L'Histoire de l'ignorance est une question essentielle. Pendant des millénaires, nous, les humains, ne savions presque rien de la terre. Nous nous référions surtout à nos territoires, à nos paysages, à nos villages. Sur les cartes on pouvait lire par endroit : Terra Incognita. Ce livre raconte les incroyables auxquelles erreurs qu'il a fallu se heurter pour découvrir les secrets de notre planète bleue.
Des erreurs parfois brillantes, souvent étranges, mais toujours fascinantes. A l'aube du XIXe siècle, la météorologie était pleine d'inconnues. En 1840, les fonds marins étaient totalement mystérieux. En 1870, la majorité des savants pensaient qu'une mer recouvrait les pôles. En 1900, nul n'avait atteint la stratosphère... L'ignorance a stimulé l'imaginaire de nos ancêtres. Le livre d'Alain Corbin réveille notre soif de savoir, et change notre regard sur le monde.
À l'aube du XVIIIe siècle, les colères de l'océan accentuent la répulsion inspirée par les grèves désertes et lugubres.
Nulle part, excepté dans l'oeuvre de rares individus, ne se dit l'admiration pour l'espace infini des flots ; nulle part ne s'exprime le désir d'affronter la puissance des vagues, de ressentir la fraîcheur du sable.
C'est entre 1750 et 1840 que s'éveille puis se déploie le désir collectif du rivage. La plage alors s'intègre à la riche fantasmagorie des lisières ; elle s'oppose à la pathologie urbaine. Au bord de la mer, mieux qu'ailleurs, l'individu se confronte aux éléments, jouit de la sublimité du paysage.
Le long des grèves septentrionales, l'alternance du flux et du reflux, le spectacle d'un peuple de « petits pêcheurs », simple, héroïque et redoutable, conduisent l'errance et la rêverie. Dans le saisissement de l'immersion, qui mêle le plaisir et la douleur de la suffocation, s'élabore une façon neuve d'appréhender son corps.
L'histoire du corps, de ses pratiques et de ses représentations, de la fin du XIXe siècle à nos jours, faisant suite à la publication des deux tomes précédents de l'Histoire du corps, en janvier 2005.
Stendhal détestait la pluie. Mme de Sévigné s'en amusait, le roi Louis-Philippe l'utilisa en politique. Au XVIIIe siècle, on redoutait l'action néfaste du soleil; deux siècles plus tard, sur les plages bondées, les corps bronzent avec insouciance... L'histoire du climat, qui a fait l'objet de recherches minutieuses, est désormais bien connue; il reste à explorer comment les hommes, au cours du temps, ont perçu ce que nous appelons aujourd'hui prosaïquement «la météo». Autour d'Alain Corbin, pionnier de l'histoire des sensibilités, neuf chercheurs audacieux sont partis sur les traces des émotions soulevées par la neige, le vent, le brouillard et autres météores. C'est qu'il n'est, disait Barthes, «rien de plus idéologique que le temps qu'il fait»!
En dépit de racines intellectuelles anciennes, l'histoire des sensibilités est longtemps restée le fait de quelques pionniers. Sans doute parce qu'écrire l'histoire de la vie sensible et affective des individus et des sociétés d'autrefois est un projet aussi séduisant que difficile. S'y refuser revient pourtant à s'interdire toute compréhension véritable des femmes et des hommes d'autrefois. Ayant désormais acquis sa pleine légitimité, ce territoire d'enquête embrasse un large spectre qui va de l'étude historique des sens et des émotions jusqu'à celle des sentiments et passions.
Outre qu'elle sonde les relations du corps et de l'esprit, comme le partage nature-culture, cette histoire à fleur de peau autorise de riches déplacements dans l'articulation concrète des histoires singulières et des expériences collectives. À travers des exemples situés, l'ouvrage donne à voir tout ce que cette forme d'histoire anthropologique portant sur les façons de sentir et de ressentir, d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui, peut apporter à l'intelligence des sociétés.
L'histoire des émotions inaugurée par les Lumières est riche d'attentes nouvelles. La notion « d'âme sensible » émerge peu à peu aux côtés d'un « moi météorologique », réceptif aux aléas des phénomènes naturels. C'est le temps du journal intime et celui de l'émerveillement face au paysage. Dans ce siècle de la Révolution et des révolutions, la colère, la terreur, l'indignation côtoient l'exaltation, la joie, la ferveur ou la mélancolie sur la scène politique. Des barricades aux champs de bataille, du romantisme à l'impressionnisme, des émois de l'orgasme à la vénération de la Vierge Marie, de multiples gammes des émotions sont ici mises en lumière. À l'extrême fin du xixe siècle, des savants commencent à mesurer l'expression des émotions grâce aux débuts de la psychologie.
Sous la direction d'Alain Corbin. Avec les contributions de Olivier Bara, Serge Briffaud, Anne Carol, Alain Corbin, Guillaume Cuchet, Michel Delon, Emmanuel Fureix, Corinne Legoy, Judith Lyon-Caen, Charles-François Mathis, Guillaume Mazeau, Hervé Mazurel, Anouchka Vasak, Sylvain Venayre, Agnès Walch.
" Avec les éclats du féminisme, les revendications gays, la promotion de nouvelles figures métrosexuelles, la virilité ne cesse d'être questionnée. Critiquée, refoulée, dissimulée, on en vient à se demander si elle reste encore un élément reconnu, valorisé, ayant droit de cité. Cette monumentale Histoire de la virilité s'empare du problème pour l'envisager dans tous ses aspects. Réunissant un panel de spécialistes de l'histoire des mentalités et des représentations, elle offre un parcours des plus complets des sens qu'a pu prendre la notion de virilité à travers les âges, de l'Antiquité à nos jours.Organisée autour de figures symboliques fortes - le militaire, le politique, le religieux, le jeune garçon, l'homosexuel, la femme... -, convoquant tous les imaginaires - livres, cinéma, bande dessinée... -, explorant tous les territoires et levant un certain nombre de tabous, cette véritable encyclopédie de l'homme viril contient en outre une vaste iconographie qui en fait la référence indispensable sur la question.
" Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello ont tous les trois dirigé l'Histoire du corps.Historiens de renom, spécialistes unanimement salués et enseignant à Paris I, Paris III ou l'EHESS, ils ont contribué à faire émerger un continent méconnu de l'histoire, centrée sur les pratiques corporelles, les représentations et l'apparence.Directeur du volume III, Jean-Jacques Courtine Professeur d'anthropologie à l'université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), et professeur émérite à l'Université de Californie à Santa Barbara, il travaille sur l'histoire de la parole publique et sur l'anthropologie historique du corps. ContributeursStéphane Audoin-Rouzeau, Antoine de Baecque, Christine Bard, Arnaud Baubérot, Anne Carol, Johann Chapoutot, Christopher E. Forth, Claudine Haroche, Dominique Kalifa, Pascal Ory, Florence Tamagne, Christelle Taraud, Sylvain Venayre, Georges Vigarello, Fabrice Virgili