Sabine Weiss est la dernière représentante de l'école humaniste française d'après-guerre, courant qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis et Édouard Boubat. Réalisée à l'aide des archives personnelles de Sabine Weiss et à l'occasion de l'exposition présentée au Château de Tours, ce catalogue (français - anglais) s'attachera à retracer le parcours et le métier de cette femme d'exception, à travers photographies et documents originaux.
"Like Robert Doisneau and Brassaï, she shot life in postwar Paris as it really was." - Clay Risen, New York Times.
Swiss French black-and-white photographer Sabine Weiss (1924-2021) lived and worked for more than 70 years at her home in Paris, which today houses the archive of her entire body of work. The Poetry of the Instant delves into Weiss's archive, presenting a selection of over 200 of her photographs including reportages, portraits (of Brigitte Bardot, Ella Fitzgerald, Charlie Parker, Niki de Saint Phalle, André Breton, Kees van Dongen, Robert Rauschenberg and Alberto Giacometti, among others) and fashion shoots for top magazines such as the New York Times Magazine, Life, Time, Newsweek, Vogue, Paris Match and Esquire. In an essay accompanied by illustrations from historical documents and magazines, curator Virginie Chardin chronicles Weiss's life and career. Curator and art director Denis Curti also contributes an essay, analyzing the relationship between the French humanist photographers that were Weiss' contemporaries (Doisneau, Brassaï, Cartier-Bresson) and Italian neorealism, as expressed in Weiss' oeuvre.
Que ce soit des enfants jouant dans les terrains vagues de son quartier - Porte de Saint Cloud -, la ville de Paris, son quotidien, son métro, ses marchés aux puces... Sabine Weiss pose un regard à la fois doux et compréhensif sur les habitants, à la recherche des beautés simples, des moments suspendus, de repos ou de rêverie. Ses photographies sont pleines de lumière, de jeux d'ombres et de flous. De la même manière, que cela soit à Moscou ou à New-York, un des sujets toujours présent chez la photographe est la rue, la vie urbaine, l'individu versus la foule des métropoles.
Cette oeuvre riche et variée, dans la pure fibre humaniste, témoigne d'un engagement en faveur d'une réconciliation avec le réel.
D'origine helvétique, pour être née en Suisse en 1924, Sabine Weiss vit cependant à Paris depuis soixante ans. Photographe indépendant pour la publicité ou la presse magazine - Vogue, Life, Paris Match, Time, entre autres - elle mène en parallèle une activité personnelle tournée vers le reportage humaniste. Membre de la célèbre agence Rapho depuis 1952, son nom apparaît également au générique de plusieurs expositions ayant marqué l'histoire de la photographie dont les célèbres Post War European Photography présentée en 1953 au Museum of Modern Art de New York, Subjektive Fotografie 1 & 2 en 1954 à Saarbruck et The Family of Man, exposition itinérante organisée par Edward Steichen et présentée dans plusieurs villes du monde de 1955 à 1960. Sabine Weiss est une photographe du détail, un détail le plus souvent éphémère, qui dérange, surprend, installe un malaise ou distille son bonheur. Ses clichés empreints d'émotion et de précision enrichissent les collections du MOMA de New York, de l'Art Institute de Chicago, du musée d'art moderne de Kyoto, du musée de l'Elysée à Lausanne, du musée Nicéphore Niepce à Chalon-sur-Saône, du musée national d'art moderne, et de la Bibliothèque nationale de France, pour ne citer que ceux-là.
Toujours en activité à 96 ans, Sabine Weiss a contribué de manière majeure au courant de la photographie humaniste française, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis ou encore Brassaï. Le goût de la rencontre, le souci de la technique et une curiosité vive et constante pour l'observation des gens - anonymes ou personnalités publiques - apparaissent comme les fils conducteurs d'une oeuvre très diverse.