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Fernand Deligny
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Essi & copeaux : derniers écrits et aphorismes
Fernand Deligny
- Le Mot Et Le Reste
- 25 October 2024
- 9782384313518
Instituteur, éducateur, formateur, penseur, romancier, cinéaste, Fernand Deligny aura été tout cela. Essi & Copeaux sont ses deux derniers écrits. Dans son grand âge, près de la fenêtre ouvrant sur les Cévennes, l'auteur s'est remis à écrire des textes brefs et des aphorismes. Ce double recueil nous en apprend beaucoup sur sa personne intime. Essi, écrit en 1994, est un ensemble d'aphorismes qui dressent le portrait moral d'un libre penseur et d'un joyeux mécréant. Copeaux, écrit lorsque Deligny est alité dans une clinique de Ganges, rassemble des notations spontanées, considérées par l'auteur comme les derniers fragments ou «?copeaux?»?: observations diverses et aléatoires, remontées de l'enfance, protestations et considérations stoïques sur son «?devenir?» de plus en plus prévisible.
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Graine de crapule ; les vagabonds efficaces
Fernand Deligny
- Dunod
- Enfances
- 16 February 2004
- 9782100075607
" j'étais vendu, archi-vendu à l'autre camp, au camp des casseurs de vitres et des voleurs de poules.
Aux réunions du conseil d'administration, j'étais coincé entre un procureur de la république et un inspecteur de l'assistance publique, espion pâle et tenace camouflé en ambassadeur (consultatif) de ces crapules d'enfants.
" qu'il ne faut plus appeler délinquants, pour le redressement moral desquels tout doit être mis en heûvre. ". moi, je demandais un ballon de football. nous ne l'avons jamais eu. je pourrais raconter comment nous l'avons volé mais il n'y a pas encore prescription.
" " éducateurs qui êtes-vous ? formés, comme on dit, dans des stages ou dans des cours nationaux ou internationaux, instruits sans aucun souci préalable de savoir si vous avez dans le ventre un minimum d'intuition, d'imagination créatrice et de sympathie envers l'homme, abreuvés de vocabulaire médico-psychologique et de techniques esquissées, on vous lâche, pour la plupart enfants issus de bourgeois, encore tout encoquillés dans vous-mêmes, en pleine misère humaine.
".
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L'arachnéen et les textes qui l'accompagnent ont été écrits par fernand deligny (1903-1996) dans la deuxième moitié des années 1970.
Il vit alors dans les cévennes, depuis 1968, date à laquelle il a créé un " réseau " de prise en charge informelle d'enfants autistes. ce réseau est plus qu'un lieu de vie : un milieu entièrement créé à partir d'une réflexion sur le mode d'être autistique. qu'est-ce qu'un espace perçu hors langage ? quelle est la forme d'un déplacement sans perspective ni but ? comment voir des gestes insensés sans céder au malaise et au réflexe commode de ta nosographie ? comment exister aux yeux de ceux qui ne nous regardent pas ? comment admettre un monde qui ne soit pas le nôtre, un monde renversé, réellement commun, oú l'agir cohabite avec nos actions et l'insu avec nos savoirs ? telle est la toile de fond de "l'arachnéen ", fait de lignes et de trous, de traces et d'énigmes, de questions sans autres réponses que l'incitation à voir ce qui ne se voit pas.
Tel est l'enseignement de janmari, l'enfant qui n'a jamais dit un mot, qui vibre aux éclats de l'eau et du feu, repère les sources et attrape tes guêpes par les ailes sans les blesser. deligny a clamé haut et fort son rejet de la psychanalyse. il y a vu une mise aux normes du sujet, le pouvoir d'un dogme qui exclut ceux dont il a fait ses modèles de pensée : les individus sans existence sociale et sans nom.
La seconde partie de l'arachnéen et autres textes, intitulée " quand le bonhomme n'y est pas ", ouvre une perspective inattendue sur les liens entre son approche respectueuse, non invasive, sans interprétation ni "interpellation" (bertrand ogilvie) de l'autisme, et la psychanalyse ; entre l'espace-temps silencieux des aires de séjour ouvert à l'agir et aux "circonstances" et la séance psychanalytique censée accueillir l'" inouï ".
Deligny interpelle ici la pensée de lacan, et leur commune acception d'un réel hors langage, ineffable. l'arachnéen et autres textes inclut un montage de photographies inédites de l'" île d'en bas", oú se déroula la toute première expérience de vie avec des enfants autistes ; et un ensemble de lignes d'erre, également inédites, qui furent la ruse principale de deligny pour battre te tangage en brèche.
