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Rose Després
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Fièvre de nos mains, : Requiem en saule pleureur, Gymnastique pour un soir d'anguilles, La vie prodigieuse
Rose Després
- Éditions Prise de parole
- BCF
- 30 September 2012
- 9782894238066
« J'ai devancé le cortège qui te portait trop lentement.
Mon sang coule encore vers ton océan, ta souffrance me navigue sur une vague de perles tumultueuses.
Ta rancoeur laisse des cicatrices sur mon cou pendant que toi, le pendu, tu te fixes une place dans le cinéma réincarné. »
Depuis 1982, avec « Fièvre de nos mains », Rose Després bâtit une oeuvre poétique dense qui lui a valu la reconnaissance de ses pairs.
Commentant la parution en 2000 de « La vie prodigieuse », Maurice Raymond affirme que « [l]e lecteur, lisant les recueils à la suite, a nettement l'impression d'assister à la naissance d'une écriture (et d'un poète), du désengluement amniotique à l'affirmation de soi. [...] Spectacle exemplaire s'il en est, affirmant les modalités de l'ordre et de la forme sur celles du chaos, les réalités connexes de l'ouverture et de la liberté sur celles de l'étroitesse et de l'asservissement. » (Éloizes, automne 2001)
Les quatre premiers recueils de Rose Després, ici réunis, sont présentés par David Lonergan. La publication comprend une biobibliographie et un choix de jugements.
Acadienne engagée dans les milieux artistique et culturel de Moncton, ROSE DESPRÉS a remporté le prix Antonine-Maillet /Acadie Vie pour « La vie prodigieuse », et le prix Éloize pour « Si longtemps déjà ». -
« Si longtemps déjà » est un recueil qui semble vibrer dans vos mains tant la voix y est authentique et assumée. La fougue dénonciatrice de la jeunesse et la sagacité de la maturité s'épousent intimement en un alliage luisant et retentissant. Comme un tocsin, l'oeuvre bat des coups de conscience qui font résonner la lucidité désespérée comme des affronts aux oppressions flagrantes, aux aliénations sournoises, aux compromissions inéluctablement consenties.
Avis aux lecteurs qui ne la connaissent pas encore : cette Rose Després a des épines. Qui transpercent sans pitié les complaisances. Qui en soutirent goutte à goutte la dignité de l'espérance. -
L'oeuvre de Rose Després est marquée par une « fureur de dire ». Vraisemblable, comme ses précédents recueils, bascule de l'empathie envers les faibles et les petits, le fragile et lumineux, à la dénonciation féroce des traîtres et autres bourreaux opportunistes, menteurs, égoïstes.
Ascenseur entre l'intime et le planétaire, la poésie ici ouvre grand les portes à l'étage des plaies saignantes, et se fait porte-étendard d'un espoir qui expire. Outrée, elle s'abat sur les forces qui dépossèdent l'humain en le poussant vers la destruction.
Dans ce sixième recueil vibre une volonté ferme, tenace, rayonnante, de reconjuguer l'espoir malgré les atrocités commises, le passé douloureux. Il en résulte une vérité brute. Un monde où même le pardon ne promet pas de retenir à jamais la rage dans son élan de se dire et se redire. -
nous vivons
une schizoïde et rageuse infamie
prescrite par des mutants blasés
ces mêmes toxiques facsimilés
sans discernement possible
même à l'ixième puissance
La poète veille sur le monde. Rien n'échappe à son regard incisif : ni les abus des élites, ni leur rhétorique ignoble, ni les conséquences, planétaires ou intimes, de leurs vices. Résolument du côté des « otages » d'une conception cruelle et extractiviste des relations humaines, la poète offre une oeuvre d'une profonde actualité, marquée par la lutte contre les injustices et s'élevant en solidarité avec les laissés-pour-compte.