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Prix
Jacques Aumont
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Esthétique du film ; 125 ans de théorie et de cinéma
Alain Bergala, Michel Marie, Marc Vernet
- Armand Colin
- 31 March 2021
- 9782200630010
Ce livre s'appuie sur l'histoire de l'art, la narratologie, la sémiologie et la psychanalyse, ainsi que sur de multiples exemples de films, pour présenter l'essentiel des aspects théoriques et esthétiques du cinéma. L'ouvrage s'articule autour de cinq questions, développées en détail à travers cinq chapitres : la perception et la forme, le récit, la signification, le dispositif et le spectateur, l'art. Dans un dernier chapitre, une réflexion plus prospective sur le numérique rappelle que nous vivons une ère hautement évolutive.
Paru initialement en 1983, ce volume résolument interdisciplinaire a été, pour des générations d'étudiants, l'un des « classiques » des études cinématographiques. Remettant l'ouvrage sur le métier une quarantaine d'années plus tard, les quatre auteurs, théoriciens attentifs à la réalité sociale et vivante du cinéma, l'ont enrichi afin que cette 5e édition d'Esthétique du film prenne en compte les changements survenus, tant dans le cinéma lui-même que dans son étude. Une référence fondamentale toujours indispensable aujourd'hui.
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Depuis sa première édition il y a 25 ans, l'Analyse des films est devenu un classique des études cinématographiques. Après avoir défini l'activité analytique, l'ouvrage présente successivement l'analyse du fait narratif et du récit, l'analyse plastique et sonore, et enfin le rapport à l'histoire. Jacques Aumont et Michel Marie y démontrent que l'analyse prend tout son sens si elle débouche sur une réflexion générale, qui dépasse le cas particulier de l'oeuvre étudiée. Ils se sont efforcés de décrire et de commenter les meilleures analyses publiées en français et dans d'autres langues, et d'en retenir les acquis méthodologiques. Les divers outils d'analyse sont illustrés à l'aide de tableaux, de schémas ou de photogrammes, et portent sur des films puisés dans toute l'histoire du cinéma. Cette quatrième édition enrichie d'exemples récents de l'Analyse des films est plus que jamais « une bible et un sésame » pour tous les étudiants en cinéma et les cinéphiles.
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"Mes universités" est un récit de vie qui ne se prive pas de flirter avec le conte. C'est l'histoire d'un bon élève qui n'a cessé de faire l'école buissonnière. C'est le regret souriant d'un acteur manqué qui a mieux réussi comme professeur. C'est un oxymore pléonastique, une espièglerie sérieuse pleine de silences indiscrets. C'est un vibrant plaidoyer pour le plaisir de parler et le bonheur d'écrire, et c'est un retour ironique sur les toujours trop heureux hasards de l'existence. Au reste, voilà quelqu'un qui ne manque pas d'aplomb : affichant comme roman des morceaux de mémoire fatiguée, ne donnant même pas la liste des gens qu'il cite, il pense s'en tirer en mettant au pluriel le nom de son lieu de travail préféré, et en se l'appropriant. C'est qu'il y a eu vraiment rencontre, et que le mariage a été durable.
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L'image ; peinture, photographie, cinéma : des origines au numérique
Jacques Aumont
- Armand Colin
- Cinema / Arts Visuels
- 16 July 2020
- 9782200628215
Actualisé à l'occasion de cette nouvelle édition, ce livre est une synthèse originale et passionnante des savoirs contemporains sur l'image, moyen d'expression et de communication, et plus profondément, manifestation de la pensée.
Les grands problèmes que pose l'image sont développés autour de six approches successives : l'image est un phénomène perceptif (physiologie de la perception), mais aussi l'objet d'un regard de la part d'un sujet spectateur (psychologie) ; elle établit un rapport avec ce spectateur par l'intermédiaire d'un médium et d'un dispositif spécifique (sociologie, médiologie) ; elle peut être utilisée à plusieurs fins et a des valeurs variables (anthropologie) ; son importance sociale a connu de grands moments de mutation (histoire) ; enfin, elle a des pouvoirs propres, qui la distinguent du langage et des autres manifestations symboliques humaines (esthétique).
