«?Mille heures de conversation, on parle, et à la fin il n'y a presque rien. Il y a peut-être un mot qui tient. C'est aussi comme ça qu'on travaille. On imagine une scène avec Ventura ou Vanda ou Vitalina, on s'y met, on répète?: Vanda parle de sa mère, Vitalina de son mari, Ventura de lui-même. Il faut commencer par raconter. On reprend et il faut beaucoup jeter. On enlève, on condense. Ne parle pas du chien cette fois, reviens au moment où il venait chez toi... Et on arrive à ce qu'il faut ».
Pedro Costa
«?Le cinéma ne peut pas être l'équivalent de la lettre d'amour ou de la musique des pauvres. Il ne peut plus être l'art qui simplement rend aux humbles la richesse sensible de leur monde. Il lui faut se séparer, consentir à n'être que la surface où cherche à se chiffrer en figures nouvelles l'expérience de ceux qui ont été relégués à la marge des circulations économiques et des trajectoires sociales. Il faut que cette surface accueille la scission qui sépare le portrait et le tableau, la chronique et la tragédie, la réciprocité et la fêlure. Un art doit se faire à la place d'un autre. La grandeur de Pedro Costa est d'accepter et de refuser en même temps cette altération, de faire en même temps le cinéma du possible et celui de l'impossible.?» - Jacques Rancière.
Ce livre rassemble d'abord cinq textes consacrés par Jacques Rancière au cinéma de Pedro Costa, puis des conversations entre le philosophe et Cyril Neyrat autour de moments choisis des films du cinéaste?; enfin, des discussions publiques entre Jacques Rancière et Pedro Costa, au Musée Reina Sofia de Madrid, à l'Institut français de Barcelone et à Lille (manifestation «?Cité Philo?»).
Il faut découvrir et redécouvrir ce grand cinéaste qu'était Douglas Sirk, aujourd'hui reconnu comme le maître du mélodrame américain.
Composant un portrait à la fois biographique et imagé-imaginaire (par ce qu'il révèle de ce que Sirk a projeté de sa vie dans son art), Douglas Sirk, né Detlef Sierck parcourt toute l'oeuvre, toute la biographie pour rendre compte de Douglas Sirk comme homme de culture et cinéaste total, faisant appel à l'émotion immédiate.
- Publié à l'occasion de la rétrospective dédiée à Douglas Sirk sous la direction de Bernard Eisenschitz et Roberto Turigliatto, organisée par Locarno Film Festival 2022 en collaboration avec La Cinémathèque française et la Cinémathèque suisse.
Dans la culture songhay-zarma du Niger, on nomme fo nda tilas les « saluts d'irrémédiable » faits à l'occasion de la disparition d'un proche. Ayant adopté ce mode de salut et d'hommage, et l'ayant élargi d'emblée aux vivants, Jean Rouch en a fait l'une de ses pratiques les plus régulières. L'ethnographe-cinéaste s'est en effet constamment nourri en poète de ce que pouvaient lui apporter les autres, et n'a jamais hésité à le faire savoir. Écrits ou dits pour des personnes connues et aimées, ces textes forment autant de portraits de proches, amis et compagnons de route et de travail, et d'instantanés de leurs parcours dans les domaines du cinéma et de l'anthropologie, mais aussi de la culture visuelle et de l'art, de la recherche fondamentale et des savoirs traditionnels, de l'exploration et de la politique.
Rassembler ces écrits (dont plusieurs inédits) pour la première fois, permet de mettre en lumière, outre une manière d'autoportrait en creux de l'auteur, certains aspects moins commentés de son oeuvre, et en premier lieu un bel art du portrait, lequel accompagne tout naturellement la pratique de l'hommage et l'exercice d'admiration, particulièrement sensibles à la fin de sa longue et riche trajectoire.
Voici une anthologie de textes singuliers d'un scientifique et d'un artiste, d'un savant et d'un poète, d'un homme aux réseaux d'activités et d'amitiés multiples et étendus, d'un homme à l'oeuvre aux mille facettes et aux mille rencontres, d'un homme d'images à la très belle plume
Quatrième volume des écrits complets de Jean Epstein.
Préface de Valerie Massadian.
