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didier eribon
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Salué comme un événement à sa parution en 1999, ce livre s'est vite imposé comme un classique de la discussion à l'échelle internationale. Il introduisait une rupture dans l'analyse de la formation des identités et des politiques minoritaires. «Au commencement, il y a l'injure». La première phrase de l'ouvrage constitue le point de départ d'un ensemble de réflexions qui renouvellent l'approche de l'assujettissement et de la domination. Il s'agit d'insister sur la force du langage et de la stigmatisation. Mais aussi de réinscrire la violence des mots qui blessent dans une théorie générale de l'ordre social et des mécanismes de sa reproduction. Trois grandes parties se succèdent alors. D'abord, une «anthropologie sociale» de l'expérience vécue. Ensuite une analyse historique de la dissidence littéraire et intellectuelle et de la prise de parole «homosexuelle», des hellénistes d'Oxford au milieu du XIXe siècle jusqu'à André Gide, en passant par Oscar Wilde et Marcel Proust. Enfin, une passionnante réinterprétation des évolutions de Michel Foucault dans sa pensée du pouvoir et de la résistance Ce livre majeur, entièrement revu pour cette nouvelle édition, fournit plus que jamais des instruments à tous ceux qui veulent penser la différence et l'émancipation.
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Une morale du minoritaire : variations sur un thème de Jean Genet
Didier Eribon
- Flammarion
- Champs Essais
- 10 May 2023
- 9782080413390
Les structures inégalitaires de l'ordre social rangent certains individus dans des catégories infériorisées (femme, gay, noir, etc.). L'appartenance à l'une de ces catégories produit un type spécifique de psychisme et de rapport au monde. Prenant pour fil conducteur les écrits de Genet, mais aussi ceux de Proust, Green, Jouhandeau, Fanon et bien d'autres, Didier Eribon décrit ce que suscite dans la conscience et dans l'inconscient le fait d'être insulté, stigmatisé, voué à l'«abjection». Il élabore une analyse historique et sociologique de la subjectivité minoritaire, qui place en son centre l'un des affects les plus puissants de la vie sociale : la honte.Comment la honte est-elle inscrite dans le corps des individus différents ? Comment ceux-ci se réinventent-ils à partir de l'exclusion qui les a façonnés et deviennent-ils, par l'affirmation de ce qu'ils sont, les producteurs de nouvelles subjectivités ? En soulevant ces questions, Didier Eribon récuse la conception psychanalytique du sujet, et lui oppose une politique de décolonisation des esprits.
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À sa parution en 1989, cinq ans après la mort de Foucault, cette biographie fut internationalement saluée comme un événement. Explorant les archives inédites, Didier Éribon y restituait magistralement les mille visages, connus et inconnus, d'un philosophe dont toute l'oeuvre peut se lire comme une insurrection contre la violence des normes et de la normalité. Captant la singularité d'un homme énigmatique et d'une pensée passionnément critique, il la réinscrivait dans ses différentes époques et dans ses multiples dimensions - philosophique, politique, sexuelle... - pour proposer une vaste fresque de la vie intellectuelle française de la deuxième moitié du XXe siècle. Cette nouvelle édition, entièrement remaniée, est largement augmentée de nombreux éléments concernant les relations - positives ou négatives - de Foucault avec Georges Dumézil, Louis Althusser, Jacques Derrida, Pierre Bourdieu, ou encore Simone de Beauvoir... Elle revient également sur les rapports de Foucault à la sexualité ou aux drogues. Qu'est-ce qu'une existence philosophique ? Comment un geste théorique s'ancre-t-il dans l'expérience vécue ? Telles sont les questions que cet ouvrage entend à nouveau poser, afin de rendre au geste foucaldien et à son héritage leur radicalité.
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Essai sur l'oeuvre de l'écrivain Jean Genet. Ce dernier, tout au long de ses livres, analyse ce que signifie être un minoritaire. Il inventorie les mille et une manières qu'a imaginé l'ordre social pour imprimer la honte dans le coeur des gens qui ne sont pas comme les autres, et invite paradoxalement les déviants à revendiquer ce sentiment.
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Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d'origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l'histoire de sa famille. Évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d'une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie... Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, Didier Eribon s'interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance. Un grand livre de sociologie et de théorie critique.