Toutes les images - faites à la main ou produites automatiquement, immobiles ou mouvantes - sont prises en considération dans cette enquête où l'auteur s'est efforcé de n'oublier aucune théorie, aucune approche, et qui prend en compte les développements les plus récents.
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Sites du film : Le cinéma et ses parages
Jean-michel Durafour, Vincent Amiel, T. j. Demos, Térésa Faucon
- Les Presses Du Reel
- Perceptions
- 1 January 2024
- 9782378964757
Les images ne sont pas des choses. Les images sont des sites. S'agissant de ces images particulières que sont les films, notre temps ne cesse de nous le rappeler en basculant et bousculant ce que nous en avons pensé jusque-là. Les films n'ont jamais autant bougé ni notre regard avec eux - à tel point que le cinéma est devenu pour beaucoup insituable, partout et nulle part, délayé dans une concentration horizontale des pratiques des films où son privilège historique a fini par s'éteindre. Il est même de moins en moins nécessaire pour qu'il y ait film que quelque chose soit filmé.
L'hypothèse de ce livre est que ces métamorphoses et ces nouvelles pratiques, pour relativement récentes qu'elles soient, témoignent moins d'une révolution historique qu'elles n'éclairent potentiellement n'importe quel film d'un effet de loupe épistémologique et spéculatif nous invitant tout aussi bien à sortir du cinéma au sens strict qu'à remonter aussi dans le passé de son histoire. Les films ne sont que des relations, des bretelles, des tournures et des détours, et le cinéma sera pris ici moins comme un objet d'étude que comme une méthode d'investigation du visible et un trajet dans la pensée théorique des images. -
Ironie de l'histoire : après plus d'un siècle de spectacle cinématographique, des machines nouvelles remettent au goût du jour la pure reproduction de la durée, et le selfie permanent fait revivre, à échelle mondiale et pour des millions de sujets, la vue Lumière.
Le cinéma n'avait eu de cesse de dépasser cet état minimal de l'image mouvante, en lui ajoutant des qualités sensorielles, mais surtout, en apprenant à ne pas la laisser seule. Sans l'art du montage, il n'y aurait eu ni cinéma de fiction ni documentaire ni film poétique; on aurait multiplié à l'infini des vues unitaires dénuées de sens. Malgré le caractère abrupt de sa formule, Godard n'a pas eu tort de dire que le montage était la seule chose inventée par le cinéma. Le cinéma n'a pas découvert le principe de montage : pourtant celui-ci est le coeur formel, esthétique, sémiotique de l'art du film, il est ce qui permet d'obtenir « une forme qui pense ».
Ce bref essai ne prétend pas remplacer un traité complet, mais rappeler pourquoi le cinéma a cultivé l'art du montage, ce qu'il en a fait, et tenter de comprendre ce qu'on peut espérer qu'il s'en conserve, à un moment où, dans les nouveaux usages sociaux, le règne de la vue est battu en brèche par celui de l'image.
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Se demander « ce qui reste », c'est se mettre d'emblée sur le terrain d'une apparente nostalgie : les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. On sait ce que cela sous-entend : c'était mieux avant. De fait, si « le cinéma » demeure comme industrie mâtinée d'art, les modes de diffusion et de vision des images mouvantes, depuis un quart de siècle, sont devenus extrêmement variés. On peut encore aller voir un film au cinéma, mais aussi au musée, ou sur un petit écran mobile; d'ailleurs souvent on ne voit plus un film mais un extrait, un clip. Est-ce à dire que le cinéma s'est dissous dans plus vaste et plus contemporain que lui? ou, plus radicalement, qu'il est voué à disparaître, voire a déjà disparu, au bénéfice de nouvelles circulations d'images? La thèse de ce bref essai est qu'on n'en est pas là, et que de toute manière, il existe des valeurs esthétiques que le cinéma a inventées et qui lui survivront, sous une forme ou une autre.
