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Éditeurs
Éditions Allia
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Jeu et théorie du Duende
Federico García Lorca
- Éditions Allia
- La Tres Petite Collection
- 22 May 2008
- 9782844852779
Ecrit pour une conférence, en 1930, Jeu et théorie du duende «donne une leçon simple sur l'esprit caché de la douloureuse Espagne.» Le «duende» est un mot espagnol sans équivalent français. Il dérive, au sens étymologique du terme, de l'expression : «dueño de la casa» (maître de la maison). Le duende serait un esprit qui, d'après la tradition populaire, viendrait déranger l'intimité des foyers. Le second sens du terme est enraciné dans la région andalouse. Le duende désignerait alors «un charme mystérieux et indicible», rencontré dans les moments de grâce du flamenco. Ses manifestations s'apparenteraient à des scènes d'envoûtement. Les deux significations se rejoignent dans l'évocation d'une présence magique ou surnaturelle. Si le duende est universel et concerne tous les arts, c'est dans la musique, la danse et la poésie clamée qu'il se déploie pleinement, puisque ces arts nécessitent un interprète. Or, le duende n'existe pas sans un corps à habiter. Il s'incarne dans un embrasement obscur du soliste et du public, laÌ ouÌ les notions d'inteìrieur et d'exteìrieur n'ont pas lieu d'être. Ce minuscule décalage du regard qui donne à voir l'intervalle entre les choses, bouleverse le mode de pensée cartésien. Le duende, personnifié en esprit malicieux, semble être celui qui se produit, lors des représentations flamenco, drapé dans les gestes des danseuses et les voix des chanteurs. Garcia Lorca nous invite à pénétrer cet état comme on pénètrerait l'Etat espagnol, sa profusion de culture, sa fraîcheur, son obscurité tout à la fois.
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Schizophrénie numérique : de l'intelligence artificielle à l'exploitation attentionnelle
Anne Alombert
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 7 April 2023
- 9791030429671
Les technologies numériques ont envahi nos existences à travers des dispositifs que leurs créateurs ne semblent plus maîtriser. Et si le mythe d'une intelligence artificielle réalisée par la révolution numérique ne servait qu'à dissimuler ses conséquences désastreuses ? Comment sortir de cette schizophrénie numérique ? Ce ne pourra être en opposant une fois de plus humain et machine.
Au contraire : il nous faut prendre soin de nos milieux numériques et ne pas laisser une poignée d'acteurs privatisés s'en emparer. Cet essai nous invite à transformer les technologies qui contrôlent nos cerveaux connectés en technologies réflexives et contributives. Pour, enfin, transformer le poison en remède. -
Complaintes gitanes
Federico García Lorca
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 26 February 2003
- 9782844851123
Ces complaintes gitanes composées entre 1924 et 1927, sont l'oeuvre la plus populaire de garcia lorca (1899-1936).
Ce recueil de vieilles légendes, de récits fabuleux ou épiques, de chansons puisées dans la tradition orale, plonge au coeur de la tradition des coplas andalouses. chaque complainte figure un petit drame, tantôt gracieux, tantôt érotique, tantôt sanglant. mélange de veine populaire et d'écriture savante, ces brefs poèmes, véritables précipités de l'âme espagnole constituent un miracle d'équilibre et sont à juste titre tenus pour un des chefs-d'oeuvre de la poésie du vingtième siècle.
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Un paradigme
Jean-François Billeter
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 13 September 2024
- 9791030430905
Un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses. Le mot signifie modèle ou exemple mais aussi ce qui est central dans la pensée. Après des décennies consacrées à l'analyse et à la traduction du Tchouang-tseu, oeuvre centrale de la pensée chinoise, Jean François Billeter s'attaque à la Weltanschauung, la vision du monde. Il décrit un ensemble d'expériences qui influencent la façon dont un individu perçoit la réalité et réagit à cette perception. Il aborde notamment avec une grande lucidité et une grande clarté le phénomène de la dépression, défaillance de la perception du monde, et donc de la relation à soi. Apologie de l'observation, de ce qu'elle provoque comme de la manière dont elle agit, dans une réconciliation inédite et prometteuse du corps et de la pensée.
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En 1960, Francis Gary Powers, pilote américain, est arrêté en mission en URSS en pleine Guerre froide. Günther Anders, inquiet des conséquences de cette arrestation et du risque de guerre nucléaire, écrit au pilote incarcéré. Sa «Lettre sur l'ignorance» reste sans réponse. Il en écrit alors une seconde : «Le rêve des machines», inédite en français comme en allemand.
Le Rêve des machines rassemble ces lettres qui éclairent l'évolution de la pensée d'Anders. En exposant à Powers comment il est devenu le rouage d'un système inhumain, il dénonce la toute-puissance de la technique et le monde des machines, produit d'un capitalisme qui annihile notre humanité. Anders déroule ainsi une pensée habitée par un souffle qui, à défaut d'être atomique, est d'une puissance philosophique sans équivalent.