Introduction par Éric Thouvenel.
Le Cinématographe dans l'archipel.
Les Approches de la vérité.
Finis Terrae.
Comment on tourna... Finis Terrae.
Nos lions. Mor-Vran.
L'Île.
L'Or des mers.
Misère d'Hoedik.
L'Or des mers.
Les Recteurs et la Sirène.
Le Ralenti du son.
Le Dernier Tempestaire.
À la recherche de la tempête et du tempestaire.
Préambule au Tempestaire.
Le Tempestaire : note d'intention.
Le Tempestaire : scénario et technique.
Les Feux de la mer : traitement.
Ce volume contient les titres suivants : Bonjour Cinéma. Cinéma je t'emmène. Conférence Lacroix. Conférence prononcée devant l'association des étudiants de Montpellier. Le Cinéma mystique. Réalisation de détail. Le Temps T. El Dorado. Éloquence d'yeux. La Roue. Comment j'ai conçu et exécuté le film de "Centenaire Pasteur". A l'affût de Pasteur. Pourquoi j'ai tourné Pasteur. Abel. Le Décor au cinéma. Le Regard du verre. L'Opéra de l'oeil. L'Objectif lui-même. La Recherche du style cinématographique. Film et cinéma. Les Grands Docteurs. Hommage à Canudo. Abel Gance. Le film que l'on écrit n'est déjà plus celui que l'on a pensé (Préambule au découpage de Six et demi Onze). Temps et personnage du drame. Art d'évènement. Les Images relativement à nous. Le Cinématographe vu de l'Etna.
« En avril 2008, à la faveur d'une chronique que je devais rédiger, on me remet un coffret dvd : nom du cinéaste inconnu, titres de films inconnus. Plongée dans un royaume mystérieux, dont je ne pouvais soupçonner les merveilles à venir, tant sur le plan des films, que sur la personnalité du cinéaste. Très vite séduite par la mélancolie et la beauté du premier film vu, L'Amour à la mer, je découvrais avec hâte Au pan coupé et Le Clair de terre ; même teneur, même profondeur.
Commençait alors cette longue recherche et cette exaltante aventure dont ce livre est l'aboutissement. » - Temps qui passe. Temps qui s'arrête.
Temps qui fuit, qui s'enfuit.
Qui revient.
À la recherche du temps.
C'est ce que Mélanie Forret cherche à chaque page de cet ouvrage.
Guy Gilles, qui, n'ayant connu qu'un succès « confidentiel » de son vivant, jouit depuis quelques années, d'un regain d'intérêt.
Cinéaste à « contretemps » Guy Gilles ? À contretemps du cinéma de son époque ? À contretemps de son temps ? À contretemps du temps. Du temps qui passe.
Le Chien des Baskerville. Le Père tranquille. Capitaines courageux. L'Extravagant Mr. Ruggles. Les Disparus de Saint-Agil. Le Voleur de bicyclette. Goodbye, Mr. Chips. Morocco. Sylvie et le fantôme. Les Verts Pâturages. Un grand amour de Beethoven. Les Aventures de Robin des Bois. La Chevauchée fantastique. Le Sergent York. Le Signe de Zorro. Tarzan, l'homme singe. Jour de fête.
Il ne s'agit pas de récit de « souvenirs » de cinéma, mais de l'expérience vivante du film tel qu'il est reçu par l'enfant, dans un temps où le cinéma est encore un art jeune, un art « surgissant ». Il ne s'agit pas plus, dans ces textes, de « raconter » le film, mais de le décrire tel que le découvre l'enfant et ce qu'il fait vivre en lui : les émotions, si profondes que l'adulte revoyant le film les éprouve, étonnamment identiques, aux mêmes moments. Car l'adulte qui écrit ici ne surplombe pas l'enfant.
Parmi de nombreuses activités liées au cinéma, à la psychanalyse ou au son, Aimé Agnel fut entre autres professeur à l'IDHEC, chargé de cours à l'Université de Vincennes (Département Cinéma), monteur son de Le moindre geste de Fernand Deligny et Jean-Pierre Daniel et La Storia de Sergio Castilla, acteur dans L'Aquarium et la Nation de Jean-Marie Straub... Il a notamment publié L'Homme au tablier, le jeu des contraires dans les films de Ford et Hitchcock et l'ennui, une psychologie à l'oeuvre.
