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Seuil
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Ce volume contient l'intégralité du texte des Mythologies et environ 120 illustrations.
Parues en 1957, les Mythologies de Roland Barthes constituent un cas à part dans l'édition : depuis plus de cinquante ans, elles ont eu des centaines de milliers de lecteurs ; attachées à saisir une époque, elles n'ont pourtant pas pris une ride. Bref, les Mythologies sont désormais inscrites dans notre patrimoine littéraire.
Pourquoi illustrer les Mythologies ? Avant tout parce que leur objet est très souvent visuel. On sait l'intérêt que Barthes portait à la photographie. Son regard sur la presse (Paris-Match, Elle), la publicité, etc. est tout aussi omniprésent dans le livre. Ce volume entend donc donner à voir l'univers visuel de Barthes, le texte caché en quelque sorte.
Le résultat est fort, surprenant, parfois drôle.
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Publiée à l'occasion du centenaire de la naissance de Roland Barthes, cette édition reproduit à l'identique le livre paru chez Albert Skira, dans la collection « Les sentiers de la création » en 1970.Pourquoi le Japon ? Parce que c'est le pays de l'écriture : de tous les pays que l'auteur a pu connaître, le Japon est celui où il a rencontré le travail du signe le plus proche de ses convictions et de ses fantasmes, ou, si l'on préfère, le plus éloigné des dégoûts, des irritations et des refus que suscite en lui la sémiocratie occidentale. Le signe japonais est fort : admirablement réglé, agencé, affiché, jamais naturalisé ou rationalisé. Le signe japonais est vide : son signifié fuit, point de dieu, de vérité, de morale au fond de ces signifiants qui règnent sans contrepartie. Et surtout, la qualité supérieure de ce signe, la noblesse de son affirmation et la grâce érotique dont il se dessine sont apposées partout, sur les objets et sur les conduites les plus futiles, celles que nous renvoyons ordinairement dans l'insignifiance ou la vulgarité. Le lieu du signe ne sera donc pas cherché ici du côté de ses domaines institutionnels : il ne sera question ni d'art, ni de folklore, ni même de « civilisation » (on n'opposera pas le Japon féodal au Japon technique). Il sera question de la ville, du magasin, du théâtre, de la politesse, des jardins, de la violence ; il sera question de quelques gestes, de quelques nourritures, de quelques poèmes ; il sera question des visages, des yeux et des pinceaux avec quoi tout cela s'écrit mais ne se peint pas.
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S'abîmer Absence Adorable Affirmation Altération Angoisse Annulation Ascèse Atopos Attente Cacher Casés Catastrophe Circonscrire Coeur Comblement Compassion Comprendre Conduite Connivence Contacts Contingences Corps Déclaration Dédicace Démons Dépendance Dépense Déréalité Drame Ecorché Ecrire Errance Etreinte Exil Fâcheux Fading Fautes Fête Fou Gêne Gradiva Habit Identification Image Inconnaissable Induction Informateur Insupportable Issues Jalousie Je-t-aime Langueur Lettre Loquèle Magie Monstrueux Mutisme Nuages Nuit Objets Obscène Pleurer Potin Pourquoi Ravissement Regretté Rencontre Retentissement Réveil Scène Seul Signes Souvenir Suicide Tel Tendresse Union Vérité Vouloir-saisir.
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De son vivant, Roland Barthes a peu publié sur Proust : cinq textes ou articles - bien que ce fût sans doute, de son propre aveu, l'auteur qu'il aura le plus lu, dès l'adolescence et avec une importance encore accrue les dernières années, dans le deuil de sa mère morte en 1977, qu'il n'a cessé de mettre en écho avec la mort de la mère de Proust, en 1905.
Car Proust est un puits sans fond, et une énigme qui garde tout son vertige. Il y a le passage de la mondanité à la retraite de l'écriture (le « ça prend »). Il y a la construction par blocs de la Recherche, son moteur narratif, sa géographie, sa profondeur historique, la mémoire involontaire, la préparation des personnages, les renversements d'optique, les distorsions des modèles, bref, toute une alchimie complexe, innovante, audacieuse, l'invention d'une forme.