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L'interprétation des films
Jacques Aumont
- Armand Colin
- Cinema / Arts Visuels
- 16 August 2017
- 9782200617127
Interpréter un film est la manière la plus naturelle et la plus personnelle d'y réagir. Mais l'interprétation est souvent critiquée pour sa subjectivité, qui la rend invérifiable. Le propos de ce livre est de montrer que cette activité inventive peut aussi être pratiquée avec profit, autant que l'analyse ou la critique.
Il a existé plusieurs tentatives pour donner forme théorique rigoureuse aux procédures d'interprétation, toujours à propos d'oeuvres écrites. Ce livre expose les principales de ces traditions, de l'exégèse et de l'herméneutique jusqu'à la déconstruction, et montre comment elles ont été, souvent sans le savoir, utilisées pour l'interprétation des films. On verra également qu'elles répondent à de nombreux problèmes de théorie du film, auxquels elles permettent d'apporter des réponses fécondes. Il s'agit en fin de compte de réhabiliter une attitude mal considérée et cependant essentielle, en montrant qu'elle n'est pas condamnée à l'erreur ni à l'arbitraire, mais qu'elle est la source même de toute compréhension.
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Les oeuvres de l'esprit sont-elles simplement le réceptacle et le véhicule d'un sens qu'on y aurait déposé, et qui se transmettrait tel quel ? Il semble bien que non, et qu'elles aient au contraire, dans la production de significations et d'émotions, un rôle propre à jouer, par leur insertion dans des dispositifs socialement ajustés, mais aussi par leurs qualités propres, y compris et surtout leurs qualités formelles. C'est de cette capacité de faire sens qu'il est ici question, à propos des oeuvres de cinéma. La thèse centrale de cet ouvrage est que les films, s'ils ne «pensent» pas comme les humains, ont cependant, par leur jeu sur les propriétés des images mouvantes, la capacité de produire des sens neufs - et que la tâche première de toute théorie de l'analyse de film est de s'attacher à cette précieuse aptitude à l'invention.
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Le cinéma a été inventé à la fin du siècle d'Alexandre Dumas, de Balzac et de Jules Verne ; très vite, il fut prêt à prendre la relève de toutes les formes de littérature, de l'invention de mondes possibles à l'histoire des choses advenues, en passant par l'exploration du monde réel et celle des sentiments humains. C'est ce qu'un lieu commun de l'histoire du cinéma a résumé par le partage entre une voie Lumière, réaliste et terre-à-terre, et une voie Méliès, imaginative et fantaisiste. C'est oublier que le cinéma a été aussi, à sa naissance, l'exact contemporain de l'homme invisible et de l'inconscient freudien, et qu'il allait être bientôt celui de la relativité et du surréalisme. Armé d'entrée de jeu pour la capture automate des apparences et pour la fabrication de mondes merveilleux, le cinématographe se découvrit de plus en plus attiré par cet équivoque mais séduisant moyen terme entre réalité et fantaisie : l'illusion. Il existe en cinéma tous les degrés de l'illusoire, depuis les plus simples (des vessies prises pour des lanternes). On s'est ici surtout intéressé à des constructions plus élaborées, jouant des prédispositions de l'esprit humain à se laisser entraîner dans l'irréel (par le rêve, le fantasme, l'hallucination et autres illusions matérielles), mais aussi, mettant en évidence qu'au fond, l'illusion n'est qu'une fiction qui se serait donné davantage de moyens pour convaincre son destinataire, lui souffler de faire un peu plus semblant de croire qu'il croit - et parfois, l'entraîner véritablement jusqu'au point où il ne sait plus où il en est.
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Le cinéma et la mise en scène
Jacques Aumont
- Armand Colin
- Cinema Armand Colin
- 27 April 2006
- 9782200340254
« Metteur en scène », « cinéaste », « réalisateur » : trois désignations à peu près interchangeables dans la langue courante, mais qui s'enracinent en réalité dans trois conceptions bien différentes, voire opposées, de la création cinématographique, dont le présent ouvrage précise la nature et examine la confrontation.
