Entre les moralistes français, Marx et les romantiques allemands, Adorno entreprend, à travers de courts chapitres, vignettes, instantanés, une critique du mensonge de la société moderne, traquant au plus intime de l'existence individuelle ce qui nous détermine et nous opprime. Un livre à méditer comme un art de penser et à pratiquer comme un art de vivre. Mieux : un art de résister.
Ce livre est l'un des meilleurs accès à l'oeuvre d'Adorno. Tout l'univers de ce philosophe au génie composite y est présent : philosophie, théorie de la société, musique, littérature. Son objet : prévenir le risque de voir une tradition culturelle pervertie par le conformisme. Nul n'est exempt d'aveuglement, écrit Adorno, pas même le « critique de la culture » dont il brosse le portrait en introduction. C'est que les plus grands artistes, les penseurs les plus vigilants avancent sur une corde raide, guettés par la régression d'un côté, et, de l'autre, la complaisance.
Dialectique négative est l'oeuvre maîtresse de theodor w.
Adorno et l'un des grands textes philosophiques de notre temps. une formule définit le geste de pensée d'adorno : la dialectique est la conscience rigoureuse de la non-identité. celui qui, aujourd'hui, lit dialectique négative, fait une expérience proche de celle des athéniens que socrate arrêtait, il y a plus de deux mille ans, sur la place du marché, pour les arracher à leur affairement et les faire s'ouvrir à une interrogation abyssale.
Le Cours d'esthétique fait partie du long et vaste chantier qui aboutira au livre (inachevé) d'Adorno : Théorie esthétique (1969).
Le texte consiste en la transcription de l'enregistrement de 21 cours tenus sur un semestre. C'est un cours au sens emphatique conféré à cette pratique par l'université allemande de cette époque : un lieu qui agence étroitement enseignement et recherche.
"Il n'était pas le talent qui se construit calmement mais le génie qui se trouve en nageant à contre-courant avec l'énergie du désespoir." Théodor W. Adorno
Ce livre, qui conjugue sensibilité esthétique et violence de la critique, est l'un des meilleurs accès à l'oeuvre d'Adorno. Tout l'univers de ce philosophe au génie composite y est présent : philosophie, théorie de la société, musique, littérature. Son objet : prévenir le risque de voir une tradition culturelle pervertie par le conformisme. Nul n'est exempt d'aveuglement, écrit Adorno, pas même le « critique de la culture » dont il brosse le portrait en introduction.
C'est que les plus grands artistes, les penseurs les plus vigilants avancent sur une corde raide, guettés par la régression d'un côté, et, de l'autre, la complaisance.
L'ensemble de la vie musicale contemporaine est dominé par la corme de la marchandise : les derniers vestiges précapitalistes ont disparu. La musique, à laquelle on accorde avec générosité tous les attributs des choses éthérées et sublimes, sert essentiellement la publicité des marchandises que l'on doit précisément acquérir pour pouvoir écouter de la musique.
Cette traduction d'une première partie des « Ecrits sociologiques » de Th. W. Adorno vise à compléter la réception d'Adorno en France en faisant enfin connaître son oeuvre de sociologue. Les textes qui composent ce livre - articles, conférences et interventions orales lors de colloques - forment ainsi le complément nécessaire à la juste compréhension de son projet global et permettront enfin de pénétrer les articulations théoriques entre philosophie pure, réflexion esthétique et théorie sociale.Ces écrits sur la culture constituent un complément indispensable aux écrits esthétiques déjà disponibles en français et permettent de relire sous un nouveau jour la Dialectique de la Raison et la critique de la culture de masse qui s'y trouve développée. Le texte-charnière qui clôt le volume traite du rapport entre sociologie et psychologie, et met à jour les transformations qu'Adorno fait subir à la psychanalyse afin d'en faire un soubassement stable de sa théorie critique de la société ; il introduit qui plus est à un débat toujours actuel : comment la société transforme-t-elle la structure pulsionnelle des individus ? De quelles pathologies individuelles est-il possible de dire qu'elles sont « produites socialement ».?Les articles réunis dans ce volume permettent de mieux comprendre l'orientation qu'a prise l'École de Francfort depuis deux décennies. Comme le souligne Axel Honneth dans sa préface, la théorie critique et sociale la plus récente renoue avec l'approche sociologique et empirique de Theodor Adorno.
Les trois essais qui composent ce recueil, L'actualité de la philosophie, L'idée d'histoire de la nature et les Thèses sur le langage du philosophe, datent du début des années trente. Contemporains du premier grand livre d'Adorno, la thèse sur Kierkegaard, ils constituent le point de départ de toute cette philosophie.
Témoignage essentiel sur la situation de la philosophie en Allemagne à la veille du nazisme, ces textes montrent Adorno aux prises avec Husserl, Heidegger, Lukács et Benjamin, à un moment crucial où la philosophie, minée par la crise de l'idéalisme, se voit confrontée à la menace de sa propre liquidation par les progrès des sciences.
Le contre-programme que formule Adorno, qui repose sur une nouvelle pensée de l'histoire et une méthode d'interprétation de la réalité profondément originale, déterminera tous ses travaux ultérieurs et constituera le cadre de référence de toute théorie critique à venir. Outre sa valeur de document, le présent ouvrage contribue à une réflexion critique exigeante sur la société contemporaine et la place du philosophe.
