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Roland Barthes
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Le degré zéro de l'écriture ; nouveaux essais critiques
Roland Barthes
- Points
- Points Essais
- 13 March 2014
- 9782757841099
Dans toute l'oeuvre littéraire s'affirme une réalité formelle indépendante de la langue et du style : l'écriture considérée comme le rapport qu'entretient l'écrivain avec la société, le langage littéraire transformé par sa destination sociale. Cette troisième dimension de la Forme a une histoire qui suit pas à pas le déchirement de la conscience bourgeoise : de l'écriture transparente des Classiques à celle, de plus en plus trouble, du XIXe siècle, puis à l'écriture neutre d'aujourd'hui. Cette relation entre Littérature et Histoire (entre l'écrivain et la société) est illustrée par huit « Nouveaux essais critiques » (ici réunis pour la première fois) sur divers auteurs, de La Rochefoucauld et Chateaubriand à Flaubert, Proust, Verne, Loti...
« L'écriture littéraire porte à la fois l'aliénation de l'Histoire et le rêve de l'Histoire : comme Nécessité, elle atteste le déchirement des langages, inséparable du déchirement des classes ; comme Liberté, elle est la conscience de ce déchirement et l'effort même qui veut le dépasser. » Roland Barthes
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ÿþLa Tour Eiffel est un livre double qui réunit le texte passionnant de Roland Barthes et les très belles photographies d'André Martin. Symbole de Paris pour le monde entier, ce monument que l'on voit de partout, nous propose lui-même en retour un regard panoramique pour contempler la ville et en faire la conquête. Édifice longtemps décrié, pleinement et ouvertement inutile, il est d'abord un objet d'une grande prouesse technique, un signe d'audace et de modernité qui est devenu au fil du temps une oeuvre artistique, une dentelle de fer, signe de légèreté et, par sa verticalité, de l'impossible tentative de l'homme pour atteindre le ciel.Le texte éclairant de Roland Barthes contient aussi des références aux réactions de l'époque de la construction de la Tour Eiffel, comme celle de Maupassant qui avait signé une pétition contre son édification et allait y manger ensuite parce qu'elle était le seul endroit de Paris d'où on ne la voit pas. Il est par ailleurs suivi d'une chronologie relatant les différentes étapes de sa construction, d'une fiche technique très détaillée, le tout étant illustré de photographies d'époque.
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« Un ouvrage imposant dont beaucoup ont sans doute rêvé et qui vient réparer un manque ».
Proustonomics De son vivant, Roland Barthes a peu publié sur Proust - bien que ce fût, de son propre aveu, sans doute l'auteur le plus important de son univers et celui qu'il aura le plus lu. Ce volume regroupe l'ensemble des textes que Barthes a consacrés à l'auteur de La Recherche du temps perdu, accompagnés par les photographies du monde proustien par Nadar, la transcription de trois émissions radiophoniques mémorables et une sélection de fiches. Il en ressort une vision magnifiquement moderniste d'un écrivain lui-même extraordinairement moderne. -
Imprévue et cependant régulière, toujours nouvelle et toujours intelligible, la Mode n'a cessé d'intéresser les psychologues, les esthéticiens, les sociologues. C'est pourtant d'un point de vue nouveau que Roland Barthes l'interroge : la saisissant à travers les descriptions de la presse, il dévoile en elle un système de significations et la soumet pour la première fois à une véritable analyse sémantique : comment les hommes font-ils du sens avec leur vêtement et leur parole ?
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Le discours amoureux ; séminaire à l'Ecole pratique des hautes études (1974-1976) ; textes inédits des Fragments d'un discours amoureux
Roland Barthes
- Points
- Points Essais
- 6 February 2020
- 9782757882603
Durant les années 1974-1975 et 1975-1976, Roland Barthes a tenu son séminaire à l'École pratique des hautes études sur le thème du discours amoureux. De là sont nés ses célèbres Fragments d'un discours amoureux. Le présent volume en propose donc la généalogie et permet de mesurer la différence entre le travail du professeur et celui de l'écrivain : fragments en germe dans le Séminaire mais non retenus pour l'édition définitive, postface (« Comment est fait ce livre ») finalement sacrifiée.