La notion de « mise en scène » vient du théâtre et perdure dans une option toujours présente de soumission de l'art du film au verbal (au récit, au texte) ; mais, à l'opposé, les cinéastes n'ont cessé de chercher les moyens d'oublier cette origine, et d'inventer une approche proprement cinématographique de la scène et du scénique. Au point que la « mise en scène » a pu être brandie comme l'étendard d'un cinéma qui se vouait à « recréer le monde à partir de ce qu'il est » (M. Mourlet).
Enfin, la mise en scène est aussi une technique, sous-tendue par des éléments théoriques et incarnée dans une pratique majoritaire ; l'auteur met en évidence son lien fondamental avec la fiction.
Ce livre de référence, où la réflexion s'appuie constamment sur des exemples les plus variés possibles, propose une véritable grille de lecture de la création cinématographique.
Jacques AUMONT est professeur d'esthétique du cinéma à l'Université Sorbonne-Nouvelle Paris-3 et directeur d'études à l'EHESS.
L'héritage du théâtre : la mise en scène, le texte et le lieu. Un manifeste esthétique : la mise en scène et le monde. L'essence de la mise en scène, ou le fantôme de l'analytisme. Conclusion : la mise en scène est-elle finie oe
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Amnésies ; fictions du cinéma d'après Jean-Luc Godard
Jacques Aumont
- P.O.L.
- 23 April 1999
- 9782867446993
A la fois essai, poème, fiction, récit historique, traité sur l'art, philosophie de la mimêsis, les Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard ont une logique multiple, qui les stratifie.
Parler de ce film, c'est, ou bien le continuer (et en un sens, le refaire), ou bien le déplier, en distinguer les logiques superposées et concurrentes, y discerner les auteurs confondus en un auteur, les discours confondus en un discours. La sympathie, certaine et profonde, n'a pas été ici confondue avec l'empathie : partant de l'ébranlement qu'a provoqué cette oeuvre, on a tâché de le prolonger et de l'amplifier, sans chercher à en donner l'analyse exhaustive, encore moins le commentaire suivi.
Plutôt, appliquant à ces films la méthode même qu'ils ont inventée, les traverser, saisir les mythes qui les fondent et qu'ils refondent, y reconnaître quelque chose d'une tradition critique, se les approprier. Cet objet aimé qui, pour tant d'entre " nous ", a eu nom Cinéma, était aussi, le savions-nous ?, une puissance de mémoire. Ce que Godard nous aide à vérifier, c'est que la mémoire suppose l'oubli : c'est à cela même, à rien d'autre, qu'a servi cette espèce de chose qu'on a appelée la fiction.
L'amnésie est ici la position minimale à partir de laquelle on peut évoquer ce fantôme, et ses puissances.
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L'ombre n'a pas d'autre définition que l'absence de lumière - mais la représentation de l'ombre commence lorsque cette absence devient contradiction. Il existe une longue tradition qui fait de l'ombre projetée des êtres humains un autre être, qui les menace sourdement; l'ombre est aussi une qualité de l'espace où nous demeurons : un environnement, un milieu, qui a lui aussi son héritage intellectuel, artistique, culturel. Le cinéma, en tant qu'art d'image, a reconnu et utilisé l'un et l'autre de ces pouvoirs suggestifs de l'ombre, dans des genres et des époques qu'on a souvent qualifiés de « noirs ». Qui plus est, la situation cinématographique inverse la situation ordinaire, où l'ombre n'existe qu'en fonction de la lumière : au cinéma, c'est la lumière qui a besoin d'ombre - celle de la salle - pour exister.