Son oeuvre, ces textes, sont inséparables de telles images, entre trace et mystère.
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Cartes et lignes d'erre ; maps and wander lines
Fernand Deligny, Gisèle Durand, Jacques Lin, Sandra Alvarez de toledo
- L'Arachneen
- 11 April 2013
- 9782954105901
Durant 10 ans, entre 1969 et 1979, les « éducateurs » du réseau de Fernand Deligny, dans les Cévennes, ont transcrit, au jour le jour, les déplacements et les gestes des enfants autistes avec lesquels ils vivaient jour et nuit dans des campements et des fermes. Plus de deux cents de ces cartes, récemment retrouvées dans les archives de Deligny, sont reproduites ici en couleur. Elles sont accompagnées de descriptions minutieuses par ceux qui les ont tracées et d'une introduction de Sandra Alvarez de Toledo (éditrice des OEuvres de Deligny, parues en 2007), qui explicite le contexte de cette recherche et la nature de ces documents. Les « lignes d'erre » témoignent d'une des tentatives les plus singulières de l'histoire de la psychiatrie au XXe siècle, en marge de la prise en charge institutionnelle de l'autisme comme de l'antipsychiatrie.
Ce livre sera l'occasion de préciser ce qu'il en est de la spécificité de ces documents, dans le contexte de la cartographie ET de l'autisme qui suscitent actuellement un grand intérêt, de la part du public comme des spécialistes. Il permettra également de rappeler l'importance, aujourd'hui, de la pensée de Fernand Deligny sur l'humain, l'espace et le langage, sur la place de l'objet, les mécanismes de production de l'image, etc.
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Dans ces lettres en forme d'essai, écrites en 1984-1985, Fernand Deligny s'adresse au "travailleur social quel qu'il soit". Dans une langue métaphorique qui associe réflexions et récits, il lui suggère de reconsidérer le sens de l'humain, le besoin primordial d'asile et d'un milieu qui ne soit pas de langage mais d'espace ; et lui propose de respecter l'énigme, le hasard et le tacite, de préférence à l'"apprendre" qui, par le biais de ON (la société), élimine les "faits inconvenants"...
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Camérer. À propos d'images : dans « camérer » on entend caméra et donc cinéma et filmer, mais d'abord l'impérative nécessité d'étrangéiser les mots ou de se réapproprier leur signification en en passant par un autre réseau linguistique. « À propos d'images » indique le déplacement du sens de gravité de l'ouvrage : du cinéma - le mot et la pratique - soumis à la question, on s'achemine vers le vaste monde des images, « l'autre monde », « tout un monde », que Deligny investit avec l'intention d'en trouver le plus de sens possibles, avec et contre le langage. On aura compris que ce livre n'est pas un livre sur le cinéma, ni un essai de phénoménologie ou d'esthétique sur l'image, mais tout ceci à la fois, et autre chose encore, venant d'un écrivain en contact étroit avec le régime de perception d'enfants autistes.
L'intérêt de Deligny pour le cinématographe (plus pour le « graphe » que pour le « ciné », dit-il) n'est pas nouveau. Trois des films tournés dans les Cévennes - Le Moindre Geste, magnifique ovni collectif, joué par un « débile profond », Yves G., Ce gamin, là et À propos d'un film à faire réalisés par Renaud Victor - ont été édités en DVD, plusieurs textes ont paru dans ses oeuvres, et le cinéma constitue l'un des fils rouges, pour ne pas dire l'un des points de fixation de la Correspondance des Cévennes, 1968-1996. La re-découverte récente par Jacques Lin d'une série de films en super 8 et en vidéo tournés dans le réseau dans les années 1970 et 1980 témoignait de ce que du cinéma avait eu lieu sur un mode quasiment permanent dans les aires de séjour. Au même moment, Marlon Miguel et Marina Vidal-Naquet extrayaient de deux grandes malles de manuscrits en vrac un corpus de textes inédits sur l'image... dont nous avons tiré un livre, fait à quatre têtes et huit mains.
Edition établie par Sandra Alvarez de Toledo, Anaïs Masson, Marlon Miguel et Marina Vidal-Naquet
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Correspondance des Cévennes, 1968-1996, qui paraît après la réédition des OEuvres (2017), porte sur les années durant lesquelles Fernand Deligny a vécu avec des enfants autistes et élaboré sa recherche sur le mode d'être « hors langage », sur l'humain et l'image. Les « Cévennes » désignent en réalité Graniers, le hameau que Deligny ne quitte pas durant trente ans ; depuis ce point fixe il pense et organise ce qu'il appelle le « réseau ». Les lettres de Deligny (une sélection sur un millier) forment environ les trois quarts de la Correspondance, près de 650 sur un ensemble d'environ 850 lettres. Elles témoignent du « laboratoire » de l'oeuvre en train de se faire, et en rien de sa vie privée.
