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Philosophie contemporaine
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Vivre écartelé entre une multiplicité de temps, de vies, de milieux. Naître et mourir plusieurs fois : telle est l'existence de l'homme déraciné. Dans ce texte inédit, paru en 1962 dans la revue allemande Merkur, Günther Anders livre sa vision déchirante de la condition de l'émigrant. Comme dans une lettre imaginaire, il s'adresse à un destinataire indéfini et saisit le lecteur. Menace de l'annihilation par l'assimilation, honte, infantilisation, impossibilité de partager la douleur du monde : Anders, lui-même juif émigré, donne toute sa dimension universelle et atemporelle à ce drame intime et le rend ainsi accessible au lecteur. Entre philosophie, histoire et témoignage, L'Émigrant fait entendre les échos d'un mal qui ne cesse de hanter notre époque.
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En 1960, Francis Gary Powers, pilote américain, est arrêté en mission en URSS en pleine Guerre froide. Günther Anders, inquiet des conséquences de cette arrestation et du risque de guerre nucléaire, écrit au pilote incarcéré. Sa «Lettre sur l'ignorance» reste sans réponse. Il en écrit alors une seconde : «Le rêve des machines», inédite en français comme en allemand.
Le Rêve des machines rassemble ces lettres qui éclairent l'évolution de la pensée d'Anders. En exposant à Powers comment il est devenu le rouage d'un système inhumain, il dénonce la toute-puissance de la technique et le monde des machines, produit d'un capitalisme qui annihile notre humanité. Anders déroule ainsi une pensée habitée par un souffle qui, à défaut d'être atomique, est d'une puissance philosophique sans équivalent.
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Préface à la phénoménologie de l'esprit
G.W.F. Hegel
- Allia
- Moyenne Collection
- 1 September 2016
- 9791030404531
«Travailler à cela, à ce que la philosophie se rapproche de la forme de la science - de ce but qui consiste pour elle à pouvoir déposer son nom d'amour du savoir pour devenir savoir effectif -, voilà le projet que j'ai formé. La nécessité interne que le savoir se fasse science réside dans sa nature, et la seule explication satisfaisante à ce propos est l'exposition de la philosophie elle-même.» Ce texte liminaire, initialement envisagé comme une "Préface au Système de la science", dont la "Phénoménologie de l'esprit" représentait une première partie, expose la mission et le but que Hegel s'est donné dans son projet philosophique global. En l'occurrence : "que le savoir se fasse science". Pour lui, la philosophie doit se rapprocher de la science pour démontrer sa propre nécessité et sa qualité d'oeuvre à part entière. Se tient aussi là tout le projet de l'idéalisme hégélien, consistant à "appréhender et exprimer le vrai non pas comme substance, mais tout aussi bien comme sujet". Une philosophie de la conscience de soi s'exprime dans ces lignes autonomes, par laquelle peut se concevoir une "phénoménologie de l'esprit". Hegel y énonce le mouvement dialectique au fondement de son système, par lequel l'opposition devient identité. Sans être supprimées, les dualités sont surmontées : la vie porte en elle son négatif, la mort, et s'y maintient. De ce fait, il devient possible de penser une vie de l'esprit au-delà de la mort. C'est aussi dans cette préface que Hegel met en valeur le "moment" du résultat, le mouvement par lequel la pensée accède au but qu'elle s'est donné. Cela fait aussi de Hegel un philosophe de l'histoire, l'esprit se développant selon lui selon trois degrés : conscience objective, autoconscience individuelle, enfin raison, qui est conscience de la communauté.
Cette nouvelle traduction restitue avec clarté les fondements de toute l'architecture philosophique de Hegel.