« Autobiographie » du cinéastes Jean-Daniel Pollet par Jean-Paul Fargier « Ce livre est le récit de la vie de Jean-Daniel Pollet, exposé par lui-même. Cette biographie est donc une autobiographie que j'ai fabriquée.
À partir de quoi ?
Pendant sept à huit ans, j'ai écouté diverses personnes qui avaient connu ce cinéaste, avaient traversé des moments de sa vie, contribué à ses films, me livrer, sous formes de fragments, des instants partagés avec lui, des souvenirs arrachés à leurs mémoires, des paroles entendues, des gestes inoubliables.
Certains ne m'ont parlé qu'une heure, d'autres pendant des journées entières. On m'a donné des photos, on m'a montré des lieux. J'ai visité des maisons, marché sur des chemins où l'empreinte de ses pas n'était pas encore effacée.
J'avais aussi, et dès le départ, mon stock de souvenirs personnels, engrangés depuis notre première rencontre au printemps 1969, qu'il raconte d'ailleurs dans le dernier chapitre de son récit, jusqu'à notre ultime discussion, à peine un mois avant sa mort.
Je ne savais comment pétrir tous ces documents pour les transformer en un récit. Avec quel levain soulever cette pâte ? Quel projecteur enluminer ces images ?
Un jour ou plutôt une nuit, j'ai entendu Jean-Daniel parler depuis son tombeau. Je me suis mis à l'écouter. Les choses s'énonçaient, dans sa tête, dans la mienne, avec une facilité merveilleuse. Il prenait le contrôle de la narration, en grand narrateur qu'il avait toujours été. Il dispersait à sa guise les détails, mélangeait les épisodes, passait du comique au tragique et vice versa, inventait des ellipses, forgeait des répétitions, fidèle à son cap de modernité.
La mort lui avait ôté ses dogmes et ses doutes. L'outre-vie lui redonnait sa fierté, son ironie, son humour.
Depuis son tombeau, il contait sa vie retrouvée. »
"Ce volume contient les textes suivants :
Le Mage d'Ecbatane. Caritas Vitae (la charité de vivre).
Esculape. [Sans titre]. Critique de l'amour.
Le Bel Agonisant. La Poésie d'aujourd'hui, un nouvel état d'intelligence. Le Phénomène littéraire.
La Lyrosophie. [Sans titre]. Leçons de choses.
Jean Giraudoux et ses personnages de roman.
Nous, Kabbalistes. Jacob Cow de Jean Paulhan.
Freud ou le Nick-Cartérianisme en psychologie.
Carl Sternheim, Paul Neuhuys, Elie Ehrenbourg.
[Note sur des détracteurs]. Quelques mots sur la poésie d'Ivan Goll. Rimbaud. Variable : Âme.
Amour indigent (à propos des Don Juanes). Coeur de René. Fernand Léger."
Sixième volume des écrits complets de Jean Epstein.
La contribution du cinématographe à la philosophie.
Cours donné à l'IDHEC. Le rôle du cinéma dans la culture humaine. Esprit de cinéma. Deux grands maîtres à filmer. Groupement de jeunes.
L'Âge du cinéma. Le Professeur Joliot-Curie et le cinéma. Humanité du cinéma pur. Le cinéma au péril de l'Histoire. Civilisation de l'image.
Préface de Yann Gonzalez Introduction de Marie-Charlotte Téchené
« S'il est question de bobines qui trouvent à s'accorder, de sons rencontrant l'image, c'est que ces notes furent d'abord écrites dans le secret des premiers films tournés en super 8. [...] Il faut ainsi les lire comme un chant d'amour. Intimement. » Jean-Claude Rousseau réalise des films depuis Jeune femme à sa fenêtre lisant une lettre en 1983 - d'abord en super 8, puis en numérique à partir de Lettre à Roberto (2002). Proche de Danielle Huillet et Jean-Marie Straub, plusieurs fois primé dans les festivals les plus importants (Locarno, FidMarseille, Entrevues de Belfort...), il construit une oeuvre personnelle, contemplative, émouvante, montrée entre autres au Centre Pompidou, à la New York University, à la Cinémathèque royale de Belgique, au Fresnoy...