On a presque toujours pensé le cinéma comme un art de la lumière. Le prendre sous le signe de l'ombre est un défi, et un paradoxe. Dans ses cent et quelques années d'existence le cinéma a été, dans ses rapports avec l'ombre comme dans tous les domaines du figuratif, la relève imaginative de pratiques culturelles plus anciennes. Mais sa relation avec l'ombre est autrement plus profonde et ne s'épuise pas dans l'héritage : elle a, pour cet art complexe, jouant du visible et du visuel à la fois, une valeur littéralement constitutive. L'ombre y est - telle est la thèse de ce bref essai - très exactement la cause des figures. Le cinéma a été, très largement, un art de l'ombre, et peut-être bien l'art de l'ombre par excellence. -
Le cinéma expressionniste ; de Caligari à Tim Burton
Bernard Benoliel
- Presse Universitaire de Rennes
- Le Spectaculaire - Arts De La Scene
- 15 January 2009
- 9782753507630
Décors tourmentés, perspectives dépravées, expressivité des corps d'acteurs, jeux d'ombre et de lumière, sensations de fin du monde... Pourquoi cet expressionnisme-là, celui du Cabinet du docteur Caligari, est-il resté si célèbre ? Mais pourquoi ce même expressionnisme ne peut-il établir aussi une liste immuable des films qui le composent, pourquoi doit-il toujours prouver sa validité, suspecté dès l'origine de n'exister que par abus de langage ? Cet ouvrage suppose l'inverse : non qu'une définition du phénomène soit aisée ou même possible (il existe toute une histoire, racontée ici, de cette aventure intellectuelle), mais que ce e mouvement ou ce moment si contesté a joui d'une forme de postérité qui le prouve presque en retour. D'Orson Welles à Tim Burton, de Maya Deren à Kenneth Anger, de Blade Runner à David Lynch pour ne citer que quelques noms d'un seul continent, le cinéma expressionniste s'avère paradoxalement une des grandes virtualités accomplies du cinématographe. Depuis son origine jusqu'à aujourd'hui, il pose des questions d'esthétique, d'histoire, des questions qui dévoilent tout un pan du 7e art.
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Doublures du visible : voir et ne pas voir en cinéma
Jacques Aumont
- Pu Du Septentrion
- Arts Du Spectacle ; Images Et Sons
- 29 April 2021
- 9782757432877
Le rôle historique du cinéma est de nous avoir donné le visible une seconde fois, en ajoutant le temps à l'image. Il reste pourtant dans tout film une large part d'invisible : c'est elle qui est ici décrite, et explorée.
Le cinéma en effet nous rend conscients de l'ambiguïté fondamentale de notre relation au visible. Sa force documentaire, comme son jeu inné avec la fiction, lui ont permis de convoquer les invisibles essentiels du monde, et aussi bien, des effets psychiques qui mettent en péril la visibilité du visible. Il nous autorise à croire que nous voyons vraiment quelque chose d'autre que le monde des apparences.
Ce livre ne fait ni la théorie, ni l'histoire de cette doublure du visible que transporte le cinéma, mais en donne un panorama complet, attentif à ne jamais trancher abstraitement, mais à toujours s'appuyer sur des exemples concrets, et nombreux.
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Il parait que le cinéma est le Septième Art : c'est du moins ce qu'affirme un célèbre calcul du début du vingtième siècle.
Mais le cinéma change, sous nos yeux. Son histoire, et sa géographie, ont été depuis vingt ou trente ans très tourmentées. L'Art aussi change, et ce que nous offrent les musées aujourd'hui n'a plus grand-chose de commun avec ce que proposaient même les galeries d'avant-garde du début du vingtième siècle. Pourtant, la question régulièrement continue de se poser, et on continue de comparer le cinéma aux arts plus ou moins établis, et de vouloir démontrer encore et toujours qu'il fait bien partie de la société des Arts.
On trouvera, dans ce recueil de vingt-cinq conférences tenues en 2001-2002 au Collège d'Histoire de l'Art Cinématographique à la Cinémathèque française, des études inédites sur les relations du cinéma aux arts traditionnels - la peinture encore et toujours, mais aussi, la littérature ou l'opéra. On y découvrira que l'idéal de la " synthèse des arts " s'est aujourd'hui transformé en une pratique de la circulation et du remodelage, de l'expansion et du pastiche, qui resitue le cinéma dans l'espace artistique, mais tout autrement.
