. Dans Police, son précédent travail, il y avait de l'instinct, beaucoup, un truc d'écorché vif avec du noir très noir et du blanc très blanc. Sébastien Van Malleghem, 28 ans, suivait alors les flics belges dans leurs rondes de nuit. Deux ans après la publication de son premier livre, le jeune bruxellois revient avec Prisons et on s'attendait à quelque chose de plus noir encore. Mais plus eut été trop: «La prison, c'est assez noir comme ça, pas besoin d'en rajouter.», dit-il. La prison vous ramène a hauteur d'homme.
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Deux voix, deux personnes qui se rencontrent, qui s'entretiennent, qui se connaissent depuis longtemps. Alberto Garcia- Alix, photographe espagnoL et Nicolas Combarro, curator et photographe.
Né à León en 1956, poète, rockeur et matador anarchiste dans l'Espagne d'après Franco, Alberto Garcia-Alix puise son inspiration dans son entourage immédiat, « ceux qu'il a devant les yeux ». Auteur d'une fresque poétique et poignante, célébrée à Arles en 2007 puis au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía de Madrid, ce photographe à l'âme de biker s'est forgé, dans les années 1980, un style inimitable en portraiturant ses proches, acteurs déjantés des nuits madrilènes. Autodidacte, il a approché le monde du cinéma avant de devenir photographe et de travailler pour différents médias, tels que le quotidien « El País ».
Alberto Garcia Alix est certainement un des photographes les plus représentatifs d'une époque, d'un mouvement, d'un pays. Derrière la dureté de certains de ses portraits, il n'en capte pas moins une grande poésie. Il est considéré comme un photographe intransigeant, obsédé par la recherche de la réalité. Il traque la simplicité à travers un plan frontal très direct, il n'apprécie pas la sophistication ni les trucages, et son obsession reste la pureté du développement en noir et blanc. En 2003 il reçoit le Prix Photo España et d'octobre 2014 à Janvier 2015, il expose sa série photographique «faux horizons» à la maison Européenne de la photographie a Paris, dernièrement il a exposer son travail su Valparaiso au Festival ImageSingulières à Sète.