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PAULHAN
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CHAISSAC, LETTRES A JEAN PAULHAN
CHAISSAC, GASTON , PAULHAN, JEAN
- PAULHAN
- 8 January 2015
- 9782912222428
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« Braque est patient.
Son visage, si humble qu'il semble avoir vu la paix. Mais l'épaule est d'un bûcheron ; et la taille d'un géant. «Il faut avoir le temps, dit-il, d'y songer.» En effet, il s'assoit. Puis : «Quand j'étais jeune, je n'imaginais pas que l'on pût peindre sans modèle. Ça m'est venu peu à peu. Faire un portrait ! Et d'une femme en robe de soirée, par exemple. Non, je n'ai pas l'esprit assez dominateur». Il s'explique : «Le portrait, c'est dangereux.
Il faut faire semblant de songer à son modèle. On se presse. On répond avant même que la question soit posée. On a des idées». Les idées, pour Braque, ce n'est pas un compliment. Quand les gens disent d'un peintre qu'il est intelligent, méfiance ». Braque le patron s'est imposé comme le livre de référence sur le peintre et son oeuvre, tout à la fois reportage, document, portrait de l'artiste et regard d'une rare acuité posé sur son work in progress.
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Le guerrier appliqué ; progrès en amour assez lents ; Lalie
Jean Paulhan
- GALLIMARD
- L'imaginaire
- 25 January 2016
- 9782070178049
«On verra dans Le Guerrier appliqué comment les tranchées, la mort d'un ami, une attaque assez maladroite peuvent apprendre à un jeune soldat ce que l'amour, le mariage, le travail et les autres distractions de la vie lui eussent enseigné plus négligemment.» Jean Paulhan.
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Correspondance, 1918-1962
André Breton, Jean Paulhan
- GALLIMARD
- Blanche
- 25 November 2021
- 9782072693397
Étonnante correspondance que celle qu'échangèrent, pendant plus de quarante ans, André Breton et Jean Paulhan:on y découvre la profonde complicité intellectuelle qui lia le chef de file du surréalisme au directeur de La NRF et les premiers feux de l'aventure surréaliste, à laquelle Paulhan a pleinement pris part à ses débuts, puis les rapports, faits de désirs et de tensions, entre l'avant-garde et l'institution. Ces lettres dévoilent enfin l'intimité d'une relation qui cherche, jusqu'au bout, la formule d'une amitié tant désirée par Breton, entre idéal révolutionnaire et besoin de reconnaissance.On assiste ainsi à la poursuite de cette amitié «distante», traversée par nombre de grandes figures des lettres et des arts. C'est toute une histoire de la modernité qui s'écrit, et qui donne à mieux lire la pensée des deux auteurs, chacune éclairée d'un nouveau jour. Et si leur amitié n'est jamais parvenue à s'épanouir, du moins ces deux esprits se sont-ils rencontrés dans une même quête ardente des mystères de la pensée - mystères de l'inconscient pour l'un, de l'expression pour l'autre.C. B.
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«Le lecteur s'interrogera sur le genre auquel relier ces Causes célèbres. En 1945, Jean Paulhan classait ce qu'il en publiait parmi les "Contes". Je dirais même : "faits divers". De tels faits divers sont quotidiens, privés ; ils n'ont rien des Causes célèbres dont s'occupent les tribunaux. C'est sans doute que nous ne sommes pas assez sensibles à leurs résonances morales. En tout cas, il ne s'agit pas d'"Entretiens sur des faits divers". Chacune de ces "Causes" est aussi "chose" poétique». Yvon Belaval.
