Nelson Goodman, l'un des plus distingués philosophes contemporains, est une des grandes figures du renouveau de l'esthétique par la philosophie analytique.
Dans Manières de faire des mondes, il s'interroge sur la croyance commune qui voudrait que les ressources de l'artiste soient plus variées et plus impressionnantes que celles du scientifique. À l'artiste, les modes de référence, littérale et non littérale, linguistique et non linguistique, dénotationnelle et non dénotationnelle, dans la diversité des médias. Au scientifique, une approche strictement linguistique, littérale et dénotationnelle. C'est négliger, par exemple, que la science utilise des instruments analogiques, la métaphore dans le cas de la mesure par exemple, ou bien encore, qu'en physique et en astronomie contemporaines elle parle de charme, d'étrangeté et de trous noirs. Même si le produit ultime de la science, contrairement à celui de l'art, est une théorie littérale, verbale ou mathématique, la science et l'art procèdent de la même façon dans leur recherche et leur construction.
Nelson Goodman est l'un des philosophes majeurs contemporains de l'esthétique. A partir du point de vue de la philosophie analytique, il place l'expérience esthétique non pas au-dessus ou à part des autres expériences mais au rang des expériences communes. Dans ce livre, à contre-courant des tendances dominantes de l'esthétique traditionnelle, Goodman réaffirme la part de l'intelligence dans l'expérience esthétique, qu'il ouvre à l'une de ses dimensions essentielles celle de l'action, de la pratique, de la pédagogie.
Faits, fictions et prédictions est un chef-d'oeuvre de la philosophie analytique nord-américaine.
En guère plus de cent pages d'une prose dont on ne saurait retrancher le moindre mot, nelson goodman renouvelle l'étude du problème de l'induction légué par david hume. il a perçu les étroites relations qui unissent quatre catégories de problèmes : l'interprétation des énoncés contrefactuels (comme " si j'étais riche, ma deux-chevaux serait une rolls-royce ") dont les antécédents sont faux ; l'interprétation des énoncés contenant des termes dispositionnels comme " soluble " ; la nécessité de distinguer les lois scientifiques des simples généralisations accidentelles et le problème de l'induction ou de la projection de prédictions portant sur des cas inobservés à partir de connaissances portant sur des cas observés.
L'ouvrage s'organise autour de la formulation et de la solution de la fameuse énigme de l'induction. goodman invente le prédicat de couleur " vleu " qui s'applique à toutes les choses examinées avant l'an 2000 et sont vertes ou à toutes les choses non examinées avant cette date et sont bleues. comme toutes les émeraudes que nous avons examinées se sont révélées vertes, les prédicats " vert " et " vleu " s'y appliquent.
Donc nous sommes portés à prédire de la première émeraude qui sera examinée le 1er janvier 2000 conjointement qu'elle sera verte et qu'elle sera vleue. mais ces deux prédictions ne peuvent pas étre simultanément vérifiées : la première emeraude vleue à être examinée le 1er janvier 2000 sera bleue et non pas verte. qu'est-ce qui nous fait préférer l'usage de mots comme " bleu " et " vert " à des mots comme " vleu " et " blert " pour accomplir nos inférences non démonstratives ? artiste autant que logicien, goodman subordonne l'intérêt des méthodes à la profondeur philosophique.
Le débat sur l'art est en général traversé par des controverses touchant à la définition du beau. Dans ce livre devenu un classique de la réflexion philosophique sur l'art, Nelson Goodman propose une élucidation de ce que nous appelons « objet d'art », considéré comme forme particulière du symbole, analogue aux couvertures graphiques, par exemple. Recourant à des exemples tirés des sciences, de l'étude de la perception ou encore de l'usage pratique des objets, il cherche à comprendre comment la musique ou la peinture peuvent être considérés comme des langages ayant leur logique propre. Son enquête le conduit à s'interroger sur la notion d'authenticité, sur l'esquisse ou encore sur l'émotion esthétique.
Ce livre inaugure ainsi une nouvelle manière, plus modeste, de réfléchir sur l'art, qui conduit pas à pas le lecteur à s'interroger sur le sens des mots qu'il emploie.