Casanova
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Histoire de ma fuite des prisons de la République de Venise
Casanova
- Allia
- Moyenne Collection
- 8 September 2022
- 9791030414974
Voici sans conteste la plus extraordinaire des aventures de Casanova, celui qui le rendit célèbre : le récit de son évasion spectaculaire de la prison vénitienne des Plombs, d'où jamais personne ne s'était échappé. Arrêté pour conduite amorale et possession de livres occultes, Casanova ne sait pas quelle sera la durée de sa peine. Ce qui le conduit à une certitude : pour sortir, il faudra s'enfuir. On découvre ses compagnons de cellule et avec eux, toute une micro-société carcérale de l'époque. L'incarcération de Casanova est aussi un exercice philosophique, critique cinglante de la religion et du système carcéral. Athéisme, liberté morale, aventure : plus qu'à aucun autre texte, le libertin doit à Histoire de ma fuite des prisons de la République de Venise son éternel panache romanesque.
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Casanova (1725-1798) ne déroule pas seulement l'histoire de sa vie : il la recrée par la littérature. Il n'a pas le goût de la confession, mais celui du spectacle. Son pouvoir de séduction, c'est le pouvoir du récit. Chercher les mots qui sachent rendre une silhouette, un vêtement, une attitude, une étreinte, c'est donner forme à des souvenirs, c'est se laisser aller à un roman qui déborde le souvenir. Écrite dans une langue toute personnelle, où le français emprunte constamment à l'italien, l'Histoire de ma vie est la réunion, brillante et jouissive, d'un mémorial et d'une réinvention de soi.
Aventurier, libertin, grand européen, Casanova apparaît aussi sous un jour plus sombre : inquiet de Dieu et de la mort, vieil homme qui se penche avec mélancolie sur les coups d'éclat d'une jeunesse perdue. Sa nostalgie de l'Ancien Régime va de pair avec ses revendications de plébéien. L'exaltation d'une réciprocité en amour s'accompagne de la pire répétition de la violence contre les femmes. Voici un témoignage rare sur la lucidité et l'inconscience d'un homme qui a voulu libérer les élans amoureux sans toujours se libérer des réflexes de la domination masculine. Casanova y échappe en inventant une écriture à nulle autre pareille : son français de l'extérieur nous conduit, comme rarement, au coeur d'un être qui s'est aventuré dans la différence des sexes.
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La voiture d'Intisar ; portrait d'une femme moderne au Yémen
Pedro Riera, Nacho Casanova
- Delcourt
- Encrages
- 19 September 2012
- 9782756034911
Intisar porte le niqab, le voile qui ne laisse voir que ses yeux. Pour autant, elle n'hésite pas à se créer ses espaces de liberté, que ce soit au volant de sa voiture ou le temps d'une pause clope à son travail. Et même quand ses pires craintes se réalisent, Intisar ne se laisse jamais abattre... À travers les anecdotes tirées de sa vie, elle s'improvise guide à travers la réalité complexe du Yémen.
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Cultiver les plaisirs de mes sens fut dans toute ma vie ma principale affaire ; je n'en ai jamais eu de plus importante.
Me sentant né pour le sexe différent du mien, je l'ai toujours aimé, et je m'en suis fait aimer tant que j'ai pu. j'ai aussi aimé la bonne table avec transport, et passionnément tous les objets faits pour exciter la curiosité.
J'ai aimé les mets au haut goût : le pâté de macaroni fait par un bon cuisinier napolitain, l'ogliapotrida, la morue de terre-neuve bien gluante, le gibier au fumet qui confine, et les fromages dont la perfection se manifeste quand les petits êtres qui les habitent commencent à se rendre visibles ; pour ce qui regarde les femmes, j'ai toujours trouvé que celle que j'aimais sentait bon, et plus sa transpiration était forte plus elle me semblait suave.
Quel goût dépravé !
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Wilhelm hauff (1802-1827) est mort si jeune qu'il prend une sorte de fraternité tragique avec les büchner, kleist ou novalis.
Il est l'un des plus brillants représentants de ce que l'on a appelé " l'école souabe ". son talent est très divers (contes merveilleux avec la caravane ; nouvelles réalistes avec le juif süss, poésie lyrique, roman historique avec lichtenstein). après avoir suivi les pas de e. t. a. hoffmann, il change de direction avec ce roman dont il nous dit : " j'ai essayé de travailler un sujet qui ne fût pas seulement humoristique et charmant, mais qui offrît aussi du pur tragique et des situations graves.
Je me suis aussi un peu essayé dans la peinture de paysage et j'y ai employé tout mon zèle. " lichtenstein est, de toutes les oeuvres de hauff, la plus populaire, elle a connu de très nombreuses éditions populaires ou de luxe, avec ou sans illustrations. peu importe au lecteur que les personnages soient plus ou moins distants de la vérité historique, pourvu qu'ils soient proches de la vérité humaine et demeurent tels jusqu'à la fin du livre, ce qui est parfaitement le cas dans ce roman.
Le couple d'amoureux, georg et marie, sont des portraits quelque peu idéalisés de hauff et luise. malgré cela l'ensemble est et demeure un chef-d'oeuvre. les scènes à ulm en particulier, avec les deux cousines, l'idylle villageoise avec la jeune barbe, la puissante description de la caverne des brouillards, le très étrange personnage du ménétrier de hardt, la fougue qui emporte l'action, ont un charme et une force de vie qui subsistent aujourd'hui encore.
Dans ses descriptions de la nature, aussi gracieuses que précises et concrètes, hauff surpasse son modèle écossais walter scott.
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