Chemin faisant, on aura rencontré une bonne douzaine de propositions particulières visant à démontrer, à affiner, voire à contester ou à rendre absolument paradoxale, la définition du cinéma comme art, et on aura eu l'occasion de s'apercevoir que, sous différents vêtements et dans des contextes infiniment divers, la question n'a guère lâché les cinéastes (et encore moins les critiques). " Septième Art " n'est sans doute plus guère qu'une étiquette.
Mais interroger cette étiquette, c'est forcément traverser l'Histoire - et cela, jamais, ne sera infécond.
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« Le cinéma est un art visuel. » Or cette idée, aussi évidente soit-elle, va à contre-courant des théories les plus courantes, qui font du cinéma un art du récit, de la psychologie, ou tout bonnement une distraction. À partir de cet art visuel - l'image de film - l'auteur explore deux directions : qu'apportent la peinture et la photo au cinéma lorsque celui-ci les reprend autrement qu'en les citant ? Comment les techniques et les inventions formelles du cinéma ont fait de l'image, à l'égal du langage, un de nos grands moyens de pensée ? Pourquoi Redux ? Parce que, comme pour un film, c'est une édition revue et augmentée (six nouveaux chapitres) de Matière d'images (2005), aujourd'hui introuvable. Un langage accessible et pédagogique qui sort des frontières strictement universitaires.
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Les théories des cinéastes (2e édition)
Jacques Aumont
- Armand Colin
- Cinema Armand Colin
- 24 August 2011
- 9782200248048
Les cinéastes ont une réelle conscience de leur art et de leur métier, et beaucoup d'entre eux ont donné à cette réflexion la forme d'une véritable théorie. La théorie du cinéma lorsqu'elle est faite par ses praticiens, est infiniment vivante et utile. Elle donne une ouverture extrêmement suggestive sur les principales questions liées au cinéma : Questions de société, d'idéologie et de politique ; d'art et d'esthétique ; de réalisme et de théorie de la représentation ; de langage et de sémiologique ; de poétique et de réalisation ; ou encore questions anthropologiques et historiques.
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Ce manuel est devenu le classique des études cinématographiques. traduit en onze langues, il offre aux étudiants et aux cinéphiles un panorama complet de l'esthétique du cinéma et de l'audiovisuel, sous tous ses aspects : comme art, comme langage, comme écriture, comme récit et comme spectable.
Résolument interdisciplinaire, ce livre s'appuie sur l'histoire de l'art, la théorie littéraire, la sémiologie et la psychanalyse. il est conçu comme une introduction à ces disciplines et ne nécessite aucune connaissance spécialiste préalable.
à l'occasion de la 3e édition, un important travail de mises à jour, notamment bibliographique, a été mis en oeuvre.
Jacques aumont, alain bergala et michel marie enseignent tous les trois à l'université de paris 3 sorbonne nouvelle ; marc vernet à l'université denis diderot.
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Moderne ? comment le cinéma est devenu le plus singulier des arts
Jacques Aumont
- Cahiers Du Cinema
- 12 April 2007
- 9782866424176
Parmi les arts du vingtième siècle, le cinéma est le seul à même d'inventer la formule d'une seconde modernité. Depuis vingt-cinq ans, la modernité, cette période de l'art et de la culture occidentaux ouverte au milieu du XIXème siècle, est achevée aux yeux des historiens de l'art. Dans le même temps, le cinéma, non seulement a continué de revendiquer des attaches et des filiations modernes (wellesienne, rossellinienne, voire antonionienne), mais il a pu apparaître comme ayant été tout entier « un art moderne ». Si c'est bien le cas, comment est-il affecté par la fin des idéaux modernes ?