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Ce n'était certainement pas dans la nature, ni dans l'esprit de Jean Paulhan (1884-1968) de tenir un journal intime ou littéraire : « Tu commences à peine et tu butes déjà, notait-il en s'adressant à lui-même le 15 décembre 1926. Il te semble déjà qu'un journal ne peut pas être tenu et essentiellement dans la disposition où tu es - que le vrai n'est pas ce que tu disais. » Pourtant, il laissa derrière lui carnets, cahiers et feuillets, écrits à diverses périodes cruciales ou douloureuses de sa vie : ces textes, qu'il avait partiellement relus peu avant sa mort, sont ici réunis dans leur intégralité chronologique. Autant sa correspondance actuellement en cours d'édition montre l'homme au travail, l'ami en action, le critique en éveil, le directeur littéraire en autorité, autant ces écrits intimes, qui vont de 1904 aux dernières années de Jean Paulhan, évoquent la sensibilité rêveuse du jeune étudiant en philosophie, la fascination pour le peuple malgache, les violentes inquiétudes du fiancé, du mari et du père, le refuge du soldat adultère dans la maladie, les doutes de l'écrivain et du linguiste, les « progrès en amour assez lents » et assez tard, les amitiés profondes pour des hommes - Fénéon, Groethuysen, Muselli - dont il parle comme de lui-même, enfin les souvenirs de son enfance nîmoise :
« Dès l'âge de dix ans, je crois, écrit-il en 1946, j'ai désiré devenir vieux. À quel âge, me demandais-je, cesse-t-on d'exiger d'un homme qu'il fasse des études, qu'il ait un métier et gagne sa vie, qu'il ait femme et enfants, qu'il coure les femmes, qu'il boive au café, et le reste. J'ai vieilli et je vois que je ne me trompais pas. Voici peut-être cinq ou six ans seulement que je me sens libre, et, oui, précisément heureux : d'un bonheur fondé (alors que mes joies d'enfant, plutôt rares, mais très vives, me paraissaient toujours inexplicables). Fondé, je veux simplement dire proche de moi, facile à rappeler. Je ne veux pas dire naturel. » Au coeur de ces textes autobiographiques rassemblés, où Jean Paulhan se cache autant qu'il se livre, se trouve l'une des clés de sa personnalité - clé liée à un profond secret, subi et contenu : « Aussi assidûment, aussi sagement que Breton à devenir fou, écrit-il le 22 octobre 1925, je me serai appliqué à cesser de l'être toute ma vie. »
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Il est un homme qui préfère, en 1883, Rimbaud à tous les poètes de son temps ; défend dès 1884 Verlaine et Huysmans, Charles Cros et Moréas, Marcel Schwob et Jarry, Laforgue, et par-dessus tous Mallarmé. Découvre un peu plus tard Seurat, Gauguin, Cézanne et Van Gogh. Appelle à La Revue blanche, qu'il dirige de 1895 à 1903 - oui, de 1895 à 1903 -, André Gide et Marcel Proust, Apollinaire et Claudel, Jules Renard et Péguy, Bonnard, Vuillard, Debussy, Roussel, Matisse. Comme à La Sirène, en 1919, Crommelynck, Joyce, Synge et Max Jacob. L'homme heureux ! Il est à la rencontre de deux siècles. Il sait retenir, de l'ancien, Nerval et Lautréamont, Charles Cros et Rimbaud. Il introduit au nouveau Gide, Proust, Claudel, Valéry, qui apparaissent. Nous n'avons peut-être eu en cent ans qu'un critique, et c'est Félix Fénéon. Cela fait une étrange gloire, hors des enquêtes et des anthologies, hors des académies et des journaux, hors de la vie, comme on dit, littéraire. Cela fait une gloire mystérieuse qu'il faudrait serrer de plus près, qu'il faudrait comprendre. » Il s'agit là d'une nouvelle édition de F. F. ou le Critique, avec des notes sur les variantes d'un texte de Jean Paulhan, publié en 1943 par Confluences, en 1945 et 1948 par Gallimard, en 1969 par Claude Tchou, pour Le Cercle du Livre précieux. Suivent un dossier de fac-similés, montrant des pages d'un des manuscrits de F. F. ou le Critique et des fragments non retenus par Jean Paulhan, ainsi qu'un dossier de réception critique, comprenant des textes de Maurice Blanchot (« Le Mystère de la critique »), Alexandre Astruc (« F. F. ou de la Vocation »), André Berne-Joffroy (« F. F. »), André Billy (« Fénéon, Paulhan ou la Critique »), Raymond Guérin (« Jean Paulhan ou d'Une nouvelle incarnation des Lettres »), Maurice Nadeau (« Les oeuvres de Félix Fénéon ») & André Wurmser (« Félix Fénéon, homme d'hier »).
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Esther Ferrer : entretien avec Camille Paulhan
Esther Ferrer, Camille Paulhan
- Manuella Éditions
- Aware
- 14 January 2022
- 9782490505296
Esther Ferrer (1937, San Sebastián) est une artiste plasticienne et performeuse espagnole.
Elle rejoint en 1967 le groupe Zaj (1964 - 1996), composé de Walter Marchetti et Juan Hidalgo. Actif jusqu'à la moitié des années 1970, le collectif est à l'origine de nombreux concerts, actions, publications et installations. Ce mouvement, très proche de Fluxus, fonde son art sur des gestes minimalistes, des objets ordinaires et est tributaire de l'influence de John Cage et de Marcel Duchamp.
À partir des années 1970, elle travaille aussi avec la photographie, le dessin et réalise des toiles à partir de travaux antérieurs, assurant une continuité entre les performances et son travail plastique.
Dans ses installations ainsi que dans ses actions, elle place des objets ordinaires dans l'espace pour créer des situations absurdes.
Esther Ferrer a été lauréate du prix d'Honneur AWARE en 2017.