On retrouve à la lecture de ce séminaire les fulgurances de Barthes (« Sentiment raisonnable : tout s'arrange - mais rien ne dure. Sentiment amoureux : rien ne s'arrange, et pourtant cela dure »), nourries, comme le veut le genre, de multiples références.
Servie par un remarquable travail d'annotation, l'édition de ce texte privilégie la lisibilité pour le lecteur d'aujourd'hui.
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Le bruissement de la langue ; essais critiques Tome 4
Roland Barthes
- Points
- Points Essais
- 10 June 2015
- 9782757854136
« C'est le frisson du sens que j'interroge en écoutant le bruissement du langage - de ce langage qui est ma Nature à moi, homme moderne. » R. B.
Dans la lignée des autres Essais critiques, ce dernier recueil rassemble les écrits de Roland Barthes, entre 1964 et 1980, sur la littérature, la langue et le signe. Considérés dans leur ensemble, ils forment un monument impressionnant à la fois sur le mouvement de la pensée autour des années 1970 et sur le développement d'un écrivain qui s'approchait toujours davantage de lui-même, qui faisait toujours coller davantage l'écriture à la subjectivité et même au corps.
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Le Neutre est le fil rouge de l'oeuvre de Roland Barthes, qu'on trouve dès Le Degré zéro de l'écriture et jusqu'à La chambre claire, aussi bien dans les livres, les articles et les entretiens, comme une préoccupation ou une aspiration éthique. Il apparaît pour la première fois au grand jour, explicité comme tel, dans ce cours du Collège de France donné en 1978.
Autrefois publiées sous la forme des notes préparatoires, les treize séances paraissent ici sur la base d'une transcription des enregistrements. On retrouve ainsi l'une des dimensions décisives de la parole de Barthes telle qu'elle se déployait dans son enseignement : la germination du discours, ses dérives, ses boucles, ses excroissances, et le charme incomparable de la phrase.
C'est dire l'importance de ce cours, où le Neutre trouve une formulation ample, détaillée, ouvertement placée sous le signe du fantasme, du projet, ou de la projection.
« On a défini comme relevant du Neutre toute inflexion qui esquive ou déjoue la structure paradigmatique, oppositionnelle, du sens, et vise par conséquent à la suspension des données conflictuelles du discours. [...] On a essayé de faire entendre que le Neutre ne correspondait pas forcément à l'image plate, foncièrement dépréciée qu'en a la Doxa, mais pouvait constituer une valeur forte, active. » -
Leçon ; leçon inaugurale de la chaire de sémiologie littéraire au Collège de France prononcée le 7 janvier 1977
Roland Barthes
- Points
- Points Essais
- 26 February 2015
- 9782757850169
Roland Barthes entre au Collège de France en 1977 pour y occuper une chaire de sémiologie littéraire. Ce texte reproduit la leçon inaugurale qu'il y prononça le 7 janvier. Il y opère une véritable jonction entre les différents volets de son oeuvre. Du pouvoir inscrit dans la langue comme code, à ce qui dans la langue même l'esquive : la littérature. Et du signe comme objet de science autorisée, au texte comme plaisir d'être par le signe imaginairement capturé.
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De Cy Twombly, Roland Barthes capte la modernité telle qu'elle revisite toute une culture classique, grecque et latine, à travers des noms et des mots écrits sur la toile, ou des thèmes évoqués avec leur part d'énigme. Dans une analyse inventive et empathique, Barthes explore l'univers de Twombly, il déploie sa propre culture pour faire résonner celle du peintre américain installé en Italie, dans un art du fragment pratiqué par l'un et l'autre. Ces deux textes n'ont pas pris une ride et continuent d'éclairer l'oeuvre de Twombly.
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La préparation du roman ; cours au Collège de France (1978-1979 et 1979-1980)
Roland Barthes
- Points
- Points Essais
- 4 April 2019
- 9782757877593
Les deux cours sur « La préparation du roman », donnés au Collège de France entre décembre 1978 et février 1980, constituent un pan important de l'oeuvre de Roland Barthes. Autrefois publiés sous la forme des notes retrouvées, ils paraissent ici sur la base d'une transcription des enregistrements. On retrouve ainsi la magie de la parole de Barthes, son intensité, sa puissance de clarification, son goût des digressions, son art d'élever l'individualité vers le général.
