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Bruce Bégout
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Cet essai atypique se présente sous la forme d'une suite de courts textes, comme autant de tableaux urbains arrachés de la fenêtre d'une voiture. Véritable non-ville, Zéropolis, Las Vegas annonce le futur de nos métropoles. Mais l'auteur sait également être sensible à la poésie des motels et la beauté des cimetières d'enseignes au néon ; sa «méthode», toute de finesse, part d'observations de détails précis pour en extraire la dimension sociologique, politique et philosophique.
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George Orwell est connu pour avoir écrit 1984 ou La Ferme des animaux, satires du totalitarisme. Il l'est moins pour la réflexion qu'il a menée sur la condition des gens ordinaires.
Bruce Bégout rend ici hommage à l'humanisme d'Orwell. Il y a, dans sa pensée, la combinaison inédite d'une lucidité pessimiste et d'une joie de vivre. En parcourant son oeuvre, il cherche à définir la notion de «décence ordinaire». La «common decency» serait ce «sens moral inné» qui incite les gens simples à bien agir. Orwell se demande quel rôle politique elle peut jouer.
Partisan de l'engagement, il déplore la résignation des gens ordinaires. Sans jamais tomber dans un sentimentalisme à la Dickens, il défend l'idée d'un socialisme utilisant cette décence comme arme politique. Il dénonce, par contraste, l'indécence extraordinaire des intellectuels qui s'affilient au pouvoir et les dérives d'un socialisme coupé du quotidien. S'ensuit une critique de l'évolution technique de la société occidentale et une analyse de la dérive du langage vers une novlangue.
Bégout dissèque ici un nouvel aspect du monde de la vie quotidienne qui nourrit toute sa réflexion. En mettant en évidence la place majeure de cette préoccupation chez Orwell, il nous offre une nouvelle lecture de son oeuvre et met en valeur la finesse de son jugement politique.
C'est qu'il y a dans cette vie, si banale soit-elle, une certaine justesse, voire parfois de vrais moments de grâce.
Disons-le clairement : ce n'est pas par simple intérêt que l'homme ordinaire répugne à faire le mal (l'éthique ne relève pas d'un calcul), mais parce qu'il a en lui certaines dispositions morales qui l'incitent à prendre soin spontanément de ses semblables.
De plus en plus, les gouvernements dépêchent des psychologues sur tous les lieux du drame social afin de masquer ses origines non psychologiques.
Ce n'est pas Orwell qui est désespéré, c'est le monde qui est, de plus en plus, désespérant.
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L'île éveille d'ordinaire tout l'imaginaire des fictions utopiques. Or, ici, elle devient le lieu idéal du ParK, condensé insolite de toutes les formes de parcs imaginés par les hommes. Le cerveau du projet, Litch, y vit dans une tour d'ivoire. Il est le théoricien de ce qu'il nomme la neuro-architecture, fondée sur les ressorts les plus subtils de la psychologie humaine. Le ParK est un laboratoire à ciel ouvert où s'expérimentent, à la vue de tous, les pratiques futures et coercitives du contrôle social. À la manière des hommes qui y vivent, prisonniers de leur cadre de vie, le lecteur explore à son corps défendant ce lieu étrange, se heurte à l'insolite et à l'effroyable. Il s'invite à l'une des tables de jeux de l'hôtel casino Todeskamp 1, le bruit des machines à sous se mêlant au couinement plaintif de sommiers. Il pénètre les Quartiers des solitaires ou se retrouve, dans le Conservatoire des Cris, à entendre les infinies nuances de la souffrance humaine... Bien qu'élu, l'âme de cet aventurier d'un genre nouveau est mise à mal malgré les plus beaux atours de l'enchantement. Une critique irrévocable des conditions de refoulement de l'angoisse. Un monde de divertissement poussé à son extrême, revers cynique des industries du spectacle actuelles. Une visite guidée effroyable, qui renouvelle le roman d'anticipation et tient en haleine son impétrant.
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Lieu Commun constitue le deuxième volet d'une trilogie entamée avec Zéropolis, vaste entreprise d'archéologie des significations du monde quotidien et urbain. L'essai de Bruce Bégout parvient à restituer la poésie de cet élément essentiel de l'imaginaire contemporain qu'est le motel, tout en en décortiquant le mythe. Loin de n'être qu'un échantillon de l'american way of life, le motel concrétise en effet de nouvelles formes de vie urbaine où la mobilité, l'errance et la pauvreté prennent une place prépondérante. À la croisée de l'économie, de l'architecture et de la fiction, ce qui se dévoile ici, c'est que cette forme particulière d'architecture a donné naissance à un homme du motel, dont les comportements annoncent de nouvelles formes de vie.
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Quelle ville contemporaine, parmi la myriade des cités qui ont connu une explosion démographique sans pareille ces cinquante dernières années, devrions-nous choisir pour accéder au sens de notre époque, afin d'espérer entrevoir le secret de notre présence au monde ? Los Angeles, ville indéfinie et précaire, «helldorado» urbain. Avec ce livre, Bruce Bégout achève son oeuvre critique sur les grandes métropoles qui font le contemporain.
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Cet essai de philosophie, d'une grande originalité, porte sur une dimension fondamentale de l'existence, restée jusqu'à présent peu élaborée au plan conceptuel : le fait que nous vivons toujours au sein d'ambiances, « dôme invisible sous lequel se déroulent toutes nos expériences ».