Parmi ses films essentiels : Keep in touch (1987), Les Antiquités de Rome (1989), La Vallée close (1997), De son appartement (2006)...
Parallèlement, Jean-Claude Rousseau écrit sur le cinéma, nourrissant une pensée riche, exigeante, faisant le lien entre les pratiques.
Les Draps pliés du grand lit, passionnante réflexion sur l'art, le temps, l'espace, est composé de ses « notes sur le cinématographe ».
« Le synchronisme des sons et des images auquel le cinéma nous a habitués nous empêcherait-il de reconnaître et de goûter la spécificité et l'hétérogénéité de l'écoute et du regard ? (...) Reconnus dans leurs différences, le son et l'image travaillent pourtant, comme le recommandait Robert Bresson, «chacun à leur tour par une sorte de relais», ou bien cohabitent, comme dans les films de Jean-Luc Godard, dans une mise en tension de leur disparité, qui nous permet de les entendre vraiment ensemble sans que soient perdues leurs qualités et leurs forces respectives.
C'est par la différenciation qu'on accède à la complexité. » Aimé Agnel évoque ici quelques-uns de ces films « vraiment sonores ».
Depuis 1980, les Ateliers Varan - créés suite à un premier atelier au Mozambique dont Jean Rouch et Jacques d'Arthuys furent les initiateurs - forment de jeunes cinéastes du monde entier au documentaire. Les quelques principes radicaux autour desquels la pédagogie de Varan a pu évoluer permettent d'interroger la pratique d'un certain cinéma documentaire : un cinéma qui prend le risque du terrain, se fabrique avec des outils modestes et accessibles, se construit dans la relation entre filmeur et filmé et cherche à révéler le présent d'une réalité pour la comprendre et la légender.
Si ces principes peuvent être appréhendés comme les lignes de force d'une posture de cinéaste, ils sont aussi un prisme de lecture du cinéma, de son évolution et de son devenir, tant en terme esthétique qu'en terme politique.
Il ne s'agit pas ici de définir un quelconque plus petit dénominateur commun entre des manières de faire diverses et parfois en désaccord. En tant qu'artistes, les cinéastes sont avant tout des créateurs de formes qui, chacune unique et aucune uniforme, rendent compte de la polysémie du monde réel. Ce livre est à cette image : porteur de désaccords, de pensées contradictoires comme autant de passages vers une possible compréhension de l'acte de filmer.
Les textes réunis dans ce livre (provoqués par quelques films de quelques cinéastes à l'extrême pointe du contemporain : Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval, Tariq Teguia, Nathalie Nambot et Maki Berchache, le groupe Boris Barnet, Ghassan Salhab, Pierre Creton), portent sur une série d'hypothèses cinématographiques nouées autour d'un terme au pluriel : communs. Ces films ne calquent pas leurs conduites sur un scénario sans bifurcations, un calcul, encore moins un programme dont ils feraient un exposé mécanique. Ils constituent plutôt une série de poussées, non sans désordre, de fugues, qui dessinent une sorte de fraternité humaine et artistique. Ce livre préfère les ouvertures, le pluriel des communs et des multiples formes de singularisations à la seule recherche de la singularité, aussi notable soit-elle.
Cinémas en communs est animé par un peu plus que des hypothèses, un peu moins que des certitudes : un désir.
De cinémas. De communs.
Ome est une ville inconnus. Inconnue au Japon. Inconnue du tourisme. J'ai rencontré Ome par hasard. Une petite bourgade au nord-ouest de Tokyo, qui fait immanquablement rejaillir les plus belles scènes des grands classiques du cinéma.
L'oeuvre photographique de Jocelyne Saab témoigne de cinq décennies de conflits dans le tiers-monde en général et au Moyen-Orient en particulier, histoire saisie dans l'étendue et la diversité de ses dimensions, blessures, disparitions et renaissances.
L'ensemble permet à la fois de suivre un panoramique exceptionnel de l'histoire contemporaine (Liban, Lybie, Égypte, Iran, Sahara occidental, Kurdistan, Vietnam...), et de découvrir le regard analytique et aimant d'une artiste engagée.
