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Sciences humaines & sociales
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Le rouge est en Occident la première couleur que l'homme a maîtrisée : ainsi elle est longtemps restée la couleur « par excellence », la plus riche du point de vue matériel, social, artistique, onirique et symbolique.
Admiré des Grecs et des Romains dans l'Antiquité, le rouge prend une forte dimension religieuse au Moyen Âge. Mais il est aussi, dans le monde profane, la couleur de l'amour, de la gloire et de la beauté, comme celle de l'orgueil, de la violence et de la luxure. Au XVIe siècle, les morales protestantes partent en guerre contre le rouge, couleur indécente et immorale, liée aux vanités du monde. Dès lors, partout en Europe, rouge est en recul. Toutefois, à partir de la Révolution française et ce jusqu'à nos jours, le rouge devient politique : c'est la couleur des forces progressistes ou subversives.
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Longtemps, en Occident, le noir a été considéré comme une couleur à part entière, et même comme un pôle fort de tous les systèmes de la couleur. Mais son histoire change au début de l'époque moderne : l'invention de l'imprimerie, la diffusion de l'image gravée et la Réforme protestante lui donnent, comme au blanc, un statut particulier. Quelques décennies plus tard, en découvrant le spectre, Newton met sur le devant de la scène un nouvel ordre des couleurs au sein duquel il n'y a désormais plus de place ni pour le noir, ni pour le blanc : pendant presque trois siècles, ce ne seront plus des couleurs. Toutefois, dans le courant du XXe siècle, l'art d'abord, la société ensuite, la science enfin redonnent progressivement au noir son statut de couleur véritable. C'est à cette longue histoire du noir dans les sociétés européennes qu'est consacré le livre de Michel Pastoureau. L'accent est mis autant sur les pratiques sociales de la couleur (lexiques, teintures, vêtements, emblèmes) que sur ses enjeux proprement artistiques. Une attention particulière est portée à la symbolique ambivalente du noir, tantôt pris en bonne part (fertilité, humilité, dignité, autorité), tantôt en mauvaise (tristesse, deuil, péché, enfer, mort). Et comme il n'est guère possible de parler d'une couleur isolément, cette histoire culturelle du noir est aussi, partiellement, celle du blanc (avec lequel le noir n'a pas toujours fait couple), du gris, du brun, du violet et même du bleu.
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L'histoire de la couleur bleue dans les sociétés européennes est celle d'un complet renversement : pour les grecs et les romains, cette couleur compte peu et est même désagréable à l'oeil : c'est une couleur barbare.
Or aujourd'hui, partout en europe, le bleu est de très loin la couleur préférée (devant le vert et le rouge).
L'ouvrage de michel pastoureau raconte l'histoire de ce renversement. en mettant l'accent sur les pratiques sociales de la couleur (lexiques, étoffes et vêtements, vie quotidienne, symboles) et sur sa place dans la création littéraire et artistique, il montre d'abord le désintérêt pour le bleu dans les sociétés antiques.
Puis il suit la montée et la valorisation progressives des tons bleus tout au long du moyen age et de l'époque moderne. il insiste notamment sur les enjeux esthétiques, moraux et religieux liés à cette couleur, du xiie au xviiie siècle. enfin il met en valeur le triomphe du bleu à l'époque contemporaine, dresse un bilan de ses emplois et significations et s'interroge sur son avenir.
Parler du bleu c'est nécessairement être conduit à parler aussi des autres couleurs.
Celles-ci ne sont donc pas absentes du livre : le vert et le noir, auxquels le bleu fut parfois assimilé ; le blanc et le jaune, auxquels il a fréquemment été associé ou opposé ; et surtout le rouge, son contraire, son complice et son rival depuis le moyen age.
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Les couleurs de nos souvenirs
Michel Pastoureau
- Points
- Points Histoire
- 3 September 2015
- 9782757854471
Fait de souvenirs personnels, de notations prises sur le vif, de propos débridés, mais aussi de digressions savantes ou de remarques propres au sociologue, à l'ethnologue ou au linguiste, ce journal chromatique, nostalgique et poétique, retrace l'histoire des couleurs en France et en Europe depuis le milieu du XXe siècle. De nombreux champs d'observation sont évoqués ou parcourus : le vocabulaire et les faits de langue, la mode et le vêtement, la vie quotidienne, le sport, la publicité, les drapeaux, la peinture, la littérature, l'histoire de l'art.