Dans ces cours, Roland Barthes s'interroge sur les conditions d'écriture du roman, avec pour modèles le haïku japonais, À la recherche du temps perdu de Proust, ou encore Dante, Chateaubriand, Flaubert, Rimbaud, Kafka, Gide. Une question prémonitoire hante sa réflexion : et si la littérature comptait de moins en moins ?
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La chambre claire ; notes sur la photographie
Roland Barthes
- Gallimard
- 21 February 1980
- 9782070205417
Frontispice de Daniel Boudinet
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" sade, fourier et ignace de loyola ont été des classificateurs, des fondateurs de langues : langue du plaisir érotique, langue du bonheur social, langue de l'interpellation divine, chacun a mis dans la construction de cette langue seconde toute l'énergie d'une passion.
Cependant, inventer des signes (et non plus, comme nous le faisons tous, les consommer), c'est entrer paradoxalement dans cet après-coup du sens, qu'est le signifiant ; en un mot, c'est pratiquer une écriture. l'objet de ce livre n'est pas de revenir sur les propositions de contenu dont on crédite ordinairement nos trois auteurs, à savoir une philosophie du mal, un socialisme utopique, une mystique de l'obéissance, mais de tenir sade, fourier et loyola pour des formulateurs, des inventeurs d'écriture, des opérateurs de texte.
Je crois ainsi poursuivre un projet ancien, dont l'intention théorique pourra se lire à travers ces études concrètes et spéciales : jusqu'oú peut-on aller d'un texte en ne parlant que de son écriture " ?.
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Roland Barthes, album ; inédits, correspondances et varia
Roland Barthes, Eric Marty
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 7 May 2015
- 9782021224108
L'album Roland Barthes offre une sélection de correspondances, quelques inédits, la retranscription de notes de séminaires consacrés à Bouvard et Pécuchet de Flaubert ou à « Paul Valéry et la rhétorique », ainsi que quelques dédicaces. Une plongée dans un Barthes plus intime, mais aussi le déploiement d'un tissu de solidarités et d'amitiés épistolaires (Philippe Rebeyrol, Georges Canetti, Raymond Queneau, Jean Cayrol, Maurice Blanchot, Michel Leiris, Michel Vinaver, Michel Foucault, Claude Lévi-Strauss, Michel Butor, Julia Kristeva, Jean Starobinski, Marthe Robert) qui éclaire un demi-siècle d'histoire intellectuelle.
Un certain nombre de documents et de lettres ou cartes postales sont reproduits en fac-similés. Le tout est classé d'abord par ordre chronologique, puis par rattachement à la publication des livres de Roland Barthes.
Eric Marty est né en 1955 à Paris. Professeur à l'Université Paris VII, il a publié aux Éditions du Seuil plusieurs essais, dont Roland Barthes, le métier d'écrire (2006) et Roland Barthes, la littérature et le droit à la mort (2010). Il est par ailleurs responsable de l'édition des ouvres complètes de Roland Barthes en 5 volumes, ainsi que des cours et séminaires.
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«Il est cependant un point où la Femme de Mode diffère d'une façon décisive des modèles de culture de masse : elle ne connaît pas le mal, à aucun degré que ce soit. Pour n'avoir pas à traiter de ses fautes, et de ses drames, la Mode ne parle jamais d'amour, elle ne connaît ni l'adultère, ni la liaison, ni le flirt : en Mode, on ne voyage qu'avec son mari.»
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Le gros orteil ; les sorties du texte
Georges Bataille, Roland Barthes
- Verdier
- Farrago
- 12 October 2006
- 9782844901873
Les doigts de pied ont rarement retenu l'attention des écrivains.