« Ce livre vient comme une protestation, ou plutôt une autre manière de faire vivre des films blessés par leur non-diffusion. C'est cela : un multi-écrans d'un nouveau genre pour rapprocher le premier film de Nacer Khemir, L'Histoire du Pays du Bon Dieu, sorti en 1975, de Par où commencer ?, réalisé en 2015.
C'est une procédure que lui seul peut mener à bien, qui réunit ses gestes d'écriture, de peinture, de cadrage, de parole. L'objet d'un homme complet, étincelant de nouveautés, qui rejoint l'aventure de certains scripteurs qui, de tout temps, ont noté des apophtegmes, des sentences, des remarques, dans la marge des livres écrits par d'autres.
Pour Khemir, c'est clair : quarante ans après, il constate que L'Histoire du Pays du Bon Dieu n'était peut-être pas le meilleur moyen de faire naître une réflexion sur son pays, la Tunisie, et c'est pour cela qu'il réalise Par où commencer ? Mais dans l'entre deux, loin de toute inertie, il n'a pas cessé de faire des films qui lui ont donné une incontestable autorité en cinéma.
Le Livre des marges est une nouvelle mise en oeuvre qui donne des idées et aide à trouver la clé pour mieux transmettre et transformer ce qui représente le centre de gravité de l'oeuvre de Nacer Khemir, l'enfance, fer de lance de la pulsion créatrice d'un peuple sur le chemin du bonheur. » Guy Chapouillié
Né à Amsterdam en 1938, Johan van der Keuken est considéré comme l'un des plus grands cinéastes et photographes du XXe siècle. Il s'essaie à la photographie dès l'âge de 12 ans, et publie son premier album en 1955 : Nous avons 17 ans. L'oeil lucide, unique monographie de son oeuvre photographique de 1953 à 2000, présente une sélection qu'il a faite lui - même. Johan van der Keuken est mort en janvier 2001.
"Album adapté du film de Jean-François Laguionie, Louise en hiver sorti en salles en novembre 2016. À la fin de l'été, Louise voit le dernier train de la saison, qui dessert la petite station balnéaire de Biligen, partir sans elle. La ville est désertée. Le temps rapidement se dégrade, les grandes marées d'équinoxe surviennent condamnant maintenant électricité et moyens de communication. Fragile et coquette, bien moins armée que Robinson, Louise ne devrait pas survivre à l'hiver.
Mais elle n'a pas peur et considère son abandon comme un pari. Elle va apprivoiser les éléments naturels et la solitude. Ses souvenirs profitent de l'occasion pour s'inviter dans l'aventure."
L'INTERNATIONALE STRAUBIENNE est une filmographie de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet commentée par une mosaïque d'auteurs (critiques, artistes, collaborateurs...), straubiens de toujours ou nouveaux venus, compagnons de route ou passants, pour une traversée écrite et visuelle de plus de cinquante années de cinéma, depuis l'initial «Machorka-Muff» (1962) jusqu'à «Où en êtes-vous, Jean-Marie Straub ?» (2016).
Quand Roquette Rockers (Ken Pate) parait en 1975, il ouvre la voie à vingt ans d'édition chez Contrejour. Mais il incarne aussi et surtout l'agitation artistique de toute une génération de jeunes photographes, galeristes et éditeurs parmi lesquels Claude Nori fait figure de leader. La galerie parisienne d'abord, puis la revue et les éditions du même nom cristallisent un ensemble d'aspirations modernistes qui aboutiront à un catalogue de livres graphiquement audacieux, traçant des chemins de traverse entre les générations, les territoires et les styles (Sabine Weiss, Bernard Plossu, William Klein, Pierre & Gilles, Mario Giacomelli, Edouard Boubat, Anders Petersen, Jeanloup Sieff.).
Ces chemins, Jean-Marc Le Scouarnec les emprunte de nouveau et, au-delà des anecdotes artistiques et amicales, formule des analyses photographiques, graphiques et techniques particulièrement documentées qui témoignent du rôle majeur tenu par Contrejour dans l'histoire de la photographie et de l'édition.