L'hypothèse formulée ici est qu'en effet le cinéma a été, à divers niveaux mais constamment, traversé par les questions et les valeurs de la modernité - la conscience historique, la relativité du goût, le rôle « spéculatif » accordé à l'art, la réflexivité - mais qu'à ces problèmes, il a apporté des réponses décalées, en porte-à-faux par rapport aux arts traditionnels.
Paradoxalement, c'est ce décalage - symptôme de son éternelle condition d'art inventé, d'art du pauvre, d'art industriel - qui lui permet aujourd'hui, non seulement de survivre, bien mieux par exemple que la peinture, mais d'envisager avec confiance la possibilité d'une relance moderne, d'une « seconde modernité ».
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La lumière, qui nous permet de voir, n'est elle-même pas facile à voir ni à regarder. La faire voir, c'est le propre de certains films, qui en font un objet de contemplation ou un moyen d'expression ; aussi la science de l'éclairage, l'art de maîtriser la lumière, a-t-il toujours caractérisé les grands cinéastes. On n'a privilégié ici aucune des possibilités figuratives ou expressives de la lumière au cinéma : l'intensité, la couleur, le contraste ; les lumières solaires et les lumières étranges et inquiétantes ; la lumière que l'on enregistre parce qu'elle est là, et celle qui agit sur le drame. Et, parce que nous baignons dans une culture pour laquelle le lumineux souvent équivaut au divin, on a donné toute leur place aux symbolismes et aux métaphores, divins ou diaboliques, dont l'histoire des films est prodigue.
La lumière est du monde, elle est sur l'écran, elle est dans l'image : c'est en ce sens très large qu'on a voulu ici redonner sens au vieux terme de photogénie.
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De la peinture est née la photographie (qui a libéré la peinture de son obligation de réalisme), les deux pratiques ayant en commun la notion de cadre, et donc de composition par rapport au cadre. De la photographie est né le cinéma. Il s'agit toujours de rendre un monde à trois dimensions dans un espace à deux dimensions, mais, déjà, les choses se compliquent. Jusqu'à quel point le cinéma est-il de la peinture en mouvement ? Ces quelques questions, à l'usage des dissertations de terminale, pourraient servir de prolégomènes à ce livre autrement ambitieux. Si cinéma et peinture entretiennent malgré tout des rapports (il suffit de voir, sans remonter à La Kermesse héroïque, comment certains plans de Cyrano de Bergerac ont été pensés par rapport à des références picturales), la caméra n'est pas un pinceau ni le film un tableau. En théoricien, Jacques Aumont nous entraîne de Claude Gelée dit Le Lorrain à Godard et de Bazin à Rudolf Arnheim. Ce livre devenu un classique n'était plus disponible en librairie depuis longtemps, le revoilà.
Né le 30 mai 1942 à Avignon, Jacques Aumont est professeur des universités. Il enseigne à l'Université de Paris III (Sorbonne-Nouvelle) et à l'EHESS. Il est rédacteur pour la revue Cinéma et dirige le Collège d'histoire du cinéma de la Cinémathèque française. Jacques Aumont commence sa carrière comme ingénieur à l'ORTF (1965-1970). Il rejoint en 1967 la rédaction des Cahiers du cinéma, qu'il quittera en 1974. Réalisateur de quelques films industriels ou expérimentaux, il se lance ensuite dans une carrière universitaire. Il a enseigné à l'Université de Paris I (de 1970 à 1976), à l'Université de Lyon (de 1976 à 1983). Il a également donné des cours à Berkeley, Madison, Iowa City, Nijmegen, et à Lisbonne. Sa pensée et ses analyses, rigoureuses et exprimées avec séduction, ont eu un impact sur l'étude théorique du cinéma, au-delà même des frontières hexagonales. Il fut l'un des premiers à s'intéresser à la figuralité au cinéma, à une époque où les procédés narratifs faisaient l'objet de la majeure partie des écrits sur le cinéma. Cette attention au " figural " ou au " figuratif ", lui a permis d'étudier les rapports entre peinture et cinéma.