Avec le gros orteil, bataille fait en quelque sorte exception et son anti-idéalisme trouve dans cette contemplation sa justification et sa mesure. aussi élevé que soit son idéal, l'homme reste en quelque sorte, par ce gros orteil, solidement attaché à la boue. déjouant l'analyse linéaire, barthes s'empare de ce texte pour en explorer les marges et les silences, nous suggérer des sorties oú triomphent la subjectivité, le rire, le burlesque.
Le gros orteil a paru pour la première fois en 1929 dans la revue documents. le texte de barthes aura été lu en public en 1972, lors du colloque bataille de cerisy ces deux essais n'ont jusqu'à ce jour jamais été rapprochés. c'est chose faite désormais.
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"du milieu de la tempête qui me déracine, me dépossède de mon identité, je veux parfois revenir à l'origine - à mon origine.
Une pente invincible me fait glisser, descendre (je coule) vers mon enfance. mais la force qui produit ce souvenir est ambiguë: d'une part, je cherche à m'apaiser par la représentation d'un temps adamique, antérieur à tout souci d'amour, à toute inquiétude génitale, et cependant empli de sensualité, par le souvenir, je joue ce temps contre le temps du souci amoureux; mais aussi, je sais bien que l'enfance et l'amour sont de même étoffe: l'amour comblé n'est jamais que le paradis dont l'enfance m'a donné l'idée fixe."
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Le lexique de l'auteur ; fragments inédits
Roland Barthes
- Le Seuil
- Traces Ecrites
- 21 January 2010
- 9782020618519
Avant-propos d'éric Marty.Présentation et édition d'Anne Herschberg Pierrot.Nous poursuivons avec ce volume la publication des Séminaires de Roland Barthes.En 1972-1973, Roland Barthes devient peu à peu l'objet de son propre enseignement et transforme parallèlement son séminaire en cénacle.
L'année 1973-1974 est consacrée au chantier que constitue pour Barthes la rédaction de Roland Barthes par Roland Barthes, commande passée par les éditions du Seuil et destinée à la collection « écrivains de toujours ».
Cet exercice autobiographique revêtait une dimension particulière pour le sémiologue et ses lecteurs. Le livre paraïtra en 1975 et sera immédiatement un immense succès. On en trouvera dans le présent volume de nombreux fragments inédits.L'édition de ce séminaire, servie par un remarquable travail d'annotation, privilégie la lisibilité pour le lecteur d'aujourd'hui : allusions, raccourcis, etc. sont sytématiquement explicités. éric Marty, professeur de littérature contemporaine à l'université Paris 7 Denis Diderot, écrivain, essayiste et critique, dirige l'édition des Séminaires de Barthes dont il est le meilleur connaisseur en France. Il est notamment l'auteur d'un Roland Barthes paru au Seuil en 2006.Anne Herschberg Pierrot est professeur à l'université Paris 8. Elle a notamment réalisé l'édition des Carnets de Chine de Barthes parus chez Bourgois en 2009.
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Le bruissement de la langue. essais critiques iv
Roland Barthes
- Points
- 20 January 1993
- 9782020189040
Le bruissement de la langue essais critiques iv " c'est le frisson du sens que j'interroge en écoutant le bruissement du langage qui est ma nature à moi, homme moderne ".
Dans la lignée des autres essais critiques, ce dernier recueil rassemble les écrits de roland barthes, entre 1964 et 1980, sur la littérature, la langue et le signe.
Considérés dans leur ensemble, ils forment un monument impressionnant à la fois sur le mouvement de la pensée autour des années soixante-dix et sur le développement d'un écrivain qui s'approchait toujours davantage de lui-même, qui faisait toujours coller davantage l'écriture à la subjectivité et même au corps.