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Les OEuvres de Fernand Deligny (1913-1996) reconstituent en 1856 pages de textes, images, fac-similés, les étapes d'une trajectoire qui conduisit cet éducateur sans diplôme de la lutte contre l'institution « Sauvegarde de l'enfance » à une approche expérimentale de l'autisme. L'ouvrage rassemble l'essentiel de son oeuvre, éditée et inédite : de Pavillon 3, ses premières nouvelles (1944), aux textes sur l'image des années 1980 et à l'évocation de sa dernière et monumentale tentative autobiographique, L'Enfant de citadelle.
L'écriture fut pour Deligny une activité constante, existentielle, le laboratoire permanent de sa pratique d'éducateur. Ses premiers livres sont des pamphlets contre l'« encastrement » institutionnel et contre l'approche psychopédagogique qui anime la politique rééducative de l'après-guerre et dans laquelle il voit très tôt s'annoncer la « société de contrôle ». À partir de la fin des années 1960, il engage une réflexion anthropologique contre la « domestication symbolique » et pour une définition de l'humain a-subjectif, spécifique, dépris de lui-même. Il accueille des enfants autistes dans les Cévennes et invente un dispositif : un réseau d'aires de séjour, des éducateurs comme lui non professionnels, un « coutumier » ritualisé à l'extrême, inspiré de l'agir et de l'immuable autistiques. Il invente une cartographie, les fameuses « lignes d'erre », se saisit du cinéma pour remettre en cause le point de vue hégémonique de « l'hommeque- nous-sommes ».
Le volume - chronologique - s'accompagne d'une édition critique détaillée : les textes et films en images sont précédés d'introductions (Sandra Alvarez de Toledo) qui les replacent dans leur contexte historique et dans la biographie intellectuelle de Deligny ;
Chacune des cinq parties de l'ouvrage se conclut par un texte (Michel Chauvière, Annick Ohayon, Anne Querrien, Bertrand Ogilvie, Jean-François Chevrier) qui dégage les lignes de force de sa pensée au cours de ses tentatives successives.
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Ce recueil des oeuvres de fernand deligny (1913-1996) paraît un peu plus de dix ans après sa mort.
Il reconstitue en 1848 pages de textes, images, fac-similés, les étapes d'une trajectoire qui conduisit cet éducateur sans patente de la lutte contre l'institution "sauvegarde de l'enfance" à une approche expérimentale de l'autisme. il rassemble pour la première fois l'essentiel de son oeuvre, éditée et inédite : de pavillon 3, ses premières nouvelles (1944), aux textes sur l'image des années 1980.
Il s'achève sur quelques pages manuscrites de sa dernière et monumentale tentative autobiographique, l'enfant de citadelle. l'écriture fut pour deligny une activité constante, existentielle, le laboratoire permanent de sa pratique d'éducateur. ses premiers livres sont des pamphlets contre l'"encastrement" institutionnel et la compassion philanthropique qui animent la politique rééducative de l'après-guerre.
A partir de la fin des années 1960, il engage une réflexion anthropologique contre la loi du langage et pour une définition de l'humain a-subjectif, spécifique, dépris de lui-même. il accueille des enfants autistes dans les cévennes et invente de toutes pièces un dispositif de prise en charge : un réseau d'aires de séjour, des éducateurs comme lui non-spécialistes, un "coutumier" ritualisé à l'extrême, inspiré de l'agir et de l'immuable autistiques.
Il invente une cartographie, les fameuses "lignes d'erre", se saisit du cinéma pour remettre en cause le point de vue hégémonique de "l'homme-que-nous-sommes". textes (réédités et inédits), articles, films, sont précédés d'introductions qui les situent à l'intérieur du parcours de deligny. accompagnées de cinq textes historiques et critiques, de la première chronologie de son oeuvre, d'une bibliographie exhaustive et d'une iconographie documentaire et librement interprétative, ces introductions retracent la biographie du personnage.
Sans chercher à défaire la part de légende qu'il a volontairement entretenue, elles rétablissent une partie des faits historiques sur le fond desquels son action et son oeuvre apparaissent dans leur pleine singularité.