Barthes ouvre des pistes, prend des raccourcis, adopte, écarte, il offre une vision parfaitement moderniste d'un auteur extraordinairement moderne.
On a regroupé ici les textes parus du vivant de Barthes, la transcription de trois émissions de France Culture, quelques inédits, quelques fragments d'un cours au Collège de France, et une importante sélection de fiches issues du « grand fichier ». Au fond, ce livre répare un manque. Le « Proust par Barthes » faisait défaut. Le voilà, scintillant, vibrionnant, séminal.
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Le Neutre est le fil rouge de l'oeuvre de Roland Barthes, qu'on trouve dès Le Degré zéro de l'écriture et jusqu'à La chambre claire, aussi bien dans les livres, les articles et les entretiens, comme une préoccupation ou une aspiration éthique. Il apparaît pour la première fois au grand jour, explicité comme tel, dans ce cours du Collège de France donné en 1978.
Autrefois publiées sous la forme des notes préparatoires, les treize séances paraissent ici sur la base d'une transcription des enregistrements. On retrouve ainsi l'une des dimensions décisives de la parole de Barthes telle qu'elle se déployait dans son enseignement : la germination du discours, ses dérives, ses boucles, ses excroissances, et le charme incomparable de la phrase.
C'est dire l'importance de ce cours, où le Neutre trouve une formulation ample, détaillée, ouvertement placée sous le signe du fantasme, du projet, ou de la projection.
« On a défini comme relevant du Neutre toute inflexion qui esquive ou déjoue la structure paradigmatique, oppositionnelle, du sens, et vise par conséquent à la suspension des données conflictuelles du discours. [...] On a essayé de faire entendre que le Neutre ne correspondait pas forcément à l'image plate, foncièrement dépréciée qu'en a la Doxa, mais pouvait constituer une valeur forte, active. » -
De Cy Twombly, Roland Barthes capte la modernité telle qu'elle revisite toute une culture classique, grecque et latine, à travers des noms et des mots écrits sur la toile, ou des thèmes évoqués avec leur part d'énigme. Dans une analyse inventive et empathique, Barthes explore l'univers de Twombly, il déploie sa propre culture pour faire résonner celle du peintre américain installé en Italie, dans un art du fragment pratiqué par l'un et l'autre. Ces deux textes n'ont pas pris une ride et continuent d'éclairer l'oeuvre de Twombly.
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«Le plaisir du texte, c'est ce moment où mon corps va suivre ses propres idées - car mon corps n'a pas les mêmes idées que moi.»
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«Dans ces écritures neutres, appelées ici "le degré zéro de l'écriture", on peut facilement discerner le mouvement même d'une négation, et l'impuissance à l'accomplir dans une durée, comme si la Littérature, tendant depuis un siècle à transmuer sa surface dans une forme sans hérédité, ne trouvait plus de pureté que dans l'absence de tout signe, proposant enfin l'accomplissement de ce rêve orphéen : un écrivain sans Littérature»
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«Savoir qu'on n'écrit pas pour l'autre, savoir que ces choses que je vais écrire ne me feront jamais aimer de qui j'aime, savoir que l'écriture ne compense rien, ne sublime rien, qu'elle est précisément là où tu n'es pas - c'est le commencement de l'écriture.»
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«Il est cependant un point où la Femme de Mode diffère d'une façon décisive des modèles de culture de masse : elle ne connaît pas le mal, à aucun degré que ce soit. Pour n'avoir pas à traiter de ses fautes, et de ses drames, la Mode ne parle jamais d'amour, elle ne connaît ni l'adultère, ni la liaison, ni le flirt : en Mode, on ne voyage qu'avec son mari.»
