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Quand l'occident s'empare du monde (XVe - XXIe siècle) : peut-on alors se moderniser sans s'occident
Maurice Godelier
- Cnrs
- 8 June 2023
- 9782271146762
Si la modernisation est un phénomène social d'emprunt qui a revêtu au cours de l'histoire bien des formes, force est de constater que l'Occident, depuis le XVe siècle, s'est imposé - par les armes bien souvent ou par la propagande - comme le modèle de la modernité. Volontairement ou non, des centaines de sociétés se sont transformées sous son influence, de sorte que, pour la première fois, toutes sont entrées dans la trame d'une histoire commune. Mais quelles ont été les différentes modalités de cette vaste mutation ? Dans quelle mesure certaines sociétés ont-elles pu s'intégrer à ce mouvement d'ensemble tout en conservant des traits spécifiques, différents, voire opposés à ce qui était promu par l'Occident ? Car on peut s'occidentaliser sans devenir occidental. Et comment faire alors la part entre les transformations irréversibles et celles qu'il est aujourd'hui possible de remettre en cause ?
Longtemps, la croyance dans le progrès a laissé croire que développement économique, évolution des moeurs et démocratisation politique allaient de pair. L'effondrement de ce mythe permet aujourd'hui de mieux caractériser ce qui a réellement été en jeu dans la mondialisation portée par le capitalisme industriel, et ainsi d'appréhender les défis qui attendent aujourd'hui des sociétés occidentales en butte à une hostilité exacerbée et sur le point, peut-être, de perdre le leadership économique, politique et militaire qui a nourri leur expansion.
Mettant à profit une vie de recherches sur le fonctionnement des sociétés, Maurice Godelier propose ici une relecture de la naissance et de l'essor du monde moderne, et un bilan sans concession sur le rôle et la place de l'Occident. -
En imaginant, l'homme peut rendre possible l'impossible : dans les mythes ou les religions, ce qui est imaginé n'est jamais pensé ni vécu comme imaginaire par ceux qui y croient. Cet imaginé-là, plus réel que le réel, est sur-réel.
Si Lévi-Strauss affirme que « le réel, le symbolique et l'imaginaire » sont « trois ordres séparés », Maurice Godelier montre au contraire que le réel n'est pas un ordre séparé des deux autres. Les rites, objets et lieux sacrés ne témoignent-ils pas de la réalité de l'existence de Dieu, des dieux ou des esprits pour une partie de l'humanité ? Le symbolique déborde la pensée, envahit et mobilise le corps tout entier, le regard, les gestes, les postures mais aussi l'ensemble du monde : il est le réel.
L'ouvrage nous entraîne au coeur stratégique des sciences sociales, car s'interroger sur la nature et le rôle de l'imaginaire et du symbolique, c'est vouloir rendre compte de composantes fondamentales de toutes les sociétés et d'aspects essentiels du mode d'existence proprement humain, des aspects qui forment une grande part sociale et intime de notre identité. -
La variété des conceptions de l'au-delà révèle combien la question du trépas constitue l'un des fondements des sociétés humaines. Comment celles-ci se représentent-elles l'acte même de mourir ?
La variété des conceptions de l'au-delà révèle combien la question du trépas constitue l'un des fondements des sociétés humaines. Comment celles-ci se représentent-elles l'acte même de mourir ? À quelles nécessités sociales ou religieuses répondent l'inhumation, la crémation ou la momification des dépouilles ? Quelles que soient les formes qu'elles revêtent, les funérailles témoignent toujours de la volonté de préparer la vie du défunt dans un autre monde. C'est ce que nous confirme cet ouvrage à travers l'étude de sociétés aussi diverses que celles de la Grèce et de la Rome antiques, du Moyen Âge chrétien, de la Chine ou de l'Inde. Il montre l'extraordinaire créativité des hommes dans leur face-à-face avec la mort, qu'ils soient juifs, musulmans, bouddhistes, amérindiens ou mélanésiens. Mais au-delà des imaginaires et des rites qui distinguent toutes ces cultures, un socle invariant les réunit : dans toutes les religions, monothéistes ou polythéistes, tribales ou universelles, la mort ne s'oppose pas à la vie, mais à la naissance. La vie continue, croit-on, après la mort.