Theodor W. Adorno (1903-1969) fut, avec W. Benjamin, Horkheimer et Marcuse, l'un des représentants les plus marquants de l'« école de Francfort ». L'originalité de sa conception de la « théorie critique » de la société tient à la place essentielle qu'y occupe l'art, et en particulier la musique. Lecteur critique de toute la tradition philosophique, Adorno fut également le témoin des horreurs qui ont ensanglanté le XXe siècle. Sa « dialectique négative » lui permit de déployer une critique radicale de l'époque, sans pour autant opposer au désastre présent la nostalgie d'un âge d'or irrémédiablement perdu ou le fantasme illusoire de lendemains qui chantent.
Cette correspondance éclaire les rapports entre deux des plus importantes figures de la vie intellectuelle du XXe siècle. Elle comprend plus de cent lettres, qui vont de quelques lignes sur des questions matérielles à de grands échanges théoriques, auxquels la forme épistolaire donne une liberté et une immédiateté uniques. Avec en toile de fond la montée du nazisme et les difficultés de l'exil, on voit passer dans ces lettres quantité de figures marquantes de l'époque, de Brecht à Scholem, de Bloch à Kracauer. Les travaux d'Adorno sur la musique et sur Kierkegaard, les notions centrales chez Benjamin - l'aura, le messianisme, la relation entre l'ancien et le nouveau -, la lente élaboration de son grand ouvrage sur les Passages, toute cette activité intellectuelle se trouve ici exposée avec le charme qu'apportent les notations sur la vie quotidienne et l'amitié entre les êtres.
La correspondance entre Theodor W. Adorno et Max Horkheimer est un document exceptionnel non seulement parce qu'elle peut être lue comme une véritable biographie de Theodor W. Adorno et qu'elle apporte de nombreuses précisions sur le fonctionnement de l'influent Institut de recherche sociale, mais également par ce qu'elle révèle nombre d'éléments de premier plan sur l'influence que celui-ci exerça.
En grande partie inédite, cette correspondance, à laquelle ont été ajoutés des mémorandums publiés, des avis, des rapports et des lettres d'Adorno à des tiers, est donc non seulement un précieux document sur l'histoire intellectuelle de la gauche mais, plus largement, un témoignage exceptionnel sur l'histoire de la philosophie et de la sociologie au XXe siècle.
L'édition originale, en grande partie en langue allemande, que nous avons choisi de suivre ici le plus fidèlement possible, a été établie avec le plus grand soin par les deux meilleurs spécialistes de l'école de Francfort, par ailleurs responsables de l'édition des oeuvres de Theodor Adorno et de celles de Walter Benjamin chez Surhkamp.
Theodor W. Adorno n'a que vingt-deux ans lorsqu'il part pour Vienne, en 1925, y suivre l'enseignement d'Alban Berg. Élève du compositeur pendant quelque six mois, il en devient presque aussitôt l'ami, puis le correspondant fidèle, au cours d'échanges épistolaires qui se poursuivront jusqu'à la mort, en décembre 1935, de celui qu'il n'a cessé d'appeler son «maître».Leur correspondance, que leurs recontres interrompent seulement à deux reprises, noue le récit de leur vie et celui de la vie musicale d'une époque. Aux menus événements du quotidien qui sont, pour Adorno, ses démêlés avec l'Université, ses voyages en Italie, son activité de plus en plus engagée dans la presse musicale en faveur de l'avant-garde, malgré son désir constant de composer, et, pour Berg, ses problèmes de santé, son succès inattendu et grandissant, la découverte de la voiture et de la radio, se mêlent comptes rendus de concerts, annonces d'articles, descriptions de compositions en cours, récits de lectures et propos théoriques sur l'atonalité et la technique dodécaphonique.Témoignage vivant d'une amitié nourrie de lectures, de dialogues incessants et d'entraide, toujours plus étroite en dépit de l'exil d'Adorno en Angleterre et la mise au ban de l'oeuvre musicale de Berg, ces quelque cent quarante lettres retracent en même temps un chapitre essentiel de l'histoire de la musique et de l'école de Vienne.
La Dialektik der Aufklärung (Dialectique de la Raison), ébauchée par Theodor W. Adorno et Max Horkheimer, les deux fondateurs de l'Ecole de Francfort, pendant leur exil américain a été publiée sous forme fragmentaire en 1944, puis rééditée avec des variantes importantes en 1947. Depuis sa redécouverte dans les années 1960, elle est devenue un texte aussi mythique que controversé. C'est pourquoi les protocoles des discussions entre les deux auteurs, publiés pour la première fois en 1985 par Gunzelin Schmid Noerr dans le tome 12 des oeuvres de Max Horkheimer (Gesammelte Schriften : Nachgelassene Schriften 1931-1949), constituent des documents de première importance pour les historiens de la Théorie critique et pour les philosophes en général. Pour un public plus large il s'agit d'un aperçu unique sur le mode de gestation d'un texte philosophique en même temps qu'un témoignage de la façon dont les deux auteurs affrontent la pression du contexte historique.