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Comment vivre ensemble. cours et seminaires au college de france (1976-1977)
Roland Barthes
- Seuil
- Traces Ecrites
- 5 November 2002
- 9782020478434
Dans la leçon inaugurale de cette chaire, on avait postulé la possibilité de lier la recherche à l'imaginaire du chercheur. On a souhaité, cette année, explorer un imaginaire particulier : non pas toutes les formes de «vivre ensemble» (sociétés, phalanstères, familles, couples), mais principalement le «vivre ensemble» de groupes très restreints, dans lesquels la cohabitation n'exclut pas la liberté individuelle ; s'inspirant de certains modèles religieux, notamment athonites, on a appelé cet imaginaire fantasme d'idiorrythmie. Beaucoup de matériaux qui ont servi au cours ont donc été empruntés au monachisme oriental, le corpus proprement dit restant cependant littéraire. Ce corpus a réuni (d'une façon évidemment arbitraire) quelques oeuvres documentaires ou romanesques, dans lesquelles la vie quotidienne du sujet ou du groupe est liée à un espace typique : la chambre solitaire (A. Gide, La Séquestrée de Poitiers) ; le repaire (D. Def?, Robinson Crusoé) ; le désert (Pallade, Histoire lausiaque) ; le grand hôtel (Th. Mann, La Montagne magique) ; l'immeuble bourgeois (Zola, Pot-Bouille).
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Le lexique de l'auteur ; fragments inédits
Roland Barthes
- Seuil
- Traces Ecrites
- 21 January 2010
- 9782020618519
Avant-propos d'éric Marty.Présentation et édition d'Anne Herschberg Pierrot.Nous poursuivons avec ce volume la publication des Séminaires de Roland Barthes.En 1972-1973, Roland Barthes devient peu à peu l'objet de son propre enseignement et transforme parallèlement son séminaire en cénacle.
L'année 1973-1974 est consacrée au chantier que constitue pour Barthes la rédaction de Roland Barthes par Roland Barthes, commande passée par les éditions du Seuil et destinée à la collection « écrivains de toujours ».
Cet exercice autobiographique revêtait une dimension particulière pour le sémiologue et ses lecteurs. Le livre paraïtra en 1975 et sera immédiatement un immense succès. On en trouvera dans le présent volume de nombreux fragments inédits.L'édition de ce séminaire, servie par un remarquable travail d'annotation, privilégie la lisibilité pour le lecteur d'aujourd'hui : allusions, raccourcis, etc. sont sytématiquement explicités. éric Marty, professeur de littérature contemporaine à l'université Paris 7 Denis Diderot, écrivain, essayiste et critique, dirige l'édition des Séminaires de Barthes dont il est le meilleur connaisseur en France. Il est notamment l'auteur d'un Roland Barthes paru au Seuil en 2006.Anne Herschberg Pierrot est professeur à l'université Paris 8. Elle a notamment réalisé l'édition des Carnets de Chine de Barthes parus chez Bourgois en 2009.
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"du milieu de la tempête qui me déracine, me dépossède de mon identité, je veux parfois revenir à l'origine - à mon origine.
Une pente invincible me fait glisser, descendre (je coule) vers mon enfance. mais la force qui produit ce souvenir est ambiguë: d'une part, je cherche à m'apaiser par la représentation d'un temps adamique, antérieur à tout souci d'amour, à toute inquiétude génitale, et cependant empli de sensualité, par le souvenir, je joue ce temps contre le temps du souci amoureux; mais aussi, je sais bien que l'enfance et l'amour sont de même étoffe: l'amour comblé n'est jamais que le paradis dont l'enfance m'a donné l'idée fixe."