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Les cahiers de la NRF : Dubuffet, Paulhan ; correspondance ; 1944-1968
Jean Dubuffet, Jean Paulhan
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 20 November 2003
- 9782070765522
Rares sont les correspondances inscrites au carrefour des sphères artistique, littéraire et éditoriale. Les plus de six cents lettres qu'ont échangées, de 1944 à 1968, Jean Dubuffet et Jean Paulhan, outre qu'elles étonnent et réjouissent par la richesse, la vigueur et l'intérêt jamais démenti de leurs propos, font à ce titre figures d'exception par l'étendue du champ qu'elles embrassent - jusqu'à faire d'elles un remarquable panorama saisi sur le vif de la vie intellectuelle, politique et culturelle de l'immédiat après-guerre. Mais pour échapper au simple statut d'archives, fussent-elles de première main, encore faut-il qu'une écriture vienne sans cesse délivrer l'échange de son seul avenir de document. Or Paulhan et Dubuffet sont tous deux de redoutables et prolixes épistoliers. Si chaque lettre est écrite dans le souci de son destinataire, elle l'est donc aussi dans le souci des moyens dont elle use, de la langue et du style - de sorte qu'elle déborde le cadre de l'échange où elle est inévitablement prise pour offrir à chacun un plaisir de lecture qui, sur une période de plus de vingt ans, n'est jamais trahi. L'amateur aura ainsi celui de découvrir les bonheurs d'écriture de Dubuffet ; le curieux aura accès à une source précieuse d'informations sur l'invention de l'Art Brut, la création des Cahiers de la Pléiade, la genèse des textes et des oeuvres de Jean Dubuffet ; le connaisseur sera surpris par l'étendue et la profondeur de champ du tableau de la vie intellectuelle parisienne.
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Les fleurs de Tarbes ou la terreur dans les lettres
Jean Paulhan
- Folio
- Folio Essais
- 22 November 1990
- 9782070325863
«L'auteur voudrait découvrir s'il n'existerait pas, des mots au sens et du langage brut à la pensée, des rapports réguliers et à proprement parler des lois - dont la littérature évidemment tirerait grand profit [...] C'est à de telles lois en effet que se réfère ouvertement tout écrivain, sitôt qu'il juge et tranche [...] Ainsi les linguistes et métaphysiciens ont-ils soutenu tantôt (avec les Rhétoriqueurs) que la pensée procédait des mots, tantôt (avec les Romantiques et Terroristes) les mots de la pensée - toutes opinions apparemment fondées sur les faits, patientes, savantes, et néanmoins si lâches et contradictoires qu'elles donnent un grand désir de les dépasser.L'art que j'imagine avouerait naïvement que l'on parle, et l'on écrit, pour se faire entendre. Il ajouterait qu'il n'est point d'obstacle à cette communion plus gênant qu'un certain souci des mots. Puis, qu'il est malaisé de persécuter ce souci une fois formé, quand il a pris allure de mythe ; mais qu'il est expédient au contraire de prendre les devants et l'empêcher de naître.»Jean Paulhan.
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Jean Paulhan et ses environs 2019 : Petit Bestiaire de Jean Paulhan
Jean Paulhan
- Claire Paulhan
- 10 October 2019
- 9782912222688
Sommaire
ÉDITORIAL, par B. Baillaud (p.5)
DOSSIER : «Petit bestiaire de Jean Paulhan» (p.7)
- Introduction «Les Mystères de la Ménagerie», par Cl. Paulhan (p.9)
- «Vie et Mort d'Orso» (p.13)
- «Port-Cros» (p.14)
- «... Encore quelques animaux» (p.29)
Trois Textes prononcés au Musée Delacroix, le 18 décembre 2018 (p.35)
lors de la soirée d'hommages à Jean Paulhan, organisée pour le cinquantième
anniversaire de sa disparition
- Muriel Pic, «Les Formes animales de Jean Paulhan» (p.37)
- Bernard Baillaud, «Jean Paulhan et ses peintres: paradoxes et retractatio» (p.52)
- Patrick Kéchichian, «Autoportrait de Jean Paulhan» (p.73)
CRITIQUES ET NOTES (p.83)
par C. Aubry, B. Baillaud, P. Kéchichian, S. Martin, J.-K. Paulhan (p.84)
NOUVELLES EN TROIS LIGNES (et plus), par B. Baillaud (p.101)
NOTES DE LECTURE, par J.-K. Paulhan (p.106)
ABÉCÉDAIRE DES RECHERCHES, TRAVAUX EN COURS, PUBLICATIONS & MANIFESTATIONS 2018-2019, par Cl. Paulhan (p.111)
Labex Hyper-Paulhan, par C. Koskas (p.130)
VIE DE LA SLJP :
- Procès-verbal de l'Assemblée générale du 1er juin 2019 (p.133)
- Société des lecteurs de Jean Paulhan (SLJP) (p.141) -
Invité à un séjour en Suisse aussitôt après la Libération, Jean Paulhan conte ses souvenirs de voyage. On comprendra l'éblouissement liminaire provoqué par l'abondance : «Le Suisse nous donnait le sentiment d'une réserve (pour vivres et objets de nécessité, en place de chamois et de rennes) ou mieux d'un pays-témoin : témoin d'on ne sait quelle civilisation ou quel âge d'or, que nous autres Français avions bel et bien perdu par notre faute, il se peut pour toujours, qui sait ?» Les souvenirs et descriptions se suivent, sur le ton allègre, parfois impertinent, d'un grand seigneur qui se souviendrait du quartier Latin, dissimulant ici ou là un paradoxe soigneusement enrobé d'humour.