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Benjamin Delmotte
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Prendre la parole
Benjamin Delmotte, Alice Meteignier
- Gallimard Jeunesse
- Philophile ; Giboulees
- 21 March 2024
- 9782075188289
À l'ère du numérique et des réseaux sociaux, rien ne semble plus facile que de «prendre la parole». Mais de quoi est-il vraiment question dans cette simple expression? De la parole intime à la parole sociale et politique, de la parole des femmes à celle des «invisibilisés» de la société, quels sont les vrais enjeux? Prendre la parole, c'est vouloir faire entendre sa voix et vouloir que cette voix compte. Prendre conscience de ce qui s'exprime en nous des goûts, des valeurs ou des aspirations propres à notre cadre familial et à notre milieu social. Mais c'est aussi une forme d'engagement, une façon de prendre part au récit du monde...
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L'oeuvre d'une artiste comme Berlinde De Bruyckere peut produire un malaise dont il faut souligner à quel point il nous concerne intimement. Étonnant miroir que celui où nous nous reconnaissons, malgré l'altération, sinon une quasi-disparition de la forme humaine. Si l'empathie constitue la remarquable condition de possibilité d'une telle expérience, il convient ici de l'envisager d'un point de vue phénoménologique, car l'oeuvre de Berlinde De Bruyckere confirme, d'une manière éminente, la « proche parenté », soulignée par Husserl, de l'art et de la phénoménologie.
Si l'on reproche parfois à l'art contemporain de se complaire dans une certaine gratuité, l'oeuvre de Berlinde De Bruyckere peut apparaître comme un exemple de probité. Ses sculptures notamment, malgré leur violence, s'imposent avec une évidence qui repousse toute superficialité. Ces chevaux éventrés ou décharnés, ces figures humaines violentées, ces bois de broussailles ou troncs d'arbres ensanglantés ne constituent pas un travail « formel » qui ne viserait qu'à « en mettre plein la vue ».
Car si cette oeuvre peut heurter, elle ne nous fait pas pour autant simplement « buter » contre des objets à l'extériorité repoussante?: aussi effrayantes soient-elles, les sculptures de Berlinde De Bruyckere sont des figures, qui, comme telles, invitent à une reconnaissance intérieure. Le spectacle évite alors l'effet spectaculaire, tant il se fait image spéculaire?: sa pertinence est profondément intime.
Comment donc expliquer que nous soyons à ce point concernés par une oeuvre si dérangeante??
L'essai entend répondre à cette question en fondant l'authenticité de la démarche dans une certaine compréhension de la chair et de l'empathie. Les sculptures de cire de Berlinde De Bruyckere ne sont jamais des cires « anatomiques », des observations du corps tel qu'on pourrait le voir de l'extérieur (quand bien même on l'ouvrirait), mais des intériorités « sentantes ». Pour comprendre ces sculptures, il faut donc décrire, à travers l'impact émotionnel de leur contemplation, le vécu intérieur et charnel qu'elles occasionnent.
C'est pourquoi l'analyse philosophique se fait ici phénoménologique?: elle emprunte à la phénoménologie sa méthode descriptive et utilise - en les discutant - certains de ses outils, notamment le concept d'empathie, tel qu'il apparaît dans les Méditations cartésiennes de Husserl.
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L'architecture au subjonctif ; une phénoménologie de l'espace et de son aménagement
Benjamin Delmotte
- Lettre Volee
- Essais
- 11 July 2018
- 9782873175092
Où vivons-nous ? Qu'est-ce qui caractérise l'aménagement contemporain de l'espace ? Pour répondre à cette question, l'essai prend la forme d'une enquête phénoménologique et part de la description des pratiques les plus quotidiennes de l'espace : descendre dans le métro, faire ses courses dans un centre commercial, emménager, visiter un musée, s'installer à une terrasse de café... C'est sur la base de cette description du vécu de l'espace que s'élabore sa conceptualisation, à la croisée de la philosophie, de la théorie de l'architecture et de l'économie politique. si l'espace contemporain peut se définir comme un espace de l'éjection, en lien avec l'économie mondialisée, la phénoménologie de l'espace et de son aménagement laisse apparaître la possibilité d'une autre architecture : celle-ci impose le subjonctif, et se caractérise avant tout par sa dimension charnelle.
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Le visible et l'intouchable
Benjamin Delmotte
- L'Age D'Homme
- Etre Et Devenir
- 3 August 2016
- 9782825146019
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Esthétique de l'angoisse ; le memento mori comme thème esthétique
Benjamin Delmotte
- Puf
- Lignes D'art
- 26 June 2010
- 9782130583301
« Memento mori » (« souviens-toi que tu vas mourir) : cette célèbre maxime
latine, qu'un esclave était censé murmurer à l'oreille du général romain durant
son triomphe, a trouvé sa postérité dans l'histoire de l'art. Ainsi, de
nombreux tableaux, souvent assimilés à des "vanités", s'intitulent ou
constituent des memento mori. Mais qu'est-ce qu'un memento mori en peinture ?
Quel rapport établir entre l'audition de la maxime latine et la vision d'un
tableau ? À partir du concept d'angoisse et de son analyse phénoménologique, il
convient de définir l'esthétique propre au memento mori et de la caractériser
par rapport à des genres picturaux voisins, comme celui de la vanité. Avec le
memento mori se constitue une esthétique, non de la mort, mais de l'angoisse de
mort, qui traverse l'histoire de l'art et témoigne du rapport ambigu que
l'homme entretient avec la certitude de sa mort. Né en 1974, Benjamin Delmotte
est normalien, enseignant en philosophie à l'École Nationale Supérieure des
Arts Décoratifs.