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Cours sur Sarrasine de Balzac ; séminaires à l'Ecole pratique des Hautes Etudes (1967-1968 et 1968-1969)
Roland Barthes
- Seuil
- Traces Ecrites
- 3 November 2011
- 9782020618526
ÿþAvant-propos d'Éric Marty.Présentation et édition de Claude Coste et Andy Stafford.Barthes choisit de travailler sur cette nouvelle de Balzac qu'il a découvert grâce à Georges Bataille et à un article du psychanalyste Jacques Reboul (" Sarrasine ou la castration personnifiée "). Ces notes de cours, qui se limitent à l'analyse du prologue de la nouvelle, conduiront à la publication de S/Z en 1970.Totalement inédites, elles permettent de suivre le cheminement créateur de Barthes (de l'enseignement au livre, de l'oral à l'écrit), l'élaboration d'une " méthode " (l'" analyse textuelle ", qui suit pas à pas les différents codes de la nouvelle) et le développement d'une réflexion sur la transgression, symbolisée par le personnage du castrat comme figure où s'abolissent toutes les différences (en particulier la différence sexuelle).Mais le séminaire confronte également Barthes aux événements de 68 (le séminaire s'interrompt le 2 mai). La séance de reprise en novembre 1968 correspond à une analyse des événements politiques, Barthes marquant ses distances par rapport au technocratisme et à la contestation étudiante.Les deux années de séminaires sont précédées par un avant-propos de l'éditeur général et une préface des deux éditeurs. Le volume est complété par le texte de la nouvelle de Balzac, les deux comptes rendus donnés par Barthes, deux index et une bibliographie.
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ÿþLa Tour Eiffel est un livre double qui réunit le texte passionnant de Roland Barthes et les très belles photographies d'André Martin. Symbole de Paris pour le monde entier, ce monument que l'on voit de partout, nous propose lui-même en retour un regard panoramique pour contempler la ville et en faire la conquête. Édifice longtemps décrié, pleinement et ouvertement inutile, il est d'abord un objet d'une grande prouesse technique, un signe d'audace et de modernité qui est devenu au fil du temps une oeuvre artistique, une dentelle de fer, signe de légèreté et, par sa verticalité, de l'impossible tentative de l'homme pour atteindre le ciel.Le texte éclairant de Roland Barthes contient aussi des références aux réactions de l'époque de la construction de la Tour Eiffel, comme celle de Maupassant qui avait signé une pétition contre son édification et allait y manger ensuite parce qu'elle était le seul endroit de Paris d'où on ne la voit pas. Il est par ailleurs suivi d'une chronologie relatant les différentes étapes de sa construction, d'une fiche technique très détaillée, le tout étant illustré de photographies d'époque.
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Roland Barthes, album ; inédits, correspondances et varia
Roland Barthes, Eric Marty
- Seuil
- Fiction Et Cie
- 7 May 2015
- 9782021224108
L'album Roland Barthes offre une sélection de correspondances, quelques inédits, la retranscription de notes de séminaires consacrés à Bouvard et Pécuchet de Flaubert ou à « Paul Valéry et la rhétorique », ainsi que quelques dédicaces. Une plongée dans un Barthes plus intime, mais aussi le déploiement d'un tissu de solidarités et d'amitiés épistolaires (Philippe Rebeyrol, Georges Canetti, Raymond Queneau, Jean Cayrol, Maurice Blanchot, Michel Leiris, Michel Vinaver, Michel Foucault, Claude Lévi-Strauss, Michel Butor, Julia Kristeva, Jean Starobinski, Marthe Robert) qui éclaire un demi-siècle d'histoire intellectuelle.
Un certain nombre de documents et de lettres ou cartes postales sont reproduits en fac-similés. Le tout est classé d'abord par ordre chronologique, puis par rattachement à la publication des livres de Roland Barthes.
Eric Marty est né en 1955 à Paris. Professeur à l'Université Paris VII, il a publié aux Éditions du Seuil plusieurs essais, dont Roland Barthes, le métier d'écrire (2006) et Roland Barthes, la littérature et le droit à la mort (2010). Il est par ailleurs responsable de l'édition des ouvres complètes de Roland Barthes en 5 volumes, ainsi que des cours et séminaires.