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L'étoffe du diable ; une histoire des rayures et des tissus rayés
Michel Pastoureau
- Points
- Points Histoire
- 12 June 2014
- 9782757841785
La rayure et les étoffes rayées sont longtemps restées en Occident des marques d'exclusion ou d'infamie. En furent notamment vêtus tous ce qui, à un titre ou à un autre, se situaient sur les marges de la société chrétienne ou bien en dehors : jongleurs, musiciens, bouffons, bourreaux, prostituées, condamnés, hérétiques, juifs, musulmans ainsi que, dans les images, le Diable et toutes ses créatures. Sans faire aucunement disparaître ces rayures très négatives, l'époque romantique voit apparaître une nouvelle forme de rayures, positives et liées aux idées nouvelles de liberté, de jeunesse, de plaisir et de progrès. Dans les sociétés contemporaines, ces deux types de rayures cohabitent : celles des vêtements de prisonniers, de la pègre, des lieux dangereux et mortifères, et celles du jeu, du sport, de l'hygiène, de la mer et de la plage.
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Que peuvent avoir de commun saint Joseph et Obélix, la prostituée médiévale et l'arbitre de base-ball, les frères du Carmel et les baigneurs de la Belle Epoque, les sans-culottes de l'an II et les musiciens de jazz ? Ils portent un vêtement rayé, signe de leur situation sur les marges ou en dehors de l'ordre social. Structure ambiguë, qui ne distingue pas clairement la figure et le fond, la rayure est longtemps restée en Europe une marque d'exclusion ou de transgression. Le Moyen Âge voyait dans les tissus rayés des étoffes diaboliques, et la société moderne a longtemps continué d'en faire l'attribut vestimentaire de tous ceux qu'elle situait au plus bas de son échelle (esclaves, domestiques, matelots, bagnards).
Toutefois, à partir de l'époque romantique, ces rayures dégradantes, sans vraiment disparaître, commencent à être concurrencées par des rayures d'une autre nature, porteuses d'idées nouvelles : liberté, jeunesse, plaisir, humour. Aujourd'hui, les deux systèmes de valeurs cohabitent. Mais il y a rayures et rayures. Celles du banquier ne sont pas celles du malfrat ; celles des passages cloutés ou des grilles de la prison ne sont pas celles du bord de mer ni des terrains de sport.
En parcourant cette longue histoire de la rayure occidentale, Michel Pastoureau s'interroge plus largement sur l'origine, le statut et le fonctionnement des codes visuels au sein d'une société donnée. Qu'est-ce qu'une marque infamante ? Un signe d'exclusion ? Pourquoi les surfaces rayées se voient-elles mieux que les surfaces unies ? Est-ce vrai partout dans le monde ? S'agit-il d'une donnée neurobiologique ou d'un problème culturel ?
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Une couleur ne vient jamais seule ; journal chromatique ; 2012-2016
Michel Pastoureau
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 12 October 2017
- 9782021342192
Dans son ouvrage Les Couleurs de nos souvenirs, paru en 2010 et récompensé par le prix Médicis Essai 2011, Michel Pastoureau s'était intéressé à l'histoire des rapports entre couleurs et société sur plus d'un demi-siècle (1950-2010). Poursuivant ses enquêtes, il les fait porter sur une période plus courte et nous propose aujourd'hui un regard et une réflexion sur les pratiques de la couleur de notre temps.
Fait de notes prises sur le vif, d'expériences personnelles, de propos débridés, de digressions savantes ou d'historiettes pleines d'humour, ce journal chromatique des cinq dernières années nous conduit sur les terrains les plus divers : le vocabulaire et les faits de langue, la vie quotidienne et le spectacle de la rue, le vêtement et les phénomènes de mode, l'art et la littérature, les musées, le cinéma, la publicité, les chambres d'hôtel et les terrains de sport. Tour à tour descriptif et narratif, ludique ou poétique, ce journal est à la fois celui de l'auteur et celui de nos contemporains. Il souligne combien la couleur, omniprésente dans nos sociétés où sa fonction première semble être de classer, d'associer, d'opposer, de hiérarchiser, reste néanmoins une source de plaisirs et un lieu pour rêver.
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Le petit livre des couleurs
Michel Pastoureau, Dominique Simonnet
- Points
- Points Histoire
- 2 November 2017
- 9782757869680
Apprenez à penser en couleurs, et vous verrez le monde autrement !