On of France's most important contemporary artists, Christian Boltanski came to prominence with major exhibitions at such important international venues at the Centre Pompidou, Paris (1984) and the Whitechapel Art Gallery, London, (1990). For his magical installations, Boltanski collects old photos, clothing and personal objects, which are presented as archival artefacts tracing individual lives. His own autobiogaphy is itself presented as fiction, particularly in his early 'mischevious' performative work, which invents a self-identity using found photos. Boltanski often uses everyday documents - passport photographs, school portraits and family albums - to memorialize ordinary people: the unknown children killed in the Holocaust, the citizens of a Swiss town or the employees of a Halifax carpet factory. The spaces he creates, often filled with flickering lights and shadows, lie somewhere between little theatres and churches, generating a sense of hushed wonder and a poignant evocation of loss. Boltanski's work has been presented in museums and public sites all over the world, including the Lyric Theatre, London, where the artist devised the stage sets and lighting for Schubert's Winter Reise in 1996.
Paris-based art historian Didier Semin follows Boltanski's work from the fictional biographies through to recent installations in the context of cultural and art historical developments in post-war France. Boltanski discusses his work and the role of the artist with art historian Tamar Garb, author of Sisters of the Brush (1994) and co-editor of The Jew in the Text (1995). Donald Kuspit, contributing editor to Artforum, focuses on Monument: The Children of Dijon, a work that consists of dozens of eerily lit, anonymous, black and white photographs of children long since lost to adulthood. Boltanski has chosen texts by master postmodern novelist Georges Perec, written in an inventory-like style that mirrors that of the artist. The book also features a selection of Boltanski's own writings, a beguiling and provocative blend of truth and fiction.
Christian Boltanski vient de disparaître. Ce livre d'entretiens s'est achevé quinze jours auparavant. Il avait décidé de tout, du titre, de la couverture, de l'ordre des chapitres. Il semblait heureux de ce texte qu'il avait minutieusement relu et corrigé. Il ne faut pas y lire la moindre dimension testamentaire. Christian était habité par une force de vie peu commune, il riait tout le temps, il était très drôle, et ce fut une joie de faire ce livre avec lui. Il était comme on dit «un bon vivant», même si son oeuvre, dans ses différents registres et ce, depuis l'origine, était hantée par la mort. L'éphémère, la finitude, la fragilité, le hasard constituent en un entrelacs serré l'arche de ses pensées.L. A.
Christian Boltanski est un des artistes les plus cotés sur la scène contemporaine mondiale. Il nous livre ici un formidable cadeau : à la fois sa vie telle qu'il se la raconte ou telle qu'il la reconstruit, et son regard d'artiste porté sur le monde, un regard toujours singulier, souvent drôle, et parfois émouvant. Né en 1944, d'un père médecin (qui, juif, a dû passer une partie de l'Occupation dans une trappe aménagée dans le plancher) et d'une mère catholique et écrivaine, il traverse l'enfance et l'adolescence dans des conditions si étranges qu'il est un jeune homme asocial et inadapté au monde environnant lorsque la création artistique s'offre à lui comme seule bouée de sauvetage. Jamais provocateur, toujours inattendu, il s'invente un univers qui doit beaucoup à l'enfance, à ses fantasmagories, à ses peurs aussi. D'oeuvre en oeuvre, d'installation en installation, il impose une vision à la fois légère et grave, ludique et profonde, de l'Histoire, de l'identité, de la mémoire individuelle ou collective. Christian Boltanski se livre sans réserve à Catherine Grenier, dans une suite d'entretiens qui constituent un document exceptionnel. On pénètre comme jamais auparavant dans la sphère la plus intime de la création, et dans l'élaboration parfois intuitive sinon hasardeuse d'une carrière. La première exposition de Christian Boltanski, en mai 1968, s'appelait "La vie impossible de Christian Boltanski". Le titre du livre est bien sûr un clin d'oeil à cet évènement fondateur, mais il laisse aussi entendre l'éventuelle part romanesque et inventée de cette confession. - Christian Boltanski est un des artistes français les plus connus sur la scène internationale : plusieurs rétrospectives ont été consacrées à son oeuvre ; il connaît un succès phénoménal au Japon et aux Etats-Unis. Catherine Grenier est historienne d'art et conservatrice générale au Centre Pompidou.