Bruce Bégout croise les perspectives et les disciplines avec virtuosité. En portant attention à l'immersion des hommes dans leur environnement, à leur coappartenance à un fond commun, il ouvre la voie à une « écophénoménologie » qui montre l'irréductibilité de l'ambiance à un objet que l'on pourrait façonner de toutes pièces par un « design atmosphérique ». La perte d'un sentiment d'harmonie cosmique, ressentie par l'homme moderne, s'est accompagnée de multiples phénomènes compensatoires, dont la recherche de pauses, de bulles, d'ambiances qui forment un abri contre les processus effrénés et contre la manipulation marchande des émotions.
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Psychorama
Patrick Weidmann, Nathalie Hersdorfer, Bertrand Tappolet
- Loco
- 17 November 2023
- 9782843140921
Le livre Psychorama réunit un ensemble de plus de 200 photographies que Patrick Weidmann a recueillies au cours de ces vingt dernières années. Son regard singulier s'est toujours porté sur un monde composé d'objets, d'espaces dévolus à la consommation, de lieux intermédiaires, de salles d'attentes, le tout clinquant de mille feux et de miroirs à facettes. Sans plus aucune présence humaine...
Comme si l'artiste faisait traverser son spectateur de l'autre côté d'un écran publicitaire et le projetait dans un monde où de l'humain ne resterait plus que l'empreinte commerciale et les vanités.
La succession des images et leur montage dans le livre renforcent notre impression d'être immergés dans un univers familier tout autant que dystopique. Une plongée dans un monde où la surconsommation aurait pris le dessus...
Psychorama est un récit d'anticipation composé uniquement de photographies reproduites dans un format suffisamment important pour que le lecteur puisse avoir le plaisir de rentrer dans les plus infimes détails de l'image et d'en apprécier toutes les puissances formelles. -
Taysir Batniji. Quelques bribes arrachées au vide qui se creuse
Julien Blanpied, Marie-claire Caloz-tschopp, Alexia Fabre, Antonio Guzman, Frank Lamy
- Mac Val
- 5 March 2021
- 9782900450123
Taysir Batniji
Quelques bribes arrachées au vide qui se creuse
Textes : Bruce Bégout, Julien Blanpied, Marie-Claire Caloz-Tschopp, Alexia Fabre, Antonio Guzman, Frank Lamy, entretien avec l'artiste
304 pages
Bilingue français-anglais
260 reproductions
Format : 29 x 22 cm
Broché
Graphisme : Jérôme Saint-Loubert Bié
Éditions du MAC VAL
ISBN : 978-2-900450-12-3
Office : 5 mars 2020
25 euros
Le MAC VAL propose la première exposition monographique muséale de Taysir Batniji (né à Gaza, en Palestine, en 1966), réunissant oeuvres existantes et nouvelles productions. Diplômé en arts à l'université nationale An-Najah de Naplouse, Taysir Batniji a poursuivi des études en France à l'École nationale d'art de Bourges entre 1995 et 1997. Depuis, il vit et travaille entre la France et la Palestine où, dans cet entredeux géographique et culturel, il développe une pratique artistique pluridisciplinaire (photo, vidéo, dessin, installation, sculpture, performance...). L'oeuvre de Taysir Batniji, souvent teintée d'impermanence et de fragilité, puise son inspiration dans son histoire subjective, mais aussi dans l'actualité et l'histoire, naviguant entre Moyen-Orient et Occident, sphère intime et espace public. Par le biais d'une approche distanciée, il détourne, étire, joue avec son sujet initial, de manière à proposer un regard poétique, parfois grinçant, sur la réalité. Déjà présent sur la scène artistique palestinienne depuis les années 1990, il multiplie, depuis 2002, les participations à de nombreuses expositions, biennales et résidences en Europe et dans le monde. Il a été le lauréat du programme Immersion de la Fondation Hermès en alliance avec la Fondation Aperture en 2017 et du Prix Abraaj en 2012.
Quelques bribes arrachées au vide qui se creuse : avec ce titre, emprunté à Georges Perec, Taysir Batniji écrit une définition en mouvement de sa propre identité. Riche de nombreuses contributions, le catalogue, première publication rétrospective de l'artiste en France, documentera toutes les oeuvres présentées dans l'exposition, irradiant l'ensemble de sa production, se focalisant au fil des pages sur la trace, la mémoire d'une forme, un geste, le souvenir d'une traversée, l'absence d'un être cher, l'arrachement à une terre, la disparition d'une image...
Exposition au MAC VAL : 5 mars-29 août 2021 -
Exposition présentée à la Villette d'avril à août 2010.
Catalogue de l'exposition du Parc de la Villette, le présent ouvrage rassemble les dernières oeuvres du sculpteur Duane Hanson, considéré de nos jours comme une fi gure majeure de l'hyperréalisme américain. Il a ainsi représenté «le rêve américain» à travers quinze personnages grandeur nature, qui donnent l'illusion de présences humaines, à la fois attirantes et inquiétantes : femmes de ménage, ouvrier, étudiants.... Figées dans leurs pensées, le regard absent, ces incarnations semblent résignées au vide de leur existence et de leur isolement. Bruce Bégout off re sont point de vue original sur le travail de l'artiste.
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Lieu commun ; le motel américain
Bruce Bégout
- Allia
- Petite Collection
- 26 February 2003
- 9782844851178
" quelle qu'elle soit, l'expérience d'une nuit passée dans un motel oscille sans cesse entre la sécurité et l'insécurité, entre la volonté de se recroqueviller et celle de s'exposer, de rester dans son lit et d'écouter aux portes, voire de les ouvrir pour faire l'expérience de l'intimité interdite.
On s'y sent à la fois protégé par les cloisons blanches qui nous entourent et vaguement inquiété par l'environnement souvent désolé que l'on devine au-delà. on voudrait se soustraire au monde et l'on sent pourtant qu'il pourrait, un moment ou à un autre, frapper à la porte. " bruce bégout