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Cours sur Sarrasine de Balzac ; séminaires à l'Ecole pratique des Hautes Etudes (1967-1968 et 1968-1969)
Roland Barthes
- Le Seuil
- Traces Ecrites
- 3 November 2011
- 9782020618526
ÿþAvant-propos d'Éric Marty.Présentation et édition de Claude Coste et Andy Stafford.Barthes choisit de travailler sur cette nouvelle de Balzac qu'il a découvert grâce à Georges Bataille et à un article du psychanalyste Jacques Reboul (" Sarrasine ou la castration personnifiée "). Ces notes de cours, qui se limitent à l'analyse du prologue de la nouvelle, conduiront à la publication de S/Z en 1970.Totalement inédites, elles permettent de suivre le cheminement créateur de Barthes (de l'enseignement au livre, de l'oral à l'écrit), l'élaboration d'une " méthode " (l'" analyse textuelle ", qui suit pas à pas les différents codes de la nouvelle) et le développement d'une réflexion sur la transgression, symbolisée par le personnage du castrat comme figure où s'abolissent toutes les différences (en particulier la différence sexuelle).Mais le séminaire confronte également Barthes aux événements de 68 (le séminaire s'interrompt le 2 mai). La séance de reprise en novembre 1968 correspond à une analyse des événements politiques, Barthes marquant ses distances par rapport au technocratisme et à la contestation étudiante.Les deux années de séminaires sont précédées par un avant-propos de l'éditeur général et une préface des deux éditeurs. Le volume est complété par le texte de la nouvelle de Balzac, les deux comptes rendus donnés par Barthes, deux index et une bibliographie.
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Public photographic spaces ; exhibitions of porpaganda from pressa to the family of man, 1928-55
Jorge Ribalta, Roland Barthes
- Actar
- 2 February 2009
- 9788492505067
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Notre vie quotidienne se nourrit de mythes : le catch, le striptease, l'auto, la publicité, le tourisme... qui bientôt nous débordent. Isolés de l'actualité qui les fait naître, ils apparaissent soudainement pour ce qu'ils sont : l'idéologie de la culture de masse moderne. Le mythologue Roland Barthes les décrypte ici avec le souci - formulé dans l'essai sur le mythe aujourd'hui qui clôt l'ouvrage - de réconcilier le réel et les hommes, la description et l'explication, l'objet et le savoir.
" Nous voguons sans cesse entre l'objet et sa démystification, impuissants à rendre sa totalité : car si nous pénétrons l'objet, nous le libérons mais nous le détruisons ; et si nous lui laissons son poids, nous le respectons, mais nous le restituons encore mystifié. " Roland Barthes
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Pourquoi le Japon ? Parce que c'est le pays de l'écriture : de tous les pays que l'auteur a pu connaître, le Japon est celui où il a rencontré le travail du signe le plus proche de ses convictions et de ses fantasmes, ou, si l'on préfère, le plus éloigné des dégoûts, des irritations et des refus que suscite en lui la sémiocratie occidentale. Le signe japonais est fort : admirablement réglé, agencé, affiché, jamais naturalisé ou rationalisé. Le signe japonais est vide : son signifié fuit, point de dieu, de vérité, de morale au fond de ces signifiants qui règnent sans contrepartie. Et surtout, la qualité supérieure de ce signe, la noblesse de son affirmation et la grâce érotique dont il se dessine sont apposées partout, sur les objets et sur les conduites les plus futiles, celles que nous renvoyons ordinairement dans l'insignifiance ou la vulgarité. Le lieu du signe ne sera donc pas cherché ici du côté de ses domaines institutionnels : il ne sera question ni d'art, ni de folklore, ni même de « civilisation » (on n'opposera pas le Japon féodal au Japon technique). Il sera question de la ville, du magasin, du théâtre, de la politesse, des jardins, de la violence ; il sera question de quelques gestes, de quelques nourritures, de quelques poèmes ; il sera question des visages, des yeux et des pinceaux avec quoi tout cela s'écrit mais ne se peint pas.
Roland Barthes
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Que jouissons-nous du texte ?
Cette question, il faut la poser, ne serait-ce que pour une raison tactique : il faut affirmer le plaisir du texte contre les indifférences de la science et le puritanisme de l'analyse idéologique ; il faut affirmer la jouissance du texte contre l'aplatissement de la littérature à son simple agrément.
Comment poser cette question ? Il se trouve que le propre de la jouissance, c'est de ne pouvoir être dite. Il a donc fallu s'en remettre à une succession inordonnée de fragments : facettes, touches, bulles, phylactères d'un dessin invisible : simple mise en scène de la question, rejeton hors-science de l'analyse textuelle.
Roland Barthes