Sabine Weiss est la dernière représentante de l'école humaniste française d'après-guerre, courant qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis et Édouard Boubat. Réalisée à l'aide des archives personnelles de Sabine Weiss et à l'occasion de l'exposition présentée au Château de Tours, ce catalogue (français - anglais) s'attachera à retracer le parcours et le métier de cette femme d'exception, à travers photographies et documents originaux.
Que ce soit des enfants jouant dans les terrains vagues de son quartier - Porte de Saint Cloud -, la ville de Paris, son quotidien, son métro, ses marchés aux puces... Sabine Weiss pose un regard à la fois doux et compréhensif sur les habitants, à la recherche des beautés simples, des moments suspendus, de repos ou de rêverie. Ses photographies sont pleines de lumière, de jeux d'ombres et de flous. De la même manière, que cela soit à Moscou ou à New-York, un des sujets toujours présent chez la photographe est la rue, la vie urbaine, l'individu versus la foule des métropoles.
Cette oeuvre riche et variée, dans la pure fibre humaniste, témoigne d'un engagement en faveur d'une réconciliation avec le réel.
D'origine helvétique, pour être née en Suisse en 1924, Sabine Weiss vit cependant à Paris depuis soixante ans. Photographe indépendant pour la publicité ou la presse magazine - Vogue, Life, Paris Match, Time, entre autres - elle mène en parallèle une activité personnelle tournée vers le reportage humaniste. Membre de la célèbre agence Rapho depuis 1952, son nom apparaît également au générique de plusieurs expositions ayant marqué l'histoire de la photographie dont les célèbres Post War European Photography présentée en 1953 au Museum of Modern Art de New York, Subjektive Fotografie 1 & 2 en 1954 à Saarbruck et The Family of Man, exposition itinérante organisée par Edward Steichen et présentée dans plusieurs villes du monde de 1955 à 1960. Sabine Weiss est une photographe du détail, un détail le plus souvent éphémère, qui dérange, surprend, installe un malaise ou distille son bonheur. Ses clichés empreints d'émotion et de précision enrichissent les collections du MOMA de New York, de l'Art Institute de Chicago, du musée d'art moderne de Kyoto, du musée de l'Elysée à Lausanne, du musée Nicéphore Niepce à Chalon-sur-Saône, du musée national d'art moderne, et de la Bibliothèque nationale de France, pour ne citer que ceux-là.