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Prix
Antoine Coppola
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Lee Chang-Dong
Véronique Bergen, Jean-Philippe Cazier, Antoine Coppola
- Dis Voir
- 2 September 2019
- 9782914563918
Le premier ouvrage consacré à l'oeuvre du cinéaste coréen, dans la série de monographies sur le cinéma publiée par Dis Voir (à la suite de Peter Greenaway, Raoul Ruiz, Manoel de Oliveira, Atom Egoyan, Wong Kar-wai, Bruno Dumont, Kim Ki-duk...). Conçu par Lee Chang-dong lui-même, qui a sélectionné et mis en page les images, le livre inclut un entretien ainsi que deux essais de Véronique Bergen et Jean-Philippe Cazier sur son travail.
L'oeuvre de Lee Chang-dong interroge le statut du voir et de l'invisible dans un monde contemporain saturé d'images et d'informations qui oscille entre réalité et fantasme, histoire et fiction. Un cinéma qui explore l'esthétique de la disparition par le hors-champ de l'image sur fond de critique sociale et politique, de la mémoire oubliée de l'homme à son Histoire ou à la Nature. Des images « perceptives » qui invitent à l'empathie pour ressentir « la sensation universelle de la vie » à travers de jeunes adultes qui louvoient avec leur désespoir existentiel dans ce monde dont ils sont captifs, l'espoir en berne malgré leur rage. Un cinéma qui se joue aussi des catégories cinématographique - avec des histoires cachées dans des récits emboités par la recréation de durées différées dans la narration ou glissées dans la bande son.
Entre fiction et témoignage documentaire sur notre époque, Lee Chang-dong invente un régime d'images qui en appelle à la perception et à l'imagination en sollicitant les images mentales (invisibles) du spectateur. Un retour de mémoire pour percevoir ce « quelque chose » qui ferait vibrer les contours du réel d'un monde contemporain en cours d'évaporation et de disparition dans le virtuel.
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Ciné-voyage en Corée du Nord ; l'expérience du film Moranbong
Antoine Coppola
- Atelier Des Cahiers
- Essais
- 28 September 2012
- 9782952928694
Nous sommes en mai 1958, un groupe d'intellectuels français s'embarque à bord d'un avion en direction de Pyongyang via Moscou. À son bord, des hommes en quête d'horizons nouveaux : Armand Gatti, journaliste, futur cinéaste et dramaturge ; Chris Marker, écrivain-cinéaste; Jean-Claude Bonnardot, acteur-cinéaste ; Francis Lemarque, chansonnier, et Claude Lanzmann, rédacteur-philosophe aux Temps Modernes de Sartre et Beauvoir, et futur maître du documentaire moderne. Gatti et Bonnardot ramèneront de cette expédition un film unique en son genre Moranbong, un film à part, insoluble dans le réalisme socialiste stalinien, trou noir dans l'histoire du cinéma français, une comète chargée de toutes les interrogations et contradictions d'une époque, en Corée du Nord comme en France. Chris Marker ramènera un album de photographies commentées qui fera date (Coréennes), Lemarque, des vues éparses filmées au cours du séjour, et Lanzmann, une histoire belle et triste d'amour impossible qu'il relatera dans ses mémoires (Le Lièvre de Patagonie). Le nord de la Corée est alors sous le contrôle de Kim Il-sung, fondateur d'une république dite populaire alliée de l'URSS et de la Chine.
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Introduction au cinéma de Guy Debord et de l'avant-garde situationniste
Antoine Coppola
- Sulliver
- 22 March 2006
- 9782351220023
La réapparition des films de Debord, après 20 ans d'absence, relève d'une duplicité certaine : la machine récupératrice va sen emparer, faisant des films un objet de fétiche pour contemplateurs béats et "branchés" ; pire, elle en fera des oeuvres d'art, des objets culturels, quelques avatars de l'inoffensif cinéma expérimental.
Hors des contextes et des objectifs d'action directe comment réagir à l'une des phrases-clés du Film Hurlements en faveur de Sade : " Le cinéma est mort. " ? Comment comprendre l'affirmation dans Guy Debord son art et son temps : " Et maintenant, je me propose d'être anti-télévisuel dans la forme comme j'ai pu l'être dans le contenu " ? Les alliés du spectacle édulcoreront le contenu politique des films, feindront de ne pas les comprendre ; mieux : ils classeront les idées dans les musées mortifères de leur histoire, dans les tiroirs poussiéreux de l'académisme.
Non, l'art n'est plus aujourd'hui que l'ennemi de la conscience ; la culture n'est plus qu'un simulacre qui sert à légitimer le prix de la marchandise, et l'histoire politique est aux mains de désinformateurs patentés. Mais pourquoi retarder l'échéance ? Debord connaissait déjà ces mécanismes ; renversant Hegel qui écrivait que le faux était un moment du vrai, il savait que le vrai n'est plus qu'un moment du faux.
Le spectateur d'aujourd'hui, dont on a rempli la courte mémoire de lambeaux épars et décomposés d'une illusoire conscience historique, dont on a programmé la liberté, aliéné le corps, pardonné tous les péchés, n'est pas seulement entouré par le faux, il en est lui-même un produit, et il le sait. Nous parlions de duplicité, l'autre versant en est ce moment du vrai sur nos écrans ; tout comme l'histoire de la révolution espagnole ou celle des conseils ouvriers de Hongrie demeurent les terrains de luttes où les positions des uns et des autres se dévoilent, la ressortie des films de Debord pourra tout au moins servir à ceci : faire parader leurs ennemis.