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Simmel démontre ici le mécanisme psychologique qui a permis de transformer l'argent de moyen en fin. Or, en servant quantité de fins, l'argent devient «incolore», privé de valeur en soi. Simmel analyse des cas pathologiques, allant de l'avare au dépensier compulsif, aspects psychologiques complétés par de passionnantes observations d'ordre historique et sociologique. Il se penche également sur les liens générés par l'argent, source paradoxale de l'individualisme moderne. Si la possession d'argent procure une liberté personnelle, elle engendre une insatisfaction croissante, tant la dimension qualitative, inexprimable en termes économiques, s'efface au profit du quantitatif. L'argent n'en reste pas moins pour l'homme moderne un aiguillon de son activité, une promesse illusoire de bonheur.
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Réflexions d'un historien sur les fausses nouvelles de la guerre ; la déinformation, arme redoutable de la guerre moderne
Marc Bloch
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 2 May 2019
- 9791030410952
Rédigé en 1921, au lendemain du premier conflit mondial, cet essai expose la manière dont naissent et se propagent les rumeurs et les fausses nouvelles de la guerre et, bien sûr, la façon dont elles sont sciemment fabriquées et exploitées. Marquée par l'exigence de pluridisciplinarité de l'auteur dans d'autres domaines, cette leçon de méthodologie historique apparaît indispensable à l'heure où la désinformation constitue l'une des principales armes de la guerre moderne.
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La nature de l'art abstrait
Meyer Schapiro
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 22 August 2013
- 9782844854148
L'art abstrait n'est pas né de l'art. Mais d'un contexte. Il émerge au moment où les conditions matérielles et psychologiques de la culture moderne connaissent une profonde mutation. Pour Schapiro, l'art abstrait n'est pas une révolte contre les mouvements artistiques précédents, mais une réaction, entre autres, aux transformations technologiques, qui métamorphosent notre rapport à la représentation. Puisant ses exemples dans différents mouvements artistiques, de l'impressionnisme aux avant-gardes historiques, Schapiro met au jour des aspirations humaines fondamentales, intimement liées à l'histoire. Cependant il montre également, par la voix des artistes, l'intimité de ce contexte avec lintériorité. L'uvre de Kandinsky est certes une lutte contre le matérialisme de la société moderne, mais provient aussi de cette "nécessité intérieure" par laquelle l'artiste, présenté comme le premier peintre abstrait, rejoint la quête expressionniste. Schapiro prend ici le contre-pied des penseurs de son époque, promoteurs du critère de la nouveauté purement artistique et du dualisme manichéen abstraction/figuration. L'art abstrait est au contraire une matière généreuse envers les autres disciplines et a permis de reconsidérer les autres arts, primitifs, les dessins d'enfants ou ceux des aliénés.
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Ces notes autobiographiques relèvent des gestes, des expressions, des éléments de décor, des choses observées, entendues, des souvenirs d'enfance, des histoires de famille, des réminiscences consignées comme elles venaient dans un ordre arbitraire. Le premier livre de l'une des artistes et écrivains les plus complètes de sa génération.
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Rien n'est fini, tout commence
Gérard Berréby, Raoul Vaneigem
- Éditions Allia
- 2 October 2014
- 9782844859266
Dès son enfance dans le territoire minier du Hainaut en Belgique, Raoul Vaneigem développe une forte conscience prolétarienne et un esprit de révolte insatiable. Sa rencontre avec Guy Debord en 1961 servira d'exutoire à la rage qu'il contient. Il entre dans les rangs de l'Internationale situationniste, dont il relate avec entrain les fêtes, les déboires et les dérives. De cette épopée truffée d'anecdotes et illustrée de documents inédits, éclate la clairvoyance de ces jeunes fossoyeurs du vieux monde qui, entre autres, dénoncèrent, à rebours de l'opinion, les dérives des révolutions castristes et maoïstes. Vaneigem ne se départit jamais de son humour, encore moins quand il décrit l'échec de la drôle d'Internationale à laquelle il a participé avec une conviction chevillée au corps.
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On ne connaissait pas jusqu'à présent en France les réflexions esthétiques de Günther Anders. Dans ce domaine comme dans les autres il se montre encore une fois hérétique. Son George Grosz, qui n'a rien d'un essai traditionnel d'historien de l'art est sans conteste l'étude la plus pénétrante consacrée
au peintre berlinois, célèbre pour la cruauté de ses dessins. Les historiens de l'art ont généralement méprisé l'oeuvre de Grosz à partir des années 30 et de son exil aux États-Unis. Anders montre au contraire la profonde unité de cette oeuvre marquée par un pessimisme absolu et dont il montre de façon
convaincante qu'elle est l'une des plus importantes du siècle.
Mais ce texte bref va bien au-delà : dans un style qui va droit à l'essentiel, ce sont les questions les plus fondamentales de l'art moderne qui sont ici passées au crible de la réflexion iconoclaste d'Anders : celle de la figuration, de la force politique d'une oeuvre, du rôle véritablement démiurgique du créateur.
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Il y a déjà plusieurs semaines que je suis à barcelone.
La ville m'est familière ; les miliciens dans leurs vêtements romantiques ne me font plus impression. lorsque je vois une femme coiffée d'un chapeau, je suis étonné. je trouve tout naturel d'être assis à la même table que des gens armés de fusils ou de revolvers comme dans un roman de pirates. mais la révolution donne toujours des impressions nouvelles. la vie est ici mille fois plus intense et cette suite rapide d'événements produit l'effet de piqûres de caféine.
Comment pourrai-je vivre désormais dans des pays tranquilles, dans des temps tranquilles ?.
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